The Substance : 8/10
C'est Barbie punk à la sauce Cronenberg. Avec ça on a tout et rien dit. Le film va diviser, c'est certain. J'ai eu la bonne intuition de ne pas aller le voir au ciné, sinon je serais sorti, j'en suis quasi certain. C'est triste mais j'ai évité le trauma.
C'est tellement radical, ça va tellement loin qu'à la fin c'est insoutenable. Mais...parce qu'il y a un mais. Contrairement à toi Oso j'ai pas du tout trouvé le film symbolique, au contraire il est frontal et extremiste. Fargeat ne se cache vraiment pas, tant dans ses influences que dans ses insinuations. On sait qui sont ces avatars, et on va assumer la radicalité jusqu'au bout. La réal a un truc à dire, elle a un message à faire passer et elle le crie, elle le hurle, elle le crache, littéralement. Ce parti pris là je le trouve vraiment admirable. C'est un regard 100% féminin. C'est une femme qui prend la parole et qui dit oui, c'est insoutenable. Ce que je montre est aussi insoutenable que ce que je dénonce. Elle nous défie de ne pas détourner le regard. J'intellectualise même pas, puisque tout est là, tout est étalé littéralement devant nos yeux. La mise en scène est totalement au service du propos, et pour moi c'est la marque d'un très bon film. Par contre il faut vraiment, à mon avis, y aller en sachant qu'on va souffrir. Sur Allociné c'est indiqué -12. C'est impensable de laisser un.e gamin.e de 12-13 ans voir ce film. Clairement, pour moi c'est -16 minimum. Faut avoir l'estomac bien accroché parce qu'on a tous les codes du body horror, du gore et du film radical (on peut penser à l'esprit visuel et punk d'un Gaspar Noé ou la radicalité de principe à la Haneke, mais sans la prétention). Le film est fait avec une vraie sincérité, ça déborde d'envie. Mais c'est jamais glauque à la Aronofsky ou prétentieux à la Refn. Pour moi, c'est donc une grosse claque qui fait du bien. Et un film de son époque, qui va assurément marquer l'année ciné.