Les avis de vos dernières lectures

[Mark Chopper]

Vargas, ce qui m'a choqué, c'est la pauvreté de la construction de l'intrigue. Mais ce n'est pas non plus du Levy / Musso hein.

Mais comparé aux maîtres américains, ça ne vaut pas grand-chose.

Je pense que le lecteur lambda trouve Ellroy trop complexe et trop sombre. Pas idéal pour se détendre avant d'aller dormir en fait.

[Scalp]

Ellroy j'ai abandonné, sa dernière saga j'ai souffert devant le style, il en fait trop.

[Mark Chopper]

De ses débuts jusqu'à American Tabloid, c'est un sans faute.

Depuis, son style a évolué dans le mauvais sens et il tourne en rond sur le fond.

[Scalp]

Quand je suis obligé de relire une phrase pour être sûr de bien comprendre c'est pas bon signe et le dernier c'est un festival de Fuck a le ponctuation.

[osorojo]

Jamais lu Musso, c'est vraiment si bof ? Parce que le succès du mec est dinguissime quand même, il y a forcément un truc non ?

Pour moi Lehane c'est le top à conseiller. La série Kenzie / Gennaro, je vois pas comment ça ne pourrait pas plaire à tout amateur de polar. Pas trop noir, ni trop sérieux, vraiment top selon moi.

[Scalp]

Musso c'est un lectorat a 80% féminin, le truc c'est que c'est cucul

[osorojo]

Ah ok, il a trouvé un créneau qui vend, pas con, il a géré son truc.
Comme les 50 nuances là.

[Mr Jack]

Chattam pas encore mais vu sa répute, j'étais tenté d'essayer, c'est bof aussi ?

Sa trilogie du mal était vraiment pas mal, dans le genre. Le reste, aucune idée, il a viré dans le young adult, je crois.

[osorojo]

Je tenterai la trilogie du mal alors

[Mark Chopper]

50 nuances j'ai tenu 130 pages et - sans aucune exagération - c'est ce que j'ai lu de pire de ma vie. Je n'en reviens pas qu'on ait osé publier une merde pareille et son succès est incompréhensible.

Parce que si on veut lire de l'érotisme, on peut quand même trouver mieux.

Certaines comparaisons, dans le texte, m'ont fait rire nerveusement. Premier baiser de l'héroïne : elle dit que l'expérience a quelque chose de mythologique, comme les romans des chevaliers de la Table Ronde.

Sérieux, comment une telle comparaison peut germer dans un cerveau normal ?

Dean Koontz, c'est un candidat au Nobel en comparaison

Quant au succès de Musso, c'est simple : de nombreux lecteurs ne vont pas plus loin que les romans vendus en tête de gondole. De vrais moutons.

[Scalp]

99% des femmes que j'ai rencontré on lu 50 nuances, et j'ai pas rencontré que 5 meufs, j'ai un bon panel.

[Scalp]

1275 Ames de Jim Thompson

C'est du pur Thompson et c'est ce qui fait que je trouve ça sympa mais que c'est pas un truc que je vais adorer, j'aurai toujours du mal à m'intéresser vraiment à ses personnages qui sont toujours des connard ou des pauvres merdes. Alors ici j'ai pris plaisir à lire mais c'est parce que j'avais les images du film de Tavernier et je trouve que Noiret sublime vraiment le personnage auquel il apporte une gouaille qu'on retrouve pas ici et ça le rend plus sympa alors que c'est toujours un connard. Sinon ça se lit tout seul, le style de Thompson est toujours sans fioriture et on sait toujours que la fin sera pas un happy end. Mais dans l'ensemble ma lecture a quand même été parasité par le film et je préfère le film pour le coup.

[pabelbaba]

Il existe une version avec des illustrations de Bernet pour ce roman. Mais pas éditée en France je crois.

[osorojo]

C'est marrant je l'ai lu y a un an ou deux et je n'avais pas du tout Coup de torchon en tête (alors que je l'avais vu). Du coup, j'ai lu le livre sans faire d'association et j'ai beaucoup aimé, le perso principal est un sacré enfoiré effectivement

[Mark Chopper]

Les Derniers Jours du Parti socialiste / Aurélien Bellanger (2024)

Il faut bien que je poste un avis, sinon Val va croire que je ghoste tous ses messages

Dans son dernier roman, Bellanger part du principe qu'une partie de la gauche a cessé de parler au peuple et, sous couvert de combat pour la laïcité, a développé l'islamophobie et fait le jeu de l'extrême-droite. C'est vrai et c'est un bon sujet.

Mais plus un sujet de pamphlet que de roman à mon sens.

Comme (presque) toujours depuis ses débuts, il s'inspire de figures médiatiques pour créer ses personnages. Et pour la première fois, j'y vois deux soucis.

Le premier, c'est qu'il s'inspire de personnalités antipathiques (euphémisme) comme Enthoven, Onfray, Zemmour, Fourest... et on se retrouve avec un roman peuplé intégralement de personnages qu'on hait autant que l'auteur les hait. Je me souviens d'une vieille interview de Houellebecq qui affirmait qu'un romancier ne peut pas faire de bonne littérature s'il hait tous ses personnages. Cette idée - que l'on peut toujours interroger - m'a marqué et j'avoue aller dans le sens de l'auteur des Particules élémentaires.

Le second souci, c'est que jusqu'ici Bellanger s'inspirait de personnalités réelles... Mais prenait énormément de libertés dans une logique romanesque. Le héros de son premier roman rappelle fortement Xavier Niel par exemple, mais il n'est pas Xavier Niel : ce n'est pas une biographie déguisée, mais un archétype balzacien - un Rastignac ou un Rubembré - habilement remis au goût du jour. Là, j'ai trouvé qu'il faisait le paresseux, se reposait sur ses acquis, et ne prenait même plus la peine de développer ses personnages. Des coquilles vides en fait.

Alors oui, le roman se lit très bien - et au cours d'une année très décevante pour moi côté lectures, surtout côté lectures romanesques, ce n'est pas rien. J'ai néanmoins trouvé l'ensemble vain - un pamphlet déguisé qui fait le buzz quelques semaines mais qu'on oubliera vite, tandis que les sinistres clowns médiatiques qu'il attaque continueront de sévir.

Déception donc. J'ai un peu l'impression que Bellanger produit trop, se laisse porter par une plume facile, plutôt que de muscler davantage sa trame romanesque.

Mais je serai bien entendu au rendez-vous pour son prochain livre.