Wallace & Gromit : The Curse of the Were-Rabbit (Wallace et Gromit : Le mystère du lapin-garou) de Nick Park & Steve Box
(2005)
Je n’avais pas revu le film depuis sa sortie en salle, j’en gardais un souvenir de petite comédie sympathique mais en fait c’est vachement bien. Drôle de licence que Wallace et Gromit, qui a tout de même une grosse réputation, mais qui n’a eu son long-métrage qu’après plus de quinze ans d’existence, mais comme on dit toujours, mieux vaut tard que jamais. Sur ce film qu’il ne fallait absolument pas louper (d’autant que ça devait confirmer si Chicken Run avait été un miracle ou non), Aardman a mis les petits plats dans les grands et donne tout ce qu’il faut pour faire le meilleur film possible, notamment avec des moyens en stop-motion assez colossaux. Nombreux personnages à l’écran, beaucoup de gros décors inédits dans la franchise, un paquet de scènes d’action avec des effets visuels, autant d’éléments qui en font une très grosse machine pour le studio.
Le film aurait pu s’écrouler sous son propre poids, à vouloir tenter la surenchère, mais ce n’est pas le cas : l’écriture du script est intelligente, notamment en se rappelant que l’essence même de Wallace et Gromit, c’est de partir d'idées simples pour en tirer le maximum, et c’est clairement ce qui se passe ici avec un récit certes fantastique (ça emprunte autant à la Hammer qu’à King Kong) mais qui reste toujours dans les limites de son univers pour mieux le respecter. Déjà, niveau comédie, c’est super drôle. Sur ce point, les films d’animations Aardman du début des années 2000 sont difficilement attaquables, et ce film ne fait pas mentir cette règle : c’est des dizaines d’idées à la minute, des gags inventifs, de la référence pertinente, des jeux de mots jouissifs (autant je peux avoir un faible pour la VF d’un Chicken Run, autant là c’est VO obligatoire), bref c’est super fun.
La saga avait su se démarquer au début des années 90 avec la scène de course-poursuite de The wrong trousers, et depuis chaque film Wallace et Gromit avait essayé de retrouver ce niveau, ici le studio y arrive presque avec deux gros climax : la course-poursuite nocturne qui se finit sous terre, qui est déjà une super séquence, mais aussi et surtout le final où on suit plusieurs personnages dispersés dans un même lieu. Pour le coup cette scène est un gros morceau niveau montage et réal, et rien que pour ça le film méritait l’Oscar du meilleur film d’animation qu’il a reçu. Globalement, c’est tout le film qui est soigné formellement, avec un gros jeu sur les ambiances dès que le film part dans la parodie horrifique, et on sentait déjà un gros step up par rapport à Chicken Run (évolution qui se perdra avec les films 3D du studio, mais qu’on retrouvera dans leur film de pirates). Y’a sinon un joli casting en plus de la voix officielle de Wallace : Ralph Fiennes et Helena Bonham Carter dans un Aardman, c’est plutôt la classe. Maintenant, faut espérer que Aardman ne loupe pas le prochain film qui doit sortir dans quelques mois, surtout maintenant qu’on sait que c’est la suite directe de The wrong trousers. Fingers crossed.
8/10