The Outrun de Nora Fingscheidt
(2024)
(2024)
Après la très belle découverte, plus tôt cette année, qu’était Benni, j’étais curieux de voir un autre film de cette réalisatrice, et belle coïncidence : elle sort justement un nouveau film cette année, avec en plus ce que je considère comme l’une des meilleures actrices de sa génération. The Outrun confirme tout le bien que je pouvais penser de Nora Fingscheidt, puisque j’y retrouve toute la qualité d’écriture et de direction d’acteurs qui m’avait plus dans son premier long de fiction, chose qui n’était pas forcément gagné ici car elle tourne hors de ses frontières natales, et uniquement avec des comédiens anglo-saxons. Sur un pitch intriguant (une jeune femme alcoolique cherche à se retrouver en s’exilant dans les îles écossaises de son enfance), Nora Fingscheidt livre un film qui est d’une justesse d’écriture vraiment étonnante.
L’alcoolisme est un sujet qui peut facilement tomber dans quelque chose de très facile et/ou grossier, mais là c’est réellement traité à hauteur de femme, sans jugement, et sans que ça ne sorte les violons à tout va. Mieux encore : le fait d’avoir un montage fragmenté, qui passe d’une époque à l’autre sans prévenir (super idée les différentes couleurs de cheveux pour saisir rapidement à quel moment de la vie de Rona on se trouve), voire qui passe d’un petit film d’animation à un mini-documentaire, pour repasser ensuite à la fiction, donne encore plus le sentiment d’être dans la tête de l’héroïne que l’on suit, et de comprendre le chaos mental qu’elle vit au quotidien. D’ailleurs, rarement devant un film je n’ai eu autant l’impression d’être dans la tête d’un personnage de fiction, c’est assez saisissant comme résultat, et c’est d’autant plus surprenant que je m’attendais à un film assez sage sur le plan formel, alors que c’est une belle leçon de montage, avec quelques chouettes moments à la clé (le passage à la fin où elle joue avec les éléments, et où tout donne enfin une impression de plénitude dans sa vie, j’ai trouvé ça très très fort). Je serais curieux d’ailleurs de savoir si le roman adapté est comme ça dans la construction narrative, ou si c’est vraiment un choix de la réalisatrice pour épouser au plus près son personnage.
Toute l’ambiance des lieux naturels choisis pour le tournage est un gros plus : je n’ai pas l’impression que les Orcades soient parmi les endroits les plus représentés de l’Écosse, alors que c’est absolument magnifique à voir . Les îles désertes où le vent hurle, les nuits de recherche de l’oiseau en voie de disparition, les falaises continuellement frappées par des vagues surpuissantes , tout ça donne vraiment envie d’y aller. Mais évidemment, la grande force du film, c’est clairement Saoirse Ronan, actrice que je suis avec curiosité depuis désormais plus de quinze ans, et qui m’étonne toujours par ses choix qui confirment de plus en plus qu’elle recherche avant tout des rôles de qualité plutôt que des rôles qui lui apporteront une reconnaissance supplémentaire. Ici, elle livre ce qui est peut-être bien la plus belle prestation de sa carrière, avec des moments assez déchirants (la découverte de l’origine de ses blessures, l’arrivée nocturne chez la mère , etc…). Un beau portrait de femme que j’ai déjà envie de revoir, et dont je recommande bien évidemment la découverte.
L’alcoolisme est un sujet qui peut facilement tomber dans quelque chose de très facile et/ou grossier, mais là c’est réellement traité à hauteur de femme, sans jugement, et sans que ça ne sorte les violons à tout va. Mieux encore : le fait d’avoir un montage fragmenté, qui passe d’une époque à l’autre sans prévenir (super idée les différentes couleurs de cheveux pour saisir rapidement à quel moment de la vie de Rona on se trouve), voire qui passe d’un petit film d’animation à un mini-documentaire, pour repasser ensuite à la fiction, donne encore plus le sentiment d’être dans la tête de l’héroïne que l’on suit, et de comprendre le chaos mental qu’elle vit au quotidien. D’ailleurs, rarement devant un film je n’ai eu autant l’impression d’être dans la tête d’un personnage de fiction, c’est assez saisissant comme résultat, et c’est d’autant plus surprenant que je m’attendais à un film assez sage sur le plan formel, alors que c’est une belle leçon de montage, avec quelques chouettes moments à la clé (le passage à la fin où elle joue avec les éléments, et où tout donne enfin une impression de plénitude dans sa vie, j’ai trouvé ça très très fort). Je serais curieux d’ailleurs de savoir si le roman adapté est comme ça dans la construction narrative, ou si c’est vraiment un choix de la réalisatrice pour épouser au plus près son personnage.
Toute l’ambiance des lieux naturels choisis pour le tournage est un gros plus : je n’ai pas l’impression que les Orcades soient parmi les endroits les plus représentés de l’Écosse, alors que c’est absolument magnifique à voir . Les îles désertes où le vent hurle, les nuits de recherche de l’oiseau en voie de disparition, les falaises continuellement frappées par des vagues surpuissantes , tout ça donne vraiment envie d’y aller. Mais évidemment, la grande force du film, c’est clairement Saoirse Ronan, actrice que je suis avec curiosité depuis désormais plus de quinze ans, et qui m’étonne toujours par ses choix qui confirment de plus en plus qu’elle recherche avant tout des rôles de qualité plutôt que des rôles qui lui apporteront une reconnaissance supplémentaire. Ici, elle livre ce qui est peut-être bien la plus belle prestation de sa carrière, avec des moments assez déchirants (la découverte de l’origine de ses blessures, l’arrivée nocturne chez la mère , etc…). Un beau portrait de femme que j’ai déjà envie de revoir, et dont je recommande bien évidemment la découverte.
7,5/10