[Alegas] Mes Critiques en 2024

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Lun 14 Oct 2024, 09:15

Concernant Matt Smith, n'ayant pas vu Doctor Who, je ne me rend pas compte à quel point c'est un bon acteur. Je l'ai plus souvent vu dans des mauvais films que dans des bons, donc là j'étais content de ce qu'il a à offrir. :mrgreen:

Sinon, je pense aussi que j'ai un faible pour ce genre de récit de standing man, de persos à la Capra qui vont jusqu'au bout de leur convictions morales quitte à s'attirer les foudres autour d'eux, voire à risquer leur vie. Ça résonne particulièrement en moi donc c'est probable que ça joue aussi sur ma note.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Lun 14 Oct 2024, 09:23

Je l'ai plus souvent vu dans des mauvais films que dans des bons


Il a une sacrée filmo de merde :mrgreen:

Mais je rejoins M. Jack (je crois) : il est génial en Doctor Who, mais je ne l'ai jamais vu convaincant ailleurs (mais je n'ai pas vu House of the Dragon). Contrairement à d'autres docteurs (Eccleston, Tennant et Capaldi) qui sont toujours des plus.
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Another Earth - 4,5/10

Messagepar Alegas » Lun 14 Oct 2024, 15:39

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Another Earth de Mike Cahill
(2011)


Je me souviens que c’était un film qui avait réussi à avoir sa petite hype à l’époque, genre nouvelle curiosité du cinéma indé US, et que le nom de Mike Cahill résonnait comme quelqu’un à suivre de près (le mec est depuis complètement passé sous les radars). Très franchement, à la découverte du film, je me demande bien comment ça a pu faire autant parler. L’idée n’est pourtant pas mauvaise : mélanger un drame bien déprimant (une jeune femme tue une famille durant un accident de la route, et lorsqu’elle sort de prison, elle cherche à se mettre en contact avec le père survivant, sans pour autant dévoiler son identité) avec une tendance SF (une planète identique à la Terre apparaît dans le ciel sans explications), je pense sincèrement qu’il y avait moyen d’en tirer un bon film, mais ce n’est pas vraiment le cas ici. Le principal souci d’Another Earth, c’est que le mariage entre les genres n’est pas assumé, au point qu’on pourrait virer toute la partie SF sans que ça ne fasse du mal au reste. Les deux histoires ne sont jamais complémentaires, et le principal résultat est que le film balance plein d’idées intéressantes qui ne sont jamais exploitées pleinement : les potentiels doubles de chacun sur l’autre planète ? On les évoque à peine. Les premiers contacts ? Une scène traitée à l’arrache et puis basta. Le rapport de l’humanité face à cette découverte ? On s’en fout. C’est d’autant plus dommage que ces sujets sont là, c’est juste qu’ils ne sont pas traités, ou le sont de la façon la plus succincte possible.

Et puis il y a tout le côté formel, et là j’ai un vrai problème avec les choix artistiques du film. Que ce soit un petit budget (le film a coûté 200 000 dollars), soit, que la partie SF soit la moins présente possible en conséquence, why not, mais sérieusement pourquoi forcément filmer l’entièreté du récit de la façon la plus moche possible ? Je ne parle même pas d’un manque de photographie qui serait justifié par le budget, non c’est vraiment moche mais fait exprès, avec une caméra qui tremble plus que de raison, qui n’arrive jamais à faire le point correctement, qui met parfois brusquement son sujet hors du champ sans raison, à croire que le réal voulait encore plus donner l’impression qu’il avait zéro thunes. Heureusement, le film a quand même ses bons côtés, entre les prestations honorables (ça fait bizarre d’ailleurs de voir l’un des bad-guys de M:I 2 jouer le père endeuillé :mrgreen: ), la gestion des effets visuels, la séquence des conséquences de l’accident (la façon dont est révélé l’enfant, wow :shock: ), la toute fin, et ça permet à l’ensemble de se regarder tout de même, mais j’avoue que j’espérais bien plus. Du coup, je pense que je tenterais à l’occasion I Origins, mais j’avoue que mon engouement est quelque peu fauché en plein vol.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Lun 14 Oct 2024, 15:54

Je l'avais bookmarké, mais après la déception de I Origins, je l'ai laissé de côté.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Rue rouge (La) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mar 15 Oct 2024, 15:50

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Scarlet Street (La rue rouge) de Fritz Lang
(1945)


On qualifie souvent Scarlet Street de film jumeau du précédent film de Lang, à savoir The woman in the window, et après avoir découvert les deux films à quelques mois d'intervalle je comprend aisément pourquoi : outre le fait que les deux films partagent les mêmes têtes d’affiche (le trio Robinson/Bennett/Duryea), les acteurs jouent des rôles aux fonctions quasiment identiques (une victime, une femme fatale, et un charlatan), le directeur photo est le même, le récit tourne autour d’un tableau important, et globalement ce sont les mêmes thématiques qui sont retrouvées. Ceci dit, et c’est sans doute le plus important, cela ne rend pas Scarlet Street moins intéressant parce qu’on a vu son jumeau, et au contraire je trouve que Lang arrive à créer finalement deux films très différents, et à choisir je dirais même que je préfère celui-ci, quand bien même ça ne se joue à pas grand chose.

Le film est un remake d’un film réputé de Renoir avec Michel Simon, La Chienne, et faut avouer que ça donne envie de le découvrir pour savoir comment Lang et son scénariste ont géré l’adaptation. Le récit est un pur film noir, avec un monsieur tout le monde qui rêve d’une vie meilleure sans s’en donner les moyens (il peint mais ne se dit pas qu’il pourrait vivre de son art, et il est marié avec la pire femme possible), et qui va tomber amoureux d’une jeune femme qui va profiter de lui, notamment en vendant sans lui dire ses tableaux par l’intermédiaire de son mac (les notions de prostituée et de mac ne sont jamais explicitées, mais on s’en doute vite). Sans en dire trop sur la suite de l’histoire qui réserve plusieurs surprises (c’est la grande qualité du film, tout semble narrativement logique et pourtant c’est difficile de prédire ce qui va arriver), mais ça va dégénérer avec chacun des membres du trio qui vont en vouloir plus : l’un voudra l’argent, l’une voudra l’indépendance (même si elle se fait mener par le bout du nez), et le dernier l’amour qu’il n’aura jamais).

Le récit va assez loin dans la noirceur et la violence (il y a un meurtre au pic à glace qui préfigure Basic Instinct), on peut même dire que c’est sans concessions tant chaque personnage atteint le fond du fond, mais là encore je ne vais pas trop en dévoiler de peur de gâcher la surprise, je vais juste dire que la fin est, pour le coup, bien plus satisfaisante que le précédent film de Lang. Formellement, c’est top sans être tape à l’œil, Lang est décidément assez sage côté réal en comparaison de ce qu’il a pu faire en Allemagne, mais ça ne l’empêche pas de signer quelques séquences brillantes (la fin) et d’avoir des plans très inspirés (celui avec l’ombre d’un pendu me reste clairement en tête, d’autant que c’est une idée qui a été reprise plusieurs fois depuis). Le casting est exemplaire, rien à redire là-dessus, Bennett joue un personnage beaucoup plus détestable que dans The Woman in the window, et Robinson est décidément très bon en victime malgré lui. Un très bon Fritz Lang, doublé d’un film noir très recommandable.


7,5/10
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Quand tu liras cette lettre - 4/10

Messagepar Alegas » Mer 16 Oct 2024, 11:50

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Quand tu liras cette lettre de Jean-Pierre Melville
(1953)


Ce film est généralement le moins cité de la carrière de Melville, et donc le moins connu : pas de réputation flatteuse, pas de gros casting pour le vendre, et un Melville qui se cherchait à ce moment de sa carrière. Le réalisateur dira que le résultat final aurait pu être réalisé par n’importe qui, et c’est précisément l’impression que l’on a à la vue du film : comme Les enfants terribles, c’est une œuvre faite à la fois pour des raisons financières (Melville n’avait pas encore l’autonomie qu’il aura par la suite) et pour convaincre le milieu du cinéma que le réalisateur était capable de toucher à tout, mais du coup ça donne quelque chose de particulièrement impersonnel. Côté réal, c’est vraiment difficile de déceler quoi que ce soit qui indiquerait que, derrière la caméra, se trouve l’un des plus grands réalisateurs français, tout y est trop convenu, trop lisse, et on ne retient que quelques plans sur toute la longueur du métrage (celui du cadavre sur le quai d’une gare notamment). C’est, de plus, l’un des rares films de Melville où Decaë ne signera pas la photo (Henri Alekan avait signé celle de La Belle et la Bête version Cocteau, il y a pire comme CV), et même si son remplaçant fait bien le job, on sent tout de même qu’il manque quelque chose.

Le côté impersonnel se ressent aussi du côté du script, que Melville a accepté en l’état, sans le retoucher, et même si l’histoire contient des bonnes idées (la nonne qui quitte le couvent pour soutenir la situation financière de sa petite sœur) et des choses surprenantes (notamment un viol qui sert d’élément perturbateur), ça reste un petit mélo tragique dont on ne retient pas grand chose, et qui tendance à mal vieillir aujourd’hui (le coup de forcer la sœur à se marier avec son violeur en connaissance de cause, c’est chaud :? ). Le gros souci du métrage à mon sens, c’est son casting : à la limite qu’il manque de têtes d’affiche, ça peut le faire, mais c’est dingue de voir à quel point tout le monde est soit fade soit vraiment pas terrible en termes de jeu, même dans le trio principal il n’y a personne qui élève vraiment le niveau et du coup ça rend difficile de croire à ces personnages. Du coup, même si le tout est un peu plus regardable que Les enfants terribles, il y a quand même cette désagréable impression de voir Melville faire un film qui ne lui ressemble absolument pas.


4/10
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Bande de filles - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 16 Oct 2024, 16:54

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Bande de filles de Céline Sciamma
(2014)


Troisième long-métrage de Sciamma, et pour le coup je suis un peu embêté avec celui-ci, car il y a clairement des bonnes choses qui rappellent les qualités de Tomboy, mais à côté de ça je dois avouer que l’ensemble ne m’a jamais réellement passionné. C’est un film qui se veut être une pure tranche de vie dans une cité, chose qui a été faite déjà un paquet de fois, sauf qu’ici le point de vue est purement féminin, ce qui permet d’avoir un vent de fraîcheur et de traiter non seulement le passage de l’enfance à l’adolescence, mais aussi une certaine réalité de la place et du traitement des femmes au sein des cités. Le sujet n’est pas porté jusqu’au bout, le film se terminant sans réellement délivrer une analyse, mais c’est peut-être l’intention du film de rester une chronique adolescente et de ne pas porter de jugement, chose que je pourrais comprendre même si le film se termine vraiment avec un côté “tout ça pour ça”.

C’est relativement intéressant à suivre, sans être passionnant pour autant : tranche de vie oblige, ça se veut assez réaliste et donc ça coche les cases de l’évolution adolescente. Rapports aux autres, à la gente masculine (super scène au début avec ces filles bavardes qui se taisent quand elles passent devant des hommes), rapport à son physique, à la mode, aux confrontations, à l’envie d’aller ailleurs, ça aborde beaucoup de choses, mais du coup ça ne le fait réellement qu’en surface, c’est clairement la limité du métrage. Formellement, Sciamma confirme qu’elle progresse, et même si ses choix de mise en scène ne permettent pas toujours de s’en rendre compte (on est encore pas mal dans le cliché de la caméra épaule et photo quelconque pour faire vrai), elle arrive tout de même à livrer quelques rares jolies scènes, celle me restant le plus en tête étant ce passage à l’hôtel où la bande se met à chanter et danser sur du Rihanna, en pure osmose. En revanche, le casting est nickel, difficile de critiquer le film sur les performances qui sont toutes très naturelles, alors que la majorité des actrices débutaient leur carrière au cinéma avec ce long. Un petit film avec des qualités donc, mais qui est loin de convaincre pleinement.


6/10
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Aventure des Ewoks : La Bataille d'Endor (L') - 0,5/10

Messagepar Alegas » Ven 18 Oct 2024, 14:42

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Ewoks : The battle for Endor (L'Aventure des Ewoks : La Bataille d'Endor) de Ken & Jim Wheat
(1985)


Le premier film ne méritait pas d’exister, et donc méritait encore moins une suite :mrgreen: , mais faut croire que ça avait été une expérience assez rentable pour justifier un second opus. Le début du film est quelque peu surprenant, puisqu’on y tue quasiment la totalité des personnages principaux du premier en l’espace de dix minutes. En revanche, c’est fait hors-champ et ça a finalement très peu d’impact émotionnel sur la suite (faut croire que la gamine s’en fiche un peu au fond, elle chiale un peu au début puis c’est zappé :eheh: ), et surtout ça ressemble plus à une façon pour la production d’économiser des cachets qu’autre chose. L’intrigue du métrage est un peu semblable à celle du premier, sauf que cette fois c’est la famille Ewok qu’il faut sauver, et comme le premier c’est guère intéressant, ça a beau durer 1H30 on sent bien le temps passer.

Toute la première moitié du film est bien lourdingue avec l’arrivée de deux nouveaux personnages : un vieil ermite qui en a rien à battre des problèmes des autres puis qui change d’avis deux minutes après, et une créature dont la marionnette est tellement affreuse qu’elle n’aurait pas dénoté dans Les Feebles. Puis vient l’autre partie du film centrée sur l’opération de sauvetage des Ewoks, où il faut infiltrer un château-fort (encore une fois, ça n’en a rien à battre de la continuité visuelle avec Star Wars, et ça ressemble plus à de la fantasy qu’autre chose :roll: ), et là c’est vraiment un sommet de chiantitude avec des péripéties filmés dans les mêmes trois couloirs créés par l’équipe décors, zéro envie de la mise en scène de rendre ça compréhensible en termes de spatialisation, et des personnages qui ne font qui crier et gesticuler jusqu’à ce que tout le monde s’en sorte. Cerise sur le gâteau : Lucas force encore plus le trait fantasy du film avec une sorcière capable de se transformer en corbeau :lol: et des Maraudeurs qui ressemblent plus à des Orques qu’à des aliens de l’univers. Cette suite a beau avoir plus d’action que le premier film (rien de bien ouf non plus, le titre survend grave cet aspect du métrage), elle est finalement bien plus pénible à suivre, et a beaucoup de ses défauts amplifiés, autant dire que c’est un sommet de nullité. La seule bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’avec la fin, c’était difficile de refaire un nouvel opus.


0,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Ven 18 Oct 2024, 15:31

Tu t'infliges ça pour te rassurer sur le niveau actuel de la franchise? :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Ven 18 Oct 2024, 16:07

Le premier c'était pour rafraîchir des souvenirs d'enfance, le second par complétisme. :mrgreen:
Mais sinon, c'est sûr qu'après avoir vu ces deux films, y'a probablement moyen de revoir à la hausse l'épisode 9. :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar angel.heart » Ven 18 Oct 2024, 21:45

Un classique de mon enfance. :oops:

Jamais revu. Aucun doute que ce doit être un belle merde.
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Chute de l'Empire Romain (La) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 19 Oct 2024, 17:23

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The Fall of the Roman Empire (La Chute de l'Empire Romain) de Anthony Mann
(1964)


Gros péplum de fin de carrière pour Anthony Mann, et un film dont l’objectif était très probablement de réitérer le succès de El Cid, sorti trois ans auparavant et signé par le même réalisateur. C’est malheureusement un film qui est entré dans l’histoire du cinéma pour avoir été le dernier clou du cercueil pour le péplum, genre qui ne retrouvera la grâce du public que des décennies plus tard, et c’est d’ailleurs super intéressant de noter que le film de Mann entretient des rapports évidents avec le film qui redonnera ses lettres de noblesse au genre, à savoir Gladiator. Car bon, si on a vu le Scott, il est tout simplement impossible de ne pas avoir des sensations de déjà-vu en regardant le film de Mann : toute la première moitié du métrage c’est grosso modo les 45 premières minutes de Gladiator, avec Marc Aurèle, Commode, Lucilla, l’invasion des terres barbares enneigées, la mort trouble de l’Empereur, Commode arrive sur le trône et tranche avec le règne de son père, un haut gradé qui aurait dû prendre la place de Commode mais qui va être mis à l’écart, la love story entre ce héros et la fille de l’Empereur, franchement quasiment tout y est.

C’est pas spécialement gênant car les deux films ont ensuite des directions radicalement différentes, le film de Mann veut traiter de la chute d’un Empire, pendant que Scott raconte une histoire dramatiquement plus étoffée pour conter un renouveau, mais c’est amusant de constater que Scott a finalement repris plein d’éléments du film qui a soi-disant tué le péplum pour le faire renaître. Concernant le Mann, c’est un film qui a deux parties bien distinctes : une première qui pose les bases à venir (du coup c’est une gigantesque introduction d’une heure et demie, mais c’est néanmoins passionnant à suivre), et une seconde où Mann va raconter petit à petit tout ce qui a mené à la chute de Rome. Alors bon, les libertés historiques sont légions, mais c’est pas gênant dans le sens où ça semble assez assumé, personnellement je prends plus le film comme l’histoire du début de la chute, avec la fin de la Pax Romana, plutôt que l’effondrement final de l’Empire, et en ce sens ça fait narrativement bien le taf.

Ceci dit, à ma grande surprise, la seconde partie a finalement été celle que j’ai le moins apprécié : alors que Mann a pris son temps pour la première moitié, il semble constamment vouloir rattraper son retard dans la deuxième, où les évènements s’enchaînent rapidement, au détriment de l’évolution des personnages, de certaines révélations (le twist concernant la paternité de Commode, ça sort vraiment de nulle part et on pourrait finalement le virer sans que ça gêne le reste) ou de la précision du contexte (la famine à Rome qui débarque d’une séquence à l’autre). Du coup, on y croit moyen à cette chute où on passe rapidement d’un extrême à l’autre, et où l’écriture des personnages n’aide pas vraiment à accompagner tout ça. Globalement, passé le passage où Livius accepte que Commode prenne le pouvoir, il y a une vraie perte dans l’écriture des personnages avec un côté manichéen très prononcé, où il y a d’un côté le mal absolu en la personne de Commode, et l’homme bon personnifié par Timonides. Je pense que c’est ce manque en écriture qui vient rendre la seconde moitié assez fade : l’histoire d’amour entre Boyd et Loren ne fonctionne pas (pas aidé par la piètre prestation de Boyd, dans un rôle prévu pour Heston à la base, son interprétation dénote avec le reste du casting), idem pour la relation fraternelle entre Livius et Commode (relation complètement reprise sur celle de Ben Hur d’ailleurs, scène homo érotique à l’appui) et globalement on a du mal à se passionner pour le destin de ces personnages.

Formellement, même si le film jouit d’un paquet de scènes mémorables (tout le début, le final en 1 VS 1 qui sera aussi repris dans Gladiator, la vision de Rome où le peuple se lâche complètement dans les rues, la reconstitution du Forum), il a aussi beaucoup de défauts, à commencer par une tendance à rajouter du spectaculaire là où ce n’est pas nécessaire (le duel de chars, qui semble être ici juste pour surfer sur la hype de Ben Hur), un rythme inégal (comme souvent dans les péplums de cette longueur, ça allonge des scènes d’exposition juste pour montrer le fric à l’écran, en témoigne l’arrivée de Commode à Rome), et des batailles sacrément brouillonnes (celle avec les Perses c’est tellement mal foutu qu’on a du mal à discerner qui fait quoi, qui gagne, qui rejoint qui). Bon après, même si je souligne beaucoup les défauts, c’est aussi un film qui se tient bien, et qui est supérieur à beaucoup de productions similaires de l’époque : à choisir, je crois que je préfère revoir celui-ci à Cleopatra ou Ben Hur qui sont pourtant nettement plus réputés. Une grosse bobine qui a ses limites donc, mais qui arrive tout de même à livrer la marchandise.


6,5/10
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Ju-on : The Grudge - 5,5/10

Messagepar Alegas » Sam 19 Oct 2024, 23:10

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Ju-on (Ju-on : The Grudge) de Takashi Shimizu
(2002)


Je ressors de ce film avec le même sentiment que celui que j’avais lorsque j’ai découvert le Ring originel, il y a d’un côté la satisfaction de voir l’un des films qui a fait la renommée de la J-horror, et de l’autre la déception de voir un film dont l’efficacité n’a pas forcément bien passé l’épreuve du temps. Du côté des bons points, la construction narrative m’a beaucoup surpris : je m’attendais à une histoire de maison hantée classique, et il y a eu donc beaucoup d’étonnement à voir cette histoire de personnages multiples qui, d’une façon ou d’une autre, un peu comme avec une épidémie, vont succomber à un esprit particulièrement dérangé. Ceci dit, c’est un aspect à double tranchant : d’un côté, ça permet d’avoir un film assez original, avec beaucoup de morts, et une fin particulièrement dark (j’ignore si je suis le seul à l'interpréter ainsi, mais je vois vraiment les ultimes plans comme si la ville, voire le pays ou le monde, avait subi la revanche du fantôme de la maison par contamination).

De l’autre, malheureusement, ça crée un film très étrange devant lequel se crée une certaine distance : vu que les personnages changent toutes les dix ou quinze minutes, il est compliqué de s’attacher à qui que ce soit, et donc d’être impliqué au sein de ces points de vue, qui sont aussi assez répétitifs entre eux, avec le même schéma de contexte qui amène à la maison, rencontre avec le fantôme, scènes de flippe, puis mort. D’autant que le métrage joue beaucoup sur un travail d’ambiance (indéniablement réussi, et qui crée une certaine tension, notamment avec le son), plus que des scènes réellement effrayantes, du coup ça crée aussi un rythme pas folichon, et malgré le fait que le film soit court on sent quand même le temps passer. Formellement, comme Ring, j’ai trouvé ça assez pauvre dans l’enrobage : d’un côté on sent un réal avec des idées et une certaine maîtrise dans les idées et les cadres, mais à côté de ça faut se taper une photo tout ce qu’il y a de plus terne, et un montage qui ne crée pas une plus-value, ce qui ajoute probablement au fait que le film passe difficilement, selon moi, le cap des années. En l’état, je suis bien content d’avoir vu ce film, mais contrairement à un Kaïro je doute que je le reverrais un jour. Et contrairement à Ring, je pense éviter le remake, qui ne jouit pas d’une réputation flatteuse.


5,5/10
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Aile ou la cuisse (L') - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 20 Oct 2024, 23:24

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L'aile ou la cuisse de Claude Zidi
(1976)


Bon bah contrairement à ce que je pensais ça se revoit bien, j’avais un peu peur que ma bonne impression s’envole mais en fait non. Alors c’est pas un film à ranger dans le panthéon des grandes comédies, mais franchement ça se défend très bien. Déjà, la qualité du film est dans son concept, à savoir de ne pas se reposer entièrement sur De Funès, et de mettre à côté de lui une force comique équivalente (formule qui, à mon sens, a donné les meilleurs films de l’acteur), en la personne de Coluche. Le duo aurait pu ne pas fonctionner (les deux comiques ont deux univers très différents l’un de l’autre), voire ne pas exister du tout (Pierre Richard était le premier choix, et Coluche n’était pas bankable à ce stade de sa carrière) mais au final c’est clairement la grande force du métrage, il y a une vraie alchimie comique, ça joue sur les différences entre les deux acteurs, et ça crée une très bonne relation père/fils à l’écran, qui n’hésite pas à être cruelle par moments (le passage où De Funès apprend la vérité sur son fils, et le traite de raté, ça fait bizarre dans une comédie).

Là où le film est aussi très intéressant, c’est dans le portrait qu’il offre de la France des années 70, où l’on construit à tout va, où les gros industriels s’enrichissent de plus en plus, et où la malbouffe arrive à grands pas, bref une France qui change drastiquement et donc qui a du mal à se reconnaître. De là, tout le duel entre le protecteur d’une certaine qualité de la cuisine française, face à un industriel qui souhaite nourrir un maximum de monde au plus petit coût possible, peut clairement être interprété comme une réaction conservatrice, mais pertinente, de tout un pays, et c’est sans nul doute l’un des éléments qui a fait le succès du film. Époque oblige, il y a un paquet de trucs à l’écran qui font sacrément kitschs, mais j’ai envie de dire que ça fait aussi le charme de l’ensemble :mrgreen: .

A ma grande surprise, le métrage conserve quelque chose d’efficace dans l’humour : certes De Funès et Coluche jouent respectivement un rôle qui ne change guère de ce que l’on connaissait déjà d’eux, mais ça fonctionne, et ça donne lieu à quelques passages toujours truculents, notamment ceux liés à la restauration avec les clients mystères : pour avoir connu ça moi-même lorsque je bossais certains étés, on est pas toujours éloigné de la vérité :eheh: . Formellement, c’est du Zidi (d’ailleurs, est-ce que ça ne serait pas son meilleur film ?) donc sans réelle patte particulière, et ça va à l’efficace, mais le fait est que ça marche dans les grandes lignes. Sinon, il y a un chouette thème musical de Kosma, complètement kitsch aussi (et faut voir le générique qu’il accompagne :eheh: ), mais que j’adore sans trop savoir comment l’expliquer :mrgreen: . Une chouette comédie donc, toujours recommandable.


7/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Beetlejuice Beetlejuice - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 21 Oct 2024, 12:31

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Beetlejuice Beetlejuice de Tim Burton
(2024)


Les suites qui se font des décennies plus tard, c’est rarement une bonne idée, alors quand en plus c’est un Tim Burton artistiquement sous perfusion qui s’y met, ça donne un résultat pas glorieux. Je pourrais concéder le fait que je ne suis de base pas le public de ce film, puisque Beetlejuice n’a jamais été un film que j’ai particulièrement porté dans mon cœur, mais même en prenant ça en compte j’ai tout de même bien du mal à comprendre le semi-engouement qu’il peut y avoir, alors que c’est grosso modo le même résultat aseptisé que Burton nous ressort depuis plusieurs années. En fait, ce film fait vraiment suite paresseuse à tous les niveaux : on ressort les mêmes personnages du placard sans qu’aucun d’entre eux n’ait évolué (Winona Ryder qui reste la même gothique 35 ans plus tard :roll: ), on utilise les mêmes gags, les mêmes décors, les mêmes enjeux (empêcher le mariage), tout est fait pour caresser le fan dans le sens du poil.

Il y a bien quelques nouveautés au programme, mais c’est vraiment pas la joie vu comment elles sont utilisées : les personnages de Dafoe et Bellucci sont anecdotiques (le pire étant la seconde qui est vraiment là juste parce que c’est la nouvelle compagne de Burton), les nouveaux lieux du monde des morts peinent à créer de l’enthousiasme (le soul train, bof…), et toute la storyline autour de Jenna Ortega c’est vraiment pas la joie, en plus d’être particulièrement prévisible. Et Burton dans tout ça ? On a toujours l’impression qu’il est derrière la caméra sans l’être vraiment, c’est bien son univers mais c’est plus de l’illustration qu’autre chose, il manque clairement une âme dans ce projet. Alors oui, on pourra toujours dire qu’il se calme sur les effets numériques et essaye de revenir à quelque chose de plus fondamental, avec notamment quelques effets stop motion, mais c’est trop peu pour réellement s’enthousiasmer. Reste Michael Keaton qui s’amuse comme un petit fou, et Danny Elfman qui revient en plutôt bonne forme. Bref, c’est un film qui provoque un gros bof à la découverte, et qui vieillit déjà mal en tête.


5/10
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