Tomboy de Céline Sciamma
(2011)
(2011)
Second long-métrage de Sciamma, et pour le coup il y a un vrai écart qualitatif avec son premier : du moins bon de sa filmo, on passe à l’un des meilleurs en ce qui me concerne, kif kif avec Portrait de la jeune fille en feu. Pourtant, à première vue, on ne peut pas spécialement dire que le film soit particulièrement attirant, mais contrairement à Naissance des pieuvres il y a ici une vraie force tirée d’une certaine simplicité : peu de personnages, l’action qui se déroule quasi intégralement entre les mêmes barres d’immeubles, et un récit qui va se focaliser sur une gamine qui, par un concours de circonstances et pour mieux se faire accepter par une bande, va faire croire qu’elle est un garçon dès qu’elle sort de chez elle.
Pour le coup, j’ai trouvé vraiment puissant le fait d’évoquer le travestissement, le changement de genre, et l’impact social que cela peut avoir, le tout à travers les yeux d’enfants d’une dizaine d’années. Cela permet d’aborder ces sujets sans la gravité et les conventions qu’il y aurait avec des adultes, et du coup de les traiter avec une simplicité qui permet de revenir à l’essence même de ces concepts. Que ce soit la façon dont la gamine va s’inventer un pénis lors d’une sortie en maillot de bain, le fait de s’afficher mi-nue pour pouvoir jouer au foot avec les gamins du quartier, l’attirance homosexuelle inavouée, la sœur qui accepte d’emblée la double identité sans même réfléchir, ou encore le rejet instinctif des autres lorsque la vérité éclate, autant de passages à priori simples mais rendus fascinants par le regard plein de justesse de Sciamma. Évidemment, la gamine et le reste du casting, tous déboardants d'authenticité, sont pour beaucoup dans la réussite du métrage, d’autant qu’on ne peut pas dire que ce soit un film de mise en scène, tant cette dernière s’efface derrière son sujet (ce qui convient très bien d’ailleurs). Un beau film donc, tout à fait recommandable, même pour ceux habituellement allergiques à ce type de productions françaises.
Pour le coup, j’ai trouvé vraiment puissant le fait d’évoquer le travestissement, le changement de genre, et l’impact social que cela peut avoir, le tout à travers les yeux d’enfants d’une dizaine d’années. Cela permet d’aborder ces sujets sans la gravité et les conventions qu’il y aurait avec des adultes, et du coup de les traiter avec une simplicité qui permet de revenir à l’essence même de ces concepts. Que ce soit la façon dont la gamine va s’inventer un pénis lors d’une sortie en maillot de bain, le fait de s’afficher mi-nue pour pouvoir jouer au foot avec les gamins du quartier, l’attirance homosexuelle inavouée, la sœur qui accepte d’emblée la double identité sans même réfléchir, ou encore le rejet instinctif des autres lorsque la vérité éclate, autant de passages à priori simples mais rendus fascinants par le regard plein de justesse de Sciamma. Évidemment, la gamine et le reste du casting, tous déboardants d'authenticité, sont pour beaucoup dans la réussite du métrage, d’autant qu’on ne peut pas dire que ce soit un film de mise en scène, tant cette dernière s’efface derrière son sujet (ce qui convient très bien d’ailleurs). Un beau film donc, tout à fait recommandable, même pour ceux habituellement allergiques à ce type de productions françaises.
7/10