Les glaneurs et la glaneuse de Agnès Varda
(2000)
(2000)
Dans ma critique des Cent et une nuits de Simon Cinéma, j’évoquais l’idée que le style de Varda siérait sans doute plus au documentaire qu’au film de fiction, et je suis content d’avoir découvert ce film car ça confirme complètement ma pensée. Sur le papier, on se demande vraiment ce que ça va pouvoir raconter, Varda s’intéressant aux glaneurs, donc aux personnes qui, après la récolte des fruits et légumes, ramassent ou cueillent ce qui reste. Et pourtant, d’un tout petit sujet, Varda en tire une œuvre assez passionnante qui non seulement va jusqu’au bout de son sujet, en évoquant l’historique de la pratique, ou encore sa législation en France (j’ignorais complètement qu’il y avait un droit à la récupération de la nourriture, même sur des propriétés privées), mais qui va aussi en tirer tout un portrait saisissant de la société moderne et de ses contradictions.
Ce qui fascine, c’est le fait que Varda saisit la moindre opportunité pour faire un pas de côté et ainsi livrer des portraits sincères d’hommes et de femmes du quotidien, ça va être soit une famille qui chope des pommes de terre invendues pour manger plus à leur faim, des personnes qui récupèrent les encombrants dans la rue, souvent pour prendre le cuivre, d’autres qui le font pour en faire des œuvres d’art, ou encore un homme intriguant qui est prof la nuit pour les nécessiteux, et qui, le jour, prends les restes des légumes du marché pour manger au jour le jour. De tout ça, Varda tire un film qui donne l’impression d’aller dans tous les sens, mais qui, étrangement, reste toujours cohérent avec sa note d’intention. On la sent passionnée par son sujet et les personnes qu’elle rencontre, et il y a en plus un côté ludique qui se rajoute avec l’aspect technologique, puisque c’est apparemment le premier film que Varda tourne à la caméra numérique, ce qui lui permet de jouer avec l’idée d’une caméra que l’on peut sortir à n’importe quel moment, même futile (les camions sur la nationale), ou que l’on peut laisser filmer par erreur tout en incorporant la scène au montage final. Pour le coup, c’est une vraie surprise de la part d’une réalisatrice qui n’avait jamais réussi à me convaincre jusqu’ici.
Ce qui fascine, c’est le fait que Varda saisit la moindre opportunité pour faire un pas de côté et ainsi livrer des portraits sincères d’hommes et de femmes du quotidien, ça va être soit une famille qui chope des pommes de terre invendues pour manger plus à leur faim, des personnes qui récupèrent les encombrants dans la rue, souvent pour prendre le cuivre, d’autres qui le font pour en faire des œuvres d’art, ou encore un homme intriguant qui est prof la nuit pour les nécessiteux, et qui, le jour, prends les restes des légumes du marché pour manger au jour le jour. De tout ça, Varda tire un film qui donne l’impression d’aller dans tous les sens, mais qui, étrangement, reste toujours cohérent avec sa note d’intention. On la sent passionnée par son sujet et les personnes qu’elle rencontre, et il y a en plus un côté ludique qui se rajoute avec l’aspect technologique, puisque c’est apparemment le premier film que Varda tourne à la caméra numérique, ce qui lui permet de jouer avec l’idée d’une caméra que l’on peut sortir à n’importe quel moment, même futile (les camions sur la nationale), ou que l’on peut laisser filmer par erreur tout en incorporant la scène au montage final. Pour le coup, c’est une vraie surprise de la part d’une réalisatrice qui n’avait jamais réussi à me convaincre jusqu’ici.
7/10