Three Times / Hou Hsiao-hsien (2005) Alors le cinéma de Hou Hsiao-hsien, comment dire... Souvenir d'être tombé amoureux de Shu Qi (comment faire autrement ?) et d'avoir lutté contre le sommeil en découvrant
Millennium Mambo lorsque j'avais une vingtaine d'années. Pas de quoi me donner l'envie de découvrir ses autres films. Plus récemment : découverte de
Café Lumière, son hommage à Yasujirō Ozu, qui m'a également assommé. L'intérêt m'a échappé... Alors pourquoi continuer ? Bah, parce que je suis toujours amoureux de Shu Qi bien sûr. Et sait-on jamais, les goûts peuvent changer. Du coup, j'ai tenté
Three Times, qui propose - comme le film est bien nommé - trois histoires successives. Trois histoires d'amour, plus précisément, situées à des époques différentes (1966, 1911 et 2005) et des couples certes différents également, mais toujours interprétés par Shu Qi et Chang Chen. La première histoire m'a emballé : l'action se déroule à l'époque de la jeunesse du cinéaste, ce qui explique peut-être cette atmosphère nostalgique et plus lumineuse - l'histoire d'amour est belle et faite de petits riens, elle rappelle un peu (beaucoup ?) le cinéma de Wong Kar-wai (les effleurements, une chanson pop qui revient souvent). Mais après, ça devient plus compliqué. Ennuyeux même. L'histoire d'amour située en 1911, tragique cette fois, est magnifique visuellement mais Hou Hsiao-hsien a décidé de s'inspirer du cinéma muet. Pas de dialogues donc, mais des intertitres. Dommage, l'histoire de cette courtisane aurait pu être davantage touchante sans ce côté auteurisant (dans le pire sens du terme). Et ça ne s'arrange pas avec le dernier segment, qui rappelle le pire de
Millennium Mambo, avec cette jeunesse qui s'abîme dans des night clubs et qui ne parvient pas à communiquer... Bon, je n'ai rien contre les films qui prennent leur temps, posent une ambiance, mais là trop de plans fixes sur du rien fourré dans du vide et emballé avec du creux, c'est une torture. Je me doute bien qu'il faut prendre le film, et sans doute l'œuvre du cinéaste, comme un travail impressionniste. Des petites touches qui permettent d'éclairer l'histoire de Taïwan (là, peut-être que je pâtis de mon manque de culture) et l'évolution des rapports amoureux sur un siècle. Mais, passé le magnifique premier segment, je suis resté à distance. De plus en plus à distance. Dommage (pour moi ?).
Bien entendu, je suis toujours amoureux de Shu Qi. Note : 5,5/10