[Alegas] Mes Critiques en 2024

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Mar 06 Aoû 2024, 21:59

Mouais, pas convaincu. Dans le film chaque acteur qui intervient a un lien visible avec un film dans lequel il a joué, sauf De Niro justement, comme s'il fallait éviter de parler de certains films.
Quant à Coppola, sa situation de l'époque n’effaçait pas Apocalypse Now ou Le Parrain.

Mais globalement, derrière tout ce débat, vous confirmez le point que je voulais faire avec ma phrase à la base : Varda a fait un film qui va contre sa propre note d'intention en succombant à la tentation de préférer un certain type de cinéma à d'autres. Qu'importe ce que pensait tel ou tel à l'époque, si ce film voulait réussir son but, il aurait fallu qu'il soit dénué de préjugés.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Mar 06 Aoû 2024, 22:04

Quant à Coppola, sa situation de l'époque n’effaçait pas Apocalypse Now ou Le Parrain


C'est comme croire qu'on parlait de Terrence Malick dans les revues ciné de l'époque.

(Ce n'était pas le cas.)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Mar 06 Aoû 2024, 22:12

Je pense que ces deux films de Coppola ont nettement plus ébranlé le milieu du cinéma que les deux films de Malick, et sont bien plus marquants.
A te lire, il faudrait trouver ça normal de ne pas trouver dans un livre d'histoire du cinéma, édité en 95, une référence à Coppola, juste parce qu'il a sorti des mauvais films depuis.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Mar 06 Aoû 2024, 22:19

Ce n'est pas ce que je dis.

Je ne dis pas que c'est normal.

Je dis que la postérité des artistes évolue / fluctue. Et la popularité de Coppola, à l'époque, était faible, ce qui n'aidait pas.

Ce n'est donc pas normal, mais compréhensible une fois replacé dans son contexte.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Mar 06 Aoû 2024, 22:31

On est d'accord sur la notion de postérité. Et je peux comprendre que Coppola n'était pas au plus haut à l'époque (par contre, il n'avait pas retrouvé un peu de gloire critique avec son Dracula quelques années avant ?).

Ce que je dis à la base, c'est que je ne trouve pas normal, dans un film qui se veut être une lettre d'amour au cinéma dans sa globalité, d'avoir de la part de sa réalisatrice un jugement de valeur par omission de certains genres/nationalités/personnalités.
C'est d'ailleurs pour ça que j'évoque le fait qu'un tel film aurait sûrement été mieux sous la forme d'un documentaire : il aurait forcé Varda à avoir un minimum d'objectivité, là où son film est finalement juste une vitrine de ce qu'elle semble apprécier. En cela, je trouve le film très hypocrite.
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Malédiction (La) (1976) - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 07 Aoû 2024, 15:30

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The Omen (La Malédiction) de Richard Donner
(1976)


Après le succès démentiel de The Exorcist à sa sortie, il était normal que Hollywood tente de reproduire l’engouement avec, sur les années à venir, de nombreux films d’horreur similaires. Parmi eux, énormément de choses à jeter, et j’avoue que je pensais que ce The Omen en ferait partie, mais à ma grande surprise ça tient tout à fait la route, encore aujourd’hui. Deux raisons principales à mon sens : d’une part c’est le premier gros film d’un réalisateur qui, à l’époque, avait tout à prouver. Autant Donner est quelqu’un dont on peut souvent critiquer la forme des films qui donne l’impression d’être en mode automatique, autant ici, à l’instar du Superman qu’il réalisera ensuite, on sent qu’il se sort les doigts et tente de livrer quelque chose d’efficace, avec même quelques idées visuelles étonnantes (la chute de la mère, dont le trucage marche encore plutôt bien). Au final, la seule séquence qui vieillit mal, c’est celle du cimetière tournée en studio, notamment parce qu’elle tranche visuellement avec le reste.

L’autre point fort du métrage, c’est d’être finalement assez peu un film horrifique, mais plus un film sur l’anticipation de l’horreur à venir. Quand bien même les morts vont se multiplier autour de Damien et de ses opposants (morts plutôt cools d’ailleurs, mentions spéciales à la décapitation avec le camion, et à la servante qui se pend en pleine fête d’anniversaire), c’est un récit dont l’enjeu même est de prévenir et empêcher la catastrophe, et donc le film prend un malin plaisir à seulement suggérer la pire des finalités, ce qui aurait pu être casse-gueule mais qui marche finalement bien, puisque c’est ce qui fait l’originalité du métrage. Ça fait que le film se suffit aussi à lui-même, et ça, on s'en rendra d'autant plus compte avec les deux mauvaises suites qui arriveront plus tard, mais j'y reviendrais peut-être dans des critiques ultérieures. En un sens, ce film original est un peu le chaînon manquant entre Rosemary’s Baby et le film de Friedkin, même si je n’irais pas jusqu’à dire que c’est du même niveau qualitatif.

Côté casting, c’est assez surprenant de voir deux grosses stars hollywoodiennes incarner les parents, notamment Peck qui est assez loin de sa zone de confort. On ne va pas se mentir, ce n’est pas son plus grand rôle, mais très franchement, à cette époque où beaucoup d’anciennes gloires tournaient tout et n’importe quoi par obligation de contrat, Peck s’en sort finalement très bien. Sinon, le gamin fait très bien le job en étant menaçant alors qu’il ne fait pas grand chose, et j’ai été surpris de voir David Warner dans un rôle comme celui-ci, moi qui l’associe toujours à Titanic. Enfin, la musique de Goldsmith est plutôt cool. J’irais pas jusqu’à dire que ça méritait l’Oscar (Goldsmith a fait nettement mieux dans sa longue carrière), mais le délire de chants sataniques a clairement eu un impact sur la production horrifique à venir, et ça change de ce qu’on avait jusqu’ici. Pas un grand film du genre donc, mais c’est tout de même bien recommandable, et c’est clairement l’un des meilleurs films de son réalisateur.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Jed_Trigado » Mer 07 Aoû 2024, 15:38

C'est le must du film satanique (qui était très a la mode dans les années 70) a mes yeux. J'aimais beaucoup les suites ado, mais effectivement j'ai déchanté en les revoyant, alors que l'idée de voir Damien étendre son influence et surtout accepter sa nature maléfique progressivement d'un film a l'autre était excellente.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Mer 07 Aoû 2024, 15:45

Le problème des suites c'est qu'elles sont écrites à la va-vite sans chercher à faire évoluer la formule. Effectivement il y a des bonnes idées genre Damien dans le 2 qui a du mal à se faire à l'idée qu'il est l'Antéchrist, mais à côté de ça le film est littéralement une succession de "untel se rend compte de la nature de Damien, il va chercher à prévenir quelqu'un, mais se fait tuer au dernier moment" et ça ne raconte RIEN.
Autant le 2 est chiant à suivre, autant le 3 a le mérite d'être pourrigolo.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar angel.heart » Mer 07 Aoû 2024, 21:51

De mémoire le 3ème volet est un film bancal qui contient tout de même de bonnes choses.
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Aventures de Huckleberry Finn (Les) - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 08 Aoû 2024, 17:47

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The adventures of Huck Finn (Les aventures de Huckleberry Finn) de Stephen Sommers
(1993)


Vu que cette année est l’occasion pour moi de découvrir plusieurs films de Sommers que j’avais laissés de côté jusqu’ici, autant en profiter pour mater aussi celui-là. C’est donc le film qui aura lancé la carrière de Sommers, le faisant passer temporairement sous le giron Disney, un film sur lequel il a en quelque sorte tout misé puisque écrit et vendu alors qu’il était endetté. C’était l’époque où Disney adaptait plein de récits connus pour en faire des films familiaux qui se vendrait autant en salle qu’en VHS, White Fang étant probablement le plus connu et populaire de cette mouvance, et ici donc il y a la même volonté de proposer un spectacle de moins de deux heures qui convient à tout le monde.

N’ayant pas lu le matériau d’origine (mais il faudrait que je le fasse un jour, le film donne au moins l’envie d’y remédier), je ne pourrais pas dire si c’est une bonne adaptation, mais le fait est qu'à l'arrivée on a un récit assez gentillet d’où ressort un côté humaniste et une critique de la société d’époque. J’imagine que, Disney oblige, c’est plutôt lissé, tout ce qui tourne autour de la question de l’esclavage reste assez light même s’il y a quelques points assez surprenants, entre le héros qui se persuade à un moment que l’esclavage est une bonne chose juste pour respecter les conventions d’époque, ou le final où j’ai vraiment cru que l’un des personnages principaux allait y passer. Sinon, le film est surtout un petit récit d’aventure entre un gamin et un esclave en fuite qui vont vivre plusieurs péripéties en essayant d’atteindre un État libre. Ces péripéties ne sont pas ce qu’il y a de plus prenantes car se succédant assez rapidement, et c’est vraiment à partir de la rencontre avec les deux escrocs (joués par Coltrane et Robards qui font un bon duo), et donc à la moitié du film, qu’il y a une intrigue qui s’installe.

Ceci dit, même après ce passage, le film a un vrai problème pour captiver son audience. J’ignore si c’est le travail d’adaptation qui veut ça, mais difficile de se sentir concerné par le voyage presque trop tranquille (on ressort des péripéties sans trop de problème) ou la relation entre les deux héros qui donne le sentiment d’être traitée seulement en surface. Nul doute que le film aurait sûrement mieux fonctionné sur moi si je l’avais découvert à un jeune âge. Formellement, c’est aussi un peu trop sage pour être réellement marquant. Difficile d’y voir la moindre patte de Sommers qui semble faire ici le simple exécutant (de mémoire d’enfant, son adaptation du Livre de la Jungle a des passages bien plus étonnants alors que c’est aussi censé être un film pour enfant), tout est très fonctionnel malgré quelques jolis paysages et, parfois, quelques cadres avec des idées (l’arrivée de Ron Perlman et son ombre sur le mur). Sinon, le film est l’occasion de voir Elijah Wood dans un de ses premiers rôles, et mine de rien il assurait déjà bien malgré son jeune âge. Dans la filmo de Sommers, ça se situe vraiment dans l’entre-deux, c’est pas du niveau de The Mummy, mais c’est pas non plus dans ses films à jeter.


6/10
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Chevauchée des bannis (La) - 8/10

Messagepar Alegas » Sam 10 Aoû 2024, 14:11

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Day of the outlaw (La chevauchée des bannis) de André de Toth
(1959)


Un film qui ne fait pas mentir sa réputation, c’est effectivement un super western. Ma crainte principale était que ce soit un film qui se distingue uniquement par l’environnement qu’il choisit pour cadre, à savoir un village perdu au milieu des des montagnes enneigées, mais au final, même si ce choix est important, il n’est clairement pas la seule raison pour laquelle le film mérite d’être cité. Déjà, il faut évoquer le brillant script qui est mis en œuvre ici, qui est un modèle d’efficacité : un village paumé, des hors-la-loi en fuite qui vont prendre les habitants en otage, et un de ses habitants qui va faire en sorte de les faire partir tout en évitant le moindre dommage collatéral, autant dire qu’on ne s’emmerde pas. Mais ce qui est surprenant, c’est que ce n’est même pas tant le rythme (plutôt lent) ou les péripéties (peu nombreuses, le film se déroulant beaucoup en intérieur) qui vont rendre le métrage captivant, mais bien les relations entre les personnages qui vont se tisser au fur et à mesure.

Sur ce point, le script fait fort : il y a peu de personnages, mais ils sont tous intéressants, peu d’entre eux sont particulièrement manichéens (et quand il le sont, c’est pour servir le récit) et surtout il y a des duels psychologiques assez passionnants qui se créent, d’une part entre les brigands et les habitants (le chef hors-la-loi étant ici un homme d’honneur qui veut surtout éviter un massacre inutile mais qui ne veut pas non plus perdre la face), mais aussi entre les personnes du village, notamment un triangle amoureux dont les détails sont révélés petit à petit, et qui vient apporter encore plus de complexité à l’ensemble. Tout cela donne un film assez fascinant à suivre, et diablement efficace alors qu’encore une fois, il se passe assez peu de choses, pas de fusillades, pas de course-poursuite, rien de tout ça, le film est un peu à l’image de son dernier acte : une lente avancée vers la mort.

L’autre grosse qualité du film, c’est évidemment sa mise en scène qui vient rendre l’ensemble très moderne par rapport à d’autres productions de l’époque. On est pas devant de la réalisation in your face, mais le film est bourré de petites idées qui font la différence, que ce soit le travelling latéral sur une bouteille qui roule le long d’un bar, créant l’anticipation avant un duel qui n’aura jamais lieu, le montage sur une scène où on enlève une balle d’un homme, le mouvement de grue accompagnant la mort du dernier bad guy, ou encore ce bal improvisé où on a une caméra fixe qui, avec un panoramique sans fin, tournoie avec les personnages. Si on ajoute à cela un degré de réalisme évident sur la séquence de fin, avec les chevaux qui en chient pour avancer dans la neige épaisse, on est clairement devant un film qui se donne les moyens pour délivrer quelque chose de marquant, et ce alors que le budget du film a été apparemment très short (selon le scénariste, il y avait matière à un meilleur film avec un budget plus conséquent). Robert Ryan est un acteur que j’apprécie, et il est ici très bon en homme qui va tout faire pour sauver sa ville alors qu’au début du film il est plus ou moins un paria, mais je retiens surtout Burt Ives qui a le meilleur personnage et souvent les scènes/répliques les plus marquantes. Et si le meilleur western enneigé n’était pas Le Grand Silence, mais plutôt celui-ci ? De mon côté, j’en suis pleinement convaincu.


8/10
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Cell (The) - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 11 Aoû 2024, 11:12

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The Cell de Tarsem Singh
(2000)


Typiquement le genre de film qu’on me conseille depuis très longtemps (je me souviens qu’on m’en parlait dès le lycée) mais que je n’ai jamais eu l’occasion (d’abord) ou la motivation (ensuite, le dvd traîne sur mes étagères depuis quelques années :mrgreen: ) pour le mater, sûrement parce que, depuis, toute la hype autour de Tarsem Singh s’est complètement évaporé, sa carrière n’ayant pas résisté à une succession de flops commerciaux. Pourtant, The Cell est bel et bien un bon film, imparfait certes, souvent inégal, mais on ne peut pas dire que c’est un film qui manque d’une proposition ou d’une vision. Le fait qu’il soit sorti durant l’année 2000 le rend, à mon sens, encore plus fascinant : c’était le moment où le champ des possibles s’élargissait, où les limites techniques commençaient à devenir floues, et du coup voir un film qui reprend un concept déjà vu (le film de serial killer, avec une victime à retrouver dans un temps imparti) pour aller vers complètement autre chose, qui permet des concepts plus abstraits, le rend très en accord avec son époque. Le même film dix ans plus tard aurait nettement moins eu d’impact, et j’aurais vraiment aimé voir la tête des spectateurs qui découvraient The Cell en salle sans rien en savoir, ça devait être quelque chose.

Sur le papier, le concept est simple : c’est Silence of the lambs meet Inception avant l’heure, avec un inspecteur et une psychologue qui doivent trouver la localisation d’une victime encore vivante, information cachée dans le cerveau du serial-killer qui est dans le coma. C’est hautement prometteur, carrément excitant, et le résultat à l’écran est franchement plutôt cool. J’ai l’impression que Tarsem Singh comprend rapidement qu’il n’a pas forcément la force pour faire une intrigue de serial-killer du niveau de ses modèles (nul doute qu’il a apprécié Seven, la composition d’Howard Shore y fait beaucoup penser), et qu’il oriente rapidement son récit vers ce qui va faire son originalité (apparemment, dans le script d’origine, la machine permettant d’entrer dans l’esprit n’était qu’un élément mineur), mais aussi vers là où Singh sera formellement plus à l’aise. Le bonhomme vient du vidéo-clip, et ce serait mentir de dire que ça ne se voit pas dans The Cell (il y a des idées kitschs, mais assumées), mais le film ne se résume pas à une avalanche d’effets de style, et tout le côté visuellement clinquant sert réellement toute la partie fantastique, permettant une liberté sans réelles limites.

Du coup, quand bien même le premier acte est plutôt pas mal avec la découverte progressive du psychopathe, c’est réellement à partir du moment où l’on rentre dans son esprit que le film dévoile ses meilleurs atouts, et pour le coup Singh se lâche complètement avec des plans jamais vus, des idées WTF, du baroque complètement assumé, sérieux toute la découverte de cet univers est vraiment mortelle. C’est du coup un peu dommage de constater que le métrage n’arrive pas toujours à maintenir ce niveau, je pense notamment au dernier quart du film qui part dans quelque chose de plus classique et attendu (le duel final est pas ce que le film a de plus réussi) là où on demanderait au contraire quelque chose qui nous étonne toujours plus. Ceci dit, cette inégalité indéniable n’empêche pas le film d’être assez marquant pour bien faire le boulot, on ressort avec nettement plus de positif que de négatif en tête, c’est juste un peu frustrant de voir le métrage rater de pas grand chose l’excellence.

Autre point négatif, c’est le fait d’avoir Jennifer Lopez en lead qui me paraît trop fade dans un rôle où on aurait envie de sentir plus d’implication, elle ne gâche pas le film non plus mais là encore on se dit qu’avec une meilleure actrice on aurait pu avoir un meilleur résultat à l’écran. A côté de ça, le contre-emploi de Vaughn est bien plus réussi, le mec montrait déjà à l’époque, bien avant sa rencontre avec Zahler, qu’il avait du talent à revendre. Enfin, D’Onofrio en serial killer complètement allumé est une évidence. J’ignore si c’est un film qui sera aussi fort à la seconde vision, mais le fait est que, quelques jours après la découverte, j’ai des images qui tournent en boucle dans ma tête, et ça c’est plutôt bon signe.


7/10
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Film: Cell (The)
Note: 6,5/10
Auteur: Scalp

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Dim 11 Aoû 2024, 12:31

J'ai le souvenir qu'il s'était fait défoncer à sa sortie.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Bravados - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 12 Aoû 2024, 17:26

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The Bravados (Bravados) de Henry King
(1958)


La filmographie d’Henry King me donnait envie depuis quelques temps, et la diffusion télévisée de ce western m’aura permis de faire un premier pas vers ce réal, et autant dire que c’est un pas plus que prometteur. C’est bien simple : j’ai assez peu de réserves sur ce film que je considère comme un western fascinant, brillant par moment, et il se hisse sans souci parmi mes préférés de l’époque, c’est dire à quel point j’ai été convaincu. Ici, il est question de briser un certain classicisme westernien en reprenant une formule déjà connue, à savoir le revenge movie, mais en jouant avec ses codes et ses règles pour livrer ce qui est au final l’une des plus belles réflexions sur la vengeance, remettant en question sa nécessité, les moyens pour y arriver, mais aussi sa raison d’être, le tout via un retournement de situation qui va se construire petit à petit avant de s’abattre sur le personnage principal et le spectateur sans prévenir.

On va suivre la vengeance d’un homme dont la femme a été violée et assassinée, et qui va donc traquer une bande de quatre brigands pour les tuer un par un, eux qui viennent tout juste de s’évader d’une petit ville après un braquage. C’est un film admirablement bien écrit, qui sait distiller petit à petit les informations et éléments nécessaires, non seulement pour révéler peu à peu ses personnages (on apprend le but de la quête de Peck assez tardivement, même si on s’en doute) mais aussi pour rendre le final particulièrement marquant, et c’est d’autant plus admirable que l’écriture du projet a été assez laborieuse avec notamment un premier jet qui ne plaisait pas à King (le héros devait abandonner sa vengeance une fois arrivé au quatrième homme, sans réelle raison), puis Peck (sur qui le projet entier était monté) qui voulait dénoncer en sous-texte le maccarthysme. Le résultat est vraiment bluffant, c’est un western à la fois très classique dans sa fabrication, mais aussi très moderne dans son écriture, et en ce sens il offre d’une certaine façon le meilleur de deux mondes.

Si le film est déjà passionnant de base, c’est vraiment son dernier quart qui l’élève : déjà le twist et la façon dont il est révélé par Henry Silva et les silences sont d’une efficacité redoutable (je me doutais qu’il y avait anguille sous roche, mais quand la révélation arrive je n’ai pas pu m’empêcher de lâcher un “oh putain”, j’étais à fond dans le truc :mrgreen: ), mais en plus toute la réflexion qui en découle, sur le pardon, la légitimité de la violence, la confiance qu’on accorde envers les autres, ça remet vraiment en question beaucoup de choses pourtant parfaitement établies à l’époque dans le genre (et apparemment le film n’a pas fonctionné à l’époque justement à cause de ça, le public n’était visiblement pas encore prêt). Vient ensuite la scène finale à l’église qui enfonce le clou, séquence très bien écrite qui est loin d’être une happy-end comme j’ai pu le lire ici et là, il n’est jamais question d’excuser les actes de Peck, il va devoir vivre avec la révélation jusqu’à la fin de ses jours, et les applaudissements du village sont loin d’être une célébration de ses actes, puisqu’ils sont basés sur une méconnaissance de ses véritables intentions, bref c’est vraiment une fin bien écrite, qui ne verse pas dans la moralité rétablie, c’est seulement un face à face entre l’homme et les conséquences de ses actions sur sa propre conscience. Nul doute que le film doit être passionnant à revoir en ayant la fin en tête.

Sans surprise, le film doit beaucoup à Peck (qui a donc tourné dans deux très grands westerns cette année-là), qui devient définitivement l’un de mes acteurs préférés de l’époque alors qu’à la base c’était un comédien que je fuyais comme la peste. L’acteur estimait que ce film contenait certains de ses meilleurs moments d’acting, en particulier la scène de la révélation, et effectivement, même si ça reste dans les jalons habituels de Peck (à savoir un jeu qui se veut très contenu, qui n’a pas volonté à aller dans l’excès) c’est clairement une des plus belles scènes que le bonhomme a pu livrer, sa détresse à ce moment là est totale. Outre cette séquence, le comédien est charismatique en diable avec sa tenue, avec beaucoup d’émotion qui passent dans le regard (la scène où il passe en revue les brigands en prison), et c’est un vrai plaisir de voir Peck incarner un homme qui va assez loin dans son désir de vengeance, en témoigne sa scène avec Lee Van Cleef où il fait preuve d’une véritable froideur.

Le métrage a un seul gros défaut, et c’est bien la seule chose que je peux vraiment lui reprocher, à savoir le personnage de Joan Collins qui, outre le fait qu’elle joue de façon pas ouf par rapport aux autres, fait un peu pièce rapportée au sein du script. On pourrait avoir le même film sans elle au fond. King emballe son film de façon hyper carrée et efficace, il y a un beau travail de montage (encore une fois, le passage en revue devant la cellule, par contre la mort de Van Cleef est un peu étrange, comme s'il manquait un plan), mais aussi de photographie avec un très beau scope, un travail sur les couleurs, des nuits américaines stylisées et qui ne font pas cheap, bref c’est formellement super bien foutu. Cerise sur le gâteau : il y a un thème de Lionel Newman plutôt cool et qui reste en tête, chose pas forcément évidente dans les productions de l’époque. Un film clairement sous-estimé, car là franchement c’est top 5 westerns 50’s à mes yeux, rien de moins.


8/10
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Film: Bravados
Note: 7/10
Auteur: Scalp

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Bible (La) (1977) - 3,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 15 Aoû 2024, 11:20

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La Bible de Marcel Carné
(1977)


J’aimerais pouvoir dire que, malgré une seconde moitié de carrière inégale, la filmographie de Marcel Carné se termine sur un coup d’éclat, ce n’est malheureusement pas le cas. Nous sommes dans les années 70, Carné n’a pas eu de succès au box-office depuis longtemps, et est considéré, un peu à raison, comme un réalisateur hors de son temps mais qui essaie tout de même de se mettre à la page. Du coup, curieux choix de projet que ce petit documentaire tourné en un seul et même lieu : une basilique en Sicile qui a la particularité d’avoir un intérieur quasiment entièrement recouvert de mosaïques, ces dernières représentant un très grand nombre d’épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Carné y voit alors le potentiel d’un long-métrage où la caméra s’attarderait sur les détails de ces mosaïques, pendant qu’une voix-off raconterait les épisodes représentés. Sur le papier, cela pousse à la curiosité, mais malheureusement le résultat n’est pas vraiment des plus heureux.

Concrètement, c’est un film qui est curieux à suivre sur ses premières minutes, mais qui se révèle particulièrement répétitif à la longue. Ça fait un peu cour de catéchisme low-budget, et il y a beau avoir de belles œuvres d’art à l’écran + la présence de Jean Piat (futur doubleur français de Scar et Frollo, on a connu pire comme voix-off), ça n’empêche pas que le temps semble bien long devant ce film qui dure pourtant seulement un peu moins d’une heure et demi. Bref, drôle de projet de la part de Carné qui voulait sûrement s’essayer à d’autre chose, tout en continuant un certain élan spirituel qu’il semblait avoir à l’époque (son précédent métrage, La merveilleuse visite, traitait d’un ange tombé sur Terre). A partir de là, malgré les volontés de Carné de faire d’autres projets, il fera chou blanc, et même son film Mouche, avec une jeune Virginie Ledoyen, qu'il a tenté de monter pendant des années, ne dépassera pas les quelques jours de tournage en 1992 suite à des soucis de financement.


3,5/10
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