[Scalp] Des bons films Inch Allah 2024

[Scalp]

3/10

Rebel Moon - Chapter One: Chalice of Blood de Zack Snyder - 2024

Le film (en version ciné) avait une quasi unanimité contre lui, ça me donnait encore plus envie d'aimer ce film, j'aime bien le petit Zackou, mais un constat s'impose, il ne sait pas écrire, ses 2 meilleurs films c'est un remake et un copier coller de comics, donc rien où il a eu a écrire, quand il prend un crayon c'est une catastrophe et ce film en est la preuve ultime.
Pourtant j'y ai cru, alors j'étais pas ébloui par ce que je voyais mais j'avais un minimum d'intérêt, le prologue est efficace et nous plonge immédiatement dans ce monde futur avec des simili nazi en maitre du monde, il m'a bien vendu son monde. L'intro sur Tatouine (enfin tu vois) c'est pas foufou mais c'est une intro qui pose les choses, bon on est déjà quasi à une heure de film et déjà on se dit qu'il a craqué sur la durée, qu'il ne sait pas couper (la scène de cul c'est ouf comme elle sert à rien, en plus d'être filmé sans aucune idée pour rendre ça un peu érotique ou sulfureux) mais c'est rien avec ce qui va suivre. Donc ce début à la Star Wars, allez c'est pas super mais c'est pas chiant et ça me donnait envie de voir la suite. Et quand ça part en couille, la scène d'action fait le taf, alors oui y a des ralentis, mais c'est Snyder, donc ça me gène pas, donc c'est son style et j'aime bien en général, ici il rajoute des effets gores dès qu'il peut et autant dire que c'est vraiment bien violent même si c'est des effets numériques ça fait son petit effet (c'est loin d'être toujours le cas avec ce genre de CGI), je me demande comment ça a été cut dans la version ciné tant ici il y a des effets à chaque coup de flingue. En gros le film tient presque la route jusqu'à l'arrivée de Charlie Hunnam, ça commence avec une fusillade dans un bar pas très bien écrite (c'est peu de la dire, j'étais même consterné par le niveau des dialogues) mais qui fait le taf sur la forme et après tout part en couille. Déjà avec le perso de Hunnam écrit avec les pieds (ou pas écrit au choix), alors j'avoue étant donné que c'est l'acteur le plus connu du film (Hopkins ça compte pas, il raconte sa vie dans les champs en voix off, que c'est lourd) je le voyais pas crever comme ça aussi vite (oups sorry spoiler, bon en même temps personne aime Snyder mais tout le monde a regardé sa version ciné).
Donc on arrive donc à la fameuse partie recrutement, et là tout s'écroule, c'est bien d'être fan de Kurosawa et de vouloir faire comme lui mais encore faut il comprendre le film, je vais d'ailleurs plus comparer avec les 7 Mercenaires que j'ai plus en tête, donc on a nos héros qui veulent recruter des combattants, là dessus ok, mais alors on va passer 20 minutes sur chaque perso à recruter, on pourrait se dire que c'est 20 minutes qui aideront à caractériser les personnages, looooooooooooooooooooooooooooool, c'est une cata, on a des passages inutilement longs où il réussit l'exploit de ne rien caractériser, les persos n'existent pas, il y a aucun lien entre eux, on se demande ce qu'il veut raconter même, exemple tout simple quand Sturges introduit McQueen, il y a direct un truc, c'est pas juste parce que c'est McQueen et son charisme, c'est la relation immédiate entre lui et Bruyner, c'est le petit jeu avec les cartouches, pareil pour Bronson et Coburn. Quand tu veux t'inspirer de grands classiques, ne soit pas ridicule, alors cool on a Bae Doo-na qui se bat avec des épées contre une femme scorpion mais alors son perso c'est de la merde, je vais même pas parler du perso de Hounsou qu'on nous a teasé avec une arène de gladiateur (on croise d'ailleurs Francis Ngannou, qui se bat pas, super utile de le prendre alors), le perso est certainement le pire du film. Après 2 longues heures (à peu près, car ça dure 3h10 son délire) on arrive au climax final et on en a strictement rien à foutre, c'est des ralentis avec du gore et on a un des mercenaires (osef) qui se sacrifie.
Y a rien qui va car Snyder ne sait pas comment faire vivre ses personnages, comment créer des liens, il ne se dégage rien, alors oui il a créée un univers mais c'est juste un assemblage de trucs vus et revus (ils nous ressort des urukai quand même).
Le film est jamais sauvé par son casting, alors j'ai rien contre mais elle est nulle, c'est marrant on a Michiel Huisman et Ed Skrein qui ont joué le même perso dans GoT, alors Huisman est nul (bon après c'est le perso qui veut un peu ça) et Skrein c'est difficile de faire plus caricatural (enfin ça le rend marrant, mais je pense pas que ce soit voulu), dans les seconds rôles on a personne qui relève le niveau, j'avais des espoirs sur Hunnam et son accent mais faut voir le perso pour y croire, mais le pire c'est vraiment Anthony Hopkins en père castor.
Visuellement c'est moche, j'en peux plus de ces couleurs numériques (je sais pas trop comment appelé ça), alors oui y a de la thune alors on a pas une impression de cheap, mais on a une impression de gerbe tellement c'est laid. Quant à l'action c'est du Snyder, je peux pas dire que c'est mal fait, il sait découper, il sait rendre iconique des passages mais vu que c'est un beau plan pour l'amour du beau plan c'est clairement balek.
Je comprends Netflix qui a voulu une version courte, le mec en 3h20 il développe rien, alors autant couper dans le gras, Snyder il se prend trop pour un génie incompris avec ses DC, alors que c'est juste un mec qui a un certain sens de la mise en scène, mais qui ne sait tout simplement pas raconter une histoire (pourtant ici difficile de faire plus basique comme histoire). C'était nul, je regarderais la suite par curiosité, mais je pense que si on a vu aucune des 2 versions vaut mieux regarder la ciné, ce sera moins de souffrance.

[Scalp]

9/10

France - Canada

La belle surprise que voilà, on s'attendait à une merde car Vincent Collet c'est Denis Villeneuve, il se prend pour un visionnaire alors que c'est un gros tocard, en plus on avait une production chaotique avec des clashs en interne qui annonçait une faillite et puis surprise. Dès l'intro on est prit dedans, l'intro c'est Il était une fois dans l'Ouest tellement c'est épique avec Cordinier en Bronson en Brooks en tocard en cache poussière. Villeneuve, enfin Collet a prit conscience de ses limites donc il a pas essayé de se prendre pour un autre, il a fait simple, on donne le ballon à nos 2 buffles : Yabusele et Lessort et dans la raquette c'était Legolas et Gimli au Gouffre de Helm, ils étaient pas là pour faire de la poésie. La partition a été déroulé presque sans fausse note, mais voilà on a eu l'épisode Gobert, et lui on a vu qu'il a pas le niveau, c'est notre Christophe Lambert, il est nul et on le reverra plus. La 2ème partie c'était tendu, c'est la fusillade de Heat avec Fournier en Val Kilmer et son M4, ça mitraille et ça finit avec un putain de headshot qui tue le match, alors que notre De Niro était pas trop au niveau, en face on avait le bad guy presque ultime avec Shai, Shai c'est Thanos et Darth Vador à lui tout seul et il fait mal mais voilà à coté de lui il avait des cotorep (Brooks à son meilleur).
Le plus beau film de l'année, et sans concurrence.

[pabelbaba]

Belle analyse, mais le niveau de canadiens faisait peur.

[Scalp]

Ils sont arrivés trop confiants, ils avaient le meilleur duo d'arrière du tournoi, Shai est un des 3 meilleurs joueurs au monde. Ils étaient pas prêt à se faire rentrer dedans comme ça.

[pabelbaba]

Vue la gueule de l'EdF face au Japon, il y avait de quoi être confiant.

[Scalp]

0/10

Rebel Moon : Chapter Two: Curse of Forgiveness de Zack Snyder - 2024

Je vais faire court, je m'attendais à un peu meilleur que le premier vu qu'on allait avoir la grosse bataille, lol monumentale erreur, c'est pire, c'est un supplice du début à la fin, sachant qu'il faut attendre 1h30 pour que ça commence vraiment. Et 1h30 de dialogues made in Snyder c'est compliqué et il nous sort même le pire training montage de l'histoire. On aurait pu penser que la partie action pourrait faire illusion, bordel c'est une bouillie numérique comme jamais (bon comme souvent avec Snyder mais là c'est le summum et y a rien à sauver). Snyder c'est vraiment le syndrome du mec qui s'est prit pour quelqu'un d'autre et la petite communauté qui s'est touché sur la DC de Justice League lui a donné une espèce d'aura qu'il ne mérite pas. Ce mec ne sait pas écrire, ce mec ne doit plus avoir de gros budget, ce mec devrait juste faire un petit budget pour voir si il y a encore un espoir de le voir faire un truc correct.

[Scalp]

5/10

Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière - 2024

On reconnait facilement le problème du film, suffit de check le nom des réal, des mecs qui ont commit le Prénom et Papa ou Maman, des grands monuments de mise en scène.
Si c'est meilleur que les Trois Mousquetaires c'est surtout parce que le matériel de base est plus sympa, c'est certainement pas parce que c'est mieux réalisé.
Alors Monte-Cristo pour l'avoir lu récemment, je peux facilement comparer, et à ma grande surprise le livre (enfin les livres) m'a saoulé, c'est long (2000 pages !!!) et tout y est trop détaillé à l'extrême et malgré tous ces détails ça reste quand même sacrément tiré par les cheveux, alors on peut clairement pas enlever le coté matrice du roman, c'est le précurseur de Batman et tous les trucs de vengeance, mais être le premier veut pas dire être le meilleur. Comme dans les livres ma partie préférée reste largement le Château d'If mais ça reste une partie assez courte (alors que dans l'inconscient collectif c'est un gros morceau), en plus ici l'abbé Faria est joué par le meilleur acteur du film, l'italien Pierfrancesco Favino. Bon niveau adaptation, il y a des choix et ça se tient plutôt bien, bon après je préfère le début du roman avec les 3 qui complotent avant le mariage mais en l'état le travail d'adaptation est bien foutu et on voit pas vraiment passer les 3 heures.
Mais voilà car il y a forcément un mais vu que je mets 5, c'est plat, c'est plat pendant 3h, on est devant un film qui joue toujours la même note, y a pas de montée crescendo, y a pas de vrai climax (j'aime bien le repas avec la découverte du coffre quand même), le film est sans panache (duel très décevant), sans flamboyance (on zappe des passages classe du roman comme ceux mettant en avant son serviteur arabe), alors ça essaye avec de la grosse musique et en essayant de rendre Niney charismatique. J'aime bien Niney mais dans ce genre de rôle un peu sombre je suis pas vraiment convaincu, il est pas mauvais, il fait le taf mais ne sublime rien (et j'ai du mal quand il veut jouer la noirceur), on peut dire pareil pour le reste du casting, alors Lafitte a un personnage qui lui sied bien mais on est loin du De Villefort des livres, le reste du casting c'est finalement assez anecdotique.
On est devant un film très sage, qui ne prend pas de risque, il se contente d'illustrer platement l'oeuvre de Dumas, alors y a de la thune, les décors sont beaux, la photo soignée (plus jolie que dans les 3 mousquetaires) mais tout y reste fade, le plus bel exemple c'est quand il se venge coup sur coup de De Villefort et Danglars, c'est expédié en 2 minutes, du coup le film manque de coeur, manque de sentiment (la haine est pas très bien retranscrite), y aucune prise de risque alors je demandais pas que Monte-Cristo fasse du kung-fu (quoique) mais merde je voulais pas voir un résumé wikipédia du livre. Et puis le film ne joue pas assez avec les différentes personnalités de Monte-Cristo qui ont une vraie part importante dans les livres, ici on dirait juste qu'on sort des masques à la MI et basta.
Alors c'est bien d'avoir ce genre de film populaire en France, le succès du film est une bonne chose (meilleur chose que la comédie de Artus) mais ce serait bien que ce genre de film soit réalisé par des mecs qui ont des idées, car le dernier grand succès populaire avec un bon réal c'est le Pacte des Loups et je crois que ça commence à dater un petit peu, alors ce sera le 5 des encouragements mais en l'état c'est quand même un film laborieux.

[Scalp]

0/10

Le Mangeur d'âmes de Alexandre Bustillo & Julien Maury - 2024

Bon avec le duo je m'attendais pas à un truc fou, même si j'avais trouvé Kandishaa pas trop mal par rapport au reste de leur filmographie, ici on les retrouve sur un polar, loin donc de leurs oeuvres précédentes, un polar très 90's, mais on est pas du coté de Seven, ni même des Rivières Pourpres (un mauvais film mais avec avec des belles images) non ici on est proche de Ressurection avec notre Totof national. J'ai pas lu le livre dont est tiré le film mais ça donne pas envie, y a absolument rien qui va dans ce film.
Dès la première minute c'est nul, au moins on a pas le temps d'espérer, le premier dialogue sonne tellement faux, et ça va être comme ça pendant tout le film, personne joue bien et surement pas Sandrine Bonnaire qui rajoute donc un film de merde à sa filmo de merde, Virginie Ledoyen joue mal une réplique sur 2, quant à Paul Hamy c'est chaud d'être plus nul que lui (et si on tenait là le pire duo de flic ever, c'est pas rien, y a de la concurrence mais là on va haut dans la médiocrité). On va donc suivre un duo de flic qui au début ne s'entend pas sur une enquête de meurtres sanglants et de disparitions mystérieuses, enfin mystérieux c'est un grand mot, y a 5 acteurs dans le film, du coup c'est très dur de trouver qui peut bien être derrière tout ça (c'est Sandrine Bonnaire, oups merde, spoiler) et on est parti pour 1h40 d'enquête laborieuse (et encore je suis gentil, le bon mot ce serait plutôt une enquête nulle à chier), de dialogues d'une nullité assez effarante, le tout avec une photo qui donne un coté série M6 à l'ensemble (ouais c'est super moche), et puis y a une scène en flashback où on revoit la mort d'un couple, je sais pas quel est le but mais moi j'ai tout simplement rigolé devant cette séquence, je pense pas que l'effet voulu soit un éclat de rire, et j'ai explosé de rire tellement j'ai trouvé çà ridicule.
C'est simple on dirait jamais un film, alors les mecs ont sorti l'excuse de budget mais c'est pas une bonne excuse, y a 3 décors, 2 pauvres climax en bois, c'est juste que les mecs sont nuls (ça fait 20 ans qu'ils font des films donc on a eu le temps de s'en rendre compte). J'ai vu leur interview sur Capture Mag, alors y a une bienveillance que je peux comprendre car ils sont potes mais là faut leur dire justement que c'est la merde le film, c'est pas les aider que de prendre des pincettes, on est devant un film avec absolument rien à sauver.
Ce qui me surprend le plus c'est que les films de ces mecs ne fonctionnent pas, qu'ils sont nuls mais ils arrivent encore à en faire. Tout simplement le plus mauvais film de cette année 2024, et pourtant y a une sacrée concurrence mais là on touche au sublime par moment, ça me rappelle même l'illustre Fleuve Noir avec Cassel).

[Jed_Trigado]

J'avoue, avec Leclerq et Gens, c'est les seuls galériens du ciné de genre franchouille qui traversent les balles encore aujourd'hui. Il leur manque plus qu'une prod Svod ou une série et leur tableau de chasse sera complet.

[Scalp]

Gens avec Farang et même ses épisodes de Gang of London s'est payé une petite crédibilité, Leclerq j'ai envie d'être gentil pour son JCVD mais les 2 là c'est une vraie filmo de la honte.

[Scalp]

2/10

No Sudden Move de Steven Soderbergh - 2021

Soderbergh le mec qui a jamais autant tourné que depuis qu'il a pris sa retraite. A chaque fois que je vois un de ses films, je me demande comment ce mec a pu faire Hors d'Atteinte, tellement le reste de sa filmo est quand même pas folichonne, alors j'ai un début de réponse il a adapté Elmore Leonard et le matériau de base est tellement solide qu'on peut pas se rater mais faut quand même lui accorder du crédit car il a fait dans ce film les plus belles scènes de sa carrière. Enfin là c'est pas Hors d'Atteinte même si on y retrouve aussi Don Cheadle, c'est donc No Sudden Move et j'avais envie d'y croire, c'est un film noir à base d'arnaque avec un McGuffin mais rapidement ça tient pas la route et les 2h sont longues.
Le seul intérêt du film est son casting qui pour le coup est vraiment cool : Del Toro, Cheadle, Ray Liotta et Bill Duke dans leur dernier film (ou presque, flemme de check), Matt Damon (largement le seul bon personnage du film), Kieran Culkin, Jon Hamm, bon y a le gros nul de Stranger Things et spoiler, il est toujours nul.
En vrai c'est con car sur le papier c'est ambitieux, Detroit dans les 50's et son marché de l'Auto, la Mafia est engagé pour voler des documents à la concurrence et ça va partir en couille où tout le monde a trahir tout le monde (des fois on comprends même pas pourquoi), le script est nébuleux pendant un moment, mais ça apporte aucune profondeur c'est juste bordélique parce que c'est très mal raconté. Après si c'était que mal raconté on pourrait se rattraper sur la mise en scène, les personnages et le rythme.
Et bien non, alors le mise en scène c'est vraiment pauvre, en plus c'est blindé de plan chelou, on dirait un grand angle dans des espaces exigus, ça rend très mal, quand ça s'excite un peu à l'écran ben c'est mou, on dirait qu'il s'en branle en fait. Les personnages c'est un peu triste d'avoir des bons acteurs pour leur faire jouer ça, Liotta est ridicule, le duo Cheadle/Del Toro clairement on s'en branle (alors qu'on devrait pas vu la fin), comme j'ai dit seul Damon est cool lors de sa scène (la seule bonne scène dialogué du film, bon à la rigueur Bill Duke en impose mais bon c'est pas foufou et c'est même triste car on sent vraiment le potentiel, mais voilà Soderbergh il tourne 2 films par an, il s'en branle de ce qu'il filme.
Un Soderbergh dans la moyenne, nul donc.

[Scalp]

6.5/10

Bastarden de Nikolaj Arcel - 2023

Ah les films européens qui sont vendus comme des variantes du western, faut toujours se méfier, ça sent souvent l'arnaque ou le truc bien prétentieux, ici on a vraiment la filiation avec le western et le film aurait même pu s'appeler Pour une Poignée de Patates (ben ouais pourquoi pas, vu qu'on a niqué le titre original autant y aller à fond). On retrouve donc des vrais ingrédients de western avec l'antihéros charismatique, le méchant aristocrate (qu'on assimile ici au riche propriétaire terrien du western), la terre à cultiver, le tout dans le contexte du Danemark de cette époque (1755). Un contexte qui apporte un petit plus, il y avait encore des esclaves, les classes sociales étaient bien définies et on pouvait pas en changer, les tziganes étaient rejetés (comme toujours).
On va donc suivre le parcours de Madds (une nouvelle fois parfait), il campe un ancien capitaine qui veut s'élever de sa condition sociale (c'est le bâtard du titre) et pour ça il veut cultiver une lande aride, inhospitalière et réputée comme incultivable, si il réussit il gagnera des titres de Noblesse (très bonne première scène), l'enjeu du film est donc de planter des patates. Au départ c'est un homme monolithique, droit dans ses bottes, taciturne, il a un but et fera tout pour arriver et puis il va s'ouvrir petit à petit aux autres, rien d'original encore un fois mais ça fonctionne car le film prend le temps de bien nous le montrer, le voir galérer, le voir apprendre des autres. Mais évidemment ça va pas être aussi simple, déjà il est seul, il va devoir trouver des gens qui bosse pour lui alors qu'il a presque pas une thune et il devra faire avec le voisin qui est donc l'enculé de service (c'est le personnage le moins bien écrit du film, lui c'est pas un archétype, c'est un cliché, il est caricatural et a rien à proposer à part sa méchanceté mais l'acteur le joue avec conviction et en fait quelqu'un de immédiatement détestable).
Madds va donc devoir faire avec la terre aride, le temps, le manque de moyen, le manque de main d'oeuvre et son voisin qui fera tout ce qu'il peut pour le faire abandonner. Il y a rien de bien original mais le film est bien raconté, on y croit, y a du coeur, y a de la vie, la relation avec la gamine est prévisible mais touchante, l'histoire d'amour est loin d'être gadget et a une vraie utilité au récit (ce personnage féminin est même très intéressant). En plus la photo est plutôt soignée, les scènes nocturnes sont vraiment belles et cette lande est vraiment bien mise en valeur, les grands espaces sont bien exploités. Le style académique sied très bien au film, le mec se prend pas pour un génie (en même temps il a fait la Tour Sombre donc on sait que c'est pas un génie) mais car il y a un mais qui fait que le film est juste sympa c'est qu'il manque clairement de scène forte ou du moins d'idée lorsqu'il se passe quelque chose, y a plusieurs moments où on peut avoir de la mise en scène avec gestion de la tension, ou mise en place de l'action et tout ça se révèle très quelconque si bien que le film n'a jamais le coté épique qu'il pourrait avoir. Alors ça l'empêche pas de se suivre avec plaisir, c'est bien raconté, y a des émotions et on est devant un drame historique jamais chiant ou pompeux mais y avait moyen de faire mieux, en l'état c'est donc un petit "western" qui doit beaucoup à la classe de son acteur et son cadre qu'on pourrait qualifier d'original.

[padri18]

5.5/10

The Raid 2 : Berandal de Gareth Evans - 2014

C'est intéressant de revoir ce film 10 ans après sa sortie, ça permet de dresser un état des lieux du cinéma d'action ou plus largement du cinéma de genre, ces 10/15 dernières années combien de purs réalisateurs de genre ont réellement émergé ? Gareth Evans, Craig Zahler, Ti West, la liste est courte, on peut ptet rajouter 1 ou 2 noms que j'ai oublié (et non pas les tocards derrière John Wick), alors je parle pas de la qualité des films parce que bon Ti West voilà quoi, mais c'est des mecs nécessaire au cinéma aujourd'hui, un cinéma devenu tellement aseptisé et sans idée que The Raid 2 reste à ce jour un des meilleurs films d'action de ces 10 dernières années, alors que c'est tout juste sympa, c'est dire dans la merde dans laquelle est le ciné aujourd'hui. Ca nous permet de dresser un état des lieux pas très réjouissant, si bien qu'aujourd'hui quand un Limbo sort, c'est porté aux nues, alors que c'est juste un bon petit polar.
Mais revenons à The Raid et Gareth Evans, alors Evans c'est un mec pour qui j'ai beaucoup de respect, le mec est parti de loin, il est gallois, il a fait des films en Indonésie, il a découvert Iko Uwais, alors j'aime pas spécialement l'acteur, c'est comme Tony Jaa, il dégage rien, mais c'est un monstre dans ce qu'il fait. Ils ont commencé avec Merentau que j'avais vu à sa sortie et qui m'avait clairement pas marqué et puis est rapidement arrivé The Raid, alors je vais pas revenir sur ce film que je trouve terriblement surcoté, alors oui c'est généreux en action et le huis clos est un bonne idée mais j'avais été déçu par les combats et leurs redondances, on avait toujours l'impression de voir la même scène (j'exagère à peine), je pense que Evans a entendu les critiques aussi bien sur l'épaisseur du script que sur la variété des combats, ici il a voulu corriger tout ça. Mais voilà si le mec est un bon réalisateur, ça on peut vraiment pas lui enlever, le mec est un piètre scénariste (et ça s'est encore plus vu avec son film Netflix), du coup ici quand il veut écrire une fresque mafieuse de 2h30, on se doute bien que ça va pas tenir la route, alors on peut pas lui enlever l'amour du genre (Gangs of London est là pour le prouver) mais ici il a carrément craquer, alors en soi comment tout ça est raconté ça se tient, mais c'est pas intéressant, alors c'est pas aidé par des acteurs vraiment pas convaincant (bordel le chef avec ses lunettes et sa canne c'est vraiment pas possible) mais on peut pas dire que les personnages soient intéressants, à la rigueur on a le fils du boss mais bon c'est pas foufou non plus. Quand en plus on nous rajoute des storylines inutiles (le tueur chevelu, il sert à quoi ? alors c'est cool l'acteur est mortel, de loin le seul acteur qui dégage vraiment un truc dans les 2 The Raid mais clairement ici ça a un coté fan service).
On se retrouve devant un film très mal rythmé, alors je comprends il garde toutes ses cartouches pour la fin (et quelles cartouches) mais le début est quand même laborieux, alors ça donne un coté crescendo à l'action appréciable mais les scènes où ça se tape pas c'est chiant, c'est chiant car ça se prend vraiment trop au sérieux, tout y est vraiment trop solennel. Du coup on va parler de ce quoi pourquoi on regarde le film, le bourre pif. Ca commence pas très bien car la première scène dans les WC de la prison ça m'a gonflé, les mecs vont se faire sagement taper 1 par 1 et c'est même flagrant avec les mecs qui sont derrière la porte et qui bouge pas, alors c'est du chipotage mais moi ça m'a gâcher la scène. Heureusement par la suite on retrouve pas trop ce défaut, ou du moins ça saute moins aux yeux. On a donc ici une grosse diversité dans l'action, aussi bien les lieux que les méthodes. Bon après y a des trucs qui marchent pas, la scène du métro qui avait l'air d'être mortel dans les trailers est ici très décevante, déjà y a une idée à la con d'avoir fait un montage parallèle, il ne fallait pas faire ça, fallait rester sur cette séquence car elle dure finalement que 2 minutes et on veut la voir sans coupe, elle aurait eu plus d'impact. Là au final ça fait juste petit truc de poseur. Heureusement la suite sera nettement meilleure, la scène de course poursuite là c'est vraiment du bon boulot, c'est même vraiment impressionnant, on a l'impression de vitesse, on a le montage qui suit, on a les cascadeurs de folie, on a du carambolage, du finish him, bon taf. Au niveau des chorégraphies c'est donc bien plus diversifié que dans le premier et si on a pas toujours une impression de coups portés ça reste sympa et très efficace, les derniers combats sont bons, y a pas grand chose à redire.
Et puis Evans aime quand ça pète des tronches et il a retenu la leçon de l'école Jackie Chan où on utilise les éléments du décors, mais chez Jackie c'est là pour dynamiser la scène ou avoir un petit effet cool, ici c'est fait pour faire mal alors dès qu'on a un mur, une bouteille ou n'importe quoi qui peut servir pour éclater une tronche et bien on y a droit, j'ai rarement vu autant de têtes fracassées de tant de manières différentes, c'est vénère et ça fait plaisir, surtout que c'est toujours fait dans un enchainement qui claque. Et puis on a une vraie montée dans la difficulté avec des boss à la fin et ça c'est toujours le petit truc que j'aime.
Evans filme ça dans un beau scope, il y a des vrais beaux plans, y a des chouettes mouvements de grue (le plan aérien de la voiture ça tue), le découpage est bon (voir très bon après par rapport à un John Wick ça aide d'avoir un acteur qui peut être sur TOUS les plans) et il alterne avec plan séquence (la caméra qui passe voiture en voiture), montage vif, 360 ... non vraiment bon boulot, il y a un vrai gap avec le premier The Raid.
Mais voilà 2h30 quoi avec une heure de moins on aurait eu un truc super plaisant (peut être même un must see) mais là faut se taper 1h30 insipide quoi et puis un héros à tête de merlu aussi (ouais car si y a rien à dire sur ses capacités physique, il est nul en acting)
Mais je crois que comme j'ai dis plus haut que le plus triste c'est qu'à ce jour en 15 ans on a pas vraiment eu beaucoup mieux, j'appréhende beaucoup son prochain film avec Tom Hardy.

[Mark Chopper]

combien de purs réalisateurs de genre ont réellement émergé ? Gareth Evans, Craig Zahler, Ti West, la liste est courte, on peut ptet rajouter 1 ou 2 noms que j'ai oublié

Taylor Sheridan ?

[Scalp]

Oui pas faux même si son Dallas nique un peu la dynamique, enfin la liste est minuscule.