[Alegas] Mes Critiques en 2024

Vos critiques de longs-métrages

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Éléphant ça trompe énormément (Un) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 19 Juil 2024, 12:29

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Un éléphant ça trompe énormément de Yves Robert
(1976)


Un film plutôt intéressant dans le mélange qu’il propose, à savoir reprendre la formule du film de potes initiée par Sautet deux années plus tôt dans Vincent, François, Paul... et les autres, et de la mixer avec un pitch fortement inspiré du Seven year itch de Billy Wilder (référence complètement assumée puisque dès les premières minutes, on évoque la fameuse scène de la robe de Marilyn qui remonte au-dessus d’un grillage de ventilation). Un film sur un mec marié qui va essayer d’avoir une liaison amoureuse donc, entrecoupés de nombreux passages avec ses amis où on évoque la dure réalité de la crise de la quarantaine, et où chacun des personnages va essayer de le gérer à sa façon (l’un veut tromper sa femme, un autre souhaite retrouver la sienne, le troisième essaye de couper le cordon avec sa mère envahissante, et le dernier gère comme il peut son homosexualité à une époque où ce n’est toujours pas très bien vu).

La partie infidélité est plutôt rigolote, et arrive presque à atteindre la qualité du film de Wilder, notamment grâce à des gags qui jouent soit sur la répétition (la bagnole esquintée de jour en jour dans le parking) soit sur une mise en scène visuelle (le coup de fil par bureaux interposés), mais c’est davantage l’aspect film de potes qu’on retient du métrage, d’autant que ça explose à mon sens le film de Sautet précédemment évoqué. Chez ce dernier, on restait trop en retrait des personnages pour vraiment s’attacher à eux, et c’était surtout les acteurs qui faisaient le job plus que l’écriture, alors qu’ici non seulement il y a une vraie alchimie dans le quatuor (ils sont tous bons et ne se font pas d’ombre entre eux), mais en plus il y a un bon paquet de dialogues savoureux qui renforcent le fait que ce sont des amis depuis des années, et qui créent immédiatement un capital sympathie entre eux et le spectateur. A la limite, côté écriture, je pourrais juste reprocher le fait que le personnage de Brasseur est un peu en retrait par rapport aux autres, mais à côté de ça, ça fait du bien de voir un personnage homosexuel traité normalement, alors qu’on était quand même en plein dans l’époque de La cage aux folles. A l’arrivée, il y a un petit film agréable à suivre et qui a sans aucun doute marqué durablement ce sous-genre pour en devenir une référence indéniable.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Ven 19 Juil 2024, 12:42

Le film de potes remonte un peu plus loin quand même. Rien qu'un film vaguement dans le thème comme Les Copains d'Yves Robert, c'est dix ans plus tôt.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Ven 19 Juil 2024, 12:48

Quand je parle du Sautet comme base c'est vraiment sur l'aspect très ancré dans le quotidien réaliste des personnages, où chacun a son boulot, ses emmerdes, la famille à gérer, etc...
J'ignore si le film que tu évoques avait de ça aussi, mais j'ai l'impression que le Sautet avait un peu révolutionné ce sous-genre via ce traitement.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Ven 19 Juil 2024, 12:54

Je ne savais même pas qu'on avait intellectualisé ce sous-genre. Pour moi c'est juste une comédie choral. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Ven 19 Juil 2024, 14:06

C'est peut-être moi qui essaye de trop différencier les choses, mais sinon en l'état oui le film de potes existait depuis longtemps. Après tout, La Belle Équipe peut être considéré comme ça.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar elpingos » Ven 19 Juil 2024, 16:38

Je te conseille d’enchaîner avec sa suite du coup (vu que celui-ci est donc à voir aussi comme le 1er d'un diptyque). :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Ven 19 Juil 2024, 20:02

Il passe lundi sur Arte, ce sera donc à ce moment là. :D
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Napoléon (1927) - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 22 Juil 2024, 15:08

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Napoléon de Abel Gance
(1927)


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J’ai donc enfin pu découvrir ce film, le magnum opus d’Abel Gance. L’envie ne manquait pourtant pas, car voilà des années que je souhaitais le voir, mais avec la restauration de la Cinémathèque Française (quinze années de travail tout de même) qui promettait de découvrir la version la plus longue possible, et donc la plus proche de celle présentée initialement par Gance (sept heures de film, sachant que la version la plus longue de Gance faisait neuf heures), ça valait largement le coup d’attendre, d’autant que ça m’aura permis de le découvrir sur grand écran. Alors bon, les attentes étaient particulièrement hautes, et quand bien même j’ai beaucoup aimé le film je ne peux pas m’empêcher de ressentir une relative déception à cause d’un constat assez évident de ma part : c’est loin d’être le meilleur film de son réal. Peut-être que j’aurais une vision différente du film si c’était mon premier Gance, mais le fait de le découvrir après la première version de J’accuse, et surtout après La Roue, fait que je suis obligé de constater une qualité un cran en dessous.

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Ce qui impressionne le plus dans ce Napoléon, c’est bien évidemment la grandeur et l’ambition du projet : imaginez une fresque de plusieurs heures qui évoquent plusieurs parties de la vie de Napoléon Bonaparte, de son enfance jusqu’à la campagne d’Italie, en passant par le siège de Toulon et la Terreur, avec des moyens qui semblent illimités, tant au niveau de ce qu’il y a à l’écran (beaucoup de scènes avec des centaines de figurants à l’écran) que du travail purement formel (révolutionnaire pour l’époque, ni plus ni moins). Cerise sur le gâteau : ce même film était censé être le premier d’une lignée de six, l’ambition finale de Gance étant de faire la fresque la plus complète et ultime possible sur l’empereur. Ce dernier point est, au final, la force et la faiblesse du métrage : d’un côté on sent que Gance donne absolument tout pour faire de son film un monument (ce qu’il est, indéniablement), mais de l’autre on ne peut s’empêcher de voir ce film comme la première partie d’un tout qui n’existera jamais.

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Le film s’arrête donc en plein milieu de son histoire et donne le sentiment de quelque chose d’inachevé, d’autant que Gance lançait déjà plusieurs pistes qu’on pouvait imaginer développées dans les opus suivants (le passage où l’on dit à Bonaparte qu’il a commencé sur une île, et qu’il finira sur une autre, ou encore une apparition de l’amiral Nelson pour évoquer la future rivalité). C’est clairement frustrant, car on peut décemment penser que l’ensemble fini aurait sûrement été un des trucs les plus dingues de l’histoire du cinéma, mais en l’état ce film unique reste tout de même un sacré morceau qu’il convient de juger en tant que tel. Le métrage est donc découpé en plusieurs parties bien distinctes (grosso modo 1H30 chacune, ce qui rend le visionnage par épisodes clairement abordable) où Gance va peu à peu développer son personnages.

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Autre limite du film, ce traitement est fait dans une volonté de respecter autant que possible une soi-disant véracité historique (à prendre avec des pincettes tout de même, genre il y a une fête qui ressemble plus à celles des années 20 qu’à celles de la fin du 18ème siècle), citations à l’appui, et du coup le métrage s’embourbe parfois dans un résultat trop didactique et parfois longuet pour pas grand chose (les amourettes avec Joséphine prennent bien trop longtemps, et le siège de Toulon, bien qu’épique, aurait pu être raccourci pour être moins chaotique). Heureusement, Gance n’oublie pas qu’il est là pour faire du cinéma, et ça tombe bien car le film n’est jamais aussi bon que quand il prend des libertés pour faire des grandes envolées, quitte à ce qu’elles soient bien pompeuses (et forcément patriotiques) et que la véracité historique soit balancée aux oubliettes. Ainsi, que ce soit une bataille de boules de neige durant l’enfance, la fuite de la Corse transformée en course-poursuite à cheval, ou Bonaparte qui assiste à la création de la Marseillaise, le film est parsemé de passages vraiment forts où la mise en scène de Gance fait des merveilles.

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D’ailleurs, si le film donne souvent l’impression d’être un tract propagandiste à la gloire de l’empereur (Napoléon qui utilise le drapeau français en guise de voile pour s’échapper de Corse, c’est visuellement fort mais ça en dit long), je ne peux m’empêcher de voir dans le traitement quelque chose de plus nuancé de la part de Gance. Lui qui était profondément pour la paix (en témoigne ses films J’accuse), je pense sincèrement qu’il y avait une volonté de traiter le personnage de Napoléon à la fois comme quelqu’un d’admirable, mais aussi de quelqu’un à la limite de la folie, et à ce titre je pense que le passage dans l’Assemblée, où Bonaparte s’imagine Danton, Marat et Robespierre (grosse classe ce perso d’ailleurs avec les lunettes) lui confier la tâche de poursuivre les idéaux de la Révolution, en dit long sur les intentions du réalisateur, qui auraient sûrement été encore plus poussées dans les métrages suivants.

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Formellement, le film est vraiment impressionnant, notamment par ses avancées techniques qui dénotent dans le paysage cinématographique de l’époque, et si les caméras sur des balanciers était quelque chose de déjà visible auparavant, c’était nettement moins le cas concernant des caméras embarquées à cheval en pleine course, et bien entendu le fameux passage à trois écran où Gance inventait avec des décennies d’avance le format scope, permettant l’élargissement du cadre dans un procédé tellement coûteux que personne ne le suivra. Et c’est sans parler du montage parfois incroyable selon les séquences, avec par exemple du split screen où l’écran est divisé en neuf petits cadres, des enchaînements de plans de moins d’une seconde lorsque l’action s’énerve, des superpositions, le montage alterné entre la tempête en mer et celle politique qui a lieu à Paris, bref c’est d’une richesse visuelle assez incroyable et ça ne fait jamais gratuit, c’est toujours là pour proposer quelque chose de narratif. Des films de Gance, c’est pas forcément celui que je reverrais avec le plus de motivation, de par sa durée ou le fait que les personnages restent des figures historiques plutôt que des humains auxquels on peut s'attacher, mais comme souvent avec ce réal c’est indéniablement un film à voir au moins une fois dans sa vie.


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7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar lvri » Mar 23 Juil 2024, 08:57

:super:

Je serais curieux de connaître les différences avec l'édition de la BFI. Sûrement une meilleure qualité technique, mais quid des scènes supplémentaires ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Mar 23 Juil 2024, 09:31

Pour avoir pris mes screens sur une copie BFI, je peux dire ceci :

- Qualité effectivement un peu meilleure sur la restauration française mais ce n'est pas non plus ultra flagrant. Les matériaux déjà dispos sur la restauration BFI étaient bien nettoyés, j'imagine que le gros du boulot sur la restauration française était d'une part de retrouver l'ordre voulu par Gance, d'autre part d'homogénéiser la qualité sachant que des bouts de films viennent de sources diverses du monde entier. Je n'ose imaginer la quantité de travail qui a été fourni.

- Pas vraiment de scènes supplémentaires à proprement parler (ou alors j'en ai zappé, ce qui est possible car difficile de se remémorer avec exactitude 7 heures de film), j'ai surtout l'impression que les éléments rajoutés sont des plans à l'intérieur de scènes existantes. Exemples : la scène de la création de la Marseillaise est désormais nettement plus longue, les évènements qui mènent à la fuite de la Corse aussi, et mon plan préféré du film n'est trouvable que dans la nouvelle restauration (lorsque Napoléon est seul dans l'Assemblée et qu'il voit les fantômes de la Révolution, il y a un plan d'ensemble comme celui que j'ai mis en capture, mais où on voit en transparence un Robespierre géant qui le pointe du doigt et le somme de continuer les idéaux de 1789, et impossible de retrouver ce shot dans la version BFI).
Pour avoir eu pendant la projo un ami qui connaissait la version BFI, il m'a effectivement confirmé qu'il n'avait pas eu l'impression de voir des séquences entières originales.

- La musique, qui est désormais un réarrangement de plusieurs morceaux classiques existants (peu de trucs célèbres, même si j'ai reconnu du Penderecki) et avec des passages chantés de la Marseillaise par des chœurs.
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Négociateur - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 23 Juil 2024, 11:36

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The negotiator (Négociateur) de F. Gary Gray
(1998)


Chouette divertissement que voilà, c’est d’autant plus étonnant que c’est un film relativement peu connu (probablement à cause du fait que ça n’a pas été un succès à l’époque), alors que ça peut se ranger facilement parmi d’autres polars/thrillers recommandables des 90’s. Initialement, le projet est drivé par Stallone, qui était censé le réaliser et incarner le personnage désormais incarné par Kevin Spacey, et très franchement, surtout vu la qualité globale des Stallone de cette décennie, c’est franchement pas plus mal que le film ait dérivé vers ce que l’on connaît aujourd’hui. Le pitch est plutôt cool : un négociateur renommé de prises d’otage est mis au courant d’une magouille financière au sein des forces de l’ordre, et pour ça il est victime d’un complot qui le fait passer pour le coupable idéal de ce détournement de fonds. Seule solution possible pour lui de se faire innocenter : prendre en otage le responsable des affaires internes, faire appel à un autre négociateur renommé, et tenir assez longtemps pour avoir les réponses à ses questions. Une base plutôt maligne donc, qui permet d’avoir un rapport de force vraiment intéressant avec une prise d’otage où le mec sait d’avance toutes les stratégies qui pourront être lancées contre lui, et surtout un duel d’acteurs réjouissant avec Samuel L. Jackson d’un côté (qui livre une de ses meilleures prestations à mon sens, ça rappelle un peu le côté jusqu’au boutiste du personnage qu’il jouera quelques années plus tard dans Unthinkable) et Kevin Spacey de l’autre (alors au sommet de sa carrière, cet acteur me manque...).

Ça a beau durer quasiment deux heures et demi, ça se regarde super bien, notamment parce que l’écriture fait que c’est toujours tendu et que les retournements de situation fusent, la relation entre Jackson et Spacey fait que ça oscille régulièrement entre l’envie de comprendre/aider l’autre et l’opposition pure et simple (le passage où Spacey raccroche plusieurs fois au nez de Jackson pour l’inciter à se calmer :eheh: ). Il y a bien quelques éléments qui se voient venir à l’avance, notamment toute la façon dont le climax final est résolu, mais rien de bien méchant et qui ne fasse descendre le film dans mon estime. Quand bien même je n’ai jamais considéré F. Gary Gray comme un mec particulièrement talentueux, il livre ici probablement son meilleur film (pas encore vu ses deux premiers). C’est formellement efficace, carré, avec parfois quelques idées et une plutôt bonne gestion de la spatialité (pas forcément évident lors du passage avec le SWAT qui envahit les lieux), bref ça fait très bien le job. Une bonne surprise donc, qui ferait un bon double-programme avec le film de Siri.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Mar 23 Juil 2024, 12:37

le passage où Spacey raccroche plusieurs fois au nez de Jackson pour l’inciter à se calmer


Je kiffe ce passage (et le film) :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar lvri » Mar 23 Juil 2024, 21:19

Alegas a écrit:Pour avoir pris mes screens sur une copie BFI, je peux dire ceci :

- Qualité effectivement un peu meilleure sur la restauration française mais ce n'est pas non plus ultra flagrant. Les matériaux déjà dispos sur la restauration BFI étaient bien nettoyés, j'imagine que le gros du boulot sur la restauration française était d'une part de retrouver l'ordre voulu par Gance, d'autre part d'homogénéiser la qualité sachant que des bouts de films viennent de sources diverses du monde entier. Je n'ose imaginer la quantité de travail qui a été fourni.

- Pas vraiment de scènes supplémentaires à proprement parler (ou alors j'en ai zappé, ce qui est possible car difficile de se remémorer avec exactitude 7 heures de film), j'ai surtout l'impression que les éléments rajoutés sont des plans à l'intérieur de scènes existantes. Exemples : la scène de la création de la Marseillaise est désormais nettement plus longue, les évènements qui mènent à la fuite de la Corse aussi, et mon plan préféré du film n'est trouvable que dans la nouvelle restauration (lorsque Napoléon est seul dans l'Assemblée et qu'il voit les fantômes de la Révolution, il y a un plan d'ensemble comme celui que j'ai mis en capture, mais où on voit en transparence un Robespierre géant qui le pointe du doigt et le somme de continuer les idéaux de 1789, et impossible de retrouver ce shot dans la version BFI).
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Merci pour ton retour :super:
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Nous irons tous au paradis - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 26 Juil 2024, 12:04

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Nous irons tous au paradis de Yves Robert
(1977)


Une suite que je trouve pour le coup un poil supérieure à son prédécesseur, chose qui n’était pas forcément évidente tant le premier film reposait sur un équilibre d’écriture et d’alchimie de casting qui auraient pu être difficiles à reproduire. Réalisé seulement un an après, Yves Robert et Jean-Loup Dabadie font ici le choix d’une suite qui pourrait se suffire à elle-même. Pas réellement de mentions des évènements décrits dans Un éléphant ça trompe énormément, si ce n’est quelque allusions rapides, et on repart sur une histoire d’infidélité côté Rochefort, sauf que cette fois c’est sa femme qui est soupçonnée d’aller voir ailleurs, ce qui amène un rapport de force inversé plutôt bienvenu. Mais là où le premier film mettait clairement en avant Rochefort par rapport à ses comparses, il y a ici une meilleure balance qui est trouvée. Chaque membre de la bande de potes à sa storyline, qui va se mêler à celle des autres d’une façon ou d’une autre (souvent à travers l’histoire de la maison de campagne achetée près de… nan je vous laisse la surprise :mrgreen: ), et du coup il y a nettement moins l’impression de voir un film avec Rochefort en lead et les autres en supports, d’autant que chacun des arcs se révèle vraiment intéressant et exploite pleinement son propre personnage (Brasseur est ici nettement plus mis en valeur).

Autre aspect surprenant : le fait que, malgré la comédie omniprésente, il y ait une envie d’aller dans quelque chose de nettement plus triste. Cela se voit à travers l’histoire de Brasseur et le mariage avorté, mais aussi et surtout avec le personnage de Bedos qui a droit à une très belle scène dramatique sur le quai d’une gare :cry: , et où chacun des acteurs dévoilent une autre facette de leur talent, que ce soit à travers de simples gestes ou des plans furtifs. Bien que les dialogues et situations de Dabadie soient toujours aussi cocasses (et ça commence bien avec la décapotable qui doit rouler sous la flotte :eheh: ), avec notamment quelques rappels du premier opus (la voiture de Rochefort détruite, cette fois par Castaldi :eheh: ) cette suite est encore plus un film qui repose sur la qualité de l’alchimie de son quatuor, et finit de rendre cette bande de potes encore plus sympathique. Sinon, petite surprise de constater une référence au cinéma de Blake Edwards, avec le délire de Rochefort qui s’habille en détective pour espionner sa femme : entre l’accoutrement choisi qui fait de Rochefort un simili Clouseau, et la musique jazzy qui évoque Mancini, c’est difficile de ne pas penser à la saga Pink Panther sur ces passages. Une suite encore plus aboutie donc, et qui donnerait envie qu’il y ait un troisième épisode, évoqué mais jamais réalisé, à cause du fait que Rochefort ne voulait pas faire le film de trop.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar elpingos » Ven 26 Juil 2024, 18:18

:super: :super:
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