J'ai retourné le DLC en long, en large, en travers. 37h de jeu, il ne me reste plus ce que j'imagine être la zone finale, et dont j'ignore s'il s'agit d'un long donjon ou d'un accès rapide au dernier boss (j'ai juste activé le 1er site de grâce avant de repartir explorer ce qu'il me restait sur la map).
Je suis estomaqué par ce DLC. Si ce n'était pas une extension d'Elden Ring, ce jeu infini, ça pourrait largement passer comme un jeu complet. C'est aussi long qu'un Dark Souls, voire plus long.
Il y a eu un bond de géant dans la construction de l'open world par rapport au jeu de base. Là où on avait quand même une nette distinction entre les zones extérieures de la map et les donjons (les legacy, mais aussi toutes les cavernes, mines, catacombes), ici on a une map construite de telle façon qu'elle peut être vue comme un immense (je pèse mes mots) donjon, subdivisé en sous-zones qui sont elles-mêmes des donjons. Il y a cette fois-ci un véritable level design dans l'open world, une version macro de ce que From Software accomplit avec brio depuis Dark Souls.
D'ailleurs, la construction du monde de Shadow of the Erdtree m'évoque beaucoup celui de Dark Souls 1, mais en 10 fois plus grand. Une construction en mille-feuilles, avec une verticalité délirante, et insoupçonnée quand on commence l'aventure. J'avais beau être soufflé par la DA des premiers pas dans le royaume, j'étais un poil déçu de voir que tous les points d'intérêt étaient bien visibles dès le départ, me laissant penser qu'effectivement, cette map était d'une taille équivalente à Nécrolimbe comme le disait Miyazaki. Ben il s'est encore bien foutu de nous le salaud
Je pense que si on fait un bout à bout de toutes les couches de la map, on est sur une superficie équivalente à Nécrolimbe + Liurnia + Caelid, mais nettement plus intéressante à parcourir. C'est de la folie ! Et dans tout ça, je parle même pas des vrais donjons, qui sont fantastiques. Mention spéciale au château noir, son gigantisme, ses multiples points d'entrées et de sortie, et sa salle centrale à multiples étages qui met à l'amende tout ce que le studio a pu faire dans ce style auparavant. Dans un sens, y a une logique d'open world dans la manière très libre d'arpenter ce château. L'open world s'inspire des donjons, et les donjons s'inspirent de l'open world. C'est brillant.
Je presque tout découvert sur la map. Et c'est parfois bien retors de trouver comment accéder à certaines zones, notamment celle que j'apercevais en contrebas du village des pots + les bois abyssaux. J'ai dû passer 2h à arpenter toute la map, pour finalement comprendre que l'accès se faisait via
Quant à la zone cachée au nord-est, j'avais très bien compris comment y accéder, quel "item" utiliser à quel endroit, c'est juste qu'il me manquait "l'item" en question, que je n'avais pas vu dans une zone que j'avais pourtant bien explorée
Du coup j'ai dû regarder une soluce, ce qui m'a frustré car j'avais très bien capté la solution et j'aurais aimé avoir la satisfaction de trouver cette zone entièrement par moi-même.
Enfin, même s'ils sont globalement trop hardcore par rapport au reste du jeu (je meurs quasi jamais sur les phases d'exploration et dans les donjons), j'ai adoré les boss. Certains m'ont demandé des heures d'essais, comme Rellana et Bayle, d'autres une quinzaine/vingtaine d'essais (chevalier putride, Midra), quelques-uns très raisonnables à 5/6 essais (Messmer, commandant Gaïus) et quelques first try (le lion, l'hippopotame, Romina). Bref, une bonne moyenne, pas vraiment de déchet à déplorer à l'exception des boss dans les gêoles, globalement osef aussi bien dans leur combat que leur récompenses. Quant aux mausolées, ce sont plus des combats d'invasion style pvp qu'autre chose. Très sympas mais pas mémorables.
Au rayon des déceptions, je pourrais aussi mentionner 2 ou 3 zones qui sont finalement grandes pour pas grand chose. Les ambiances sont ouf, tantôt énigmatique, féérique ou flippante, mais très peu de choses à y faire au final, là où tout le reste du jeu est bien dense. Ca offre toutefois des contrastes intéressants, et ces zones restent mémorables rien que par le dépaysement offert.
Maintenant, je vais prendre mon courage à deux mains pour le boss final qui est apparemment le plus gros challenge de l'histoire de From Software...