Premier film de Nichols depuis 8 ans mine de rien, il nous avait laissé avec Midnight special et Loving qui était loin d'être ses meilleurs. Il revient avec un film qui pourrait faire écho à Loving sur certains aspects, même époque, même travail journalistique, même film qui prône la liberté face au monde extérieur.
Car oui il ne faut clairement pas s'attendre à un film de mafia ou à un "crime movie" ce n'est pas le sujet, et la bande annonce est un peu trompeuse sur ce point, il s'agit d'un film un peu à l'image de A violent Year qui suit un homme qui va tout faire pour ne pas tomber dans le crime, suivre ses valeurs mais se faire rattraper par le monde extérieur qui change sans lui.
On va donc suivre le personnage d'Austin Butler, sorte de coquille vide qui va aspirer tout les fantasmes de liberté et de coolatitude de l'époque, il est d'ailleurs extrêmement bien casté tellement on pourrait voir en lui un acteur émergeant du nouvel Hollywood, mais le cœur du film se trouve ailleurs avec Hardy et Comer.
Hardy est en terrain connu et cabotine un chouilla avec son énième perso de mutique, renfermé sur lui même, qui grogne mais il arrive à être touchant sur cet homme dont le seul fantasme était de rassembler une bande de losers afin de donner une sens à leur vie et un sens de communauté.
Car c'est le sujet du film au final, suivre une bande de bras cassés, laisser pour compte qui à force d'expansion forcé vont se retrouver à créer malgré eux un gang, et Nichols en joue avec le montage, la musique, qui pourrait laisser croire à un Scorsese, mais Bikeriders ne s'intéresse pas au même sujet, c'est le film avant la mafia de Scorsese.
6.5/10