6.5/10
The Last Vermeer de Dan Friedkin - 2019
Le label histoire vraie ça fait longtemps que c'est plus un gage de qualité (enfin ça a jamais été un gage de qualité) et souvent on se tape des histoires qui méritent absolument pas un film (pour moi l'exemple parfait c'est Joy avec Jennifer Lawrence qui vend des aspirateurs, non ça mérite pas un film, on s'en branle de son parcours). Alors ici on a le label WW2 et c'est toujours un label qui me fera regarder un film, et là je suis tombé sur une histoire intéressante dont je ne savais absolument rien. On se retrouve dans les Pays-Bas d'après guerre (et quand on a vu Black Book on sait que ça peut donner des grands films) avec une bonne reconstitution historique, on va suivre un officier anglais (Claes Bang qui a un coté très 50's dans son jeu sobre et le personnage à la droiture morale sans faille) qui enquête sur la disparition et la vente de tableaux de grands peintres et son enquête va le mener à Han Van Meegeren, un homme dont j'ignorais totalement l'existence et du coup le film est très intéressant car il a eu une sacrée vie.
Alors je spoile pas en disant que c'était un faussaire car c'est annoncé dans le résumé mais le film le cache pendant toute la première partie du film, car le film est construit de manière à le faire passer pour un receleur qui s'est fait de la thune en faisant commerce avec les allemands et il risque donc la peine de mort dans cette Hollande sans pitié avec les collabos. Toute cette première partie doit beaucoup à Guy Pearce, lui c'est vraiment un acteur que j'adore, il a pas eu la carrière qu'il aurait mérité, quand il a percé dans les 90's on tenait un grand et puis il a fait des choix pas toujours judicieux même si on oublie pas ses apparitions dans un film (Hurt Locker, The Road ou Lawless) mais il sera jamais devenu un acteur bankable et il a pas LE rôle, alors ici on sent qu'il prend plaisir à jouer ce personnage cabotin et ambigu, un artiste à la fois hautain et bon vivant, patriote et opportuniste, mais on sent qu'il est surtout terriblement narcissique et tout ce qu'il fait c'est avant tout pour lui, et j'aime bien la fin où finalement sa personnalité se découvre vraiment, et on apprend qu'à sa mort il était la personnalité préféré des hollandais alors que ...
Ca se laisse suivre avec plaisir en plus on a des bons petits seconds rôles : Vicky Krieps que j'ai donc découvert récemment, August Diehl (un des allemands dans la taverne dans Inglorious) et Roland Moller qu'on a vu dans pas mal de trucs.
On a toute une partie procès aussi où le film se permet une petite critique sur l'art et le rôle des critiques, rien de fou mais la finalité est quand même assez drôle et parlante.
Le réalisateur est un total inconnu, du coup j'ai check sa fiche wiki et là je découvre que le mec est aussi président du club de foot de la Roma et qu'il est donc milliardaire et le mec s'est donc fait un kiffe en faisant ce film, et ma foi sur la forme alors y a rien de flamboyant, la photo est pas ouf mais le mec se prend pas pour un génie et il se contente de faire de l'illustratif mais c'est efficace et puis quand l'histoire est prenante pas besoin de se la péter avec sa caméra comme Garland.
Un film plaisant grâce à son sujet intéressant.