Sinistre, absolument sinistre : jamais rien lu d’aussi noir , dans tous les sens du terme, et de désespérant : des cannibales , des corps amputés, des cadavres en putréfaction, des corps décharnés au milieu desquels un père et son jeune fils tentent de s’échapper… Mais contrairement au film “Les morts vivants”, on ne peut même pas décider d’en rire. Écrire et/ou illustrer un tel scénario relève du pathologique… et qu’il y est un public enthousiaste pour ce genre d’ouvrage est étrange voire inquiétant
Mark Chopper a écrit:Quelqu'un est chaud pour crash-tester l'adaptation de La Route par Larcenet ?
J'suis archi chaud, j'avais pas du tout suivi le projet, j'me la commande.
La route, Larcenet
Je viens de finir la bédé. 160 pages au compteur, mais peu de dialogues, tout se joue dans le dessin, dans la couleur, donc selon le profil du lecteur, ça peut se lire très vite, si tant est que ce dernier soit plus intéressé par l'histoire (même si on la connait) ou le dessin. J'ai personnellement du mettre une quarantaine de minutes à finir la lecture, en prenant mon temps. Pas grand chose à dire, c'est très beau graphiquement, mais bon, rien de neuf sous le soleil, c'est une adaptation qui ne sort pas trop des sentiers battus, trash par moment, mais assez linéaire, j'attendais ptet un peu plus d'appropriation du contexte par Larcenet, mais on sent qu'il respecte beaucoup le matériau de départ pour se jouer de lui. J'ai donc pour ma part reposé assez rapidement le bouquin, pas forcément plus touché que ça, beaucoup moins en tout cas qu'après avoir lu le Rapport de Brodeck qui lui m'avait éteint moralement. Du classique Larcenet, donc, qui délivre ce qu'on attend du bonhomme à savoir des jeux de hachures dingues, des planches très belles, un dosage de la couleur très fin, mais selon qu'on connaisse l'histoire ou non, ce ne sera pas forcément un grosse claque niveau narration.
Ca prend toujours son temps avec ici un tome où Ashito passe 2 mois en tribune à apprendre de ses erreurs et de son dernier match qui lui a valu un rouge. Le tome se concentre plus sur Akutsu qui était déjà un personnage important mais qui ici devient clairement le 2 second personnage du manga derrière Ashito, on comprend pourquoi il est aussi dur et la relation avec Ashito devient encore plus intéressante. Sinon ici c'est clairement un tome qu'on peut qualifier de transition car il y a pas de match et même limite pas d'entrainement, c'est plus des états d'âme et un constat sur l'évolution des joueurs, mais le prochain tome annonce un gros match.
Assez déçu, ça a l'odeur de Lone Wolf & Cub, le gout de Lone Wolf & Cub mais c'est pas Lone Wolf & Cub. On retrouve un solitaire sur les routes du Japon qui exécute des contrats pour des petits gens, le trait ressemble vraiment à Baby Cart, les situations aussi (bon Ogami Itto reste bien plus badass) mais les antagonistes sont clairement pas au niveau et l'action est moins marquante. Après y a l'ambiance Japon féodal où c'est surtout la loi du plus fort qui prédomine et le dessin est vraiment souvent très classe (et on a un bon découpage) mais le perso est pas super intéressant à suivre.
Suite et fin du combat du God Takamura, on est toujours sur le perso cheaté à mort qui même au bord de la défaite trouve une faille, c'est son combat le plus court depuis le début du manga, en même temps Morikawa rajeunit pas et il est loin d'avoir fini son manga vu tout ce qu'il y a encore en cours et ici on a notamment le nouveau combat de Mashiba d'annoncé. Mais la grande question qui demeure depuis 10 tomes c'est si Ippo va remettre les gants, je vois pas comment il pourrait en être autrement mais l'auteur prend vraiment son temps. En tout cas c'est toujours le shonen ultime.
Ushijima, l'Usurier de l'ombre (Shohei Manabe) 46 tomes
J’aurai mis le temps à le faire, mais ça y est, j’ai terminé la lecture d’Ushijima, de Shohei Manabe. Commencée à l’époque des premiers tomes publiés en France, la série avait fini par me lasser au vingtième tome. J’avais du coup revendu ma collection, me disant que toute cette noirceur ne nécessitait sans doute pas de multiples relectures ultérieures, et j’avais poursuivi épisodiquement la lecture sur ma tablette. Après avoir fini le 46ème tome, je ne compte pas changer d’avis et me mettre à reconstituer la collection. Si Ushijima propose des arcs parfois vraiment prenants, on reste dans une plongée répétitive dans une antithèse absolue du « Cool Japan. »
Après, il faut bien avouer que cette marque de fabrique en fait un manga unique. À la rigueur, on peut penser à Black Jack, de Tezuka, ou même dans Say Hello to Black Jack, avec la plongée dans certains disfonctionnements sociaux que ce manga proposait. Concernant la filiation avec le manga de Tezuka, elle peut surprendre, mais le yamikin (rappelons que le terme désigne un prêteur sur gages pratiquant des taux exorbitants) Ushijima a ceci en commun avec le docteur Black Jack que tous deux constituent une épreuve ultime pour ceux qui viennent demander leurs services, épreuve de laquelle découlera, peut-être, une rédemption. Bon, dans le cas d’Ushijima, il s’agit plus souvent d’une plongée en enfer, même si, parfois, quelques rayons viennent éclairer les histoires pour laisser un peu d’espoir…
Après, il faut avoir le cœur bien accroché, Manabe faisant absolument tout pour jeter au visage du lecteur aussi bien les pires vices du cœur humain qu’une violence sèche et brutale. Complaisance ? Oui et non, puisque Manabe, pour se documenter, a adopté une démarche de journaliste d’investigation (voir à ce sujet son interview dans le n°7 d’ATOM), fréquentant les lieux de son manga, discutant avec des usuriers, des yakuzas ou des paumés, allant même jusqu’à tester de sa personne certains lieux de plaisirs. Ayant lui-même connu une enfance difficile qui l’a incité à développer des techniques pour survivre (en gros, passage très délicat dans un lycée de troisième zone), Manabe sait de quoi il parle et sait bien que le Japon, eh bien ce n’est pas uniquement le Cool Japan, loin s’en faut..
Approche réaliste et un rien trash donc, qui donnera envie ou non au lecteur curieux de mangas sortant des sentiers battus, tant narrativement que graphiquement. On ne saurait dire que Manabe soit un dessinateur virtuose. Là aussi, lors de ma lecture des vingt premiers tomes, j’ai fini par me lasser par ses visages plus ou moins semblables et à l’anatomie souvent approximative. Mais il faut avouer que sa représentation photoréaliste des banlieues de Tokyo participe à une certaine fascination dans la lecture. Détritus, poubelles, câbles électriques, soupiraux d’égouts, le moindre détail est restitué avec, au milieu de ces doubles pages, des silhouettes humaines semblant marcher au ralenti, dérisoire subsistance de matière organique prête à être avalée par la matière urbaine. Là aussi, le gimmick peut finir par lasser, il n’empêche que pour ce qui est de représenter la ville japonaise, Ushijima s’impose comme l’une des multiples références que l’on peut citer (le manga est d’ailleurs évoqué plusieurs fois dans l’excellent essai Mangapolis, paru au Lézard Noir).
Finalement, Ushijima, c’est un peu comme le pachinko, les jeux de courses, les soap land ou les host bars qui y sont abondamment représentés : de temps en temps, ça passe. Mais à flux continu, ça finit par ruiner (les finances pour les personnages, le moral pour le lecteur).
7/10
PS : sympas, les montages sur la chaîne Youtube d'Ushijima !
Tu mates des animés ? Je cherche des trucs qui sortent un peu du schéma shōnen classique, si jamais t'as ça sous le coude Là je mate Parasite c'est pas mal mais je sature un peu du truc classique du ptit gars mal dans ses pompes qui devient balaise bla bla.
osorojo a écrit:Ca me tente bien, je ne connaissais pas du tout.
Etonnant, ça fait au moins 15 ans que le manga est publié en France. Après, vu l'offre pléthorique, le bon est souvent noyé au milieu du médiocre.
Côté Animés, il y a une nouvelle saison de Bartender, sur les mérites existentiels de l'alcool, et je vais peut-être tenter The Fable. J'hésite aussi à revoir One Outs, un anime sur un lanceur de base-ball génie du mal, qui exploite les failles du règlement ou de la psychologie de ses adversaires pour gruger à fond les manettes. Là, il n'y a pas de " ptit gars mal dans ses pompes qui devient balaise". Le héros est un surpuissant enfoiré de première dès le premier épisode.
Sinon, une version anime d'Ushijima, je serais preneur.
J'ai abandonné au bout de 10 tomes. J'ai trouvé le premier magistral et puis ça devient très rapidement redondant et l'intérêt varie vraiment en fonction des histoires, grosse déception au final.
Après, on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir bien essoré tous les thèmes et les types de personnages que l'on peu rencontrer dans les bas fonds du Japon. Et puis il y a un rythme particulier, avec des alternances entre des scènes bavardes et des planches se lisant en un clin d'oeil, d'où la longueur. C'est vraiment une série à lire par étapes, il faut éviter de l'engloutir en une fois.
Tout le monde est toujours sur les traces de Anotsu mais ça se sépare. Rin part de son coté ainsi que Manji, chacun va donc vivre ses propres aventures. Manji c'est forcément plus sanglant puisqu'il va se retrouver face à 3 adversaires et son immortalité va encore lui sauver la vie, c'est vraiment ce que j'apprécie dans les combats de ce manga, Manji est immortel mais c'est loin d'être le combattant ultime et donc il finit souvent en morceaux et il surprend ses ennemis avec ce pouvoir, c'est ce qui le sauve à à chaque fois, enfin ici il est sauvé par la jolie blonde et ses flèches. Une nouvelle fois Samura fait preuve d'une grande inventivité dans le découpage et le dessin pour mettre en scène l'action. Du coté de Rin c'est donc plus calme mais pas moins tendu, elle doit passer un poste frontalier en rusant et tout le passage interrogatoire est vraiment excellent. Le tome finit sur Anotsu qui montre ses capacités (je sais plus si on l'avait déjà vu se battre jusque là).
Ashito et ses potes vont superviser leur prochain adversaire et en ressortent fortement impressionné, moi ce qui m'impressionne c'est le coté foot pour hipster de ce manga, on est devant un truc tellement pointu que ça cite Watford, le Watford de Doucouré, Sarr et Capoue, donc une référence moins évidente que le Liverpool de Klopp (une nouvelle fois cité ici) et la Croatie de 2018. Sinon le match est sacrément bien foutu et l'issue finalement surprenante car à la base on pense que c'est l'autre équipe qui est très forte avec l'attaquant qu'on avait déjà vu avant. Le prochain tome promet avec un match qui s'annonce riche en rebondissement.
Histoire des Trois Adolf - Osamu Tezuka Lu il y a longtemps, au temps de sa première édition dégueulasse chez Tonkam. Relu tout récemment sur ma tablette et c'est de nouveau une bonne claque. Alors, O.K., c'est le Tezuka de la fin (manga créé trois ans avant sa mort), c'est moins flamboyant que Phénix, mais quand même, ça tue un peu la gueule et c'est totalement prenant dans la deuxième moitié. Les historiens, les spécialistes de la shoah auront sans doute bien des choses à dire sur une pléthore de détails, il n'empèche que le vieux Tezuka a su parfaitement faire son miel de l'Histoire pour tisser la sienne, d'histoire, avec en prime la création d'Adolf Kaufman, probablement son personnage le plus malfaisant (malgré une belle compétition dans sa vaste production) et des planches d'une rare noirceur chez cet humaniste né. 9/10
Meian continue donc les Baki avec cette série sorti au début des 00's chez Delcourt (super choix éditorial de Delcourt à l'époque d'ailleurs, éditer une saga en commençant en plein milieu, je me souviens avoir lu la série à l'époque et même si on est pas sur du manga complexe, j'avais été perdu avec des personnages qu'on était censé connaitre). Meian ressort donc tout ça en grand format double tome (pour un prix une nouvelle fois plus que correct). Bon l'histoire c'est du Baki, en gros y a des gros bourrins vraiment très balaise qui veulent lui péter la gueule. Le coté fun ici c'est que les mecs c'est 5 condamnés à mort (de toute nationalité) qui vont évidemment tous s'évader de prison (en semant des cadavres, sinon c'est pas drôle) pour tous débarquer à Tokyo pour affronter Baki. Poésie et légèreté sont donc au programme.
