Man hunt (Chasse à l'homme) de Fritz Lang
(1941)
(1941)
Assez déçu pour le coup, le pitch laissait présager un film assez énorme où le talent de Lang pouvait s’exprimer, mais j’ai la sensation que tout l’aspect propagandiste vient prendre le pas sur le côté fun que pourrait avoir le récit, ce qui est bien dommage. C’est donc le premier film de Lang où ce dernier évoquera de plein front le nazisme avec lequel il a un historique (pour rappel, la légende veut que Goebbels lui ait offert le poste de directeur de la cinématographie du Troisième Reich), et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on sent qu’il se lâche sur la représentation de ces bad guys à l’écran. Le film commence sur les chapeaux de roues, avec ce qui restera malheureusement la meilleure séquence du métrage : un chasseur anglais arrive à s’approcher près d’une résidence d’Hitler, et à le mettre en joue juste pour le fun, histoire de pouvoir dire qu’il aurait pu le tuer s’il en avait envie. Manque de bol, le mec se fait capturer, les nazis sont persuadés que c’est un assassin et cherche à lui faire signer des aveux pour justifier une entrée en guerre (l’action se passe quelques jours avant l’invasion de la Pologne), mais il va réussir à s’évader, et donc la majorité du récit est une traque où le chasseur devient proie, et où un gradé nazi plus que persistant va aller jusqu’à le suivre en Angleterre pour avoir les aveux qu’il souhaite plus que tout.
Sur le papier, c’est une proposition carrément excitante, mais à l’écran c’est malheureusement bien moins convaincant : il n’y a pas grand chose à redire sur le film au début, mais dès qu’on est à Londres on a vraiment la sensation que le métrage essaye d’être plusieurs choses à la fois. C’est vraiment le personnage de Joan Bennett qui change considérablement le ton du récit : d’une traque très premier degré, on arrive à quelque chose qui se veut à la fois très sérieux, mais aussi qui penche du côté de la comédie, dans des passages vraiment pas dingos (le retour à la maison du héros, et dans l'appartement de Bennett, alourdissent l’ensemble, ça ne sonne pas naturel, tout fait trop forcé ). Si on ajoute à cela un final qui ne sait pas quand s’arrêter (le climax anti-spectaculaire marche pas trop mal, mais tout le reste sent bon la propagande sans nuances avec ce montage et la voix-off qui en rajoute ), Man hunt a vraiment les atours d’un film au potentiel en partie loupé, alors qu’il y avait moyen d’avoir probablement quelque chose de formidable dans un autre contexte de production. Heureusement, le film possède des qualités indéniables, et là pour le coup je pense particulièrement à la mise en scène et aux décors, particulièrement sur la partie londonienne. La photo est classieuse, Londres est reproduite de façon presque expressionniste (cette scène d’adieu sur le pont, enveloppé dans le brouillard ), c’est un vrai régal pour les yeux, et là encore c’est dommage qu’un tel visuel ne soit pas au service d’un script plus convaincant. Une déception relative donc, mais une déception tout de même.
Sur le papier, c’est une proposition carrément excitante, mais à l’écran c’est malheureusement bien moins convaincant : il n’y a pas grand chose à redire sur le film au début, mais dès qu’on est à Londres on a vraiment la sensation que le métrage essaye d’être plusieurs choses à la fois. C’est vraiment le personnage de Joan Bennett qui change considérablement le ton du récit : d’une traque très premier degré, on arrive à quelque chose qui se veut à la fois très sérieux, mais aussi qui penche du côté de la comédie, dans des passages vraiment pas dingos (le retour à la maison du héros, et dans l'appartement de Bennett, alourdissent l’ensemble, ça ne sonne pas naturel, tout fait trop forcé ). Si on ajoute à cela un final qui ne sait pas quand s’arrêter (le climax anti-spectaculaire marche pas trop mal, mais tout le reste sent bon la propagande sans nuances avec ce montage et la voix-off qui en rajoute ), Man hunt a vraiment les atours d’un film au potentiel en partie loupé, alors qu’il y avait moyen d’avoir probablement quelque chose de formidable dans un autre contexte de production. Heureusement, le film possède des qualités indéniables, et là pour le coup je pense particulièrement à la mise en scène et aux décors, particulièrement sur la partie londonienne. La photo est classieuse, Londres est reproduite de façon presque expressionniste (cette scène d’adieu sur le pont, enveloppé dans le brouillard ), c’est un vrai régal pour les yeux, et là encore c’est dommage qu’un tel visuel ne soit pas au service d’un script plus convaincant. Une déception relative donc, mais une déception tout de même.
5,5/10