C'est parti...
8th Doctor Entre la série d'origine
Doctor Who (1963–1989) et sa nouvelle ère (2005-2023), il y a eu une tentative avortée de relancer l'univers de la plus culte des séries britanniques. Un téléfilm diffusé en 1996, pensé comme un épisode pilote, qui a connu un échec mérité. C'et simple : rien ne fonctionne. Surtout si l'on compare ce massacre avec la suite / reboot de 2005. Les anciens fans n'ont pas dû apprécier de voir un long épisode dont l'action se déroule entièrement aux Etats-Unis - ou plutôt, comme c'était la norme à l'époque, à Vancouver - et les nouveaux spectateurs n'avaient tout simplement pas les clés. Pourquoi ressortir le 7th Doctor trente minutes durant, tuer son personnage avec une scène nanardesque, plutôt que de présenter d'emblée un nouveau docteur ? Car le 8th Doctor n'a pas le temps d'exister. L'acteur, pas mauvais (il sera même excellent dans un mini-épisode de 2013), est ici handicapé par un look improbable (on dirait Roger Daltrey dans
Lisztomania). Impossible de le prendre au sérieux. Mais ce n'est rien comparé à Eric Roberts, qui dans le rôle de l'ennemi juré du Doctor, à savoir The Master, se révèle ridicule. L'histoire, qui tient sur un post-it, ne retrouve pas le charme de la série. Ce téléfilm rate en fait tout ce que Russell T Davies et Steven Moffat vont réussir entre 2005 et 2017. A oublier.
2,5/10
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9th Doctor La BBC n'y croyait pas. D'où un budget tout pété. Mais Russell T Davies, showrunner, a réussi son pari en relançant une série alors considérée comme ringarde, morte et enterrée. On peut reprocher son côté terriblement cheap à l'unique saison qui voit Christopher Eccleston incarner le Doctor. En particulier quand des créatures extraterrestres nommées Slitheens sont à l'écran. La photo jaunâtre est dégueulasse... Mais Davies a l'intelligence de réintroduire l'univers de
Doctor Who en douceur : tout est pensé pour satisfaire les anciens fans tout en attirant un nouveau public. Le personnage de Rose, terrienne qui va accompagner le Doctor dans ses nouvelles aventures, sert ainsi de pont entre le spectateur et l'univers de la série qui, de par son concept (voyage dans le temps / dans l'espace) peut tout se permettre (et le fait). La série atteint un premier sommet avec un double épisode écrit par Steven Moffat ("The Empty Child" et "The Doctor Dances"). Christopher Eccleston est excellent dans le rôle titre et trouve l'équilibre entre sérieux (le personnage est torturé par ses actions passées) et humour (un humour très cassant que j'apprécie)... Hélas, faute de s'entendre avec la production (les raisons restent encore floues aujourd'hui), il ne restera qu'une saison et ne reviendra jamais dans la série.
6,5/10
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10th Doctor Le départ précoce d'Eccleston aura finalement été un mal pour un bien, puisqu'il permet à David Tennant - assurément le Doctor le plus populaire de la nouvelle ère - de faire son show. La série conserve un côté kitsch, mais le budget augmente. Tennant incarne une version moins torturée du Doctor (sauf vers la fin de son ère), une véritable pile électrique, et enchaîne les compagnons sans que la série souffre de cette rotation (au contraire : elle se renouvelle constamment) : l'alchimie est présente avec Rose, Martha et Donna... et la série trouve rapidement son rythme de croisière, alternant les intrigues SF à Londres (avec présences d'icones culturelles à la clé, comme Shakespeare et Agatha Christie) et dans l'espace. Mention spéciale à des épisodes comme "Blink" (qui introduit les cultissimes anges pleureurs) et "Midnight" (un huis-clos brillant). David Tennant quittera la série (enfin, façon de parler... puisqu'il reviendra en 14th Doctor) après une succession d'épisodes spéciaux brillants et John Simm, génial dans le rôle du Master, permettra d'oublier l'abominable Eric Roberts. Seul bémol : le côté dragueur du Doctor me gonfle un peu (un côté absent des incarnations précédentes et suivantes du personnage).
7,5/10
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A suivre : les 11th et 12th Doctors (Steven Moffat succède à Russell T Davis comme showrunner)...