[Scalp] Des bons films Inch Allah 2024

[osorojo]

J'veux bien être frêle comme lui

[lvri]

Ta critique donne envie. Je pense que j'y jetterais un oeil

[Mark Chopper]

J'veux bien être frêle comme lui

Dans Hentai Kamen, il est presque rachitique selon les critères de Scalp :

[osorojo]

Après je vois ce qu'il veut dire, il est trop fit, des quelques séquences que je garde en tête, il était plus massif dans l'animé Ryo, plus rugbyman que poids moyen ^^ Mais c'est un beau bébé quand même haha.

[Alegas]

2/10

La Cérémonie de Claude Chabrol - 1995

Que j'ai été naïf, naïf de penser qu'un Chabrol réputé pourrait être un bon film, naïf de penser que ça pourrait être bien réalisé, naïf que ça pourrait être bien joué quand on voit le casting. Donc c'est finalement tout ce que je pense du cinéma de Chabrol (à part Le Boucher en gros), c'est mauvais et même complètement con.
En fait le film est survendu pour son final sans concession, sauf que c'est un final complètement con qui ne fonctionne pas une seule seconde à mes yeux (et en plus sérieux les fusils qui tirent comme une mitraillette c'est bon quoi c'est pas une prod AB production, c'est censé être un film qui a gagné un César).
C'est donc l'histoire d'une riche famille bourgeoise bien gratiné et rapidement détestable (on est dans du bon gros cliché) qui va embaucher une femme de ménage illettrée, et l'enjeu du film c'est comment c'est femme va cacher son illettrisme pendant tout le film, passionnant, surtout que d'un pur point vue narratif en vrai ça sert pas à grand chose. On est chez Chabrol donc ça aime bien tacler le bourgeois de province sauf que du coté des "pauvres" ici c'est pas mieux : Bonnaire est jamais attachante et Huppert est tellement gratiné que tu veux juste qu'elle ferme sa gueule. Rapidement on comprend où ça va aller et donc on attend, on attend, on attend et on est même pas récompensé car ce final soi-disant trop bien est d'une paresse totale (en même temps que pouvait on attendre d'un mec qui préférait bouffer que filmer). On va donc se taper le quotidien de la femme de ménage dans cette famille relou, passionnant.
Donc faut pas attendre grand chose de la réal avec Chabrol, donc on se dit allez on va ptet être sauver par le casting, que nenni, alors Cassel ça va, il fait bien le connard hautain, mais alors Sandrine Bonnaire ok elle joue une meuf analphabète mais elle est obligée de jouer comme si elle était mongole, mais c'est rien comparer à Huppert qui met une nouvelle ligne à son CV d'actrice qui joue mal, voir très mal, ici dès qu'elle est à l'écran c'est un calvaire et on croit jamais à cette histoire d'amitié qui doit être le coeur du film (on dirait vraiment des teubés, bon après Huppert joue une folle, c'est vrai).
Une merde de plus dans la filmo de Chabrol, le Hitchcock français y parait.

[Scalp]

4.5/10

The Devil-Ship Pirates de Don Sharp - 1964

La Hammer n'a pas fait que des films fantastiques (dans une volonté de se diversifier), mais voilà quand elle s'est aventuré dans des domaines plus classique on peut pas parler de franche réussite. Ici c'est un film frustrant, quand je regarde un swahbuckler, je veux voir des abordages, je veux de la vie dans un galion qui doit affronter l'océan avec des gros barbus crados prêt à se foutre sur la gueule pour rien, je veux de l'aventure, malheureusement ici on est loin de tout ça, faute de budget j'imagine. Donc ici faut oublier le film de pirates qu'on pouvait espérer, le film s'apparente plus à The Last Valley de Clavell avec une bande de brigands qui prend possession d'un petit village en attendant de pouvoir repartir, sauf que le film de Clavell avait un vrai gros casting, des personnages vraiment ambigus et une réal de premier ordre. Ici on a Christopher Lee, alors c'est cool Christopher Lee mais il est clairement pas dans son registre habituel et il est pas toujours très convaincant, le reste du casting c'est des nobody ou presque, du coup on a pas de personnages vraiment intéressants et on suit ça sans grand intérêt (surtout qu'on sait très bien comment ça va finir vu que Lee et ses hommes sont montrés comme des enculés, logique c'est des espagnols). Y a pas vraiment de rebondissements et on voit juste Lee et son crew faire la loi dans cette petite bourgade, rien de fou, c'est pas bien palpitant tout ça et on s'emmerde même un peu alors que ça dure 1h25.
Après on a le technicolor Hammer, toujours aussi chouette surtout que la copie est vraiment propre mais voilà c'est du film sans prétention et sans étincelle et un peu relou.

[Scalp]

5/10

Scoop de Philip Martin - 2024

Film qui revient sur l'interview catastrophique du Prince Andrew qui lui a valu d'être déchu de ses titres de Noblesse, en soi ça méritait pas vraiment un film, si on peut comparer avec un film ça fait penser au film de Ron Howard : Frost/Nixon (un de ses meilleurs films d'ailleurs) sauf que le film de Howard avait un vrai coté ludique avec une interview qui avait un coté combat de boxe avec notamment la préparation et le contraste entre les 2 hommes, ici donc on a l'interview en climax du film mais là chez Howard c'est un vrai face à face tendu, ici c'est un mec qui va s'enterrer tout seul et je m'attendais à ce que la séquence soit plus longue et finalement c'est assez court et presque anecdotique finalement.
Le film adapte le roman de Sam McAlister qui était la chargé de production de la BBC, c'est donc elle qui gérait les personnes à interviewer, et on va donc voir comment elle s'y ait pris pour avoir le Prince en interview, un Prince et son entourage qui ne prennent clairement pas compte de la gravité de la situation et son implication dans l'affaire Epstein, on se demande même comment ils peuvent être aussi con de penser que c'est une bonne idée de passer à la télé et quand on voit les réponses, on se dit juste que ce mec est un abruti fini (d'ailleurs le personnage aurait mérité d'être plus développé notamment lors de cette scène loin d'être anecdotique où il s'énerve pour sa collection de peluches sur son lit, c'est à la fois pathétique et représentatif d'un pauvre type). On a donc un film qui s'intéresse plus au coté préparatoire de l'interview, c'est pas toujours pertinent (la vie personnelle de la journaliste clairement on s'en branle). Limite le film aurait été meilleur en lui donnant un coté plus investigation mais bon j'imagine qu'il y avait pas grand chose à raconter là aussi car Epstein a toujours évolué aux yeux de tous. Enfin après si c'est pour se taper de l'investigation à la Spotlight c'est pas plus mal. Le film rate aussi le coche du coté de la presse dans le monde d'aujourd'hui, on a vu mieux ailleurs, ici c'est juste quelques lignes de dialogues au final.

Le film a le mérite de pas être chiant grâce notamment à un casting qui tient la route : Gilian Anderson est parfaite comme souvent (elle joue ici la reporter star de la BBC), Rufus Sewell est assez surprenant, c'est pas un acteur que j'apprécie (son meilleur film c'est Dark City et c'est pas grâce à lui) et souvent plus un malus qu'autre chose il est clairement très convaincant, bon le reste du casting fait le taf, Billie Piper je sais pas si elle est connue mais en premier rôle elle est pas mal mais pas de quoi se toucher.

Par contre la réalisation faut pas attendre grand chose, tant sur le fond que sur la forme on est devant un film qui se contente d'illustrer platement et sans risque, le film veut a tellement être neutre et objectif qu'il en est complètement inoffensif. En même temps que pouvait on attendre d'un tel réalisateur.
Alors je vais mettre la moyenne car c'était pas chiant et j'avais jamais vu cet interview mais on est clairement devant un sujet qui méritait pas un film, une fois de plus.

[Mark Chopper]

Billie Piper je sais pas si elle est connue

Doctor Who.

[Dunandan]

8/10

Whiplash de Damien Chazelle - 2014

Je l'avais pas revu depuis le cinéma où j'avais pris une sacrée claque, un film qui laissait présager la naissance d'un grand cinéaste, mais bon vu ce que je pense de ses 2 derniers films, finalement... Ceci dit y a un truc qu'on peut pas lui enlever c'est qu'il fait des films avec une vraie personnalité (même si ils sont chiants). Ici à la base on peut pas dire que le sujet soit passionnant (un mec qui joue de la batterie sur le papier ça ressemble même à tous ces biopics osef de chanteurs qu'on se bouffe depuis 20 ans) mais voilà non seulement c'est intéressant mais en plus c'est une sacrée péloche prenante du début à la fin. Le rythme est assez fou quand on y pense, y a 0 temps mort, il se passe toujours quelque chose.
Chazelle a un gout prononcé pour les connards car ici Miles Teller on peut pas dire que ce soit un héros vraiment tout lisse, il se comporte quand même comme un sacré con avec les autres, bon évidemment par rapport à JK Simmons (dans le rôle de sa vie) il est un enfant de coeur. Car oui l'intérêt principal du film est bien entendu JK Simmons dans ce rôle de prof tyrannique tout droit sorti de Full Metal Jacket, mais j'aime bien comme il est présenté, et comme au détour d'une conversation (sur Charlie Parker) on comprend ses motivations, ça l'excuse pas forcément mais ça permet de comprendre la manière penser du mec qui peut se défendre. Le film est donc quasiment entièrement consacré à cette relation maître/élève, les autres personnages sont là pour faire le nombre (c'est pas un problème), et c'est un film sur la quête de la perfection, sur les efforts que ça demande, sur les sacrifices que ça entraine, avec le perso de Teller qui ne vit que pour ça finalement, y a que derrière sa batterie qu'il se sent vivant.
Le film est hallucinant de maitrise sur la forme, Chazelle on peut pas lui enlever ça, même dans ses films de merde, c'est un formaliste bourré d'idées et ici le film est assez bluffant et rarement la musique aura été aussi bien filmée avec en point d'orgue ce concert monstrueux de plus de 10 minutes où tout le monde est en transe et où Chazelle tente beaucoup de choses, mais la perf de Teller est à souligner aussi.
Si le film est aussi bon, c'est aussi en grande partie grâce à la partition musicale de Justin Hurwitz (qui fera encore mieux à ce niveau avec La La Land) mais alors Caravan c'est une sacrée tuerie.
Un film qui fait un peu regretter la tournure boursouflée que prend la carrière de Chazelle qui veut faire des films beaucoup trop ambitieux pour lui alors qu'il devrait rester dans cet univers musical.

[Scalp]

7,5/10

The Dead Don't Hurt de Viggo Mortensen - 2024

Viggo est fan de western et ça se voit, il signe ici un film dans la lignée des westerns des 50's de Ford, Daves ou Mann. Il y a donc rien de foncièrement original mais tout en respectant les codes il s'en éloigne un peu, en effet on est vraiment dans un film plutôt lent et il nous récompense pas vraiment via une grosse séquence d'action (comme Costner avait pu le faire dans Open Range). Et avant d'être un western le film est surtout un vrai beau portrait de femme, alors des femmes (fortes) dans des westerns c'est pas la première fois mais ici c'est pas 40 Tueurs, c'est pas Calamaty Jane ou tout autre film avec une femme sortant la winchester.
Comme beaucoup de ses prédécesseurs, Viggo s'intéresse donc aux affres de la vie des pionniers, ceux qui ont tout construit, on va donc suivre le quotidien de ce couple dans un coin perdu du Nevada avec sa bicoque qui ressemble à rien. Le film est immédiatement intéressant grâce à son duo d'acteurs, bon Viggo c'est Viggo, le genre d'acteur qui a pas besoin de parler pour capter l'attention et ça marche, il propose rien qu'il n'a jamais fait avant mais le talent est là et son personnage est sympathique, mais la révélation pour moi est clairement Vicky Krieps (que j'avais jamais vu avant, visiblement je l'ai vu dans les 3 Mousquetaires mais vu la daube qu'était le film elle m'avait pas marqué), elle joue une française qui se laisse pas faire, alors vu l'approche du film ça parlera surement de western féministe, mais mollo hein, c'est juste un portrait de femme (et vu ce qui lui arrive on peut vraiment pas dire que ce soit féministe). Le personnage est vraiment bon et c'est grâce à elle qu'on reste captivé alors que clairement on est devant une histoire très simple (mais pas simpliste). La construction narrative est une bonne idée, le film commence avec la mort du personnage de Krieps et on va donc voir petit à petit comment ils se sont aimé et ce qui est arrivé. D'ailleurs le film aurait pu durer plus longtemps car on a le perso de Viggo qui part 5 ans à la Civil War et vu tout ce qui s'est passé entre temps, le film aurait gagné un peu plus sur le passage où les 2 personnages réapprennent à vivre ensemble.
Mais si je devais avoir un gros reproche à faire au film c'est l'antagoniste, alors en soi il est top, un bon enculé comme on aime, quand il est à l'écran il se passe vraiment toujours quelque chose, l'acteur Solly McLeod que je connaissais pas est vraiment charismatique, mais car il y a donc un mais, j'aurai aimé qu'il y ait une vraie confrontation avec Viggo, un truc un peu plus tendu, là c'est assez expéditif et la vengeance tant attendue est un peu décevante, bon alors j'ai compris que Viggo veut pas tomber dans l'héroïsme . Et puis c'est dommage car on a aussi Dannt Huston et Garret Dillahunt dans des rôles de bad guy mais on aurait pu leur donner plus d'importance et c'est là aussi qu'on voit que ce qui intéresse vraiment Viggo c'est la vie de cette femme, car finalement le petite bourgade sous le joug de ces connards n'est qu'une toile de fond et on est devant un western du quotidien on va dire. En petit bonus on retrouve un acteur de Justified (Ray McKinnon savoureux en juge) et un de Deadwood (W. Earl Brown le compère cocksucker)
Viggo derrière la caméra ne se prend pas pour un autre et clairement on voit les influences qui viennent de l'âge d'or, il prend son temps avec la caméra, on est sur un film lent et la caméra prend toujours le temps de capter l'essence de ce qui se passe à l'écran et puis le Nevada (je sais pas où ça a été tourné) a de la gueule.
Chouette score évidemment dans ce genre de film. Et on peut souligner la qualité du montage, les aller retour dans le temps apporte un réel plus sans jamais nous perdre ou que ça fasse gadget comme chez Inaritu.
Un beau film, alors on est pas devant un grand film mais clairement c'est le genre de film que ça fait plaisir de voir au cinéma en 2024 et puis Krieps est vraiment excellente. Ce que j'ai vu de mieux en 2024 pour le moment.

[Scalp]

3/10

Deepwater Horizon de Peter Berg - 2016

Enième film catastrophe tiré d'une histoire vraie et c'est vraiment pas folichon, alors c'est très ricain avec mise en avant de ses hommes de l'ombre qui ont risqué leurs vies mais bon ça suffit pas pour faire un film, ça me fait penser au film suivant de Berg et Walhberg sur les attentats de Boston, c'était inintéressant au possible, un fait divers n'est pas toujours suffisant pour faire un film ou alors avoir le bon angle, par exemple Sully je trouvais pas que ça méritait un film mais Clint arrivait à rendre son film intéressant avec sa narration éclatée et le coté après crash bien foutu. Alors ici ça commence pas trop mal car on a des têtes connues qui font le taf : Marky Mark évidemment (bon il est le minimum mais je l'aime bien Marky) mais surtout Kurt Russell parfait comme souvent, dans le reste du casting on a un peu de tout et rien à redire. Le début du film on y croit, enfin pendant 10 minutes quand on nous présente et après on se tape 40 minutes de dialogues technique sur le forage, autant dire que c'est rapidement chiant et qu'on comprend 1 dialogue sur 2, bon que BP soit présenté comme des gros connards prêt à tout pour être le plus rentable possible ça me gène pas plus que ça mais c'est finalement pas très bien exploité, y a pas assez de tension avec eux.
Quand le film se lance vraiment, après plus de 45 minutes, c'est pas terrible, c'est pas terrible car Berg (que j'aime plutôt en général) a pas été foutu de nous présenter correctement la plate-forme, du coup on comprend pas forcément où on est et où doivent aller nos héros, la film se limite rapidement à de la pyrotechnie pas mémorable, alors y a des grosses flammes, mais c'est pas Backdraft et dans le genre sauvetage en mer, j'ai préféré le film avec Chris Pine et on est évidemment loin de En Pleine Tempête. Y avait moyen de faire un truc un peu plus prenant avec un coté on passes les niveaux 1 à 1 mais le film est loin d'être une réussite à ce niveau là. Et clairement j'ai eu du mal être impliqué émotionnellement, un peu rien à foutre des persos et tout paraît un peu trop artificiel, ça sort les grosses ficelles (ah cette fin avec les vrais images)
Un film catastrophe sans grand intérêt, ça a plus une gueule de documentaire qu'autre chose.

[Scalp]

7,5/10

Kaibutsu de Hirokazu Kore-eda - 2023

Spoiler

Avec moi Kore-eda c'est du un film sur deux, avec d'un coté Notre Petite Soeur, Third Murder et Après la Tempête qui m'ont un peu fait chier et de l'autre Tel Père Tel Fils et Affaire de Famille que je trouve vraiment brillant. Ici on est dans la seconde partie, dans la partie des films de Kore-eda qui me touche, Pour commencer un petit mot sur le titre français un peu à la ramasse surtout que la traduction littéral c'est Monstre (le titre anglais) et ça colle bien mieux au film que ce titre français qui peut même avoir un coté spoiler.
Encore une fois quand on a ce genre de film, les critiques à la ramasse parle de structure à la Rashomon, alors que non, on a bien une histoire avec plusieurs points de vue sauf que dans le film de Kurosawa, la vérité est trifouillée par les intervenants, ici c'est pas ça, c'est juste vraiment la même histoire mais avec 3 points de vue différents qui ne se contredisent pas. Kore-eda s'éloinge donc ici des ses autres récits plus linéaire mais le mec c'est pas Inaritu, donc c'est pas une narration gadget, c'est une narration intelligente et utile, il nous fait changer d'avis et le film a même un petit coté thriller de par le suspens qu'il instaure pour connaitre la vérité.
Ca commence donc comme une histoire de harcèlement scolaire avec une mère de famille qui découvre que son fils harcèle un autre élève, à la base elle allait à l'école pour se plaindre d'un professeur trop dur avec son fils, cette première partie est bien foutue (Sakura Ando est parfaite comme toujours). Et le film est intelligent sur son traitement de la violence, et ce jeune garçon est il un monstre ou une victime, et cette question de la monstruosité est très bien amenée dans la première partie du film, où on a le point de vue de 2 adultes (le second point de vue est celui du professeur, un personnage qui prend d'ailleurs une autre dimension dans cette partie) et quand la dernière partie arrive on se rend compte que les adultes ont une vision erronée des évènements, et le monstre est une vision des adultes, alors que les 2 enfants vivent leur histoire d'une tout autre manière, et c'est les préjugés qui amènent à cette vision, et les adultes n'ont finalement qu'un bout de la vérité, le film est aussi habile avec les peurs des adultes, seuls face au système ; la mère célibataire isolée face à cette école peu empathique et ce professeur sacrifié par sa directrice sur l'autel des apparences. Kore-eda signe une critique sociale intelligente mais une nouvelle fois (enfin quand j'aime un film de Kore-eda), le réal nous montre que quand il faut signer des portraits d'enfants il a peu d'équivalent. Le film se permet même de finir avec une scène qui lui donne un coté happy end alors que jusque là on était clairement pas dans un film très lumineux.
Par contre pour sa dernière BO le regretté Ryuichi Sakamoto signe un score un peu facile, un peu sirupeux.
Quand le puzzle est complet, on se rend compte qu'on a vu avant tout une belle histoire d'amitié, d'amour surtout (sujet plus tabou dans ce pays) entre 2 jeunes garçons, un film qui touche par sa sobriété et sa justesse.

[Scalp]

3/10

Spider-Man : Across the Spider-Verse de Joaquim Dos Santos - 2023

J'avais aucune envie de le voir, le trailer m'avait rebuté et la durée encore plus, ma fille voulait le voir donc voilà c'est fait, et sans surprise j'ai vraiment pas aimé. Alors sur la forme j'ai pas grand chose à redire, alors je suis pas fan de tout, un peu trop coloré pour moi et par moment y a un peu trop un coté je veux en mettre plein la vue, d'ailleurs j'ai pas trouvé que les climax étaient vraiment des gros morceaux de bravoure qui fonctionnent (c'est même assez confus par moment), y a même un petit coté un peu trop catalogue de Spider-Man et j'ai un vu un film qui veut à tout prix être cool et qui réussit juste à être détestable.
En soi j'ai rien contre le perso de Miles Morales, c'est une autre version de Spider-Man et à la limite il est même mieux que Peter Parker dont on a clairement fait le tour aussi bien au cinéma que dans les comics (dans les comics c'est fou comme y a plus rien à raconter sur ce personnage depuis un moment), donc Morales why not en plus le premier avait un petit coté gangsta plutôt cool mais on sentait déjà venir les problèmes avec la multiplication de Spider-Man, c'était clairement pas la meilleure idée du film et donc en faire un film entier, et qui se termine même après 2h20, on est sur une idée de merde. Surtout que le premier opus se suffisait vraiment à lui même. Leur multiverse ici je l'ai vraiment subi, c'est rapidement inintéressant, c'est long sa mère, 2h20 pour raconter un truc qui a même pas de fin, les mecs se sont pris pour Tolkien bordel et en plus on a un antagoniste en bois, des sidekick bidon (mais bon faut foutre du perso féminin même si il est naze) et j'ai abandonné l'envie de comprendre après 1h, trop de persos sans intérêt qui nous présenté comme important pour l'intrigue mais qui au final disparaître des débats et puis niveau interaction entre les personnages on frôle le néant (la romance c'est chaud). Surtout que quand on se donne la peine de vraiment réfléchir à l'intrigue c'est complètement con, en fait les Spidermen c'est un secte de teubé (entre autre). Et 2h20 d'intro c'est quand même du sacré foutage de gueule, le film ne conclut aucun arc narratif et puis 500 dialogues sur l'émancipation c'est casse couille, c'est chaud comment ça met 3 plombes à démarrer et puis quand ça démarre c'est chiant, reste un cliffhanger pourigolo. Pour résumé, les multiverse c'est de la merde.

[Alegas]

3/10

The Quiet Man de John Ford - 1952

Je savais à quoi m'attendre en lançant le film, mais voilà voir John Ford faire du Capra ça m'emmerde un peu. Alors Ford c'est la matrice ultime du cinéma avec Kurosawa, mais dans les 2 filmographies y a clairement des trucs j'y arrive pas. Pour ce film Ford délaisse ses westerns où il a clairement fait ses meilleurs films (je vais pas les citer, on les connaît tous et on sait que c'est Liberty Valance le meilleur) et ce petit voyage dans l'Irlande traditionnelle avec des chouettes paysages, des bons pub où ça picole h24 et des habitants avec des sacrés accents. Le film est léger, c'est pas un problème car ça fonctionne au début lors de l'arrivée de John Wayne et qu'il cherche un village, mais petit à petit ça devient longuet, surtout que le film dure 2h10 sans que l'on sache réellement pourquoi (y a pas grand chose à raconter, ils se détestent puis ils s'aiment, super).
Faut supporter des gags assez lourd, une histoire d'amour à laquelle on a du mal à croire, faut dire qu'entre Wayne qui fait du Wayne (ça me gène pas mais le mec ne sait pas jouer un homme amoureux) et Maureen O'Hara que j'aime bien en général mais qui joue ici un personnage très antipathique si bien qu'on se demande ce que Wayne peut bien lui trouver (bon ok c'est une bonnasse). Bon après c'est marrant de voir ce film aujourd'hui avec l'image de la femme que ça renvoie (bon ça donne au film un coté comique au moins) et John Wayne en porte étendard de la masculinité toxique on ne peut que valider.
Le film a souvent été vanté pour sa bagarre finale, si je dis pas de connerie c'est une inspiration pour le Invasion LA de Carpenter, mais clairement c'est pas possible, et le poids des ans ne peut pas tout pardonner car on a film comme Gentlemen Jim a peu près à la même période et les combats sont autrement plus efficace. Après c'est du John Ford donc on a des images qui impriment forcément la rétine, c'est beau (quel magnifique Technicolor), c'est stylé, la scène de tempête c'est du grand cinéma, mais ça en fait pas pour autant un grand film.
Le casting c'est du John Ford like et on retrouve donc tous ses acteurs fétiches, et on peut pas dire que ce soit la meilleure prestation de Wayne tout comme celle de O'Hara qui ne propose finalement pas grand chose.
La musique est relou.
John Ford qui nous fait La Petite Maison dans la Prairie en Irlande c'est un peu nul.

[Scalp]

5.5/10

Abigail de Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett - 2024

Spoiler (si on a pas vu la BA qui en raconte beaucoup trop)

La vraie surprise c'est que ce soit pas nul à chier, le duo de réal est derrière les 2 derniers Scream et Wedding Nightmare (autant Scream on savait d'avance que ce serait à chier mais Wedding y avait un vrai potentiel, malheureusement c'était nul), ce qu'on peut pas appeler des réussites et puis moi et les films d'horreur récent (en gros 20 ans) c'est rare que j'arrive à y trouver mon compte. Bon évidemment c'est loin d'être parfait, j'étais même content que ça se termine car 1h45 c'est trop et la fin tire vraiment en longueur pour rien (le rapport de force qui change toutes les 2 minutes c'est vite relou). J'ai lu ici ou là que c'était drôle, j'ai pas trouvé ça drôle, y a quelques répliques mais on est loin d'être devant un truc second degré, et ça fonctionne assez comme ça (j'ai pas eu l'impression d'être devant un film de petit malin). Alors l'histoire c'est du vu et revu, une bande de personnes qui ont rien à voir sont rassemblés dans une grande demeure (lieu assez mal exploité d'ailleurs, c'est là qu'on voit qu'on a des gars pas très doués derrière la caméra, ils arrivent pas à rendre cette immense bâtisse vivante, ça aurait pu être un personnage à part entière et on arrive même pas vraiment à se repérer dans les lieux) avec une gamine qui va s'avérer ne pas être celle qu'on pense (très original), c'est un méchant (ou pas) vampire qui a très faim et qui va les bouffer un à un.
La partie intro fonctionne car le casting et les perso ça fait le taf (y a une vraie alchimie entre les acteurs et ça rend le tout appréciable et jamais chiant): Dan Stevens j'aime bien et il a pas la carrière qu'il mérite, Jenna Ortega de Wish est pas mal, Kevin Durand est toujours un second rôle que j'aime bien voir (et il maitrise vraiment bien les persos neuneu) et les autres ça va sauf Angus Cloud pas loin d'être nul à chier. Passer les présentations quand le film se lance vraiment c'est plutôt rythmé malgré finalement un bodycount assez maigre, avec donc un vampire qui va s'amuser avec ses victimes, le film a un petit coté Nuit en Enfer dans sa construction narrative, avec un début thriller et un virage fantastique à la moitié du film (et là où le twist était vraiment une belle surprise dans le film de Rodriguez, la vie avant internet avait quand même des sacrés avantages pour les films, aujourd'hui c'est compliqué de lancer un film sans rien savoir dessus).
On peut regretter un film qui prend peu de risques sur la forme, tout est très attendu, les passages gores sont guère marquants, bon au moins c'est gore mais c'est le minimum syndical pour ce genre de film, en gros ça se limite vite à des hectolitres de sang et basta.
Le film est clairement pas ouf dans l'ensemble car rien d'original, pas d'idée de mise en scène, et c'est trop long mais il a un petit coté attachant et pour une fois que je me fais pas chier devant un film d'horreur j'ai pas envie d'être méchant.