[oso] Mes balbutiements gâteux en 2024

[osorojo]

Oui, je voulais juste dire qu'il est un peu relou mais je tout pareil, la scène à laquelle tu fais allusion confirme qu'il a un bon fond ^^

Pour l'acteur, je pensais avoir déjà vu sa bobine ailleurs, mais à priori je n'ai rien vu d'autre avec lui au casting.

[Mark Chopper]

Oh tu l'as bien vu ailleurs.

[osorojo]

Ah mais oui voilaaaaaaaaaa

Dernière bonne série de Netflix ?

[Mark Chopper]

Ce n'est pas demain la veille qu'on reverra Aoi Tsukasa dans une série Netflix.

[osorojo]

[Val]

Bon bah on a bien fait d'insister avec Olrik pour que tu mates le Wenders.

[osorojo]

En effet, c'était ce qu'il me fallait ce matin

[osorojo]

Au fil du temps
Film de Wim Wenders · 2 h 55 min · 1975



Challenge Wim Wenders - Avril 2024

Bon, j'suis un peu embêté parce que c'est objectivement un chouette film, formellement super soigné et touchant dans sa manière de dévoiler ses personnages sans se presser, ce qui est à la fois une qualité mais aussi un sacré os à avaler.
Parce que mine de rien, et même si ça n'a jamais entamé le profond respect que j'ai ressenti pour l'ambition dont fait preuve Wim Wenders ici, et cette habileté qu'il démontre à nouveau à l'écran pour conduire où il le souhaite ses acteurs (quelle partoches combinées de Rüdiger Vogler et Hanns Zischler), j'ai trouvé le temps sacrément long. Pour la faire courte, je me suis même parfois ennuyé comme un rat mort.

Je comprends bien le besoin de faire durer... après tout, les deux personnages sont dans un moment de leur vie où il leur faut faire un choix pour sortir d'un état d'immobilisme sécurisant pour l'un, d'une situation d'évitement pour l'autre, ce qui justifie totalement cette volonté de Wenders de faire s'attarder chaque saynète, mais c'est quand même abusif à mon goût. Disons qu'il faut se farcir les trois heures de démonstration tout de même, et les grands silences accompagnant les gestes des personnages.

Dommage, ça m'empêchera de le recommander alors que je trouve que c'est un très beau film pour lequel je n'ai finalement que cette réserve d'une gestion du rythme chaotique aggravée par la durée relativement longue de l'ensemble.
J'en garderai toutefois, j'en suis certain, un bon souvenir, ne serait-ce que pour ma rencontre avec Rüdiger Vogler que j'ai bien envie de revoir à l'écran tant j'ai aimé ce qu'il propose ici.

[osorojo]

Alice dans les villes
Film de Wim Wenders · 1 h 50 min · 1974



Challenge Wim Wenders - Avril 2024

Un sujet qui n'est pas sans rappeler le Paper Moon de Bogdanovitch, à savoir un homme qui se voit endosser la responsabilité d'une fillette qui n'a pas la langue dans sa poche alors qu'il n'a rien demandé.

Ce n'est pas un sujet qui me passionne, pour être honnête, du coup, même si je reconnais une nouvelle fois à Wim Wenders un savoir faire évident en matière de photographie, de direction d'acteurs et même de narration ici, je reste juste un peu sur le quai et mate le train passer sans y trouver vraiment mon compte.

Quelques scènes me paraissent même carrément lunaires, comme le squattage chez une dame que l'on rencontre à la plage ou encore le fait que la petite espiègle fausse la compagnie des policiers pour retrouver par ses propres moyens son nouveau protecteur, finalement pas si conne cette bonne pomme, et plutôt bonne patte tout bien considéré, même s'il passe son temps à se toucher le tarin.

Rüdiger Vogler au top d'ailleurs, toujours l'attitude apathique qui fait fonctionner son personnage, le mec est impassible, il pourrait lui arriver n'importe quoi que son palpitant resterait à 62bpm. J'aime bien ce genre de perso tant j'en suis à l'opposé héhé.

Pas grand chose de plus à dire sinon que Yella Rottländer est plutôt bluffante pour son âge, même si j'ai toujours du mal avec les enfants super perspicaces au cinoche, il y a toujours un sentiment d'iréel qui m'empêche de prendre pour argent comptant ce qu'on essaye de me raconter, et dans une histoire qui se veut si terre à terre c'est dommageable.
Mais c'est personnel, puisque si j'en crois la majorité des avis que j'ai pu lire à propos du film, quasi personne n'a été gêné par ça apparemment, donc ça vient sans aucun doute de mon cynisme pathologique qui ne s'arrange pas avec les années, gasp.

[osorojo]

Faux mouvement
Film de Wim Wenders · 1 h 43 min · 1975



Challenge Wim Wenders - Avril 2024

Je boucle avec ce Faux mouvement la trilogie de la Route de Wim Wenders (disponible chez Carlotta dans un joli coffretpour mes copains intégristes du physique ) sur une note un peu amère tant je l'ai trouvé moins intéressant que les deux autres et tout aussi longuet que Au fil du temps, qui avait d'autres qualités malheureusement absentes de ce second morceau.

Et pourtant, il y avait de quoi aiguiser ma curiosité : toujours au casting le délicieusement apathique Rüdiger Vogler qui se fait accompagner pour l'occasion d'Hanna Schygulla qui sait toujours me charmer même si je ne parviens jamais à retenir son nom de famille
Heureusement qu'elle est du voyage, parce qu'elle m'a donné une raison de continuer tant cette histoire d'écrivain qui se cherche m'a paru étiré du début à la fin du film. Il y a bien quelques moments réussis, un objectif qui parvient toujours trouver le point de vue qui met en valeur le sujet filmé (c'est une constante dans cette trilogie, le coup d'oeil affuté de Wenders), d'autres un peu gênants également, mais au final je suis resté plus que passif. A noter ce qui je pense doit être l'une des premières apparitions de Nastassja Kinski dans le rôle d'une jeune adolescente muette qui se laisse porter par le courant ayant le béguin pour Rûdigounet (je ne l'avais pas reconnue d'ailleurs, j'ai tilté au moment du générique de fin). Dommage que la pauvre soit concernée quand j'évoque des scènes gênantes...

[Olrik]

Bien d'avoir déblayé le terrain concernant cette trilogie. Je tenterai sûrement un des trois (au hasard, celui avec Nastassja ).

[Val]

J' ai un super souvenir d'Alice dans les villes, vu il y a une vingtaine d'années.

[Mark Chopper]

La preuve que tu mens sur ton âge

[Val]

J' étais sûr que tu allais réagir.

J' ai découvert Wenders vers 2005-2006 il me semble, a l'occasion d'un cycle sur Arte. J' étais un ado peu bizarre mais pas de mensonge sur l'âge.

[osorojo]

Le sel de la terre
Documentaire de Juliano Ribeiro Salgado et Wim Wenders · 1 h 50 min · 2014



Challenge Wim Wenders - Avril 2024

Pfiouuuu, dur dur ce docu, et compliqué à appréhender tant il porte en lui le paradoxe du métier de photographe lorsqu'il prend pour sujet l'horreur la plus noire pour témoigner de son existence tout en faisant de cette dernière un objet esthétiquement aguicheur.
Le coup d'oeil de Salgado est dingue, ses clichés au traitement très contrasté sont plaisants à l'oeil, au début du docu qui couvre ses premiers faits d'arme, quiconque nourrit un intérêt pour les jeux de lumière, le cadrage des sujets, bref pour la photo en tant qu'objet esthétique, tombe amoureux de son travail, magnifique de composition.
Puis viennent les sujets de la famine au Sahel et de l'horreur au Rwanda, et à ce moment vient l'évidente question que l'on se pose naturellement en voyant le pire capturé sur pellicule avec toujours ce traitement photographique artistique : ai-je un droit de regard la dessus, et comment puis-je me positionner devant de tels clichés ?
Personnellement, je n'ai jamais vraiment trouvé de réponse, je suis toujours partagé sur l'esthétisation du pire, même si je suis convaincu qu'il est nécessaire de témoigner de ces horreurs, et que dans le cas présent j'ai un respect incommensurable pour le bonhomme au coeur de ce documentaire.
La dernière partie est apaisante, en partie, et permet de terminer la séance sur une note positive, ce qui est, d'un côté appréciable, et de l'autre encore une fois un peu questionnable parce qu'on nous bichonne pour ne pas trop nous bousculer, que demain on aura oublié ce qui nous a mis le coeur dans les chaussettes ce soir. Dur dur. Pour eux, ceux qui sont prisonniers du papier glacé surtout. Fichue humanité, monde de merde, et pourtant...

Brrr.