Guilty by suspicion (La liste noire) de Irwin Winkler
(1991)
(1991)
Si les années 80 ont été l’occasion pour De Niro d’enchaîner, à quelques exceptions près, les grands films et rôles, les années 90 sont déjà nettement plus inégales, comme si l’acteur perdait peu à peu un certain goût du bon choix, chose qui ne fera que se confirmer dans les décennies suivantes. C’est donc l’occasion de le voir dans des projets plus petits que d’habitude, et qui ont tendance à être oubliés avec le temps, et ce Guilty by suspicion en est un bon exemple. Sur le papier, c’est plutôt alléchant : le producteur de la saga Rocky et de plusieurs Scorsese qui passe derrière la caméra pour un film traitant de plein front la chasse aux communistes à Hollywood faite par McCarthy, et qui évoque ces nombreuses personnes qui, parce qu’elles ont assistés à une réunion innocente des décennies auparavant, voient leur carrière coulée du jour au lendemain. On a donc De Niro qui joue ici un réalisateur au sommet de sa gloire, dont le nom va être cité lors de l’interrogatoire d’un de ses collaborateurs, et qui va peu à peu connaître une descente aux enfers, avec son entourage qui l’ignore, les producteurs qui le lâchent, et son avenir qui s’obscurcit de plus en plus.
Bref, il y avait de quoi avoir un pur film de cinéma sur le cinéma, et malheureusement ce n’est pas vraiment le cas car quand bien même le sujet est intéressant, c’est la forme qui manque ici de consistance. Winkler s’improvise réalisateur et c’est quelque chose qui se ressent : quand bien même on a le chef op’ de nombreux films de Scorsese pour tenter d’embellir le truc, on reste tout de même face à un film qui manque désespérément d’ambition visuelle. Tout le long, il y a cette impression de voir un gros téléfilm, et ça donne un film qui laisse peu de traces : après seulement quelques semaines, il n’y a bien que le climax avec le passage devant la Commission d’enquête qui reste en tête, et c’est davantage pour la prestation de De Niro qu’autre chose. Reste donc la perspective de voir ce sujet traité au sein d’un film entier, d’apercevoir Scorsese faire un caméo, ou encore de naviguer dans les coulisses du Hollywood d’époque (le passage sur les plateaux de Hawks notamment) mais ça reste bien peu. Heureusement, ça se regarde sans ennui et donc ça fait le taf, c’est juste que c’est fait sans éclat alors qu’on aurait pu en attendre plus.
Bref, il y avait de quoi avoir un pur film de cinéma sur le cinéma, et malheureusement ce n’est pas vraiment le cas car quand bien même le sujet est intéressant, c’est la forme qui manque ici de consistance. Winkler s’improvise réalisateur et c’est quelque chose qui se ressent : quand bien même on a le chef op’ de nombreux films de Scorsese pour tenter d’embellir le truc, on reste tout de même face à un film qui manque désespérément d’ambition visuelle. Tout le long, il y a cette impression de voir un gros téléfilm, et ça donne un film qui laisse peu de traces : après seulement quelques semaines, il n’y a bien que le climax avec le passage devant la Commission d’enquête qui reste en tête, et c’est davantage pour la prestation de De Niro qu’autre chose. Reste donc la perspective de voir ce sujet traité au sein d’un film entier, d’apercevoir Scorsese faire un caméo, ou encore de naviguer dans les coulisses du Hollywood d’époque (le passage sur les plateaux de Hawks notamment) mais ça reste bien peu. Heureusement, ça se regarde sans ennui et donc ça fait le taf, c’est juste que c’est fait sans éclat alors qu’on aurait pu en attendre plus.
6/10