[Scalp] Des bons films Inch Allah 2024

[Scalp]

1/10

Traitement de Choc de Alain Jessua - 1973

Le point positif du film, il dure 1h20, le reste si on veut voir Annie Girardot à poil la moitié du film (qui veut voir ça) ou la teub de Alain Delon (qui veut voir ça) le film a rien pour lui. Alors l'institut chelou qui fait des expériences c'est le genre de film vu et revu (ptet pas à l'époque) mais ici il y a un gros problème, c'est apathique au possible, c'est un thriller sans suspens et sans putain de rebondissement, il se passe rien et c'est pas aidé par une réalisation léthargique.
Bon l'histoire c'est donc Girardot en dépressive (rôle de composition, enfin non composition ça aurait été alcoolique, bon au moins elle est pas nulle mais clairement on en a rien à foutre de son personnage) qui va dans une cure dans un centre de thalassothérapie pour aller mieux (dirigé par Alain Delon qui est juste venu prendre son chèque), elle bouffe des algues, prends des bains et se fait masser, se baigne à poil dans l'océan, c'est passionnant et son ami est retrouvé mort (mince alors qu'est ce qui a pu bien se passer), va s'en suivre une pseudo enquête. En fait on a une nouvelle fois l'impression d'être devant un film où les mecs ont eu une idée mais que c'est jamais développé.
Et pour enfoncer le clou on se tape une BO à base de musique tribal complètement hors propos qui casse les oreilles presque comme une BO de Zimmer chez Nolan.
Un thriller sans suspens, sans personnage, sans réalisateur, sans Bo, sans sucre.

[Mark Chopper]

qui veut voir ça

Pabel ?

[Scalp]

Oui j'ai vu qu'il était plutôt généreux avec ce film, j'imagine que ça a un rapport.

[osorojo]

Je l'ai vu aussi et j'avais trouvé ça sympa Aucun souvenir en revanche de la teub de Delon ni de Girardot nue
J'irai pas jusqu'à défendre le film, mais pour ceux qui aiment les trucs à l'ancienne, les deux acteurs, et les ambiances "asile hors du rythme de nos sociétés trépidentes", c'est agréable à regarder.

[Scalp]

C'est chaud comme il se passe rien, et puis le problème c'est que depuis on en a eu des dizaines de films de ce genre et celui là c'est vraiment celui qui propose rien, y a pas une seule scène à retenir, enfin si Pabel a retenu la teub de Delon.

[osorojo]

C'est vrai que je me rappelle plus de l'ambiance globale, avec des passages en bord de mer (j'peux me planter xD), et vaguement du dénouement, que d'une scène à proprement parler. Je comprends que tu te sois fait chier, je pense que c'est le genre de péloche avec laquelle tu peux autant passer un bon moment si t'es d'humeur légère, sans attente, que la prendre en grippe effectivement si tu en attendais un truc plus gaulé thriller psy.
Puis bon, j'dis ça, mais j'suis sur du 5-6 max.

[Scalp]

Déjà faut se taper Girardot, dans le genre meuf dégueulasse elle est pas mal.

[angel.heart]

Team Scalp pour le coup. J'avais trouvé ça assez pété.

[pabelbaba]

On a fait mieux depuis, c'est clair. Mébon sans Girardot ....

[Scalp]

8/10

Judgment at Nuremberg de Stanley Kramer - 1961

Avant de le lancer je pensais que le film s'intéressait aux "stars" nazis alors que non c'est le procès de 4 grands magistrats allemands accusés de complaisance avec le régime nazi (et plus même). Et on se retrouve devant un film tout sauf manichéen, ça aurait été facile de simplifier tout ça et d'avoir les méchants nazis contre les gentils américains voulant rendre justice, surtout que le film se déroule finalement pas très longtemps avec ces évènements.
On se retrouve donc devant un long, très long film de procès, la durée peut faire peur, 3h c'est pas rien c'est la durée de Oppenheimer, mais ici ça passe tout seul car c'est servit pas des grands acteurs (ben ouais Burt Lancaster c'est autre chose que Cilian Murphy et Richard Widmark c'est pas Downey Jr) mais surtout c'est passionnant dans le fond avec toutes les questions que ça pose et comment Kramer les traite, comment on a pu banaliser le mal à ce point, en tant que juge doit on faire respecter les lois de son pays même si ces lois sont extrêmes...
Comme j'ai dis c'est pas manichéen, ici limite le personnage le plus antipathique ce serait celui de Richard Widmark mais c'est plus par sa façon de faire qu'autre chose car dans le fond c'est un homme droit qui veut vraiment rendre justice, peut être un peu trop avec son coté trop sûr de lui (et sa dernière ligne de dialogue dit tout, ses supérieurs lui font comprendre que ce serait une bonne chose d'être clément avec ces magistrats allemands car les EU vont avoir besoin de l'Allemagne dans cette guerre froide qui s'est installé, et oui le pragmatisme passe avant le désir de justice). L'avocat de la défense joué par un excellent Maximilian Schell (oscar mérité pour le coup) et il pose les questions qui fâche lors de sa dernière intervention, mais des questions qui ont du sens qu'on pourrait résumer en tout le monde est coupable de ce qui est arrivé, il n'y a pas que ces magistrats qui ont fermés les yeux et il met une cartouche à tout le monde dans son long monologue, bon il oublie de parler de la ségrégation car ça reste toujours quelque chose d'ironique de voir les américains venir jouer les donneurs de leçons avec ce qui se passait chez eux à cette époque.

Et on peut pas tenir 3h si on a pas de la réalisation, et ça commence par une idée qui sera reprise par McT plus tard, en effet tout le monde va parler anglais mais on a droit à une petite astuce pour qu'on accepte ça, en effet dans la première scène ça parle allemand et vu que c'est un procès où tout le monde ne parle pas la même langue on a des interprètes mais le film aurait été rébarbatif si on avait du avoir un respect des langues pour le coup car ça aurait ralenti le truc vu que tout était traduit, du coup d'un coup ça switch et tout le monde parle anglais mais on a donc l'astuce du casque utilisé dès que ça parle allemand, alors c'est tout con mais c'est vraiment le genre de truc qui fait qu'on accepte qu'on ait pas un respect des langues.
Tenir 3h dans un quasi huis clos (on sort un peu quand Spencer Tracy se mêle à la vie Allemande) et on peut penser au chef d'oeuvre de Lumet tant on sent la maitrise technique. On a souvent des longs plans séquences qui laisse la place à l'acteur (Burt Lancaster on l'entend pas pendant 2h30 et quand il prend la parole c'est hypnotique) mais c'est bourré de mouvements de caméra, alors des fois pas trop subtile comme les zooms (mais ça passe) et la caméra est jamais statique, on sent vraiment un mec qui ne veut pas faire du théâtre et qu'il sait filmer des dialogues (ben ouais c'est pas Nolan) et on a aussi un chouette travail sur les transitions avec toujours des petites idées de montage. Tout ça dynamise une histoire forcément un peu austère.

Le casting est prestigieux, évidemment quand on a Burt Lancaster et Richard Widmark y a de quoi faire mais c'est même pas les meilleurs dans le film ici, bon Lancaster impose sa présence silencieuse pendant près de 2h30, et clairement c'est le charisme de l'acteur qui fait que sans parler il en impose, Widmark en procureur vindicatif fait du Widmark donc c'est bien, Spencer Tracy a le personnage le plus intéressant dans celui du vieux juge un peu désabusé mais qui veut être juste et ses petites sorties nocturne dans cette Allemagne détruite sont vraiment intéressantes surtout qu'il se retrouve face à la grande Marlène Dietrich, et puis j'aime bien le pied de nez de la fin avec sa sentence. Et on a donc Schell oscarisé pour ce rôle d'avocat de la défense qui est à la fois détestable mais impressionnant dans sa conviction, il a clairement le rôle plus casse gueule car il doit défendre des nazis sans excusé leurs exactions et sa plaidoirie est un bijou.

Un film intelligent sur la responsabilité et la culpabilité en temps de guerre, un propos qui ne vieillit pas et dont finalement le propos reste tristement d'actualité. En tout cas Kramer était vraiment un cinéaste intéressant un peu trop oublié (La Chaine est un petit bijou aussi).

[Scalp]

6/10

Chàlàat Gem Gohng de Nattawut Poonpiriya - 2017

Présenté comme un des plus succès du cinéma thaïlandais (pour ça que le film arrive jusqu'à chez nous), on pourrait présenter ça comme une version thriller des Sous Doués (grande comédie). Et si le film se révèle très convenu (avec sa caution histoire vraie) et ses personnages très clichés (jusque dans leurs relations et dynamiques).
On va suivre le personnage de Lynn, jeune surdouée, qui est bénéficiaire d'une bourse pour ses études dans une école de riches (le film est d'ailleurs une petite critique sur ces jeunes privilégiés qui sont prêt à tout pour réussir sauf travailler et la fin a donc un petit coté donneur de leçon), mais elle va se rendre compte que la bourse ne couvre pas tout et elle va donc aider ses camarades pendant les examens contre une petite compensation financière et le film va aller crescendo, ça commence avec 1, puis 2, puis 5 pour finir avec une arnaque à grande échelle où on change de pays et on fait appelle à des idées de plus en plus ingénieuses (ça commence avec les réponses écrites sur une gomme et ça se termine avec une usine qui imprime les réponses sur des crayons à papier).
L'intérêt du film est clairement dans sa partie thriller et ses examens, et là rien à dire même si on voit les artifices de mise en scène avec le montage, la musique, les gros plans sur tout et n'importe quoi, une sur-dramatisation de trucs tout cons, le fait est que c'est efficace et prenant (ce qui est pas gagné sur le papier car on est dans un truc très statique de base), on y croit et le film devient un heist movie dans sa dernière partie avec tous les passages obligatoires, préparation, recrutement, et ça se termine un climax de plus de 30 minutes et c'est fort de nous captiver sur juste un examen.
Bon après y a un problème d'enjeu pour moi, clairement j'en ai rien à foutre et les risques sont trop minimes (même si visiblement c'est un très gros scandale chez eux), d'ailleurs spoiler ils se font choper, du coup on suit le truc sans réelle implication, reste l'efficacité narrative, on pense un peu à la merde Las Vegas 21 en pas chiant en fait.
Le casting tient la route, ils ont tous la tête de l'emploi et personne ne plombe le film même si comme dit plus haut tous les personnages sont des clichés.
Le film a tellement cartonné qu'ils en ont fait une série. Dans l'ensemble c'est un petit thriller qui se laisse suivre, ce qui est déjà pas mal.

[Mark Chopper]

Tu l'as vu où ?

[Scalp]

Filmotv.

[Scalp]

3/10

Défense de Savoir de Nadine Trintignant - 1973

Bon la famille Trintignant elle est quand même pas bien doué, ici on a le mari en lead (nul comme 90% du temps) et la femme derrière la caméra (elle aurait mieux fait d'être derrière le fourneau vu la gueule du film), y a même la fille qui fait une apparition.
Alors sur le papier si on zappe les Trintignant c'est pas mal car on a un chouette casting : Michel Bouquet dans son rôle habituel, Charles Denner, Bernadette Lafont, Claude Piéplu, une chouette BO de Bruno Nicolai, Alain Corneau qui a bossé sur le script. Mais voilà on se retrouve devant un film vraiment pas top, c'est du thriller politique très seventies comme pouvait le faire Boisset ou Verneuil sauf qu'ici c'est Trintignant et elle pas foutu de rendre intéressant le postulat de départ, c'est moche, c'est mou et y a pas de climax à partir de là on est loin, très loin de Boisset. On va donc suivre Trintignant (plus insipide que jamais) qui joue le rôle d'un avocat commis d'office qui doit défendre une jeune femme (Lafont) soupçonnée (à tort) d'avoir tué son compagnon, c'était un colleur d'affiche pour un homme politique très douteux et cynique (forcément c'est Bouquet qui s'y colle) et on va recoller petit à petit les pièces du puzzle malheureusement c'est pas très bien foutu. Le film ne décolle jamais et il est assez foutraque dans sa narration même si au final on comprend où on va, c'est vraiment mal raconté.
Un film qui fait figure de curiosité car il est resté longtemps indisponible mais bon c'est typiquement le genre de film dont la ressortie est complètement osef.

[Scalp]

4/10

Born to be Blue de Robert Budreau - 2017

Biopic qui a pour lui une approche un peu plus original que les autres biopics sur des artistes, alors on a déjà vu mais ça reste une approche pas si fréquente, ici on a donc un film qui s'intéresse à une seule partie de la vie de Chet Baker, on a pas comment il est devenu trompettiste, ses premiers succès, quand le film commence il est déjà un artiste accomplit et on va avoir droit à sa rédemption après son agression et sa mâchoire brisée. Et on le verra lutter contre son addiction à l'héroïne grâce à l'aide de sa femme et devoir réapprendre à jouer avec son dentier et redevenir ce génie du jazz qu'il a été. Dans l'approche je trouve qu'on pense au Walk the Line de Mangold mais c'est clairement moins bon, parce que c'est réalisé par un nobody déjà et aussi parce que c'est vraiment trop light partout pour être marquant. Pourtant le mec essaye, on a une narration un peu éclaté, des passages en noir et blanc plutôt classe (en même temps faut s'appeler Nolan pour que ce soit naze le NB) mais le tout a un coté très maladroit.
On a donc un film avec un vrai parti pris et c'est les limites du film car il en devient très prévisible (comme beaucoup de biopic j'ai envie de dire) et c'est un peu dommage car il y a une scène avec Miles Davis qui montre beaucoup de mépris envers Chet Baker et ça c'est clairement le genre de truc que j'aurais aimé voir approfondie, voir comment il vit le fait de pas être reconnu par le génie de sa génération et comment il était perçu finalement car c'est le seul blanc de cette période qui était une star du jazz, de même on nous montre un conflit avec ses parents et c'est montré vite fait, en fait on a l'impression que le film lance des idées mais que ça s'arrête là.
Et le film préfère se concentrer sur son histoire d'amour sauf qu'elle est pas terrible à suivre, alors ça vient pas des acteurs quoique ici je vois Hawke qui joue (bien et qui chante bien ici en plus) et pas Chet Baker, et Hawke je l'aime bien mais c'est un acteur qui s'efface rarement derrière le personnage je trouve, Carmen Ejogo fait le taf mais pas plus, ici le problème c'est l'histoire d'amour est terriblement cliché et plan plan. Et le film peine à capter le génie musicale de Baker, après c'est le genre de truc assez dur à mettre en scène, pour moi y a peu de film où la création musicale est bien retranscrite (le meilleur exemple restera toujours Hustle & Flow qui a la meilleure scène musicale ever). Le film peine aussi à nous retranscrire son addiction à la drogue, surtout que quand il se termine on a une ligne qui nous dit il se droguera toute sa vie, ben bravo on peut donc dire que le réal a clairement foiré pour nous faire ressentir tout ça.
Reste le coté jazzy qui m'a fait lancer le film et là rien à redire, quand on a la musique, la magie opère, Chet Baker était un des plus grands et ses morceaux dans le film reste des petites merveilles mais le film reste clairement moins bon qu'un Ray (qui était pourtant pas un grand film), ici on a un film qui veut traiter un épisode bien particulier et qui finalement se rate. Un film sauvé par sa bande son et puis par l'aura du mec mais ça fait peu au final.