Alors celui-ci, j'ai fait le choix de le laisser maturer quelques années, non pas pour rendre ses qualités meilleures mais pour avoir le plaisir de ressentir la claque administrée en 2017. Et je confirme bien que le bottage de cul est resté intact.
Logan reste ce superbe western crépusculaire et nostalgique mais aussi une belle anomalie dans le système hollywoodien des deux dernières décennies. On évoque souvent Bad Boys II comme bel exemple de bug dans la matrice mais le film de Mangold se pose là. Comment produire aujourd'hui un western "en mode chant du cygne" à la violence bien tassée et au spleen ambiant? Sans la caution Marvel et le label X men, impossible... Pourtant, le miracle a eu lieu, combiné au talent du chevronné James Mangold. Non content de proposer des scènes d'actions âpres et sacrément bestiales (le massacre de la famille qui accueille Logan reste longtemps dans les mémoires
), Logan fonctionne surtout sur le lien entre ses quelques personnages. La relation Xavier - Logan est, en ce sens, poignante et cela jusqu'à son déchirant dénouement. Celle avec X23 (plus classique dans son schéma de passation) donne une belle envergure au personnage principal, également jusqu'à sa superbe révérence finale. Mi spectacle brutal, mi drame, Logan revient à l'essence même de ce qu'ont perdu les putains de blockbusters actuels, à savoir raconter une histoire, avec des gros moyens et du spectacle certes, mais raconter simplement une bonne histoire. Sur cet aspect, Logan fait une nouvelle fois figure d'anomalie et encore plus dans le giron de cette saloperie de MCU. Pour tout ça, ce nouveau visionnage redonne foie en Hollywood et laisse espérer que tout reste encore possible...
Au passage, je recommande la version "Logan noir" avec un superbe N&B qui, évidemment, renforce la patine western...