[Pabelbaba] mes critiques en 2024

[pabelbaba]

Hum... oui.

[Alegas]

Répulsion de Roman Polanski - 1965

Je me lance dans la découverte des trois premiers Polanski. Bah ça ne va pas être facile.

Côté technique, Polanski régale. Il a dû bien s'entourer pour proposer des scènes de cet acabit et pourtant il n'a pas fait dans la facilité. Il prend son temps pour poser une atmosphère étrange, multiplie les cadres un peu différents, se sert un peu beaucoup de la caméra à l'épaule et installe un quotidien morne qui tranche avec la beauté de Deneuve. Ensuite il peut sortir ses effets et proposer des visions d'horreur qui envoient du pâté! Les murs, les bras, c'est vraiment réussi. Les jumpscares fonctionnent aussi avec ses visions d'hommes qui sortent de nulle part et qui arrivent dans le cadre de façon maligne. Techniquement, c'est vraiment bien exécuté.

Après, sur le fond... ça ne m'a pas plus parlé que ça. En premier lieu, Deneuve inexpressive et sans une once d'humanité, c'est pas franchement emballant. Le perso n'évolue pas vraiment et n'est qu'une grenade dégoupillée qui va péter les plombs sur des petits stimuli qui s'accumulent. Cependant j'ai du mal à y croire, même avec l'explication du trauma par le biais d'une simple photo. Et puis Deneuve ne m'a du tout convaincu, le jeu monolithique, avec un moment d'égarement où elle rit, ça me paraît trop simpliste.

Résultat, c'est une bonne déception, même si j'ai été impressionné par certains aspects techniques.

5/10

[Scalp]

Bon courage.

[pabelbaba]

Je n'ai pas prévu d'enchaîner non plus.

D'ailleurs j'ai enfin suivi vos conseils pour mon dernier visionnage et c'est une réussite!

[pabelbaba]

Racket : du Sang sur la Tamise aka The Long Good Friday de John Mackenzie - 1980

Ayant été déçu par Mona Lisa, j'avais un peu traîné la patte à regarder cet autre polar UK avec Bob Hoskins.

Ben c'est sacrément cool! L'ambiance est assez bizarre, puisqu'on se situe fin 70s, début 80s, mais comme on est au Royaume Uni (et un peu au-delà), les 80s ne bouffent pas toute l'atmosphère. Certains looks, les bagnoles et même la zic, ne sentent pas encore les néons ni le synthé. Après on a une histoire âpre de gangsters avec une ribambelle de tronches franchement cools. En particulier, contrairement à chez Scorsese, c'est Joe Pesci qui a le rôle principal. Je révise mon jugement sur Hoskins, il assure un max en parrain/homme d'affaire qui se retrousse les manches quand il le faut. Autour de lui il y a de bonnes surprises, Helen Mirren démoule dans un rôle qui va plus loin que la potiche habituelle et surtout Eddie Constantine est crédible en mafieux US. C'est vraiment un tour de force.

Ensuite le scénario est relativement habituel, mais bien mené, avec pas mal de brouillard au début, grâce à un montage malin et des fausses pistes qui donnent lieu à des scènes bien tendues, comme l'interrogatoire du proxénète ou celle de l'abattoir. D'ailleurs pour cette dernière, la séquence en caméra subjective des gars avec la tête à l'envers est top! Et le petit twist qui rabat les cartes et donne une autre dimension à l'intrigue, c'est la genre de détail que j'adore! Quand de surcroît la fin est soignée, avec une séquence dingue pour terminer, qui s'étire suffisamment pour mettre à ce point mal à l'aise, c'est franchement jouissif.

Résultat, ben ça donne une super bobine, moins poing dans la gueule que Scarface ou moins virtuose que Les Affranchis, mais avec une saveur particulière. Plus british quoi, sans les tics de Guy Ritchie.

8/10

[pabelbaba]

Demandez la permission aux enfants de Éric Civanyan - 2007

Ouais.

Ceci dit, le pitch fait penser à Papa ou Maman, avec des gosses affreux qui vont s'en prendre plein la tête par leurs parents. Sauf que, sauf que, sauf que... ce qui était bien avec le Bourboulon (oui, pas la réalisation, même si le gusse gérait mieux son plan séquence dans celui-là! ) c'était l'écriture crescendo d'Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, ajouté au talent de Lafitte et Fois. Ici, pas de talent. Enfin, pas chez les parents en tout cas. Bonnaire... no comment. Légitimus, c'est le seul Inconnus plutôt Nuls. Désolé Et les autres parents, ramassis de clichés juif ou cathos tradi, c'est pas la joie. En revanche les gosses s'en sortent bien. Dommage, ils ne font pas rire, mais donnent de vraies grosses envies de taloches. En particulier Rebecca Marder.

Du coup, les moments qui fonctionnent sont ceux où les gosses dépassent les bornes. Mais ce n'est pas drôle, plutôt dramatique. D'ailleurs les scènes de "fantasme" avec les parents qui dépassent les bornes marchent bien. Soit 40 secondes en tout. Le reste, c'est surtout des moments gênants, mal joués, mal pensés et avec une dose de bien pensance qui supprime toute velléité comique incarnée par la psy.

Résultat, ça donne un téléfilm foireux et mal branlé.

2/10

[osorojo]

Monde de merde.

[pabelbaba]

On a aussi revu 4 Garçons plein d'avenir et c'est toujours aussi bien. Pourtant les acteurs principaux sont des quiches, mais ça leur va bien, je crois que je vais passer ma note de 7 à 8!

[Mark Chopper]

Evidemment

[osorojo]

Crois pas que parler de 4 garçons ça fait oublier que tu as passé 10 minutes à écrire sur un truc horrible qui singe la carrière de Sandrine.
Après on te dit que vieillir c'est dans la tête.

[pabelbaba]

Enfin Bonnaire et la comédie...

EDIT : et puis j'ai encore une critique sous le coude d'un vrai film bien.

[pabelbaba]

Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson - 2009

Un petit film rafraîchissant pour changer!

Comme pour les Anderson précédents que j'ai pu voir, la forme apporte un certain confort, ici amplifié par cette animation en stop motion et une direction artistique choupinette. Tout a l'air palpable, fun et vivant. Les animaux sont expressifs, ça regorge d'idées visuelles et les scènes où ça bouge sont franchement réussies. Le choix de textures réelles colle de surcroît très bien avec un récit de Roald Dahl (ou plutôt "du gars qui a écrit Charlie et la Chocolaterie" ), à la fois rigolo et grave. On peut s'amuser, mais la dure réalité est toujours bien présente.

Ceci dit, ça permet aussi de masquer que le fond est très très proche, voire carrément identique, aux autres films d'Anderson. Pas de gros changement là-dessus, le papa semi-héros et semi-loser, mais père pas terrible, avec un fils à l'ouest qui ne trouve pas sa place. A ce niveau de redite, on passe du gimmick à l'obsession. Mais justement, Anderson a eu la bonne idée de changer la forme et de présenter un conte pour mieux faire passer la pilule. Force est de constater que ça marche. Il trouve un certain équilibre entre le message et la façon dont il est porté, en détournant juste ce qu'il faut l'attention avec de belles images.

On peut aussi reconnaître que les contraintes de coût de production ont sans doute obligé le réalisateur à ramasser son propos et il évite ainsi toute longueur. Le rythme est endiablé et ça fait du bien. Du coup, malgré une resucée de thèmes déjà bien déblayés dans le reste de sa filmo, la fraîcheur est ce qui se dégage le plus de cette bobine.

8/10

[Mark Chopper]

J'ai un peu lâché l'affaire avec Anderson... Lassé par son radotage et son esthétique "maison de poupées".

Mais ses films d'animation sont les plus rafraîchissants de sa filmo.

[pabelbaba]

J'ai noté Rushmore et L'Île aux Chiens dans ce qui est dispo sur Disney+. Le reste me dit moins.

[Alegas]

J'ai découvert il y a peu Darjeeling Limited sur Disney+, c'est probablement dans mon Top 3 Wes Anderson avec Mr Fox et La vie aquatique.