Captives |
De Arnaud des Pallières cast :Mélanie Thierry, Josiane Balasko, Marina Foïs Genre : drame Durée : 01h50min 2024 |
7/10 |
SynopsisParis, 1894. Qui est Fanni qui prétend s’être laissée enfermer volontairement à l’Hôpital de la Salpêtrière ?
Cherchant sa mère parmi la multitude des femmes convaincues de « folie », Fanni découvre une réalité de l’asile toute autre que ce qu’elle imaginait, ainsi que l’amitié inattendue de compagnes d’infortune.
Le dernier grand bal de la Salpêtrière se prépare. Politiques, artistes, mondains s’y presseront. Dernier espoir d’échapper au piège qui se referme…
Film historique qui est un peu le redite du "bal des folles" sous un angle différent et avec des personnages différents mais le même univers.
Il est peu courant dans le cinéma français de voir autant de gueules cassées féminines évoluer en même temps, étant donné que dans les castings ce genre de profils ne font pas carrière dans les premiers rôles, car peu bankables.
Dans "captives" toutes les actrices sont sans maquillage ou du moins avec un makeup imperceptible. Ainsi, même des canons de beauté (Carole Bouquet par exemple) se présentent à l'écran sans fard visible.
On retrouve quelques têtes connues dont beaucoup que je n'avais pas vu en salles dans un rôle intéressant (mis à part Marina Fois).
Josiane Balasko qui est encore moins à son avantage que d'habitude, ça fait plaisir de la revoir dans un projet dramatique plutôt que dans des navets de comédies françaises. Une directrice dans la même veine que folcoche. Contrairement aux films d'asiles masculins où il y a beaucoup d'affrontements physiques, le souffrance physiologique existe mais le personnel médical s'attache à détruire leurs sujets psychologiquement. Au final, il ne faut pas s'attendre de la violence physique pure, mais plus de la manipulation, des mensonges insidieux qui peuvent être tous aussi efficaces.
Mélanie Thierry porte le projet sur ses épaules, assumant elle aussi les plans peu flatteurs et les plans qui s'appesantissent sur les visages meurtris. Elle apporte beaucoup de grâce et d'empathie à l'héroïne, les raisons de la présence en unité psychiatrique sont nobles et constitue le moteur scénaristique.
Enfin, la fabuleuse Yolande Moreau qui là aussi est plus vraie que nature et cueille les spectateurs avec la métamorphose de son personnage, qui ne peut laisser personne insensible.
Un récit qui n'en fait pas trop dans le sadisme gratuit dans le même esprit que "The Magdalene Sisters", un bon équilibre narratif entre des séquences dures et des moments plus poétiques, l'attachement aux protagonistes est réel.
Meme si de nos jours, les abus des personnes en institution sont en diminution, cela reste d'actualité.