Silent night de John Woo
(2023)
(2023)
Après Manhunt, il y avait vraiment de quoi perdre espoir vis à vis de John Woo, qui était alors tombé dans la caricature de ce qui faisait le sel de son cinéma. Bonne nouvelle : il ne fait pas comme l’ami De Palma en continuant à creuser après avoir touché le fond, et retourne faire un film américain pour livrer une petite série B au concept fort. Évidemment, ceux qui s’attendent à un retour aux affaires du niveau de ses meilleurs films vont être déçus, mais pour peu qu’on attende juste une honnête série où l’absence de dialogues est bien gérée, il y a de quoi s’y retrouver. Face au concept de film muet, Woo part sur un script tout ce qu’il y a de plus basique : un père de famille, son gamin tué par une balle perdue lors d’une guerre entre gangs, une évolution progressive du personnage vers le statut de machine à tuer, et un gros climax final où le bodycount s’affole. A la limite, il y a bien les personnages de la femme et du flic qui viennent donner un peu d’épaisseur, mais c’est tellement secondaire que le film pourrait exister sans cela, autant dire que Woo va à l’essentiel.
Formellement, on sent que Woo en a moins sous le capot, ou alors qu’il répartit ses forces de façon différente par rapport à ses précédents métrages : ici, l’action est filmée correctement, et c’est tout, pas de maestria dans les chorégraphies, dans les mouvements de caméra, ou dans le montage, à l’exception peut-être d’un faux plan-séquence, mais qui a déjà été vu bien mieux ailleurs dans d’autres films récents. C’est forcément un peu décevant de la part de Woo, si ce n’est qu’il semble plus inspiré lorsqu’il s’agit de trouver comment faire fonctionner son histoire en se passant de mots pour la faire avancer. Là encore, je mentirais en parlant de maestria, mais le film possède son lot de petites fulgurances par-ci par là, dans des moments plus calmes, intimistes, dans la progression difficile de son personnage (le passage à l’hôpital puis le retour au domicile), dans l’installation du trauma (jolis flashbacks qui se mêlent au temps présent), dans des choix de décors (les boules géantes sur la fin qui permettent de boucler la thématique Noël du récit) ou dans des transitions où l’on reconnaît l’amour de Woo pour les symboliques (la larme de la femme qui devient une balle en l’espace d’un cut, c’est fort). Côté casting, malgré le fait qu’on ne peut pas dire que ce soient de grands comédiens à l’écran, tout le monde fait le job, ce qui est déjà pas mal du tout compte tenu du concept. Un film sympathique donc (moins bien que Face/Off et Windtalkers, mais meilleur que Paycheck et Broken Arrow), chose déjà assez incroyable de la part d’un réalisateur qui avait signé une purge juste avant. Je ne peux pas dire que je suis rassuré vis à vis de son futur remake de The Killer, mais au moins il prouve qu’il reste encore de la capacité à livrer un film qui se tient bien.
Formellement, on sent que Woo en a moins sous le capot, ou alors qu’il répartit ses forces de façon différente par rapport à ses précédents métrages : ici, l’action est filmée correctement, et c’est tout, pas de maestria dans les chorégraphies, dans les mouvements de caméra, ou dans le montage, à l’exception peut-être d’un faux plan-séquence, mais qui a déjà été vu bien mieux ailleurs dans d’autres films récents. C’est forcément un peu décevant de la part de Woo, si ce n’est qu’il semble plus inspiré lorsqu’il s’agit de trouver comment faire fonctionner son histoire en se passant de mots pour la faire avancer. Là encore, je mentirais en parlant de maestria, mais le film possède son lot de petites fulgurances par-ci par là, dans des moments plus calmes, intimistes, dans la progression difficile de son personnage (le passage à l’hôpital puis le retour au domicile), dans l’installation du trauma (jolis flashbacks qui se mêlent au temps présent), dans des choix de décors (les boules géantes sur la fin qui permettent de boucler la thématique Noël du récit) ou dans des transitions où l’on reconnaît l’amour de Woo pour les symboliques (la larme de la femme qui devient une balle en l’espace d’un cut, c’est fort). Côté casting, malgré le fait qu’on ne peut pas dire que ce soient de grands comédiens à l’écran, tout le monde fait le job, ce qui est déjà pas mal du tout compte tenu du concept. Un film sympathique donc (moins bien que Face/Off et Windtalkers, mais meilleur que Paycheck et Broken Arrow), chose déjà assez incroyable de la part d’un réalisateur qui avait signé une purge juste avant. Je ne peux pas dire que je suis rassuré vis à vis de son futur remake de The Killer, mais au moins il prouve qu’il reste encore de la capacité à livrer un film qui se tient bien.
6/10