[Scalp] Shit Movie 2023

[Scalp]

5/10

Predestination des Spierig Brothers - 2014

Un film dont je sais pas trop quoi penser au final, on est entre le génie et le grand portnawak, façon dès qu'on est dans un film avec le voyage dans le temps au centre du récit on peut vite partir dans le n'importe quoi et là clairement le film va loin, très loin, et ça lui donne finalement une vraie originalité, alors faut pas trop réfléchir car on peut tout remettre en question.
Le début du métrage est vraiment efficace, alors qu'on sait dès le début qu'on est dans un récit de voyage dans le temps, le film part pendant plus de 30 minutes sur l'histoire d'une femme (Sarah Snook, alors inconnue, enfin aujourd'hui c'est juste la meuf de Succession et ici elle joue vraiment dans un autre registre), une histoire qui commence dans le drama (orphelinat toussa) et plus on avance dans son histoire plus on se dit ah ouais quand même ça va loin. Et finalement cette partie du film avec Snook et Hawke qui discutent est la plus sympa (Hawke est comme souvent parfait), et quand l'élément SF entre en piste (le fameux voyage dans le temps) on commence doucement à comprendre où on va et on se dit est ce que ça va aller aussi loin qu'on le pense, et clairement oui, ça va loin, ça va très loin, alors je reste évasif car je veux vraiment pas spoiler, mais des trucs WTF j'en ai vu mais là on est presque à un stade ultime, d'ailleurs quand le premier twist arrive, le film ne peut plus faire mieux du coup toute l'intrigue autour de la recherche du poseur de bombe tombe un peu à plat (car à la base c'est ça l'enjeu du film, trouver un poseur de bombe) et la fin est clairement assez décevante, décevante car finalement on la devine trop facilement car le film est allé tellement loin avant que cette fin est trop évidente. Mais ça donne quelques beaux moment de cinéma, bon c'est un plan ici ou là mais quand on sait qui est derrière la caméra on se dit que c'est quand même un exploit, bon par contre de manière générale le film est pas ouf en réal, c'est pas ouf car y a pas vraiment de climax aussi.
La réussite du film est donc de dresser un beau portrait de femme et clairement la première heure c'est un chouette petit film, et quand le WTF arrive, c'est difficile de juger, difficile de savoir si c'est génial ou complètement con, alors j'aurais toujours une préférence pour la connerie et on peut dire que c'est un film a des couilles (ou pas, comprendront ceux qui on vu le film), quand Minority Report rencontre Crying Game ça donne ce truc un peu chelou mais pas détestable.

[Scalp]

1/10

Leave the World Behin de Sam Esmail - 2023

Que pouvait on attendre du mec qui a fait une des séries les plus surcoté de la dernière décennie (le truc où tout le monde se touchait la nouille parce que c'est trop intelligent), ben pas grand chose, ou du moins un film de petit malin et c'est exactement ce que c'est, un film de petit malin (enfin de petit malin un peu con du coup). Le mec te fait tenir une intrigue d'1h30 en près de 2h20 (le défaut de tellement de cinéaste, croire que rallonger un film est une bonne chose, être concis est une vraie qualité, là le mec est finalement juste circoncis. Sur un pitch très simple, c'est la fin du monde (ou pas) on voit une famille ricaine classique cohabiter avec une famille noire (ben ouais les Obama produisent faut bien un petit contexte raciale même si ça sert à rien), le film opte pour l'aspect thriller psychologique en jouant exclusivement sur l'attente, le problème c'est qu'on attend tout le film, il se passe rien (j'exagère pas, le climax c'est Julia Roberts qui hurle sur des cerfs, c'est LA scène d'action du film, LA scène de suspens, LA scène quoi), alors ce super scénariste lance des pistes, enfin des fausses pistes et on se dit ben c'est con t'aurais du prendre cette option car celle que tu choisis c'est vraiment la pire. Et finalement le seul enjeu du film c'est cette satané gamine (évidemment trop intelligente pour son âge car une moche de 13 ans qui cite Sorkin hein) pourra t'elle voir la fin de son épisode de Friends (je suis sérieux). Le mec abandonne toutes ses fausses pistes quasiment dans l'instant, du coup on se demande même pourquoi elles sont évoquées (genre cette ligne de dialogue totalement gratuite qui dit qu'il faut pas avoir confiance en l'homme blanc, mais balance pas ça comme ça, va au bout de ton idée putain).
On se retrouve devant un film beaucoup trop sage, beaucoup trop simple (le mystère est finalement vite éventé), beaucoup trop mou (faut attendre 1h avant qu'il se passe un truc et encore c'est le montage qui fait qu'il se passe un truc car en vrai il se passe pas grand choseà, déjà en début d'année on a eu le Shyamalan qui était finalement le même film mais en plus rigolo (ou plus con), ça le rend immédiatement meilleur car là on est vraiment le film d'un mec qui a un gros balai dans le cul et assume pas de faire du genre, du coup c'est bavard mais pas du bavard comme Sorkin (que c'est prétentieux de le citer dans le film) non du bavard chiant, les persos sont inintéressants et ont donc pas grand chose d'intéressant à se raconter.
Vu que le mec a finalement rien à raconter il va faire le kéké avec sa caméra, alors les mecs qui ont pas d'idée de mise en scène ça me gonfle, mais ceux qui font n'importe quoi avec leur caméra ça me gonfle encore plus, alors on pense à Fincher et Panic Room mais ça cassait déjà les couilles à l'époque (à quoi ça sert de passer une caméra dans une hanse de tasse) et ici on a le même principe le mec fait des plans juste parce qu'il peut techniquement les faire mais est ce que ça a une utilité dans le récit ? strictement aucune, on a ainsi une caméra qui passe à travers une fenêtre, des murs, des étages, des plans de grue bien matuvu, du plan séquence du pauvre en voiture (ça doit être Cuaron qui est cité ici) et c'est comme ça pendant tout le film, je me suis dis 25 fois putain mais il fait quoi avec sa caméra, quand on voit le mouvement de caméra c'est déjà un problème car tout le monde peut pas être De Palma mais quand en plus on le voit et qu'il sert à rien c'est insupportable.
Le film est même pas sauvé par son casting prestigieux, alors personne est nul ou plombe le film mais c'est juste le minimum, Hawke est là sans être là même, Julia Roberts était plutôt pas mal jusqu'à sa scène face à une armée de cerfs en CGI, ce qui donne une des séquences les plus ridicules de l'année.
Un thriller mou, mal écrit, mal réalisé, et complètement con.

[osorojo]

Ah ue le mec de Mr Robot ^^
Je viens de voir qu'il avait épousé Fiona, ça va il s'emmerde pas

Je pensais le tenter celui là sinon, je vais pas me presser, j'avais pas vu qu'il durait plus de 2 plombes...

[Scalp]

Y a que sa femme à retenir de sa carrière finalement, et ouais ça dure 2h20 la putain de sa mère. 2h20 sans action et rebondissement, et même pas un twist débile pour se moquer.

[Mark Chopper]

C'était si hype que ça, Mr Robot ?

[Scalp]

Ah ben vas juste lire les avis ici, c'est génial. J'ai trouvé ça atroce.

[Mark Chopper]

Je ne me rendais pas compte. J'ai l'impression que c'est totalement oublié.

[Scalp]

Aujourd'hui ouais c'est oublié, c'était le chef doeuvre de la semaine.

[Scalp]

6.5/10

Gang Master de Tsui Siu-Ming - 1982

La star du film c'est Tsui Siu-Ming, un réalisateur qui pas estampillé Shaw Brothers puisque c'est son seul film avec le studio, mais c'est un réalisateur qui est un peu passé à côté de sa carrière, il aurait pu, il aurait du avoir une meilleure carrière, quand on a vu Mirage ça sonne comme une évidence (ce film est fou, faut le voir), malheureusement à coté de ça on trouve un des pires Jet Li et son retour à la réal avec Champions dans les 00's est anecdotique. Alors pourquoi je dis que c'est la star du film, déjà parce qu'on a pas vraiment un acteur star en lead (loin de là, je le connais même pas le mec (Austin Wai) mais on a forcément Ku Feng en second rôle) mais parce qu'on voit que le mec tente beaucoup de choses avec sa caméra et même des trucs qu'on voyait pas forcément chez la Shaw (le ralenti pour bien montrer la cascade ou le mouvement martial était pas quelque chose de fréquent à l'époque).
Le manque de charisme du lead fait que la dramaturgie à base "Luke je suis ton père", fonctionne pas des masses, c'est con ca on sent que le film voudrait vraiment capitaliser là dessus mais clairement toute cette intrigue de trahison, de gang, de mongole, c'est pas ouf, les interactions sont un peu osef et on attend sagement les combats, on est loin de la réussite de l'autre film du combo Spectrum : What Price Honesty ?
Le film est généreux (comme toujours avec la Shaw j'ai presque envie de dire), enfin il va vraiment crescendo dans l'inventif et la nervosité des combats (le premier combat on se dit ouais bof et le dernier en 2 vs 1 est une tuerie avec un sacré finish him et puis le plan final est encore une fois bien badass) et on a une multitude de combats et on en retient plusieurs mais alors celui avec Yuen Tak qui se bat avec une espèce de mallette de menuisier à la taille vaut vraiment le détour, le combat est assez ouf, c'est inventif et techniquement bluffant. Et si le lead est pas un acteur génial par contre niveau fight il assure vraiment et signe des vrais moves de qualité. Le film vaut donc le coup vraiment que pour ses nombreux combats, alors c'est pas un essentiel mais on y trouve ce qu'on est venu voir, des coups de tatanes et du sang.

[pabelbaba]

Pas vu Mirage, même si une copie moche doit traîner sur mes DD... En revanche Holy Robe of the Shaolin Temple est vraiment sympa.

[Scalp]

Pas vu celui là, faut que je le trouve.

[Scalp]

3/10

Holes de Andrew Davis - 2003

J'ai vu passer ce film dans un trop très sérieux sur les westerns modernes, et il était donc cité à coté de No Country, Comancheria, Logan ou Wind River, donc autant dire que ça a piqué ma curiosité, surtout que c'est un film familiale Disney par le réal de Nico. Mais voilà on est loin d'être devant un film recommandable, alors oui c'est un film un peu bizarre, on sait pas trop ce qu'on regarde, pour le coté familiale suffit pas de mettre Shia Labeouf période Disney, pour une comédie faut aimer Jon Voight avec une perruque ridicule en faire des caisses, pour l'aventure c'est super mou et pour le western on a 3 pauvres flashback avec Patricia Arquette.
Pourtant ça commence pas trop mal avec Shia qui retrouve en camp pour mineur (pour avoir voler les pompes de Rick Fox), particularité du camp c'est être au milieu de nul part (Arizona visiblement) avec du désert à perte de vue, et donc les délinquants juvéniles passent leurs journée à creuser des trous dans le sol, on va vite comprendre que c'est parce que la méchante directrice du camp (impeccable Sigourney Weaver) veut retrouver le trésor de Arquette (sauf que problème l'enjeu du film met trop longtemps à arriver, l'intro dure 3 plombes, Weaver arrive très tard dans le film). Alors on a tous les éléments pour avoir à minima un film sympa malheureusement tout ça est super mal agencé, comme j'ai dis plus haut c'est clairement pas un film pour enfant (ça dure 2h et clairement ça manque de rythme) le problème c'est que le film a pas grand chose à proposer, ça traine en longueur, tous les flashbacks sur la famille de Labeouf ça sert tellement à rien, et ça rallonge la durée pour rien, le film aurait gagné à rester sur une seule timeline et se concentrer sur ses gosses ayants de survivre dans le désert.
La réal de Davis est au mieux paresseuse, au pire complètement dégueulasse (les flashback sont visuellement horribles), alors ça a jamais été un foudre de guerre mais il avait quand même un petit sens du cadre, ici il filme des grands espaces et même pas foutu de faire ça en scope, tocard.
C'est con car on sent l'intention de proposer quelques choses d'un peu différent (pour un film familial Disney j'entends) mais ça se foire un peu partout, résultat c'est très poussif, voir même très chiant.

[Alegas]

1/10

The Princess Bride de Rob Reiner - 1987

Je sais même pas si je l'ai vu gamin celui là, si je l'ai vu c'est comme l'Histoire Fantastique j'avais du trouvé ça à chier et plus jamais le revoir (ouais déjà gamin j'avais bon goût), mais bon celui là a quand une bonne petite réputation donc je me suis dis pourquoi pas mais pas de miracle j'ai encore trouvé ça à chier. On dirait Willow en moins fun et j'aime pas Willow donc c'est dire.
Bon déjà Rob Reiner à la réal sur un tel film c'est clairement pas un choix judicieux, alors j'adore Stand By Me et Misery ou Few Good Men sont des bons films mais aucun des films ne sort du lot par la qualité de sa réalisation et ici on est devant un film qui doit avoir une réalisation marquante ou au moins plus percutante et c'est clairement mou et même un peu moche alors qu'on a des décors qui aurait pu être bien plus magnifier et les climax sont quand même vraiment pas fameux.
Alors je comprends ce que le film veut faire (bon même si les passages avec Peter Falk servent strictement à rien), et c'est même ambitieux avec un revival du film de cape et d'épée et un conte de fée bourré d'aventure sauf qu'on est devant un film vraiment bavard qui en plus essaye d'être drôle et là c'est la cerise sur le gâteau, les dialogues sont insupportables, les personnages sont insupportables, si bien qu'au bout de 10 minutes tout est rapidement devenu détestable et j'ai subis chaque minute du métrage. Un film qui n'est ni vraiment une parodie (bon heureusement car là j'aurais vraiment mis 0) ni un film d'aventure sérieux (ça c'est bien dommage), alors sur Willow on avait des petites touches d'humour et ça passait (car si j'aime pas Willow c'est plus pour la réal pantouflarde de Ron Howard que l'univers et les persos qui fonctionnent vraiment), ici les dialogues à rallonge c'est pas possible et c'est jamais drôle, et on a l'impression qu'ils font tous un concours du bon mot et que personne ne sait quand fermer sa gueule.
Le casting est jamais un plus, Wright j'ai jamais été fan, Elwes encore moins et le reste du casting est à baffer, l'espagnol c'est bon quoi on a juste envie de lui dire de fermer sa gueule.
La BO de Mark Knopfler bon ben c'est bien qu'il en ai fait qu'une parce que c'est vraiment naze.
Alors peut être que l'aspect nostalgique rend le film moins nul (il peut pas le rendre meilleur, y a trop de tares) mais en l'était c'est un film d'aventure pseudo comique complètement pété.

[Scalp]

7/10

Finestkind de Brian Helgeland - 2023

"Not Yet Dead"

J'ai pas vraiment vu le film auquel je m'attendais, le trailer mettait en avant un gros coté thriller alors qu'au final on est devant un petit drame avec une touche de thriller qui arrive seulement dans les 30 dernières minutes et c'est très simpliste, mais heureusement le film a d'autres qualités.
Bon déjà c'est le retour d'un réalisateur/scénariste (il écrit le film ici aussi), alors Helgeland on le retient surtout comme scénariste parce que LA Confidential, parce que Mystic River, parce que Man on Fire mais justement depuis Man on Fire on peut pas dire qu'il ait fait des étincelles, pour la réal il a un vrai capital sympathie parce que Payback ça reste un des derniers vrais polar hardboiled (border c'était en 99, c'est dire la tristesse depuis), Chevalier c'est fun et 42 c'est un chouette biopic malheureusement son dernier film avec Hardy en gangster était forcément attendu et c'était vraiment nul, alors le voir revenir derrière la caméra 8 ans après fait plaisir et le mec fait un bon petit film.
Bon de quoi ça parle, alors c'est 2 frères ayant grandis dans des milieux différents (un donc prolétaire et l'autre forcément riche): Ben Foster (comme la plupart du temps absolument parfait, même si il est en train de s'enfermer dans un registre) et Toby Wallace (inconnu pour ma part mais il fait le taf et c'est mieux que le têtard de Baby Driver prévu à la base) qui font du bateau, ouais ça donne envie hein. Donc on a le jeune Toby qui idolatre son frère et veut partir pêcher avec lui et ils auront forcément des couilles, et le film tourne autour de ça, alors oui je sais dit comme ça je le vends pas, mais y a un coté tranche de vie avec ces 2 frères et l'équipage du bateau (super choix de casting avec pas des mecs vraiment connus, enfin on reconnaît le héros de la Colline a des yeux), et clairement toute la partie avec ce crew est vraiment excellente, on traine avec eux dans le bar, on est sur le bateau, on apprend les techniques de pêches (le jeune frère étant un rookie qui doit tout apprendre et qui aura le temps de pecho Jenna Ortega dans un rôle prévu pour cette insupportable Zendaya), et ça fait pas docu de pêche hein.
Et puis on a Tommy Lee Jones en vieux daron (y a une scène génial où il est juste là posé sur le quai à regarder le crew et on sent tout l'aura du mec), un Tommy qu'on avait pas vu depuis un moment au cinéma (enfin 3 ans quoi) et même si il a toujours fait vieux, ici il a vraiment l'air au bout et très fatigué, bon c'est raccord avec le rôle mais ça fait un peu bizarre, en tout cas c'est vraiment un chouette perso et les 10 dernières minutes (carrément géniale) on retrouve le Tommy qu'on retrouve et le coté émouvant fonctionne à fond avec cet épilogue tout en simplicité mais qui donne un réel plus à l'ensemble.
Bon comme j'ai dis à un moment y a une partie thriller avec des trafiquants de drogue de Boston, rien de fou mais ça apporte la tension voulue et vu qu'on est pendant plus d'1h30 avec cette équipe quand les merdes arrivent pas besoin d'un truc de fou et on y croit et donc on veut juste les voir s'en sortir. D'ailleurs pour une fois je vais pas gueuler sur la durée, ça dépasse les 2h mais c'est 2h bien ficelées et on se fait jamais chier alors que le film est pas riche en rebondissement.
Derrière la caméra, Helgeland fait pas d'étincelle mais le coté à l'ancienne, à la Clint apporte une sérénité à l'ensemble qui rend le film vraiment beau (en plus le score de Carter Burwell est vraiment chouette), et puis c'est tourné en décors naturel : New Bedford (le plus grand port des States) et l'océan et Helgeland sait mettre tout ça en valeur.
Le trailer fait penser à En Pleine Tempête (un film terriblement sous estimé) et Comancheia, alors on est un peu loin de ça mais y a le mood général dans cet esprit et ça donne donc vraiment un chouette film, alors je vais pas le survendre, mais c'est le genre de film que j'aurai toujours du plaisir à voir car ça raconte une histoire tout simplement avec sincérité et talent, un film qui a du coeur (et des couilles).

"Outward goddamn boud"

[Scalp]

4.5/10

Killers of the Flowers Moon de Martin Scorsese - 2023

J'aurais aimé y voir le chef d'oeuvre (ou au moins le très bon film) que tout le monde a vu, mais dès le trailer je sentais que j'allais pas aimer et pas de miracle au final. Alors aborder un coté sombre de l'histoire des USA et qu'on connait pas forcément et évidemment à mettre au crédit du film (je ne connaissais pas cette histoire et sur le papier c'est clairement intéressant), tout comme la grosse performance d'un De Niro on fire (il a clairement les meilleures scènes du film) mais voilà passé la première heure qui pose le contexte et qui m'intéressait je suis sorti petit à petit du film pour en avoir plus rien à foutre dans la dernière heure que j'ai trouvé interminable.
Alors y a des trucs qui m'ont saoulé et je sais pas si c'est à imputer à Scorsese ou au roman de base, alors si De Niro est parfait en manipulateur raciste qui a une seule idée en tête, le personnage et comment il est montré à l'écran j'ai plus de mal, alors très vite le film opte pour ne pas être un thriller, donc on a pas réellement de surprise sauf que j'ai l'impression que tous les personnages sont débiles à ne pas voir le double de jeu de De Niro, en fait j'arrive même pas à comprendre que la tribu d'Osages lui donne une confiance quasi aveugle. Mais c'est pas le pire, le pire c'est la relation avec Di Caprio, un Di Caprio que j'ai rarement vu aussi mal joué, le mec en fait des tonnes dans le coté débile du perso (c'est quoi cette mâchoire en avant putain) et en plus il est clairement trop vieux pour le rôle, et donc cette relation je l'ai trouvé conne ou pas écrite, alors lui y voit une figure paternelle bienveillante et il lui obéit en toutes circonstances alors que le mec l'emmène dans une série de crime et il lui demande même d'empoisonner sa femme, bon et là aussi j'ai du mal à croire à leur amour même si on voit que Scorsese veut qu'on y croit, par contre l'actrice est vraiment bien et par moment elle réveillait mon intérêt. Mais je pouvais pas m'empêcher de me dire qu'elle est quand même aussi conne que tout le monde, elle voit tout son entourage crever petit à petit depuis que ses soeurs et elles ont épousé des blancs mais ça l'alerte pas plus que ça et elle est en train de crever à petit feu mais tranquille je garde mes oeillères.

Dans les Affranchis on suit aussi une bande connards prêt à tout mais on a quand même de l'affection pour eux, Scorsese arrive à faire ressortir l'ambiguïté des personnages, ici y a absolument aucune ambiguïté si bien que ça donne un film prévisible (bon c'est pas un problème) mais surtout terriblement manichéen et Scorsese ne fait pas de film manichéen normalement, son don c'est de nous faire aimer des gros cons, ben ici j'ai aimé personne et j'ai donc subit le film pendant 3h30, d'ailleurs alors que le film a une durée fleuve, Scorsese est pas foutu de bien gérer sa timeline, le temps qui passe c'est quelque chose que j'aime voir au cinéma et là c'est vraiment mal foutu, heureusement qu'il y a des naissances, sinon on a l'impression que ça s'étale sur 2 mois cette histoire. Avec une telle durée fleuve on pouvait s'attendre avec quelque chose avec un vrai souffle épique et un peu plus d'ampleur que le rendu, car au final tout est bien trop sage, trop téléphoné, trop pépère (on pourrait résumer le film a c'est des mecs qui parlent dans des voitures), d'ailleurs c'est tellement mou qu'on dirait pas du Scorsese, pour la première fois il fait vraiment son âge.
Et en enlevant toute ambiguïté à son récit on se retrouve avec un film où tout le monde à un rôle définit dès le départ et rien ne changera, ainsi on va suivre une femme abusée par son idiot de mari lui même manipulé par son grand méchant oncle, ce qui aurait dû être des relations toxiques complexes est donc un truc tout plan plan où les faux semblants sont ratés. J'ai l'impression d'être devant un film où tous les persos sont cons en fait et ils arrivent à se faire berner par encore plus cons qu'eux, en fait on dirait du Coen.
Un film qui souffre d'un manque total d'implication émotionnel, reste la beauté de la réalisation de Scorsese qui sait toujours manier une caméra et la reconstitution d'époque est chiadée, mais bon tout ça pour ça. Au final on a un film interminable, insipide et bavard.