*2023* Classement annuel des BKRiens

[osorojo]

[pabelbaba]

C'est effectivement flippant, dit comme ça.

[Alegas]

Wish : 4/10

La blague a été faite un million de fois, mais c'est une réalité : c'est vraiment le conte de fées à la Disney version Wish.
C'est d'autant plus con que le film se veut être la célébration d'un siècle d'existence du studio, mais quasiment rien ne marche, de la façon dont fonctionne le royaume jusqu'aux personnages secondaires, le rendu graphique le cul entre deux chaises, les hommages forcés à d'autres films, le bad-guy qui, malgré la bonne idée de base (un roi parfait et aimé qui, de peur de voir son pouvoir fragilisé et son royaume menacé, va faire les mauvais choix qui vont le conduire vers le côté sombre), évolue n'importe comment et a une fin bâclée.
Mention spéciale à un arc narratif qui est lâché en plein climax alors qu'il faisait sens par rapport au message du film. Je ne serais pas étonné que le film ait été réécrit à plusieurs reprises en cours de production.
Même le générique de fin est imparfait : chaque film Disney, de Blanche-Neige à Avalonia, est représenté durant les crédits, mais étrangement il y a des oublis (volontaires ?). Pas de Bernard et Bianca, pas de Taram, pas de Bienvenue chez les Robinson. Alors que tout le reste est présent.

[Alegas]

Yellow Door - Laboratoire underground du cinéma coréen : 7/10

Un documentaire touchant sur une poignée d'étudiants coréens au début des années 90 (parmi eux, un certain Bong Joon-ho) qui, faute d'avoir les institutions nécessaires mises en place, vont créer un petit ciné-club qui va leur permettre des découvrir et d'analyser des classiques de cinéma en VHS.
L'occasion de remettre en contexte ce qu'était la cinéphilie avant l'arrivée d'internet et des possibilités du DVD, d'aborder la situation difficile du cinéma en Corée à l'époque (en gros, tout le monde s'en foutait du ciné national, et si tu bossais dedans, tu étais un raté aux yeux de la société), de découvrir les prémices de la Nouvelle Vague coréenne avec cette génération de cinéphiles, mais aussi, plus globalement, d'évoquer ce que tout le monde a déjà plus ou moins vécu, avec un groupe d'amis soudés qui vont peu à peu se séparer par la force des choses.
Le film est aussi l'occasion de découvrir des extraits du tout premier court-métrage de Bong Joon-ho, un essai en stop-motion qui a une importance capitale au sein de la narration de ce documentaire.

[Val]

Napoléon : 7/10

Bien que clairement bancal et parfois maladroit (on connait les gros sabots du cinéaste), je suis plutôt enthousiaste quant à ce nouveau Ridley Scott qui me semble dans la droite lignée de ses derniers films avec qui il partage sa grande cruauté.
La clé du film est sans doute à chercher dans une des dernières scènes du film où Napoléon, capturé par Wellington après Waterloo s'entretient avec des élèves officiers et leur dit en substance qu'il ne s'est jamais trompé mais que l'ennui vient du fait qu'il a autour de lui des généraux incapables de partager sa vision des choses. (Je me demande à quel point Scott fait sienne cette phrase).
Son Napoléon rejoint d'autres personnages prêts à tout sacrifier pour asseoir leur vision du monde (le David de Prometheus/Covenant, John Paul Getty dans Tout l'argent du monde,...). Ici, l'Empereur sacrifiera une sincère relation amoureuse tout en feignant pathétiquement de ne pas être cause de ce délitement. Le découpage du film par succession de séquences fait alors sens en montrant comment Napoléon procède finalement de la même manière dans sa vie personnelle, politique et militaire : en faisant de la stratégie jusqu'à ce que tout lui échappe.
Mais la force du cinéma de Scott est qu'il ne se contente pas d'apposer un regard sévère sur ses personnages. Il fait sien leur point de vue. Il est clairement du côté de Napoléon, comme il était du côté de David ou JP Getty mais sans illusion sur ce que sont ces hommes. Aucune rédemption possible pour ces individus et pour les hommes en général, coupables de leur cruauté.

Vraiment hâte de voir la version longue en tout cas pour voir si je déconne complètement ou non. Et même si le film est un peu trop "rushé", il réserve des séquences intenses comme la tétanisante scène du lac de glace pendant Austerlitz. Là aussi, une scène dont la violence frontale déstabilise et étonne dans un film au tel budget.

[Olrik]

Intéressant d'avoir cet avis qui prend le contre-pied de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent.

[lvri]

Très tenté de le voir du coup... Perso, je trouve que Ridley Scott se fait facilement descendre depuis plusieurs années alors que perso, malgré pas mal de maladresse dans ses films, j'apprécie toujours les séances.

[osorojo]

Pauvre Ridley, on est méchants avec lui

[Mark Chopper]

On lui fait plein de pub dans les médias pour l'emmerder. Lui qui aligne les chefs-d'oeuvre

(il a la forme pour son âge quand même)

[osorojo]

Tu m'étonnes, j'ai moins d'énergie à 2 fois moins son âge

Et puis assurer des réal de telle ampleur, à cet âge, que ce soit lui ou Scorsese, quoiqu'on pense du résultat, ça force le respect.

[Mark Chopper]

Eux, Clint... Ils vont finir par tourner à 100 ans comme Manoel de Oliveira.

[Scalp]

Le plus impressionnant c'est leur cadence de tournages, les mecs font un film par an, alors la qualité est aléatoire (pour être gentil) mais visuellement ça a toujours de la gueule (c'est pas des fins de carrière à la De Palma/Argento)

[Mark Chopper]

Argento il n'a pas l'air en forme. Dans le vidéoclub de Konbini, il a l'air de sortir de son EHPAD.

[Criminale]

Burning Days : 7,5/10

Un peu dans la veine de As Bestas pour le coté conflit entre citadin qui debarque dans un coins reculé et les autochtones, entre tradition "arrierée" et modernité, mais dans un contexte plus politique, avec populisme et corruption, en Turquie.
Pas aussi fort que Sorogoyen sur la tension qui sait atteindre des sommets, mais tout de même sacrément efficace et prenant, soutenu par une très belle mise en scène. Je recommande.

Burning Days : 7,5/10

Dispo sur Canal. Je ne peux que vous encourager à le voir.
On est entre du thriller social et politique et pas très loin du western par moment (somptueux pagayes de la région d'Anatolie en Turquie). Le film nous montre ce qu'est la Turquie divisée d'aujourd'hui. La tension est continue, on est tenu en haleine jusqu’à la fin (seul bemol selon moi d'ailleurs) mais tout le reste fait partie de ce que j'ai vu de mieux cette année, la mise en scène, le scénario, la photo.

Burning Days a été critiqué par le gouvernement et le ministère de la Culture turc a exigé le remboursement des aides accordées au film, soit 100 000 euros, arguant que le scénario avait été modifié sans leur consentement. Tu m'étonnes que le film n'a pas du leur plaire.

[osorojo]

"dans la veine de As Bestas"

Allez, salut, j'ai piscine.