[Pabelbaba] Mes critiques en 2023

[Mark Chopper]

mon père (c'était le sosie de Francis Blanche

J'ai l'impression que tu nous as sorti trois ressemblances au fil des ans... Genre Gabin dans La Horse ?

[pabelbaba]

Gabin c'était plus dans le caractère et Blanche dans le physique.

Pour le coup, Blanche, des tiers me l'ont fait remarquer et quand j'ai mis sa tronche dans Le 7ème Juré en photo de profil sur FB, une cousine m'a demandé à quelle époque mon père était barbu.

[pabelbaba]

Snobs ! de Jean-Pierre Mocky - 1962

Troisième film de Mocky et il s'engage davantage sur la farce jusqu'à la limite de l'absurde. Ben, ce n'est pas désagréable.

Pour le thème, tout est dans le titre, on va railler les gens snobs et ça n'y va pas avec le dos de la cuiller. Sur fond de guerre de succession au sein d'une coopérative, Mocky présente les bourgeois de province sous leur pire jour. Arrivistes, pieux, mentant sur leurs prétendues "relations", férus de protéger la jeunesse mais n'hésitant pas à coucher avec... c'est un festival de faux-culs. On aurait pu friser l'overdose, cependant avec 4 personnages principaux et de très nombreux seconds rôles assez variés, ça passe vraiment tout seul.

Pour ne rien gâcher, le casting est vraiment réussi. Lonsdale avec son accent pédant et sa prononciation des enfers, ça marche à fond! Les trois autres successeurs sont du même tonneau, Gérard Hoffman et sa tête de faux témoin, Henri Poirier en bigot naïf, Claude Mansard et sa tête de loser, ça tient bien la route. Avec en plus Francis Blanche en fil rouge, Noël Roquevert en général, Roger Legris en croque-mort qui rit et bouffe des œufs crus à longueur de temps, mais aussi de rapides coucous de Dufilho ou Pierre Dac, c'est un chouette festival.

D'autant que pour appuyer sur les scènes de malaise, Mocky met le paquet sur les gros plans. On se paye donc cette rafale de trognes pas possible en énorme! L'effet fonctionne à merveille, ça teinte la gène d''un peu d'humour et évite au film de tourner au glauque. Parce que tous ces vieux qui tournent autour des danseuses et des ptits scouts, ça pourrait partir en live. Mébon, là-dessus Mocky ira plus loin dans Le Témoin.

Résultat ça donne un film atypique, mais qui tient la distance grâce à ses nombreux personnages et une intrigue bien ficelée.

6,75/10

[osorojo]

C'est dispo sur une plateforme de VOD ?

[pabelbaba]

Le youtube d'Arte Cinema

Edit : et sur leur Replay

[Mark Chopper]

Il n'y pas de pubs sur la chaîne YouTube ? Je voulais regarder un concert récemment et c'est un carnage. J'ai vite lâché l'affaire.

[pabelbaba]

Je n'ai même pas de pub avant visionnage des films. Pour les concerts je ne sais pas.

EDIT : les concerts sont sur la chaîne Arte et pas Arte Cinema peut être?

[osorojo]

Je te demande alors que j'en ai maté un récemment de Mocky sur Arte, j'aurais pu relier les points, mais j'me fais vieux.

Mark, mate le sur Arte, Youtube c'est effectivement de la bonne grosse daube niveau expérience utilisateur. De mon côté, j'ai installé un plugin pour virer toutes leurs recommandations foireuses, sinon c'est un coup à devenir dingue avec leur short en mode tiktok de débiles. Et encore, je n'y échappe pas totalement.

[pabelbaba]

Personne ne m'aime de Marion Vernoux - 1994

Pourquoi? Peut être que le pitch sonnait comme un Calmos au féminin?

On se retrouve en face de portraits de femmes d'âges divers et de leurs soucis à trouver une place qui leur convienne dans le couple. Pourquoi pas... Le casting des jeunes n'envoyait pas du rêve parce que Lio ce sont de douloureux souvenirs et que Laroque, ben, c'est pas non plus la finesse incarnée. Mais au final ce n'est pas leur jeu le souci. D'autant que chez les vétérantes le niveau est plus élevé avec Bernadette Lafont et Bulle Ogier, qui font parler leur expérience et apportent pas mal de justesse.

Le souci vient plus du fait que le film part un peu dans tous les sens avec une temporalité en partie éclatée et pas très engageante, mais aussi une forme pas dingo, avec pas mal de monologues face caméra en début de film et des cadrages à la zob, notamment sur les parties avec Lio. L'objectif était sans doute d'insister sur son état d'esprit et le fait qu'elle est complètement paumée, mais c'est moche en plus d'être lourdingue.

Ce genre de film peut généralement s'en sortir avec quelques moments un peu tendres ou qui sonnent vrais, mais aucun des persos n'étant attachant, ça coince à chaque fois de ce côté-là. Sans parler de la BO d'Arno, dont je ne suis pas grand fan et qui file encore davantage le bourdon. C'est au point que la présence de Jean-Pierre Léaud ne fait pas complètement tâche dans le paysage.

Il faudrait être indulgent, il s'agit d'un premier film, mais wiki me rappelle que la réalisatrice avait aussi commis A Boire 10 ans plus tard et que c'était du même tonneau.

2/10

[pabelbaba]

Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary de Remi Chayé - 2020

L'enfance fantasmée de Calamity Jane en animation 2D made in France... sacré programme!

Le style est assez particulier, autant dans le trait, qui "sonne" très informatique, que dans les couleurs, avec une sorte de pastel flashy qui rappelle un peu le cel shading. Ca pourrait paraître incongru pour figurer les plaines de l'Ouest américain au XIXème siècle, cependant ça marche et donne un aspect plus joyeux sans virer dans l'enfantin. C'est osé mais payant.

Côté animation, ça sent le budget serré avec pas mal de séquences faites à l'économie, voire carrément des éléments qu'il faut s'imaginer soi-même comme la rayons des roues des chariots. Néanmoins ce n'est pas gênant, déjà parce que les décors ne se prêtent pas à une foultitude de détails et que même en mode sans échec on peut figurer de vastes ciels nuageux, mais aussi dans la mesure où on a quand même quelques séquences d'action assez bien menées, comme la poursuite avec le colonel.

Sur le fond, ça reste assez gentillet et familial sans être complètement cucul. Rien de révolutionnaire, quelques personnes mal intentionnées, d'autres pleines de bonté, et paf, on a un divertissement familial tout à fait correct.

Jolie surprise.

6,75/10

[Alegas]

Tiens, j'étais persuadé d'avoir écrit une critique de celui-ci.

Effectivement, c'est joli et ça se regarde bien. Je trouve aussi que ça ferait une bonne introduction aux westerns pour les petits.

[pabelbaba]

Pas faux.

[pabelbaba]

Antigang, La Relève de Benjamin Rocher - 2023

J'avais bien aimé le premier, cependant ni le scénario ni son absence de succès n’appelaient de suite. C'est juste qu'entre temps on a eu Balle Perdue...

Du coup, fini le duel Reno/Neuvic, place à Alban Lenoir et son ado. C'est complètement débile, mais le premier film n'était pas franchement sérieux, alors pourquoi pas? A vrai dire, ça sonne un peu comme le premier, avec des mecs casse-cous qui font nimp en lançant des punchlines pendant des fights qui ne sont pas trop ridicules. Le souci c'est que niveau punchlines et gags à la con, c'est très très light. Quelques fugaces instants sont sympas, notamment quand Lenoir perd sa batte en faisant le kéké. En plus, ça se prend relativement au sérieux pendant un long moment et le film peine à décoller. Tandis que côté baston, ce n'est pas immonde, il y a quelques enchaînements sympas et ce n'est pas sur-découpé, mais la comparaison avec Balle Perdue fait mal.

Ensuite on a des extérieurs toujours aussi sympa et même des intérieurs d'ailleurs. Le Décathlon de ma jeunesse est assez cinégénique en fait! Cependant ça ne masque pas un scénario bourré de trous et de facilités, ni la kyrielle de persos osef dont on tente de donner en vain de la consistance à 10 minutes de la fin. Enfin je dois avouer que les gros méchants sont plutôt cools et qu'Adrien Ménielle ne fait pas tâche alors que... oui, bon, voilà quoi...

Résultat, dans l'absolu ce n'est pas un bon film, mais dans le néant de l'action made in France, ça se regarde avec un œil indulgent.

4,5/10

[pabelbaba]

Tragic Hero de David Lai - 1987

Il s'agit de la vraie suite de Rich and Famous. Ouais, ouais, mêmes acteurs, mêmes persos, même histoire, avec une vraie continuité! Dingue, non?

Le premier n'était pas foufou, mais livrait un peu de marchandise avec de l'action de temps en temps. Seul le final pêchait un peu. Et puis on découvrait les persos. Là... on connaît tout le monde et ça ne fait que parler. De temps en temps il y a bien des assassinats, ce qui évite que la somnolence ne se transforme en sommeil profond, mais ça reste ultra light.

A vrai dire, comme dans pas mal d'Heroic Bloodshed, l'idée est de tout miser sur le final. Et on y croit, CYF et Andy Lau armés jusqu'aux dents face à une centaine d'hommes de main, ça pourrait avoir de vagues relents de A Better Tomorrow 2. Ménon. On voit la différence entre un John Woo et David Who?... Malgré les morts en pagaille, les sacrifices, les retournements de situation, c'est filmé platement et sans saveur. Il faudrait mettre les potards à fond sur l'iconisation des persos, au lieu de ça on a des pan-pan boum-boum génériques. Le must étant le combat à mains nues entre CYF et Alex Man, que personne ne voulait voir.

Le seul truc que je retiendrai, c'est le mullet improbable d'Elvis Tsui.

3/10

[pabelbaba]

Broken Flowers de Jim Jarmusch - 2005

Le film est sorti à la fin de l'été 2005 et j'étais allé le voir parce qu'avec Lost in Translation, Bill Murray était hype, surtout dans un rôle de vieux droopy déboussolé. Il succédait aussi à Old Boy au palmarès du Prix du Jury à Cannes. Je l'avais plutôt apprécié, cependant, juste après sortait en salles Don't Come Knocking de Wim Wenders, sur un thème ultra proche, avec à nouveau Jessica Lange, mais qui m'avait complètement conquis. J'ai revu le Wenders plusieurs fois depuis, mais pas le Jarmusch qui avait été complètement éclipsé. Depuis, j'ai changé deux fois de dizaine, il est donc temps de m'y remettre.

Le film a clairement un paquet de qualités. Le pitch en premier lieu, avec le personnage du voisin et l'enquête sur l'existence de ce fils caché, permettent au scénario d'avoir des rails et de susciter de l'intérêt. Ensuite les rencontres avec les ex, où le passé n'est presque jamais abordé, apportent des moments plutôt jolis et bien pensés, que ce soit sur la mélancolie, la gêne, la rage, tout est relativement bien amené. D'autant que le casting féminin envoie du couscous : Delpy, Stone, Lange... Jarmusch s'est fait plaisir et nous le rend bien. Même avec le full frontal et les petites fesses d'Alexis Dziena, bien gratuits mais pas désagréables.

En plus la BO est assez sympa, avec un thème principal qui me rappelle It Must Be a Camel de Zappa, mais aussi un titre de Brian Jonestown Massacre! Malgré tout, j'ai eu du mal à être vraiment transporté dans ce road trip existentiel. La faute au perso de Murray, qu'on cerne aisément avec des facilités énormes dans la vie mais qui n'en fait rien, laissant aux autres de faire des choix pour lui et qui tardera à en faire par lui-même. A vrai dire, ça ne me parle pas des masses, surtout au regard du perso de Sam Shepard chez Wenders, qui merde et remerde en boucle, ce qui me correspond sans doute plus, dans une ambiance dingue. Ici il manque une petite étincelle, un vrai mood de voyage? un perso moins indolent? des décors moins passe-partout? Difficile à identifier.

Cependant la proposition est réussie, mais elle ne me touche pas des masses.

6,5/10