Crash |
De David Cronenberg cast :James Spader, Holly Hunter, Rosanna Arquette Genre : drame Durée : 01h40min 1996 |
5/10 |
SynopsisJames Ballard, un producteur de films publicitaires, s'épuise à rechercher un regain de désir dans des expériences sexuelles, toujours nouvelles, toujours décevantes, menées avec sa femme Catherine. Un jour, il perd le contrôle de sa voiture et tue un autre conducteur. Lui-même blessé, et hospitalisé, il rencontre la femme de l'homme qu'il a tué, Helen Remington, et se laisse tout comme elle fasciner par un photographe médical, Vaughan, dont le goût pour les blessures et les mutilations va bien au-delà de la conscience professionnelle. James bascule dans un univers où la violence routière, de reconstituée, devient réelle. Prix spécial du jury à Cannes en 1996, hué ou porté aux nues, un miroir dérangeant des liens morbides entre sexualité et désir de mort.
Vu à l'époque, mais plus aucun souvenir, c'est plutôt une douche froide face à ce Cronenberg pur jus. On peut reconnaitre l'originalité du thème, par contre, je trouve que son exploitation est plutôt putassier qu'autre chose.
Une scène d'ouverture qui annonce la couleur avec une ambiance hot et choc prometteuse. On comprend vote que le couple présenté a des mœurs très libérées, néanmoins on se demande jusqu'au bout du film pourquoi ils forment un couple car à part les accouplements il n'a aucune marque d'affection entre eux dans les moments d'intimité. Un duo qui tente des expériences pour pimenter leur vie mais pas trop leur couple, en vain, qui prennent leur pied en observant le trafic routier.
Deborah Kara Unger a une plastique parfaite et la blonde aurait pu être exploitée comme une femme fatale mais au final c'est simplement un pur objet sexuel figé (limite une poupée gonflable aurait fait l'affaire). Je ne connais pas l'ensemble de sa carrière mais je pense que malheureusement ce physique l'a cantonnée dans un seul registre.
Crash se veut certainement puissant à la fois visuellement et psychologiquement. Il est indéniable que certaines scènes sont esthétiques, là où au début les étreintes sont plutôt filmées avec un jeu d'ombre et lumière laissant l'imagination du public fonctionner, Cronenberg passe la seconde pour finalement montrer ce genre de séquence de façon plus crues. En revanche, ce ne sont que les sujets féminins qui se dénudent le plus. même si les hommes ont aussi droit à des ébats homosexuels, ils restent bien habillés. ça reste donc du nu pour choquer la ménagère ou exciter le public averti qui visuellement reste redondant et n'a plus grand chose d'artistique.
Malgré sa belle brochette de têtes connues, il n'y a aucune recherche approfondie sur leurs passés respectifs, sur des traumas qui auraient pu expliquer leur fascination sur les séquelles physiques, les bolides et leurs carcasses. Cronenberg a du leur demander de jouer à la Wenesday avec des personnages aux regards vides, qui restent impassibles devant un cadavre tout frais, devant des images choquantes etc...On aurait pu comprendre ce genre de non réaction pour des protagonistes aguerris qui collectionnent ce genre de visions, mais de la part du héros, c'est juste pas réaliste.
Globalement, tout les membres du clan vivent leurs émotions intérieurement ne laissant rien transparaitre, laissant exploser leurs pulsions sexuellement pour passer rapidement à la quête d'autres sensations fortes.
Même si dans d'autres rôles, j'aime bien Holly Hunter, je la trouve tout sauf attirante ici et cantonner au même registre émotionnel que les autres.
Rosanna Arquette carrément sous exploitée au corps balafré mais dont on ne sait absolument rien. Ces cicatrices et ce corps meurtri restera donc un mystère entier pour le spectateur.
Je ne connais pas bien la filmo de James Spader mais je n'ai jamais compris la hype autour de lui, ici il à l'images glaciale des autres personnages, et potentiellement interchangeable avec n'importe quel male alpha qui est ok pour se dessaper à l'écran.
Une tribu en quête de d'adrénaline, de décharges sexuelles, d'expériences d'autodestruction multiples au plus près de la mort.
Concrètement, médicalement parlant les prothèses ne sont pas tout réalistes et exubérantes. Et en ayant vendu moi-même, la plupart des clients ayant une prescription pour l'une d'entres-elles repartaient en courant en découvrant l'engin. Mais il est certain que cinématographiquement, ça impressionne et ça été repris dans de nombreux films d'horreur et notamment dans "titane".
Et si le réal canadien avait voulu aller plus loin, il aurait laissé ses héros s'auto équiper ou s'automutiler avec du matériel médical pour alimenter leurs délires mais cette limite n'a pas été franchie.
Concernant leur kiff des voitures, il y a de nombreuses personnes qui se fascinent pour des modèles de prestiges aux courbes qui flattent l'œil abritant des bijoux de technologie. Le moteur de cette passion peut avoir pour origine d'être un piège à filles/mecs avec une démonstration de sa richesse ou des raisons plus mécaniques. D'autres provocateurs essayent d'impressionner de jeunes écolos pour finalement se casser les dents et finir au trou.
Cronenberg n'a pas choisi des modèles luxueux (sauf la titine de James Dean) , ça semble d'être des modèles plutôt anguleuses et moches, ce qui nourrit encore plus mon incompréhension face à la naissance d'une telle passion. Ce n'est pas l'esthétisme de la voiture qui est important ici, mais leur histoire propre et c'est encore plus bandant si c'est une épave avec du vécu.
Un résultat frustrant à l'atmosphère industrielle , en demi-teinte avec une démonstration d'images en papier glacé, mêlé à des jeux avec la mort, des courses poursuites chiantes, du cul à profusion. Des personnages masochistes en mutation qui n'arrivent tellement pas à exprimer par le dialogue leurs émotions qu'ils sont tous aussi détestables les uns que les autres. A voir tout de même pour comprendre l'imbrication avec d'autres films de Cronenberg qui abordent de thématiques dans la même lignée.