[Pabelbaba] Mes critiques en 2023

[pabelbaba]

Avec la Peau des Autres de Jacques Deray - 1966

Je n'avais pas fait gaffe avant de le lancer qu'il s'agissait d'un film d'espionnage. Deray + Ventura + Giovanni en 66, j'imaginais un truc de voyous.

Ben ça ne va pas me réconcilier avec le genre. Il s'agit d'un classique thriller d'espionnage plan-plan où tout le monde déblatère pendant des plombes dans des décors pas dingue. L'intrigue est comme souvent inutilement alambiquée avec des retournements de situation bien abusés (la fausse mort... ). Le casting aurait pu relever le niveau, mais si Jean Bouise arrive à créer un peu de mystère avec sa dégaine, en revanche Ventura est transparent et tous les autres, même Jean Servais, sont parfaitement quelconques.

Cerise sur le gâteau, la musique de Michel Magne, qui fait ce qu'il peut pour créer une ambiance oppressante, finit par taper sur le système tellement elle est en décalage avec ce qu'il se passe à l'écran. De son côté Deray fait ce qu'il peut, avec quelques cadres un peu recherchés, mais il semble que l'idée n'était pas de rendre Vienne sexy.

Un bon gros tir à côté.

2/10

[Alegas]

Boire et Déboires aka Blind Date de Blake Edwards - 1987

En préambule, je dois avouer qu'on a d'abord essayé en VF, mais sans Patrick Poivey c'était pas possible. Surtout avec le doubleur de Nicolas Cage à la place! Donc VO.

Second aveu, Blake Edwards ne me fait ni chaud ni froid. Je me souviens plus jeune être resté très circonspect devant The Party, avoir mal compris le ton de Diamants sur Canapé et avoir trouvé Qu'as-tu fait à la Guerre papa? faiblard.

Voilà donc un de ses films tardifs avec un tout jeune Bruce Willis pour son premier vrai rôle. Ca marche aussitôt. Il a LE truc. Nonchalance mais tout de même concerné, il n'a jamais eu à forcer son talent pour incarner le loser fringant. De son côté, le casting était presque parfait. En revanche pour Kim Basinger... Bof. Assez étonnamment, elle n'est pas hyper fatale, mais le plus gros souci, c'est qu'elle joue comme un pied quand il s'agit de se transformer en party crasher. A vrai dire, c'était tout l'enjeu du pitch de cette comédie, avoir quelqu'un de convaincant et pas trop caricatural pour jouer la personne bourrée et hors de contrôle. Loupé.

Résultat, il y a quand même des moments funs puisque le scénario multiplie les gadins à la con et le situations grotesques. Cependant une bonne partie manque d'allant et ce n'est pas le perso de John Larroquette qui va vraiment relever le niveau, avec une caricature d'amoureux transi pas franchement convaincante, mais qui a l'avantage d'apporter un peu de souffle avec des retournements de situation qui permettent à la bobine de ne pas tourner court dès son deuxième tiers.

Résultat, on a une comédie gentillette à mi-chemin entre l'esprit des 60s et celui des 80s.

5/10

[Jed_Trigado]

Voilà donc un de ses films tardifs avec un tout jeune Bruce Willis pour son premier vrai rôle. Ca marche aussitôt. Il a LE truc. Nonchalance mais tout de même concerné, il n'a jamais eu à forcer son talent pour incarner le loser fringant.

Tiens c'est marrant, je suis en train de découvrir la série Clair de Lune, le mec avait effectivement un bagoût et un humour tellement éloigné de ses films d'action, dommage qu'il n'ait pas plus exploité cette facette.

[pabelbaba]

C'est un des ressorts de John McClane, Dernier Samaritain, 5ème Elément et autres. Il a abandonné ça au fur et à mesure après 2000.

[osorojo]

D'accord avec vous, mais Boire et Débandade, j'me suis bien emm*rdé

[Jed_Trigado]

Il était déjà plus cynique dans les exemples que tu cites, là il est vraiment en mode ravi de la creche/exhubérant, s'il y a un film qui s'en rapproche, c'est Hudson Hawk.

[pabelbaba]

D'accord avec vous, mais Boire et Débandade, j'me suis bien emm*rdé

Le mood 80s m'a bien aidé à ne pas m'emmerder.

Il était déjà plus cynique dans les exemples que tu cites, là il est vraiment en mode ravi de la creche/exhubérant, s'il y a un film qui s'en rapproche, c'est Hudson Hawk.

C'est vrai, il ne fera jamais plus de vraie comédie du style et s'enfermera dans ce rôle-là.

[Dunandan]

Bad Teacher de Jake Kasdan - 2011

C'est la rentrée!

Je n'attendais rien de cette comédie, la voyant plutôt d'un mauvais œil dans la mesure où Cameron Diaz est plus un repoussoir qu'autre chose. En plus le fils Kasdan met ça en boîte de la façon la plus télévisuelle possible. Bon... voilà.

Cependant il y a un petit truc difficilement explicable qui m'a bien plu. Pas le jeu des acteurs, ça c'est sûr : Diaz, Timberlake, Marshall, c'est la cata. Pas la trame générale, cousue de fil blanc avec une fin qu'on voit venir à des kilomètres. Ni les gags, pas si transgressifs que ça, mais quand même suffisamment pour sourire régulièrement. C'est plus une sorte de vibe, tout droit venue des 90s, où on peut avoir des personnages affreux, qui tapent sur l'establishment sans prosélytisme et finissent malgré tout par avoir un semblant de morale, ce qui évite l'écueil du cynisme cru actuel. Un truc qui ressortait de South Park, Daria, Clerks et consorts, qu'on ne voit plus du tout à présent. Ca ne met pas Bad Teacher à leur niveau, mais ça fait du bien de se replonger dans ce mood si particulier.

5,5/10

[Alegas]

dans la mesure où Cameron Diaz est plus un repoussoir qu'autre chose.

Pourtant

[pabelbaba]

Nan nan.

[osorojo]

Tu déconnes là, j'étais amoureux d'elle moi

[Scalp]

Elle était bien dans The Mask, après c'est de pire en pire, elle a un coté corps de junkie et gueule de crapaud assez rédhibitoire

[Alegas]

On a pas la même définition de corps de junkie.
Perso, même dans Cartel, elle me fait de l'effet.

[pabelbaba]

Elle était bien dans The Mask, après c'est de pire en pire, elle a un coté corps de junkie et gueule de crapaud assez rédhibitoire

[pabelbaba]

Une Ravissante Idiote d'Edouard Molinaro - 1963

Perkins, Bardot, Molinaro, Exbrayat. C'est le genre de mélange qui m'intrigue.

Il s'agit d'une comédie d'espionnage. C'est pas franchement un genre foufou, mais au moins ici les intrigues sont simples et on n'essaye d'embrouiller le spectateur inutilement. Ceci dit, l'écriture va vraiment au plus simple et ne s'embarrasse pas de vraisemblance. Ce qu'on gagne en clarté, on ne le gagne pas vraiment en humour, les gags sont datés et c'est plutôt vers la fin qu'on commence à sourire quand Bardot se met à avoir un autre rôle que potiche de service.

En revanche, Molinaro a des idées à revendre. Il y a clairement un abus des passages en accéléré (on faisait ça avant Benny Hill! ), mais à côté de cela on a des scènes bien pensées, comme Perkins qui rentre la tête dans le cadre avant de s'engager complètement, des dialogues filmés en contre-plongée, une scène de tempête en intérieur pas mal fichue... Molinaro en avait sous le pied! C'est marrant parce que je n'ai aucun souvenir particulier de La Chasse à L'Homme qu'il réalisera un an après. Cependant il montrait déjà son talent dans Un Témoin dans la Ville.

Côté casting, c'est très agréable de voir Perkins dans un rôle comique, qui se sert de son physique pour jouer le grand échalas dégingandé. C'était un acteur rare, d'autant plus dans une comédie. Bardot n'a pas grand chose à faire, en revanche, Grégoire Aslan apporte un gros plus, avec un physique à la Melville, mais en plus bonhomme.

Au final, ça donne une comédie pas extra, mais avec quelques qualités.

4/10