[Scalp] Shit Movie 2023

[Scalp]

5/10

Chien de la Casse de Jean Baptiste Durand - 2023

C'est pas déplaisant, la courte durée aide, et le casting tient la route mais clairement le film souffre d'énorme carence narrative. On nous vend une histoire d'amitié dans un petit village perdu et on sent que le réal veut montrer une sorte de misère sociale dans des lieux pas trop montrer au cinéma mais on peut pas dire que ça fonctionne. Le film est surtout sauvé par Raphaël Quenard, je l'avais trouvé déplorable dans la comédie Netflix Cash car sa diction collait pas du tout au personnage, ici en petit dealer grande gueule qui s'habille encore en survet Lotto il est très bon, il est à la fois détestable (le genre de mec obligé de martyriser les autres ou plutôt l'autre pour se mettre en avant) et attachant (dans sa façon d'être sympa avec tous le vieux) et il vampirise l'écran. Anthony Bajon depuis la série sur NTM je l'aime bien, alors ici il est bien mais j'ai des problèmes avec son personnage mutique, il est trop victime, trop autiste même (on retrouve sa façon de jouer du film de merde où il est un loup, j'ai déjà zappé le titre de cette daube), et on se demande comment les 2 peuvent être pote, on croit pas vraiment à cette amitié (qui va donc partir en couille) et c'est un peu gênant car c'est le coeur du film, l'histoire avec la meuf on y croit encore moins. Et le problème du film c'est que les enjeux sont clairement pas fous (on peut même dire qu'il y en a pas), y a un petit coté osef qui se dégage de tout ça, on est devant un film où ça navigue à vue avec une fin où on nous rajoute une embrouille à la con et même ridicule pour avoir une rédemption pas vraiment utile. Malgré un scénario finalement presque inexistant j'ai pas envie d'être méchant car je me suis pas fait chier avec ces mecs qui zonent dans un petit bled en rêvant de lendemains meilleurs.

[Scalp]

2/10

Infinitely Polar Bear de Maya Forbes - 2015

Encore un merveilleux travail des distributeurs français et leur retitrage anglais stupide, comment Infititely Polar Bear a pu devenir Daddy Cool. Bon sinon le film, alors le film est chiant et caricaturale, pas aidé par un Mark Ruffalo qui en fait des tonnes (j'ai vu que la VF est doublé par Jonathan Cohen, ça pourrait être marrant si il double le film en mode Serge le mytho). On voit que le film opte pour le coté doux amer avec un sujet grave traité avec le moins de gravité possible (mais avec beaucoup de conneries). On suit donc Ruffalo diagnostiqué bipolaire et qui pète des câbles quotidiennement, et sa femme sachant cela, a l'idée de génie de lui laisser élever leurs filles pendant 2 ans pour qu'elle puisse reprendre ses études à New-York (le film se déroule à Boston). Et le film va donc être le quotidien de ce père hors normes qui alterne entre douceur, moment où on croit qu'il a 12 grammes dans le sang tant il ressemble à cet alcoolique qui veut parler à tout le monde, et passage où il pète tout simplement des câbles. Evidemment les gamines parlent comme des gamines qui ont 10 ans de plus. Tout est donc très fictif et très ampoulé, on croit pas à cette histoire complètement conne. Saldana en mère de famille finalement irresponsable passe faire des petits coucous de temps en temps pour nous rappeler que c'est bien elle le personnage le plus teubé du film.
La réal en plus essaye de faire des trucs mais c'est plus honteux qu'autre chose, de même que la BO en mode jukebox aléatoire qui balance des chansons sans grande cohérence.
Une comédie dramatique qui se voudrait émouvante et qui réussit juste à être ridicule.

[Scalp]

7/10

Quigley Down Under de Simon Wincer - 1990

Wincer n'ayant pas le film qui met tout le monde d'accord dans sa filmo, on y trouve d'ailleurs à boire et à manger entre grosse merde comme D.A.R.Y.L, film familial comme Free Willy, nanar premium comme Harley Davidson ou tentative de revival de film d'aventure à l'ancienne avec The Phantom, ce Quigley est clairement son meilleur film, un pur western avec toutes la qualités qu'il est censé avoir. A savoir des paysages magnifiques, une belle photo, un score épique du grand Basil Poledouris, un bon casting et des personnages sympas.
Alors la particularité du film est bien entendu de se passer en Australie avec ce cowboy du Wyoming qui débarque après avoir été engagé par un riche propriétaire terrie, et comme souvent le riche propriétaire c'est un connard, bon ici c'est même un bad guy premium avec ce qui se faisait de mieux à l'époque à savoir le génial Alan Rickman, qui livre une nouvelle fois une prestation d'enculé de premier ordre, on est même déçu de pas plus le voir à l'écran. Quand ce bon vieux Quigley découvre qu'il a été engagé pour buter des aborigènes, le film prend une tournure un peu plus dramatique, car jusque là c'était plutôt à la cool grâce évidemment au charme et au jeu de Tom Selleck (sa première scène laisse même penser que ça sera une comédie), mais le film prend alors une tournure un peu plus grave avec des aborigènes exterminés plein cadre. Ca donne plus de puissance au film qui ne sera donc pas juste un film fun, alors ça s'attarde pas dessus mais c'est suffisant pour donner une vraie ampleur narrative à l'ensemble.
Evidemment tout y est prévisible, on sait ce que va faire Quigley mais on regarde le film pour ça, on regarde le film pour utiliser sa carabine Sharp, et l'amour des armes est ici digne d'un John Milius, cette carabine est filmée comme Excalibur et voir Quigley enchainer les cartons longue distance est un plaisir, ça donne d'ailleurs un coté jouissant au dernier duel au colt où on découvre toute sa dextérité avec un six coups.
Wincer emballe ça dans un style très académique mais c'est carré, aidé par les magnifiques paysages et il enchaine les bons gros morceaux de bravoure avec efficacité. Quand il utilise son fusil pour la première fois, ça fonctionne tant sur le fond que sur la forme, on se dit même qu'on a jamais vu Wincer aussi à l'aise derrière sa caméra, il sait quand il doit faire durer pour faire monter la tension ou quand il doit être bref (le duel final est une merveille de découpage). Et puis les scènes de snipe (car c'est du snipe avec une telle carabine) sont vraiment le petit plus du film et chaque fois que Quigley s'en sert c'est un grand moment. Mais si ça marche c'est aussi parce que Wincer a conscience de ses limites donc il y a rien de spectaculaire ou tape à l'oeil et il fait de la simplicité un atout.
Le casting est donc emmené par Tom Selleck, sa carrière restera un mystère, le mec avait clairement un truc qui aurait du plus lui ouvrir les portes du cinéma et des grands rôles mais il restera dehors, c'est le genre de mec qui te donne envie de porter la même moustache (alors que personne veut mâcher le cure dent de Gosling) et ici son jeu (ou non jeu) naturel fait merveille dans ce personnage cool à la moralité sans faille, il reste stoïque quoiqu'il lui arrive et son duo qui pourrait être casse gueule avec Laura San Giacomo marche bien, Rickman comme j'ai dit à l'époque c'était ce qui se faisait de mieux pour un perso de bad guy et il apporte ce jeu à la fois suave et outrancier qui fait merveille (je me lasserais jamais de ses mimiques de mépris), la petite curiosité du film c'est de voir Ben Mendelsohn alors tout jeune et roux.
Tout comme peut l'être Silverado, Quigley c'est du western familial dans le sens noble du terme, c'est jamais neuneu ou naif dont l'ambition première est de divertir.

[Scalp]

Il est dispo sur Prime.

[Mark Chopper]

nanar premium comme Harley Davidson

Je l'aime bien.

[Jed_Trigado]

Surtout sa vf.

"Tu raterais un pet dans un trou de balle !"

[pabelbaba]

L'Australien à moustache, je l'ai toujours snobé dans mon vidéo club.

[Mark Chopper]

Il avait l'étiquette "acteur de télé". A l'époque, difficile de franchir la frontière entre le grand et le petit écran.

[pabelbaba]

C'est vrai qu'à l'époque c'était rédhibitoire.

[Scalp]

1/10

Shin Gojira de Hideakoi Anno - 2016

Je me demande pourquoi je continue à regarder des Godzilla, j'en aime aucun, même les vieux soi-disant top, finalement j'aime juste le thème car c'est devenu un morceau culte de MF Doom (t'as pas la ref, pas de ma faute). Le souci que j'ai avec cette franchise c'est que j'ai toujours l'impression de voir le même film, et un film sacrément chiant. 90% du film c'est des bureaucrates avec un balai dans le cul qui discutent de ce qui se passe, de ce qu'il faut faire, de ce qu'il faut pas faire, vouloir à tout prix expliquer ça d'un point de vue scientifique (mais putain on s'en branle) et c'est chiant au possible, je vois vraiment pas à quel moment le film peut être sympa avec ces tunnels de dialogues. Le film est donc plus une succession de réunions plutôt que de la destruction massive. A force d'être à l'extérieur de l'action quand on voit le gros lézard on s'en bats les couilles. Et à force d'être aussi bavard le film perd toute intensité dramatique et limite on a plus d'enjeu.
Alors le point c'est pour l'évolution graphique de Godzilla, ça j'ai bien aimé, au début on dirait une sorte de tétard juvénile pour finir avec le Godzilla badass qu'on connait avec en bonus ici des lasers qui lui sortent du cul et de sa crête et Godzilla qui danse comme dans le clip des Beastie Boys (t'as pas la ref, pas de ma faute bis) mais malgré le budget qu'on devine pas énorme c'est toujours cool quand on voit le streum à l'écran, le problème c'est qu'on le voit 15 minutes maximum sur un film qui en fait 2h.
Bref c'est de la merde.

[Mark Chopper]

90% du film c'est des bureaucrates avec un balai dans le cul qui discutent de ce qui se passe

Depuis le temps que je le dis. On peut critiquer une gestion administrative / politique dans un film catastrophe sans pour autant nous la faire subir.

A noter que Shin Masked Rider, de la même équipe, est dispo sur Prime. J'ai tenu 20 mn devant ce Bioman.

[Scalp]

Shin Masked Rider j'ai lu que c'était le film de l'année

[Mark Chopper]

J'abuse à peine en parlant de Bioman. Les mêmes zooms et dézooms dégueulasses parodiés par les Inconnus.

Et tout le monde joue avec un balai dans le fion, même Tsukamoto.

[Scalp]

Le trailer m'a suffit.

[lvri]

J'abuse à peine en parlant de Bioman. Les mêmes zooms et dézooms dégueulasses parodiés par les Inconnus.

Et tout le monde joue avec un balai dans le fion, même Tsukamoto.

Est-ce que ce n'est pas juste une envie de l'équipe de garder tous les tics de ce genre de série ? (Je dis pas que c'est bien évidemment, juste une question).

Pour Shin Godzilla, à force d'entendre tout et son contraire sur ce film, je continue à vraiment avoir envie de le voir...