[Scalp] Shit Movie 2023

[Scalp]

4.5/10

Cani Arrabbiati de Mario Bava - 1974

Je suis très mitigé, limite je crois que je préfère le remake français c'est dire. Un braquage qui foire et 3 hommes armés prennent une petite famille en otage et c'est parti pour un huis clos quasi intégral dans une voiture. Le problème que j'ai avec le film c'est les personnages, en plus d'être caricaturaux c'est des gros cons décérébrés et sans pitié et ça plombe le film pour avoir des lignes de dialogues qui nous tiennent en haleine. Ca donne un film absolument pas subtile, si ça avait été une série b vénère c'était pas un problème mais c'est un putain de huis clos où on doit donc se taper des persos inintéressants, ils sont sanguinaires, cons, prêt à baiser tout ce qui bouge et n'ont que de la vulgarité à la bouche, 1h30 de ça, c'est long. Surtout que du coté des otages c'est pas mieux, au mieux ils sont muets (bon y a bien un twist qui est vicieux et même carrément nihiliste mais c'est tellement expéditif que ça a du mal à lui donner une vraie puissance. En plus pas de bol, le casting est vraiment pas terrible, donc non seulement on a des personnages bidons mais on a aucun acteur pour élever le niveau.
Heureusement le film se rattrape sur son ambiance forcément poisseuse et crasseuse (on sent l'odeur infame de la voiture), on est dans une atmosphère de violence radicale et tout peut arriver à n'importe quel moment et c'est bien l'atout du film ça, que tout peut arriver (bon il va pas arriver grand chose malheureusement). Bava signe un film ici éloigné de ce qu'il a fait dans sa première partie de carrière (dans la seconde c'est freestyle total par contre, bon après moi Bava même sa première partie de carrière je suis pas spécialement fan, il avait un chouette chef op et voilà quoi) mais c'est très limité en péripétie, on quitte vraiment pas la route et la voiture donc, et pour tenir 1h30 sans se faire chier c'est pas gagné car même Tarantino a pas réussi et ici on a donc le combo dialogues vulgaires (gratuitement) et ineptes. Mais on doit reconnaitre une vraie aisance technique à Bava, qui compte tenu de la contrainte spatiale s'en sort à merveille, bon après faut pas être allergique aux gros plans sur des acteurs qui cabotinent et grimacent plus que de raison.
Le score de Stelvio Cipriani est vraiment sympa par contre.
Si on veut voir ce film, on peut mater le remake français (un peu meilleur) mais le mieux reste de voir La Proie de l'autostop qui le surpasse dans tous les points (et il raconte la même histoire, ou presque).

[Scalp]

6/10

Slayground de Terry Bedford - 1983

Vraie curiosité et film complètement oublié. C'est quand même surprenant que ce soit aussi peu connu, alors oui Peter Coyote c'est clairement pas vendeur (et c'est pas la réussite du film), oui le réal est pas ouf mais c'est une adaptation de Monsieur Richard Stark/Donald Westlake et son perso de Parker, donc un personnage culte, rien que pour ça le film aurait du revenir dans des conversations, mais l'impression que personne le connait.
Bon Slayground j'ai pas lu le roman (d'ailleurs en lançant le film je pensais que c'était un autre livre adapté) mais j'ai lu la version comics de Darwyn Cooke et c'était une tuerie, on sent ici que c'est une adaptation très libre, ici on retrouve que les 10 dernières minutes du film dans le comics, le comics prenant le parti de livrer un huis clos dans un parc d'attraction, ici c'est juste le climax du film.
Alors le récit c'est du Parker, c'est donc toujours la même chose, enfin 2 options, soit on prépare un casse, soit on sort d'un casse et y a des emmerdes, ici c'est la 2ème option et Parker (qui s'appelle pas Parker dans le film) se retrouve donc avec un contrat sur sa tête (enfin lui et ses complices). Et après un début de film dans l'Amérique rurale, le film se délocalise en Angleterre, ça donne un film qui a une ambiance à la Eddie Coyle et à la Get Carter (on a connu plus nulle comme ambiance) avec une photo sombre, une absence de soleil, des décors qui respirent pas la joie de vivre.
L'atout du film c'est son rythme, ça dure 1h25 et donc on a pas trop le temps de se faire chier (bon le film se fait pas chier à être toujours très crédible mais pas grave) et y a des sacrés moments de cinéma et mise en scène pure, on pense notamment du giallo avec les plans et la mise en scène qui va avec, ça rajoute un vrai plus au film et le climax final en partie de cache cache dans un parc d'attraction fait plus que le taf avec des bonnes idées.
Alors avec tout ce que je viens d'écrire on peut se dire que mon 6 est pas très généreux mais voilà, y a un gros mais, Peter Coyotte succède à Lee Marvin, Robert Duvall et passe avant Mel Gibson et Jason Statham (bon je veux bien admettre que Coyotte sur le papier est un meilleur acteur que Tatane, sauf que Tatane maitrise un seul rôle et c'est pile le personnage de Parker), clairement Coyotte n'est jamais Parker, il a du mal à donner le charisme nécessaire au personnage, il fait plus victime que mec qui va buter tout le monde sans sourciller, ça plombe le film à certains moments, le reste du casting c'est des remplaçants, alors rien de foncièrement mauvais mais pas un seul qui sort du lot, c'est con.
Si on cherche un petit polar noir un peu badass avec une ambiance redneck ça fait l'affaire, surtout que je rappelle que ça dure 1h25 !!!

[osorojo]

Je me le fais rapidement

[pabelbaba]

Je note aussi.

[Scalp]

Comme quoi faut continuer à persévérer, dans les lots de merde y a toujours un truc sympa à sortir.

[Scalp]

5,5/10

Uomini duri de Duccio Tessari - 1974

Là j'avais vraiment aucune attente, un film avec Lino Ventura et Isaac Hayes et on en parle jamais c'est que ça doit vraiment pas être terrible, limite je m'attendais même à pire. Quand un cinéaste italien réunit LA star française de l'époque, un des plus grands artistes de sa génération et une tête d'affiche de la Blax on se dit que peut quand même valoir le détour.
Alors l'histoire est prétexte pour faire déambuler Lino à vélo dans les rues de Chicago, Lino joue un prêtre qui distribue plus de baffe qu'Obelix et il va faire équipe pour enquêter sur un meurtre avec un ex flic devenu paria (Isaac Hayes) et le suspect est Fred Williamson. Le film vaut donc uniquement pour son trio, le duo Ventura/Hayes fonctionne à fond et on s'amuse à les voir enquêter dans les rues crasseuses de Chicago et ses bars bien glauque, enfin enquêter avec eux ça veut dire mettre des grandes baffes de maçon et balancer des grosses punchlines. Malheureusement le film n'ira jamais dans la grosse bisserie fun, du coup c'est plutôt à la cool (c'est donc pas vraiment rythmé) et le film se repose que sur ça, le cool, d'ailleurs ce coté est amplifié par la BO de Hayes qui est vraiment monstrueuse avec des morceaux devenus cultes, le film est limite à voir juste pour sa BO.
C'est con que Tessari se foule pas trop à la réal et quand il a une idée c'est pour une scène WTF avec Ventura qui parle à une prostituée dans la rue avec des plans en plongé et contre plongé presque surréaliste, et l'action est vraiment paresseuse, bon après c'est fait en fonction des physiques pachydermiques des acteurs mais j'aurais pas dis non à des plans sympas ici ou là.
A voir par curiosité car Lino Ventura qui donne la réplique à Isaac Hayes c'est quand même quelque chose.

[Mark Chopper]

Mmm, je pourrais tenter.

[pabelbaba]

T’as trouvé une version correcte?

[Scalp]

Non non, c'est la pire copie que j'ai vu depuis bien longtemps

[Scalp]

6/10

Big George Foreman de George Tillman Jr - 2023

George Foreman méritait son biopic mais pas par le mec qui a fait celui tout claqué de Biggie, car Tillman jusque là c'est juste Faster en truc à peu près sympa. Alors ici c'est pas mauvais car y a matière pour avoir un truc qui tient la route, mais ça manque d'une vision d'ensemble, ça manque de prise de risque (j'aurais aimé une narration moins linéaire ici par exemple) et c'est pas toujours bien réalisé mais le personnage est tellement fort que ça se suit avec un vrai plaisir et quand le film se termine on se dit que ça aurait bien pu durer un peu plus longtemps.
L'histoire de Foreman c'est un vrai scénario de cinéma, le film commence évidemment par son enfance (le gamin est super bon) et on comprend la rage qui va l'animer dans son début de carrière, c'est évidemment sa rencontre avec son entraineur (impeccable Whitaker) qui va l'aider et le mener au sommet. Car Foreman c'est un mec qui a été champion du monde poids lourds (la catégorie reine) dans les 70's à une époque avec des monstres : Sonny Liston, Joe Frazier et bien entendu Ali, Foreman c'était un colosse de plus de 1m90 avec une puissance presque incomparable et un physiquer qui lui a permit d'être KO une seule fois dans toute sa carrière et ça c'est une stat un peu folle (alors Maytocard a surement la même mais le mec a affronté des peintres et passe son temps derrière ses gants).
Alors quand le biopic de Mann, le combat Ali/Foreman était le point culminant du film, un passage monstrueux tant sur le fond que la forme (Mann était vraiment au sommet lors du combat) et ici la comparaison fait mal au film de Tillman. J'irais pas jusqu'à dire que c'est paresseux mais ça manque vraiment de tout lors de ce passage, c'est con car l'acteur qui joue Foreman est vraiment bon (Khris Davis que je découvre ici) par contre le mec qui joue Ali est vraiment pas convaincant et fait peine face à Will Smith, il a pas les épaules pour un tel personnage. Après le Rumble in the Jungle, on va donc avoir la nouvelle vie de Foreman qui va arrêter la boxe (jeune donc) pour se consacrer à la religion (le film évite le prêchi prêcha heureusement) pendant de longues années mais il va évidemment remonter sur le ring tel Rocky dans le 6, sauf qu'il va reprendre à un âge où il devrait être à la retraite. Cette 3ème partie du métrage est la plus sympa, ça commence avec un training montage marrant car il est en léger surpoids (140 kilos c'est ptet un poil trop pour un boxeur) et il doit perdre 20 kilos pour pouvoir remettre les gants. Alors qu'en début de carrière Foreman était un des boxeurs les plus détestés (merci Ali pour ça) avec son retour il va retourner l'opinion public pour devenir le chouchou de tout le monde, car juste revenir sur le ring était déjà beau mais le mec va faire plus fort et redevenir champion du monde à 45ans, champion du monde à 45 ans, oui je l'ai écris 2 fois car on nous saoule tous les jours avec LeBron et ses 38 ans, là on a un mec de 45 ans qui mit la trique à de mecs de 30.
Au final ça donne un film sympa à suivre grâce à la force de son histoire, son acteur principal qui campe Foreman avec conviction et une chouette soundtrack forcément soul. C'est dommage que la réalisation soit aussi banal, les combats c'est vraiment le minimum du minimum et même la dramaturgie des combats est foireuse. Malgré ce défaut souvent rédhibitoire à mes yeux, je vais rester généreux car Foreman est un boxeur que j'apprécie et que voir son histoire remise sur le devant de la scène est une bonne chose et c'est respectueux du personnage, c'est juste pas du Michael Mann quoi.

[Jed_Trigado]

Et aucun passage sur sa carrière Téléshopping ?

[Scalp]

2 minutes, avant qu'il se décide à retourner sur le ring.

[Scalp]

7/10

Sisu de Jalmari Helander - 2022

Le film propose ce que le trailer vendait (le trailer en montre beaucoup trop d'ailleurs), un film où on bute du nazi à la pelle et de façon bien sanglante, j'en demandais pas plus. Avec le mec derrière fallait pas s'attendre, ses 2 précédents films étaient aussi des actionner bourrins et fun (plus ou moins réussis) avec Père Noël Origines et Big Game. Des films qui étaient arrivés avec un gros buzz et qui dit buzz dit déception, ici y a pas de buzz car le film a pas encore été trop vu, donc on a pas de comparison WTF qui allait m'énerver.
Le film nous prend direct, et la première demi heure (45 minutes même) est une entière réussite (la suite sera un peu plus lambda), et on se retrouve devant quelque chose de simple (mais pas simpliste) : un héros badass, taiseux et quasi mutique qui lui donne presque un aspect mythique qui n'est pas sans rappeler Bronson dans Chato, il se retrouve face à une escouade de nazis et chaque confrontation sera plus violente que la précédente, moi qui arrête pas de me plaindre du manque d'idée des mecs, ici c'est vraiment pas le cas. Le film a même un sens de l'épure devenu si rare aujourd'hui, y aucun dialogue superflu, il est juste question de survie et le réal sait quand il doit arrêter ses péripéties (bon par moment évidemment c'est un peu abusé mais ça atteint pas le point trop WTF où te dis qu'il va trop loin) et donc en 1h30 c'est torché.
En fait quand on regarde le film on a l'impression de voir un anti John Wick (y a même un petit chien à sauver), tant dans le fond que la forme, le mec sait qu'il fait un truc basique et que ça sert à rien de se prendre pour un autre en complexifiant le truc. Les combats, car c'est pour ça qu'on regarde le film), sont violents, brutaux, viscéral même et ça se finit souvent dans un truc bien sanglant avec une idée cool (le couteau de part en part, l'égorgement sous l'eau pour pouvoir respirer, se foutre le feu pour échapper aux chiens, les mines...) et la caméra sait capter l'essence de la scène, rien n'est gâché par un effet de style de tocard ou un montage de demeuré. Bon malheureusement la dernière demi heure je m'attendais à mieux en jeu de massacre, alors c'est sympa mais j'aurais préféré une autre manière de buter les autres nazis. Enfin je vais pas bouder mon plaisir car ce petit western nordique reste cool, avec des chouettes décors naturels qui sont toujours mis en valeur par des cadres bien sentis et une petite zic sympa.
J'étais parti sur un 6 mais je vais mettre 7 car j'aime un film qui me prend pas pour un con et essaye des choses tout en étant minimaliste.

[Scalp]

2/10

Tirailleurs de Mathieu Vadepied - 2022

Un film qui rend pas vraiment honneur aux tirailleurs, vu la gueule de tout ça valait mieux faire un documentaire car réalisateur c'est un vrai métier et visiblement c'est pas celui de Vadepied. Omar Sy a du se dire que parler en langue je sais pas quoi et mourir à la fin du film ferait bien dans sa filmographie de film de merde, et ben non qu'il reste dans la comédie, c'est pas un grand acteur mais au moins il maitrise le registre comique, là il a pas les épaules pour un tel rôle.
Alors l'originalité du film c'est qu'on a des tirailleurs, comme si ça suffisait pour que le film soit bon, ça me rappelle Indigènes qui était bon car on parlait d'hommes oubliés, ben non la noblesse du propos a rien à voir avec la qualité du film et là le film c'est de la merde. On se retrouve devant un film de guerre qu'on a vu des dizaines de fois et avec un réalisateur qui si il est pas à l'aise dans le drame est carrément tragique dans le coté action, car oui forcément on est dans les tranchées donc à un moment où un autre va falloir se battre. Mais historiquement on apprend que dalle. Alors oui dans la première partie on voit qu'ils sont enrôlé de force, on peut pas dire que ce soit un scoop, on voit qu'ils sont traités comme du bétail, ça aussi c'est pas vraiment la surprise du siècle et même en adoptant le point de vu de ces tirailleurs le film n'a rien à raconter d'intéressant. La relation père/fils qui est le coeur du film est gentiment ennuyeuse (enfin tout est ennuyeux ici), faut dire que Sy a rarement été aussi nul. Le film veut aussi traiter de l'héroisme en temps de guerre et de la stupidité de celui là ainsi que le respect des ordres de la hiérarchie, sauf qu'on est en 2023 et qu'on a déjà vu Capitaine Conan, les Sentiers de la Perdition, Croix de Fer... enfin tout ces films de guerre qui ont déjà traité le sujet et en mieux, ici c'est une succession de poncif, enfin c'est tellement inoffensif que ça pourra être diffusé les écoles.
On checkant les avis sur sens critiques je suis tombé sur une critique collector qui disait "ceux qui mettent 1 ou 2 on vous voit. Vous pourrez chercher à justifier vos critiques comme vous le voulez vous êtes justes des fachos racistes", c'est toujours fascinant ce genre de personne complétement à coté de la plaque, du coup si on est met 9 à American Psycho on est un tueur en série et si on aime pas le couscous on aime pas les arabes j'imagine.
Les français sont quand même vraiment pas doués en film de guerre, à part Ennemi Intime et la 317ème Section c'est vraiment pas la joie. Un film sur des hommes oubliés, ben c'est pas avec ce genre de film qu'ils en sortiront, la campagne presse de Sy est plus efficace que le film.

[Mark Chopper]

Tiens, ça me rappelle les propos de la réalisatrice de La Rafle :

Je me méfie de toute personne qui ne pleure pas en voyant le film. Il lui manque un gène : celui de la compassion. On pleure pendant La Rafle parce que… on ne peut que pleurer. Sauf si on est un "enfant gâté" de l’époque, sauf si on se délecte du cynisme au cinéma, sauf si on considère que les émotions humaines sont une abomination ou une faiblesse. C’est du reste ce que pensait Hitler : que les émotions sont de la sensiblerie. Il est intéressant de voir que ces pisse-froid rejoignent Hitler en esprit, non ? En tout cas, s’il y a une guerre, je n’aimerais pas être dans la même tranchée que ceux qui trouvent qu’il y a « trop » d’émotion dans La Rafle.