Saison 4
(je mets la balise, pour ceux qui découvrent le show)
(je mets la balise, pour ceux qui découvrent le show)
Et Tobias Beecher sortit de prison. L'herbe était verte, le soleil était chaud et le père de famille portait sa fille d'une main et son pique-nique de l'autre, prêt à accepter le virage de son destin qui avait vu les évènements enfin tourner à son avantage. Il pouvait enfin se remettre à vivre. (...) Nah. Mauvais rêve.
Oz est-il un cauchemar éveillé ou l'endroit le plus réel sur Terre ? Peut-être un peu des deux. A Oz, même l'amour fait mal. La vérité est un supplice et l'espoir le pire des châtiments. La pire des souffrances étant de se retrouver seul. Seul face à soi-même, devant le miroir. Rien à faire d'autre qu'à accepter. Qui on est, nos actions. La part la plus ignoble de nous-mêmes.
Cette saison 4 est découpée en deux parties de 8 épisodes. La première est le prolongement de la précédente saison qui voyait la haine raciale augmenter jusqu'à son paroxysme. Quelque chose se tramait, et Adebisi avait une idée derrière la tête. Ou plutôt : un flingue sous le coussin. Le premier épisode se termine par un choc qui va résumer la saison, celle de toutes les désillusions. McManus va embrasser la mort de son idéalisme, quitter Em City et baisser les bras. Ce qui va nourrir le nouvel idéal d'Adebisi et l'amener au plus près de sa folie. 4 ans avant le Hamsterdam de Bunny Colvin (The Wire), Adebisi monte une utopie, celle d’une micro-société où tous les vices seraient permis, du moment que l’illusion du contrôle pèse au dessus des têtes. Brandir l’illusion du contrôle (plus de violence) pour imposer son idéal ethnocentré (l’homme noir renverse l’homme blanc). Comme toutes les illusions, et les espoirs, et les idéaux, tout finit bien évidemment par s’effondrer, et pas qu’un peu. La chute d’Adebisi représentant un des plus gros chocs que j’ai pu avoir en regardant une série TV. Quinze ans après la découverte, le choc n’a plus le même impact mais garde la même saveur, et l’image du linge tâché de sang reste toujours imprimée dans mon crâne.
Oz est une grande série par sa qualité d’écriture, par son audace et son intelligence, mais aussi parce qu’elle a su faire mourir un de ses personnages les plus emblématiques et garder toutes ses qualités intactes sans impacter sa dynamique. La seconde partie de la saison 4 est douce-amère, qui oscille entre rédemption et ultra-violence. L’équilibre est impossible à trouver entre les murs de Oz, et les personnages vont être déchirés entre leur volonté et la fatalité du destin. Les remords remontent mais comme le dit le dernier épisode, modèle de suspense et de cruauté mélangés, on est jugé que sur nos actions. Et les actions à Oz ne sont guidées non pas par un compas moral de toute façon fissuré, mais par l’instinct. L’instinct de survie, l’instinct animal, l’instinct vengeur. Au milieu de tout ça, l’amour reste une des toiles de fond de Oz, comme un fil rouge. Teinté de sang, mais non dénué de passion, et toujours accroché à son jumeau diabolique, la haine. Avec comme représentante l’idylle entre Beecher et Keller. Leurs adieux est l’un des plus beaux moments de la série. Avec le doux rêve de Beecher, en guise d’épilogue. Doux et cruel à la fois, voilà qui résume bien l’essence de cette saison et de cette série unique en son genre.
9/10
Oz est-il un cauchemar éveillé ou l'endroit le plus réel sur Terre ? Peut-être un peu des deux. A Oz, même l'amour fait mal. La vérité est un supplice et l'espoir le pire des châtiments. La pire des souffrances étant de se retrouver seul. Seul face à soi-même, devant le miroir. Rien à faire d'autre qu'à accepter. Qui on est, nos actions. La part la plus ignoble de nous-mêmes.
Cette saison 4 est découpée en deux parties de 8 épisodes. La première est le prolongement de la précédente saison qui voyait la haine raciale augmenter jusqu'à son paroxysme. Quelque chose se tramait, et Adebisi avait une idée derrière la tête. Ou plutôt : un flingue sous le coussin. Le premier épisode se termine par un choc qui va résumer la saison, celle de toutes les désillusions. McManus va embrasser la mort de son idéalisme, quitter Em City et baisser les bras. Ce qui va nourrir le nouvel idéal d'Adebisi et l'amener au plus près de sa folie. 4 ans avant le Hamsterdam de Bunny Colvin (The Wire), Adebisi monte une utopie, celle d’une micro-société où tous les vices seraient permis, du moment que l’illusion du contrôle pèse au dessus des têtes. Brandir l’illusion du contrôle (plus de violence) pour imposer son idéal ethnocentré (l’homme noir renverse l’homme blanc). Comme toutes les illusions, et les espoirs, et les idéaux, tout finit bien évidemment par s’effondrer, et pas qu’un peu. La chute d’Adebisi représentant un des plus gros chocs que j’ai pu avoir en regardant une série TV. Quinze ans après la découverte, le choc n’a plus le même impact mais garde la même saveur, et l’image du linge tâché de sang reste toujours imprimée dans mon crâne.
Oz est une grande série par sa qualité d’écriture, par son audace et son intelligence, mais aussi parce qu’elle a su faire mourir un de ses personnages les plus emblématiques et garder toutes ses qualités intactes sans impacter sa dynamique. La seconde partie de la saison 4 est douce-amère, qui oscille entre rédemption et ultra-violence. L’équilibre est impossible à trouver entre les murs de Oz, et les personnages vont être déchirés entre leur volonté et la fatalité du destin. Les remords remontent mais comme le dit le dernier épisode, modèle de suspense et de cruauté mélangés, on est jugé que sur nos actions. Et les actions à Oz ne sont guidées non pas par un compas moral de toute façon fissuré, mais par l’instinct. L’instinct de survie, l’instinct animal, l’instinct vengeur. Au milieu de tout ça, l’amour reste une des toiles de fond de Oz, comme un fil rouge. Teinté de sang, mais non dénué de passion, et toujours accroché à son jumeau diabolique, la haine. Avec comme représentante l’idylle entre Beecher et Keller. Leurs adieux est l’un des plus beaux moments de la série. Avec le doux rêve de Beecher, en guise d’épilogue. Doux et cruel à la fois, voilà qui résume bien l’essence de cette saison et de cette série unique en son genre.
9/10