8/10
Joe de John G. Avildsen - 1970
Belle découverte, alors clairement le film gagne des points avec ses 5 dernières minutes mais avant on est devant un métrage assez surprenant et même couillu. Aux premiers abords on peut penser à Death Wish de Winner, alors perso le Bronson j'aime sans plus, je sais que c'est l'oeuvre séminal du vigilante movie mais je m'emmerde un peu devant, ici on retrouve le même genre de personnage avec cet riche homme d'affaire (très bon Denis Patrick dans un rôle ambigu et pas facile) qui va par accident tuer le dealer avec qui vit sa fille car cette dernière se retrouve à l'hopital suite à une overdose et il va se confier involontairement à un ouvrier dans un bar. Mais finalement je trouve qu'il y a plus de Taxi Driver que de Death Wish dans le film, d'ailleurs j'ai pas peur de dire que je préfère aussi ce Joe au film de Scorsese qui malgré ses qualités que je peux nier est un des Scorsese les plus surcoté. Et c'est un peu triste de se dire que finalement le film de Avildsen était ptet trop précurseur et qu'il est un peu tombé dans l'oubli.
Alors ça c'est la première demi heure (une première demi heure où on reste surtout avec le couple de junkie avec Susan Sarandon dans son premier rôle), et après cette première demi heure on ne sait clairement pas où va nous emmener le film, ce qui est toujours un vrai plus. C'est à ce moment qu'entre en scène le personnage de Joe (super Peter Boyle qui trouve forcément ici un de ses meilleurs rôles, il a tellement le physique parfait pour ce rôle de prolo), sa première scène est un monologue alcoolisé où il crache sa haine de cette société enfin surtout les noirs et les hippies (enfin il aime personne), on cerne le personnage en 30 secondes, ce pauvre type qui après son taf de merde rentre chez sa grosse et astiquer ses armes, au lieu d'astiquer sa grognasse. Et la rencontre entre cet ouvrier ex du Vienam tout en bas de l'échelle sociale et l'homme d'affaire distingué et éduqué de l'Upper East Side de New-York va tenir toutes ses promesses, alors le film ne va jamais aller dans le cinéma d'exploitation, donc il faudra attendre longtemps pour les armes soient sorties et utilisées mais le film est vampirisé par Boyle qui rend chaque scène où il est à l'écran captivante. Le film prend donc son temps avec notamment ce diné où les 2 couples se rencontrent et où Joe à force de se la jouer réac va faire adhérer son nouvel ami à sa cause (en gros faut éliminer toute la vermine), avec évidemment en point culminant cette dernière scène totalement hallucinante et clairement impossible aujourd'hui, cette fin je l'ai clairement pas vu venir et quand le film se termine tu te retrouves sur le cul.
La relation contre nature entre les 2 personnages donne une drôle d'amitié où on les verra même finir dans une soirée hippie et une petite partouze.
Derrière la caméra on retrouve Avildsen qui n'est donc pas que l'homme qui réalisé Rocky et il signe ici un portrait au vitriol de cette Amérique 70's de Nixon et du Vietnam, ça donne un film clairement nihiliste et désenchanté et tellement plus impactant que tous les chefs d'oeuvre de la semaine qu'on nous vend.
"The niggers, the niggers are gettin' all da money. Why work, tell me, why the fuck work, when you can screw, have babies, an' get paid for it?"
"Forty-two percent of all liberals are queer, that's a fact. The Wallace people did a poll."