[Scalp] Shit Movie 2023

[Scalp]

8/10

Joe de John G. Avildsen - 1970

Belle découverte, alors clairement le film gagne des points avec ses 5 dernières minutes mais avant on est devant un métrage assez surprenant et même couillu. Aux premiers abords on peut penser à Death Wish de Winner, alors perso le Bronson j'aime sans plus, je sais que c'est l'oeuvre séminal du vigilante movie mais je m'emmerde un peu devant, ici on retrouve le même genre de personnage avec cet riche homme d'affaire (très bon Denis Patrick dans un rôle ambigu et pas facile) qui va par accident tuer le dealer avec qui vit sa fille car cette dernière se retrouve à l'hopital suite à une overdose et il va se confier involontairement à un ouvrier dans un bar. Mais finalement je trouve qu'il y a plus de Taxi Driver que de Death Wish dans le film, d'ailleurs j'ai pas peur de dire que je préfère aussi ce Joe au film de Scorsese qui malgré ses qualités que je peux nier est un des Scorsese les plus surcoté. Et c'est un peu triste de se dire que finalement le film de Avildsen était ptet trop précurseur et qu'il est un peu tombé dans l'oubli.
Alors ça c'est la première demi heure (une première demi heure où on reste surtout avec le couple de junkie avec Susan Sarandon dans son premier rôle), et après cette première demi heure on ne sait clairement pas où va nous emmener le film, ce qui est toujours un vrai plus. C'est à ce moment qu'entre en scène le personnage de Joe (super Peter Boyle qui trouve forcément ici un de ses meilleurs rôles, il a tellement le physique parfait pour ce rôle de prolo), sa première scène est un monologue alcoolisé où il crache sa haine de cette société enfin surtout les noirs et les hippies (enfin il aime personne), on cerne le personnage en 30 secondes, ce pauvre type qui après son taf de merde rentre chez sa grosse et astiquer ses armes, au lieu d'astiquer sa grognasse. Et la rencontre entre cet ouvrier ex du Vienam tout en bas de l'échelle sociale et l'homme d'affaire distingué et éduqué de l'Upper East Side de New-York va tenir toutes ses promesses, alors le film ne va jamais aller dans le cinéma d'exploitation, donc il faudra attendre longtemps pour les armes soient sorties et utilisées mais le film est vampirisé par Boyle qui rend chaque scène où il est à l'écran captivante. Le film prend donc son temps avec notamment ce diné où les 2 couples se rencontrent et où Joe à force de se la jouer réac va faire adhérer son nouvel ami à sa cause (en gros faut éliminer toute la vermine), avec évidemment en point culminant cette dernière scène totalement hallucinante et clairement impossible aujourd'hui, cette fin je l'ai clairement pas vu venir et quand le film se termine tu te retrouves sur le cul.
La relation contre nature entre les 2 personnages donne une drôle d'amitié où on les verra même finir dans une soirée hippie et une petite partouze.
Derrière la caméra on retrouve Avildsen qui n'est donc pas que l'homme qui réalisé Rocky et il signe ici un portrait au vitriol de cette Amérique 70's de Nixon et du Vietnam, ça donne un film clairement nihiliste et désenchanté et tellement plus impactant que tous les chefs d'oeuvre de la semaine qu'on nous vend.

"The niggers, the niggers are gettin' all da money. Why work, tell me, why the fuck work, when you can screw, have babies, an' get paid for it?"
"Forty-two percent of all liberals are queer, that's a fact. The Wallace people did a poll."

[Mark Chopper]

Tarantino en a pas mal parlé au Grand Rex... Je n'en avais jamais entendu parler avant.

Il m'avait donné envie, mais il avait spoilé comme un cochon.

[Scalp]

Ah ben faut pas se faire spoiler la fin la, c'est vraiment con FF la raconter.

[Mark Chopper]

Bah de toute évidence Tarantino la spoile dans son bouquin et il m'a niqué en direct en lisant un extrait

[Scalp]

Ceci dit pour une fois qu'il survend pas un vieux truc inconnu.

[Scalp]

6/10

Sometimes a Great Notion de Paul Newman - 1971

Précédé d'une réputation flatteuse, j'en ressors un peu déçu, ça se rapproche pas mal du Plus Sauvage d'entre Tous, avec le même côté cette Amérique qui change et cette famille qui bosse la terre (enfin ici c'est des bûcherons mais c'est le même délire).
Paul Newman passait ici à la réalisation pour la 2ème fois et il adaptait un roman réputé (enfin y parait parce que bon la vie de bûcherons en Oregon, jamais lu et aucune envie de lire ça), ça dresse le portrait d'une famille de bûcherons en Oregon donc, ils sont confrontés à une grève générale pour protéger leur activité de l'arrivée des grosses entreprises qui veulent moderniser tout ça, mais la famille Stamper (Fonda en patriarche, Newman en fils et Jaeckel en cousin) c'est des indépendants et ils ont pas envie de faire la grève (et les autres bûcherons sont pas très très contents), ils vont donc continuer à couper du bois, et voilà l'histoire c'est ça. Autant dire que j'ai pas été passionné outre mesure, alors le coté famille américaine très traditionnelle régenté par un patriarcherustre, ça reste sympa à l'écran mais c'est vraiment parce que le patriarche c'est le grand Henry Fonda et que son fils c'est Paul Newman, clairement le film doit beaucoup, tout quasiment, à ce casting qui porte vraiment le film, car c'est eux qui tirent le film et pas vraiment leurs personnages qu'on a déjà vu et revu. Et c'est pas le retour du second fils qui va changer grand chose même si on a un twist sur l'identité du père, bon le personnage est surtout là pour nous servir de porte d'entrée dans ce monde.
Je suis pas toujours convaincu par les différentes interactions entre les divers personnages, ça manque d'émotions dans l'ensemble, les personnages ne sont pas vraiment attachants. Enfin le film garde un petit côté western appréciable avec des héros indomptables et clairement individualistes, on peut penser à ces petits éleveurs de vaches qu'on voyait dans les westerns 50's ou 60's (on peut penser à du Howard Hawks, du Anthony Mann ou du John Ford évidemment). Et qui de mieux que Fonda et Newman pour interpréter ce genre de personnages droit dans leurs bottes et quel magnifique dernier plan avec de fuck final post-mortem. Le film n'est pas contre le syndicalisme mais plutôt pourquoi cette famille est irréductible.
Newman a voulu un peu rendre hommage à ces hommes et leur métier et donc on se bouffe pas mal de longues séquences où ça coupe du bois, c'est sponso ONF (on dirait vraiment un documentaire par moment sur ces passages), surtout qu'il y a une seule séquence qui a une vraie utilité dramatique (bon pour le coup la scène est réussie et ça fonctionne, surtout Newman et Jaeckel bloqué sous un tronc, ça donne une séquence vraiment intense et émouvante, de loin la meilleure scène du film, baigné dans un cruel fatalisme). Bon après clairement ça a de la gueule parce que bon les paysages forestiers c'est pas fake et pas tourné dans un hangar (et truc tout con mais cette maison en bord de fleuve avec son propre débarcadère ça donne un vrai cachet).
J'aime bien la fin aussi avec le perso de Newman qui a rien apprit et qui veut coûte que coûte livrer son bois, le tout étant fait sans sombrer de la facilité du mélodrame qui en fait des tonnes. Mais bon dans l'ensemble ça reste un petit drame qui sans Newman et Fonda serait clairement sans grand intérêt.

[francesco34]

Je ne sais vraiment pas pourquoi j'approuve dans la base une telle note sur ce film.

bah il est pas le seul à détester des films de Kubrick, moi avec Orange Mecanique ou Full Metal Jacket je mettrai pas plus...

[Alegas]

Ne pas aimer certains films de Kubrick, je peux l'entendre.
De là à noter comme si c'était proche du néant cinématographique, ou moins bien que le Astérix by Canet, c'est chaud tout de même.

[lvri]

Après quand on accroche pas à un film, c'est difficile d'en ressortir les qualités. Des fois ça rassure aussi de voir qu'on est pas forcément seul à ne pas aimer un film (bon c'est pas mon cas pour EWS du coup)

[Scalp]

Tu viens réellement encore casser les couilles pour des notes ? j'y vois du néant c'est mon droit bordel, et je me casse les couilles a essayer d'expliquer mon ressenti, donc tu seras bien gentil de pas me gonfler.

[Mark Chopper]

Ne pas aimer certains films de Kubrick, je peux l'entendre.
De là à noter comme si c'était proche du néant cinématographique, ou moins bien que le Astérix by Canet, c'est chaud tout de même.

T'as mis 3/10 à Voyage à Tokyo, considéré comme un des plus grands films de tous les temps.

Certains cinéphiles te riraient au nez pour ça.

Personne n'est irréprochable.

[Alegas]

Après, à chacun sa notation, mais justement si je met 3 c'est justement parce que malgré le fait que je n'accroche pas, je ne peux pas dire non plus qu'il n'y a pas de qualités, d'interprétations et de choix de mise en scène dans le cas que tu cites. Idem pour Robocop, j'aime pas mais y'a clairement assez de qualités pour balancer des points.
Jamais ça me viendrait à l'esprit de mettre 1 ou 0 pour un film que j'ai trouvé gonflant ou chiant alors qu'il y a des qualités évidentes.

[Mark Chopper]

Franchement 1/10 ou 3/10... Dans les deux cas, un gosse ramène ça à la maison et ses parents ne font pas trop la différence

[Alegas]

Oh tu sais, sur un forum où ça pinaillait parfois pour du 0,5...

[Mark Chopper]

Mais ça c'était avant, quand Logan était obsédé par le top.

Maintenant, il n'écrit plus de critique. Pas même celle d'un film sud-coréen