[Alegas] Mes Critiques en 2023

[Dunandan]

J'adore cette scène.

[Alegas]

Alegas a des goûts de gourmet en cinoche horrifique. Là, ça sent trop le mauvais goût pour qu'il y trouve son compte.

Ça dépend j'ai envie de dire.
Dans Braindead par exemple, c'est du mauvais goût à tous les étages, mais t'as une générosité et une maestria narrative et visuelle qui me vend le truc, sans compter l'humour.

Là, j'avoue que ça ne m'a décroché que quelques sourires. Soit j'étais pas dans le mood, soit c'est pas mon délire.

[Alegas]

Leatherface : The Texas Chainsaw Massacre III (Massacre à la tronçonneuse 3) de Jeff Burr
(1990)

Troisième opus de la saga, et on ne peut pas spécialement dire que ça relève le niveau du film précédent. Cette nouvelle suite confirme une pensée que beaucoup de fans de l’original doivent partager : faire du film de Tobe Hooper une grosse saga horrifique n’avait pas vraiment de sens, et c’est quelque chose qui se vérifie d’autant plus ici avec New Line qui tente d’en faire une sorte d’équivalent à la saga Freddy. Exit donc le côté complètement foutraque et anti-commercial qu’on pouvait trouver au second film, ici on a quelque chose de nettement plus classique et calibré, on sent que ça veut s’ouvrir à un public nettement plus large. Manque de bol, l’idée ne fonctionne pas vraiment, et ce à plusieurs niveaux. D’une part, le ton du film est clairement un problème, vu que ça cherche à être un peu le cul entre deux chaises, à mi-chemin entre le sérieux-poisseux du premier film, et le divertissement qui prendrait plus ses distances comme le second. Aspect qui se ressent aussi dans la promo du film, avec ce célèbre teaser qui reprend une scène d’Excalibur en remplaçant Arthur par Leatherface : ça a grave de la gueule, mais ça n’a aucun sens.

Autant dire que le mélange ne marche jamais vraiment au sein du métrage, c’est à la fois trop mal écrit pour être vraiment pris au sérieux, et c’est trop premier degré pour qu’on rigole avec le film, ce qui crée des décalages vraiment étranges au sein d’un film qui semble pourtant ne pas vouloir l’être. Dans tout ça, il y a bien quelques bonnes idées, à l’image de cette gamine terrifiante qui est un ajout jouissif à la famille texane, mais c’est finalement trop peu exploité. Le fait est que le réalisateur (qui devait être à la base Peter Jackson) a été bridé par le studio pour couper son film et le rendre plus grand public, et c’est quelque chose qui se ressent : quelques personnages apparaissent pour crever quelques minutes plus tard (sérieux le coup de la survivante, autant la virer du film à ce stade tellement elle ne sert à rien), tout le passage dans la maison manque de folie, et surtout la fin est complètement naze, et je ne peux que conseiller la vision de la version alternative, qui s’avère nettement plus inspirée. Gros problème d’écriture aussi avec des personnages principaux particulièrement énervants, et une mythologie qui se contredit de film en film : le carton au début a beau nous expliquer que ça se veut être une suite, on est plus dans le remake/reboot avec une famille qu’on renouvelle dans un endroit différent, et c’est bête que le film n’assume pas ce principe. A l’arrivée, ça donne un film pas complètement désagréable à regarder, mais trop inégal pour convaincre et surtout largement oubliable.

4/10

[Alegas]

Stromboli, terra di Dio (Stromboli) de Roberto Rossellini
(1950)

Joli film que voilà, et qui confirme que je suis plutôt client du style de Rossellini. Première collaboration entre le réalisateur et Ingrid Bergman, qui deviendra son actrice fétiche en plus de sa femme, et le fait est qu’on sentait déjà un beau couple de cinéma avec ce métrage qui dépeint une Italie post-WWII pas glorieuse du tout. On va suivre une réfugiée en Italie qui essaye de s’en sortir comme elle le peut. Alors qu’elle se voit refuser de quoi aller vivre en Argentine, elle décide d’épouser le premier soldat italien venu dans l’espoir d’avoir une vie confortable. Malheureusement, ça ne se passe pas aussi bien qu’elle le souhaiterait, et la voilà bloquée sur l’île de Stromboli, dans un village où ses habitants se barrent dès qu’ils le peuvent, et avec un mari qui devient jaloux à la première occasion possible. A partir de là, on va avoir un beau récit sur une femme qui n’arrive plus à s’épanouir, et qui va se retrouver face à un mur à chaque fois qu’elle tentera d’améliorer son quotidien. Une histoire pas très drôle donc, voir carrément déprimante par moment (cette fin qui ne laisse que peu de doutes sur l’issue à venir, en gros c’est soit elle accepte son sort, soit elle crève ), et dont la réussite doit beaucoup à la prestation de Bergman qui s’en sort vraiment très bien.

Formellement, Rossellini adopte un style très proche de celui utilisé pour sa trilogie de la guerre, et donc on est vraiment dans une approche néo-réaliste très assumée, avec beaucoup de décors naturels, des conditions de vie sociales détaillées, et on va même jusqu’à inclure au montage des éléments naturels qui n’étaient pas prévus dans le script, en témoigne cette éruption du volcan qui a eu lieu en plein tournage , et qui devient donc une péripétie à part entière. Le film a pour lui d’excellentes scènes, qui ne payent pas de mine au premier abord, mais où on sent à chaque fois une vraie vision de metteur en scène : la tentative de Bergman de se mettre le curé du coin dans la poche, le passage au bord de l’eau où elle va finir par se mettre tout le village à dos juste parce qu’elle passe un bon moment, mais aussi et surtout cette sublime scène de pêche au thon , une séquence qui ne sert pas à grand chose narrativement parlant, mais qui est tellement bien montée et tellement représentative de la façon de vivre de l'île qu’elle en devient l’une des scènes les plus marquantes du métrage. Bref, un beau film qui se range aisément parmi les réussites de son réalisateur.

7/10

[Alegas]

A shot in the dark (Quand l'inspecteur s'emmêle) de Blake Edwards
(1964)

Après la sortie de The Pink Panther, l’idée est de surfer sur le succès du film en proposant rapidement une suite au public. L’urgence de la situation fait que c’est finalement un script tiré d’une pièce n’ayant rien à voir avec le premier film qui sera retenu, et dans lequel Blake Edwards intégrera Clouseau comme personnage principal, d’où le fait que le titre ne mentionne jamais la fameuse Panthère rose. Cela donne une suite assez étonnante car finalement très indépendante du premier volet : le personnage de Peter Sellers est réellement le seul lien entre les deux métrages, ce qui donne aussi une comédie qui assume bien plus ses moments complètement loufoques. Autant The Pink Panther, derrière son aspect comique, avait des airs de divertissement plutôt classieux, les présences de David Niven et Claudia Cardinale aidant beaucoup, ici c’est nettement plus orienté comédie souvent absurde, avec un Sellers qui déclenche des calamités à chaque scène.

Si le film est très drôle et remplit ainsi son objectif principal, on notera tout de même que l’ensemble se tient moins bien que le précédent film, avec soit des soucis de rythme, soit le fait que absolument tout tourne autour de Sellers, là où le premier film avait pour lui d’avoir plusieurs protagonistes. Nul doute que la production précipitée de cette suite joue dans ces défauts, mais cela n’empêche pas le métrage d’être une comédie fort sympathique, avec un Peter Sellers qui porte le film sur ses épaules, et qui semble lancer un bon paquet de running-gags qui seront repris dans les épisodes suivants (de ce que je comprends, les gags autour du commissaire et de Cato deviennent des éléments indissociables à partir de ce film). Si on ajoute en plus la mise en scène stylée d’Edwards (super première scène où, avec de longs plans, on découvre les nombreuses infidélités nocturnes dans un manoir), le score classieux de Mancini, et le générique d’ouverture toujours aussi réussi, ça reste clairement recommandable.

6,5/10

[Alegas]

Hudson Hawk (Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur) de Michael Lehmann
(1991)

Le moins qu’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais vraiment pas à voir un film pareil . J’ai lancé le truc sans trop me renseigner dessus, en sachant juste que les avis étaient partagés dessus, que Willis était en lead, et avec Joel Silver à la prod, et vu ces noms attachés je m’attendais à du film d’action qui surfe sur le succès de Die Hard alors qu’en fait pas du tout. On pourrait considérer Hudson Hawk comme une comédie d’action, mais la vérité est que c’est bien plus une comédie qu’un actionner, et autant sur le papier il y avait moyen que ça me rebute, autant à l’arrivée je suis plutôt content d’avoir été surpris par l’orientation du métrage.

Alors bon, c’est clairement pas un film parfait, je comprends tout à fait qu’on puisse le prendre en grippe, mais je comprends aussi complètement ceux qui le considèrent comme un divertissement à part, car mine de rien voir un film pareil se révéler être un gros délire à mi-chemin entre un film des ZAZ et un cartoon en live-action, ce n’est pas tous les jours que l’on voit ça. C’est en plus un film qui, j’ai l’impression, s’amuse constamment à brouiller les pistes : l’introduction en mode reproduction historique, Willis qui sort de prison pour enchaîner tout de suite après sur un casse, le-dit casse en mode comédie musicale, les bad-guys complètement gogols, celui de James Coburn qui s’annonce comme un personnage sérieux mais qui s’avère être presque aussi loufoque, bref on ne sait jamais dans quelle direction le film va nous emmener, et pour le coup je le prends comme une grosse qualité. Si on ajoute à ça des scènes complètement WTF, comme celle du brancard, le final en mode on fait tout péter et on shoote un chien tel un ballon de football , ou les multiples sauts dans le vide où on ressort sans aucune égratignure, ça se pose définitivement comme un film à prendre au 48ème degré.

Comme dit plus haut, on peut y trouver plein de défauts, entre un rythme inégal, certains acteurs en roue libre, des trous de script ahurissants (même si pour le coup j’ai l’impression qu’ils sont complètement assumés, en témoigne la toute fin avec un perso mort qui revient miraculeusement à la vie sans qu’on cherche à l’expliquer), et de l’action mise en scène de façon rarement inspirée, mais à côté de ça il y a une telle générosité d’humour, et on sent tellement que l’équipe prend son pied à faire ce film, que j’ai envie de dire que ça rattrape pas mal ces défauts qui se révèlent assez secondaires. Peut-être que c’est un film qui se révélera moins fun à la revision, une fois passé l’effet de surprise, mais en l’état c’était vraiment une chouette séance à laquelle je ne m'attendais pas du tout.

6,5/10

[Mark Chopper]

Rien que pour ça, Willis a une place à part. C'est quand même lui qui a monté ce projet insensé.

[pabelbaba]

Et après ça tape sur Red...

[Mark Chopper]

Rien à voir avec ton Expendables en pantoufles.

[pabelbaba]

C'est bien les pantoufles!

[Mark Chopper]

Ta vie est une pantoufle.

[pabelbaba]

[Jed_Trigado]

Il est méga-claqué ce film, en effet personne aurait financé ce film si Willis n'avait pas été une star.

[Alegas]

Heroes for sale (Héros à vendre) de William A. Wellman
(1933)

Film pré-Code très intéressant, d’une part parce qu’il confirme toute les qualités de Wellman en tant que metteur en scène, d’autre part parce que le métrage se révèle être un document précieux, très représentatif de son époque. Ici, contrairement à d’autres films de la même mouvance, ce n’est pas tant la représentation de la sexualité et/ou de la violence qui intéresse ici, mais plutôt la représentation sociale qui est faite de l’Amérique post-krach boursier de 29, très réaliste (il faudra attendre la fin des années 30 et des films comme The grapes of wrath pour revoir ce genre de représentation). Le récit commence en pleine Première Guerre Mondiale, avec un personnage qui, après une action héroïque, va être laissé pour mort puis capturé par les allemands, alors qu’un soldat lâche va récupérer tous les honneurs.

Sur la première demi-heure, le film laisse penser que tout le script va se baser sur ce postulat de départ, avec d’un côté l’imposteur qui ne peut plus révéler la supercherie après la guerre, pendant que l’autre sombre peu à peu dans la misère sociale car souffrant d’addiction à la morphine, mais plus le métrage avance et plus on se rend compte que ce qui intéresse vraiment Wellman est tout le côté descente aux enfers de son protagoniste. Descente qui permet en plus de dresser un portrait peu reluisant du pays. Tout y passe : chômage, famine, misère, mouvements sociaux, drogue, début de l’intégration des machines au sein d’usines, traque des communistes et des vagabonds, autant dire que ça donne un film pas vraiment joyeux, et donc justement très représentatif de ce qu’une bonne partie du peuple américain vivait effectivement durant ces années compliquées. Sans aller jusqu’à crier au grand film oublié, c’est une bobine qui mérite vraiment le coup d’œil malgré quelques défauts (pas convaincu par la prestation de Barthelmess qui ne fait que subir, même si c’est aussi l’écriture du personnage qui veut ça) et qui a le mérite de ne jamais perdre de vue un certain optimisme à la Capra, histoire de contrebalancer avec le parcours difficile du héros. Une jolie surprise donc.

7/10

[Alegas]

BILAN MARS 2023

Films vus :

70 : Apollo 13, Ron Howard, 1995, Blu-Ray VOST : 7,5/10
71 : The Walk, Robert Zemeckis, 2015, Truc VOST : 6,5/10
72 : Billy Blazes, Esq., Hal Roach, 1919, DVD VO : 5/10
73 : Stromboli, terra di Dio, Roberto Rossellini, 1950, TV VOST : 7/10
74 : Paprika, Satoshi Kon, 2006, Ciné VOST : 7/10
75 : Leatherface : The Texas chainsaw massacre III, Jeff Burr, 1990, Truc VOST : 4/10
76 : Jeepers Creepers, Victor Salva, 2001, TV VOST : 4/10
77 : Babylon, Damien Chazelle, 2022, Ciné VOST : 9,5/10
78 : La piscine, Jacques Deray, 1969, TV VF : 5,5/10
79 : Just neighbors, Harold Lloyd & Frank Terry, 1919, DVD VO : 6/10
80 : Duck soup, Leo McCarey, 1933, DVD VOST : 6,5/10
81 : Block-heads, John G. Blystone, 1938, TV VOST : 6,5/10
82 : The portrait of a lady, Jane Campion, 1996, TV VOST : 6/10
83 : A shot in the dark, Blake Edwards, 1964, DVD VOST : 6,5/10
84 : The son, Florian Zeller, 2022, Ciné VOST : 5,5/10
85 : Creed III, Michael B. Jordan, 2023, Ciné VOST : 5,5/10
86 : Trial by fire, Edward Zwick, 2018, TV VOST : 6/10
87 : Bumping into Broadway, Hal Roach, 1919, DVD VO : 7/10
88 : Hudson Hawk, Michael Lehmann, 1991, TV VOST : 6,5/10
89 : Nice and friendly, Charlie Chaplin, 1922, DVD VO : 2,5/10
90 : The Whale, Darren Aronofsky, 2022, Ciné VOST : 8,5/10
91 : Knock at the cabin, M. Night Shyamalan, 2023, Truc VOST : 5/10
92 : A man called Otto, Marc Forster, 2022, Truc VOST : 5/10
93 : Heroes for sale, William A. Wellman, 1933, DVD VOST : 7/10
94 : Empire of light, Sam Mendes, 2022, Ciné VOST : 6/10
95 : Underworld U.S.A., Samuel Fuller, 1961, Ciné VOST : 6,5/10
96 : Le jouet, Francis Veber, 1976, TV VF : 6/10
97 : Women talking, Sarah Polley, 2022, Ciné VOST : 6/10
98 : Captain Kidd's kids, Hal Roach, 1919, DVD VO : 4,5/10
99 : The return of the Texas chainsaw massacre, Kim Henkel, 1995, Truc VOSTA : 1/10
100 : The private life of Sherlock Holmes, Billy Wilder, 1970, DVD VOST : 6/10
101 : L'Avare, Jean Girault & Louis de Funès, 1980, TV VF : 5,5/10
102 : John Wick : Chapter 3 - Parabellum, Chad Stahelski, 2019, TV VOST : 6/10
103 : The Hobbit : An Unexpected Journey, Peter Jackson, 2012, UHD VO : 8/10
104 : Score : a film music documentary, Matt Schrader, 2016, Truc VOSTA : 6/10
105 : Screen Romance, Emma Decoster & Mélanie Merny, 2018, Ciné VO : 4/10
106 : 42nd Street, Lloyd Bacon & Busby Berkeley, 1933, Ciné VOST : 6/10
107 : The Hobbit : The Desolation of Smaug, Peter Jackson, 2013, UHD VO : 7/10
108 : Emperor of the north, Robert Aldrich, 1973, Blu-Ray VOST : 6,5/10
109 : Les Anarchistes, Elie Wajeman, 2015, TV VF : 2,5/10
110 : The Hobbit : The Battle of the Five Armies, Peter Jackson, 2014, UHD VO : 8/10
111 : Harvey, Henry Koster, 1950, Truc VOST : 6,5/10


Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :

Rien ce mois-ci