The Texas Chainsaw Massacre 2 (Massacre à la tronçonneuse 2) de Tobe Hooper
(1986)
Curieuse suite que voilà, initiée plus de dix ans après le film original, avec le même réalisateur, et avec une volonté de ne pas tomber dans la facilité. Pour le coup, difficile d’imaginer ce qui a pu se passer dans la tête de Tobe Hooper pour accoucher d’un film aussi étrange : ça se veut être une suite sans l’être réellement, ça tombe parfois dans le remake/reboot sans que l’on comprenne réellement pourquoi (on refait notamment, en moins bien, la scène du dîner du premier), on privilégie la comédie nawak à l’ambiance poisseuse premier degré de l’original, bref c’est vraiment très loin de l’idée qu’on pourrait se faire d’une suite à un film emblématique du cinéma d’horreur. Un aspect qui est à la fois la force et la plus grande faiblesse de ce métrage, car si on ne peut nier que le film prend tout le temps des directions inattendues, il faut avouer aussi que ça donne lieu à un métrage particulièrement inégal, et qui semble écrit et réalisé à l’arrache, dans le sens où on a l’impression que toutes les cinq minutes Hooper veut finalement réaliser un autre film et changer complètement de direction.
Cela donne une histoire assez pénible à suivre, d’une part à cause de la folie omniprésente du film qui donne un côté hystérique à quasiment chaque scène (renforcé par l’acting et les décors de la seconde moitié du récit), mais aussi tout simplement parce que les scènes ont finalement peu de liant entre elles, ce qui renforce le côté suite improvisée d’une séquence à l’autre. Sur beaucoup de points, ça fait vraiment penser au cinéma de Rob Zombie avant l’heure, ce qui est loin d’être un gage de qualité en ce qui me concerne. Le personnage de Dennis Hopper représente bien tout ce qui ne va pas dans le film : on a l’impression qu’il sort d’un autre tournage, et même si je dois avouer avoir apprécié certaines de ses scènes, ça reste des moments vraiment nawaks (le duel à la tronçonneuse, l'achat de ces dernières) et complètement gratuits (Hopper passe une moitié de film à crier et à couper des poutres), d’autant que toute la finalité du personnage est de faire le mariole jusqu’à ce qu’il puisse tuer la famille dont il cherche à prendre revanche. Au final, c’est un film dont je salue l’originalité indéniable et son côté culotté, mais c’est beaucoup trop foutraque et nawak juste pour faire du nawak pour que ça arrive réellement à me convaincre.
4/10