BABYLON de Damien Chazelle

[osorojo]

Pour Love Exposure, les personnages sont aussi beaucoup moins terre à terre (c'est le moins qu'on puisse dire), ça aide. Mais oui, dans le genre film hystérique qui dure des plombes, c'est une leçon de rythme, et idem, ne serait-ce que vis à vis du protagoniste, on est concerné par les personnages, c'est clair.

Depuis que j'ai vu Babylon, je ne sais pas pourquoi, mais je pense beaucoup au loup de wall street : hystérique aussi, complètement démesuré, provoc à gogo et pourtant tellement plus homogène et clairement moins petit malin. Et puis dans celui-là, niveau glamour, Margot et ses jambes interminables, c'est le nirvana

Après, un truc dont je n'ai pas parlé, je crois que le côté hommage au cinéma / nombrilisme assumé, surtout en bis repetita après La La Land, et en prémisse à The Fabelmans (que je vais esquiver parce que je crois que ce sera la goutte d'eau), me fatigue... peut-être que je fais un blocage pour le sujet.

[Olrik]

et clairement moins petit malin.

Scorsese : 80 ans
Chazelle : 38 ans

Allez, dans vingt ans Chazelle passera peut-être à l'âge de maturité.
Au même âge, à 38, Kubrick réalisait Docteur Folamour et Scorsese avait derrière lui Taxi Driver et Raging Bull...

De la même génération, Chazelle me fait regretter Jeff Nichols qui est un peu sorti des radars depuis Loving (2016 déjà).

Après, un truc dont je n'ai pas parlé, je crois que le côté hommage au cinéma / nombrilisme assumé, surtout en bis repetita après La La Land, et en prémisse à The Fabelmans (que je vais esquiver parce que je crois que ce sera la goutte d'eau), me fatigue... peut-être que je fais un blocage pour le sujet.

Mate Red Post on Escher Street, de Sono, sur le thème des figurants au cinéma, ça peut te réconcilier avec le genre. Une vraie bonne surprise.

[Mark Chopper]

Nichols bosse sur un film prometteur.

[osorojo]

Ca donne envie ^^

Après, un truc dont je n'ai pas parlé, je crois que le côté hommage au cinéma / nombrilisme assumé, surtout en bis repetita après La La Land, et en prémisse à The Fabelmans (que je vais esquiver parce que je crois que ce sera la goutte d'eau), me fatigue... peut-être que je fais un blocage pour le sujet.

Mate Red Post on Escher Street, de Sono, sur le thème des figurants au cinéma, ça peut te réconcilier avec le genre. Une vraie bonne surprise.

Je note

[pabelbaba]

Nichols bosse sur un film prometteur.

C'est Mickey qui finance!

[francesco34]

Du coup on est 3 à être mitigés, ça contrebalance un peu l'avalanche de 9/10 du forum.
D'ailleurs dans la presse FR, même si il est majoritairement bien noté, il a aussi quelques critiques mitigées, voire franchement négatives.
A l'inverse le Spielberg fait un score quasi-parfait côté presse.

[Olrik]

Bon, je viens de mater la dernière heure.
Pas de miracle,

la séquence clipesque à la fin sur la magie du cinéma est une boursouflure tape à l'oeil qui finalement a la cohérence de terminer le film comme il avait commencé. Et je préfère ne pas parler du donjon SM tenu par Spiderman en mode défonce...

J'ai le sentiment que si Chazelle avait utilisé le personnage de Pitt comme colonne vertébrale de la structure narrative de son film et en levant le pied sur la frénésie, ainsi qu'en insistant moins sur le personnage débile de Nellie, on aurait obtenu un truc intéressant. Mais Chazelle me donne l'impression d'être un trou du cul mégalo avec le désir puéril d'en remontrer en faisant une sorte de film ultime sur le passage du muet au parlant. Déjà, avec un tel sujet, il y avait lieu peut-être de faire un peu profil bas avec Singing in the rain (pas du tout touché d'ailleurs par les larmes de Manolo quand il assiste au film). Au lieu de cela, il a adopté la volonté de marquer sa différence à fond les ballons, à la grâce et à la poésie il a préféré le grotesque et la vulgarité. Les rots, la merde, la pisse, le vomi et les gros mots, plein de gros mots. Finalement, celui qui s'en tire le mieux est Brad Pitt, avec des séquences qui dans la deuxième moitié jouent sur un mode lento. Son personnage acquiert enfin un peu d'épaisseur, mais pour le reste, le changement de rythme intervient trop tard pour toucher vraiment.
Grosse erreur IMHO d'avoir attaqué pied au plancher durant une heure (voire deux heures). Faudrait que quelqu'un attache Chazelle sur un fauteuil façon Malcolm McDowell dans Orange Mécanique pour l'obliger à mater l'intégralité des films d'Ozu, ça lui ferait peut-être comprendre certaines choses sur sa conception de la virtuosité.

Bonne nouvelle sinon concernant le prochain film de Nichols.

[logan]

Je pense que beaucoup de gens ont pas du tout capté le clip de fin amha. Je lis beaucoup que c'est un hommage au cinéma, aux films "marquants", alors que pas du tout, c'est juste un clip qui flashforward (par rapport au film) toutes les évolutions technologiques qui font que le cinéma est un art en constante évolution et que le protagoniste ne fait que passer et subir ces changements.

Après on peut argumenter que c'est en trop. A la base d'ailleurs Chazelle ne l'avait pas écris, il devait juste finir son film dans le cinéma avec le film face au protagoniste mais apparemment il avait un doute sur la compréhension du public vis à vis de son propos.

[Olrik]

A la base d'ailleurs Chazelle ne l'avait pas écris, il devait juste finir son film dans le cinéma avec le film face au protagoniste mais apparemment il avait un doute sur la compréhension du public vis à vis de son propos.

D'un autre côté, après trois heures de surrégime, il ne faut pas non plus s'attendre que le spectateur soit très frais pour bien saisir la pensée chazelienne. Voilà mon interprétation des larmes du personnages : une mise en abyme des larmes de joie du spectateur qui regarde sa montre et qui s'aperçoit que dans quelques minutes, Babylon sera fini !
Pas totalement sûr concernant l'accent sur l'évolution technologique au cinéma. Ça fonctionne avec certains titres, oui, mais pour d'autres... voir ici la liste :
https://faroutmagazine.co.uk/every-movi ... e-babylon/
Cette séquence a au moins le mérite de rappeler qu'il y a plein de bons films à (re)voir après l'épreuve Babylon (à commencer par Chantons sous la pluie), merci Damien !

[Mr Jack]

Moi aussi j'étais passé à côté de La La Land, la première fois. Je parlais d'esbroufe et de patchwork. Mais Chazelle a un cinéma profondément subtil. C'est sous les gestes qu'il faut aller chercher le sens. Il attaque tous ses films avec frontalité et cette démarche peut paraitre arrogante. Mais il colle du sens sur les mouvements qu'il met en marche. Et si tu suis pas le rythme, tu restes perdu entre les lignes. Si t'es synchrone, c'est (sauf First Man) toujours bouleversant.

[Alegas]

Si t'es synchrone, First Man est tout aussi bouleversant.

[Dionycos]

Je dirais même que First Man est le plus bouleversant de ses films. Pas mon préféré, mais la grosse chialade sur toute la fin.

[lvri]

Totalement d'accord pour First Man. C'est sans conteste son film le plus bouleversant.
J'ai du mal à comprendre comment on peut aimer le ciné de Chazelle et passer à côté de First Man en fait...

[pabelbaba]

Toujours pas vu un seul Chazelle, mais j'ai l'impression de lire dans les critiques ce qui ne me plaît pas chez Paul Thomas Anderson.

[Mr Jack]

Totalement d'accord pour First Man. C'est sans conteste son film le plus bouleversant.
J'ai du mal à comprendre comment on peut aimer le ciné de Chazelle et passer à côté de First Man en fait...

Euh si First Man te bouleverse plus que le final de Whiplash, c'est moi qui comprend plus rien. Et j'aime pas les biopics, by the way.