Tepepa aka
Trois pour un massacre de Giulio Petroni - 1969
Encore un spagh dont je connais la BO par cœur avant d'avoir vu le film!
Surtout, vu son casting, j'ai sagement attendu une sortie physique en France pour le découvrir.
Cependant, j'avais des attentes mal calibrées concernant ce film. En effet, la rencontre Tomas Milian/Orson Welles me paraissait devoir être explosive, avec d'un côté le guérillero haut en couleur et de l'autre le général froid et imposant, cela aurait dû faire des étincelles dans un western zapata. Le souci, c'est que Milian en 1968 n'est pas encore ce demi-chien fou qui lâchera les chevaux devant la caméra. Il a bien évidemment quelques westerns à son actif, mais il y est encore assez sobre. Rien à voir avec les personnages déchaînés qu'il incarnera dans
Companeros,
Far West Story ou
Le Blanc, le jeune et le Noir dans la décennie suivante.
Ce qui fait qu'ici il incarne un personnage en demie-teinte, un peu déluré, notamment avec son sombrero dont la lanière passe sous son nez...
Mais aussi très sérieux, avec un discours révolutionnaire réfléchi, agissant avec calcul et pas du tout à l'instinct. Par conséquent son face à face avec Welles (qui assure en gros connard mexicain
) est un peu fade. Sans parler de la présence du perso du docteur anglais, incarné par John Steiner sans charisme, qui apporte le quota "gringo" au film, dont il est un passage obligé du genre, mais qui affadit l'histoire plus qu'elle ne sert de moteur. En effet, généralement dans ce style de film, le révolutionnaire et le gringo ont des vues opposées et leurs intentions changent au contact de l'autre. Mais ici c'est trop light, pas assez appuyé et ça donne lieu à des flashbacks pas bien passionnants. Finalement, ce sont deux personnages en retrait (le père et le gamin) qui apporteront un peu de fraîcheur à l'histoire.
De son côté, Petroni propose des plans magnifiques et il arrive à tirer de très belles choses des décors espagnols pourtant pas foufous. Il est dommage qu'il n'ait pas eu à proposer plus d'action, surtout dans un film de plus de deux heures, où certaines batailles ont lieu hors champ! Ce qui plombe naturellement le rythme, un brin pantouflard de cette bobine. Heureusement, la BO de Morricone est très sympa, avec quelques remplois de-ci delà, mais aussi un chouette thème principal original.
Résultat des courses, j'ai été déçu même si le film a des qualités indéniables.
5,75/10