[oso] Baragouins séniles / 2023

[osorojo]

Tu aimeras sans doute un peu moins que moi, mais ué ça se tente.
On ne voit pas assez Lino, mais ça m'a donné envie de voir plus de films avec Bourvil en mode sérieux, franchement il assure grave.

[pabelbaba]

Il en fait un paquet. D'ailleurs c'est marrant rétrospectivement toutes les louanges sur son rôle dans Le Cercle Rouge, comme si ça sortait de nulle part et qu'il n'avait joué que Le Corniaud, La Grande Vadrouille ou Le Cerveau auparavant.

[Mark Chopper]

C'est un bon petit film.

Pour Bourvil, le succès de ses comédies était tellement énorme que ça écrase le reste dans l'imagerie populaire.

[pabelbaba]

Dans l'imagerie populaire je comprends, mais fin 90s, début 00s, même les pros pensaient comme ça.

[osorojo]

Moi le premier, quand je pense à Bourvil, je pense à comédie. Du coup, j'ai bien envie de rectifier le tir.

[osorojo]

Le Bateau d'Émile

Film de Denys de La Patellière · 1 h 38 min · 1962 — 6/10

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N'y allons pas par quatre chemins, l'intérêt premier du film est le duo d'amoureux formé par Lino Ventura et Annie Girardo à l'écran. La réputation sulfureuse qui précède la seconde est sans importance pour le premier, marin de métier dont le savoir-faire est aussi reconnu que son penchant pour la bouteille.
L'homme est également célèbre pour son tempérament bougon qui devient carrément incontrôlable, et ce n'est rien de le dire, lorsque les degrés d'alcool terminent de lui colorer le front. Un caractère de feu, qui va comme un gant aux arcades sourcillières prononcées du brave Lino et s'accordent très bien avec le caractère exubérant mais docile de sa partenaire.

Le récit n'est pas particulièrement enthousiasmant, il est question d'une histoire de famille riche classique, mais non sans intérêt puisqu'il a le mérite d'être exposé par un Michel Simon en forme. On sent qu'il prend un grand plaisir de se faire la voix de l'asocial patibulaire qui n'hésite pas une seconde à énoncer le fond de sa pensée au moyen d'un verbe fleuri, l'occasion de rire un bon coup.

Si l'ambiance retombe ensuite un peu pour se faire plus sérieuse et même devenir très sombre dans le dernier quart d'heure, elle reste tout de même suffisamment légère dans l'ensemble pour faire de ce petit film sans prétention une petite parenthèse agréable, si toutefois vous n'en espérez pas une pépite oubliée.

[pabelbaba]

Girardot/Lino... ça me plaît bien!

[Mark Chopper]

Adaptation d'une nouvelle de Simenon que je qualifierai gentiment de "mineure"...

[Alegas]

Les Cinq Diables

Film de Léa Mysius · 1 h 35 min · 2022 — 8/10

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Faut-il craindre ou composer avec les cinq diables de ce mystérieux titre lourd de promesses dont les 10 cornes cachent un récit multiple qui jongle, avec une souplesse folle, entre la quête initiatique d'une jeune fille augmentée d'un don d'ubiquité défiant le temps et le déploiement de réflexions sociétales aussi larges que la peur de la différence, la méchanceté ordinaire ou la complexité de l'amour filial. Le tout avec en toile de fond cette quête insatiable de l'humanité pour trouver un éventuel sens à cette boucle rageuse qui fait tourner le soleil autour de notre sol terrestre souvent jugé trop meuble.

Pour ma part, je compose, et bien plus, je tombe sous le charme d'un film singulier qui parvient à en dire beaucoup tout en se préservant de trop en faire. La composante fantastique, à n'en pas douter plus que nécessaire à la pleine expression du concept à l'origine d'un récit sacrément original — un savoureux délice tant c'est rare à notre époque —, reste savamment discrète, les interprètes, tous habités, qui se partagent le cadre ont alors la liberté d'action de tout donner, ce qu'ils font sans aucune réserve.

De la jeune actrice interprétant Vickie, impressionnante de patience là où souvent l'enfance à l'écran, par spontanéité, a toujours un coup d'avance sur le tempo recherché, à Adèle Exarchopoulos qui décidément dévore toujours plus l'écran, sans oublier le très juste duo frère / soeur emprisonnés dans le silence : Swala Emati, frêle enveloppe en perdition sort de son mutisme pour gagner les coeurs en ensoleillant un karaoké orageux et Moustapha Mbengue s'aligne à merveille sur le métronome d'une patience sourde, silhouette puissante mais mesurée qui accepte la difficile mission de ne jamais laisser la mesure s'emballer.

Une partition délicate jouée avec une grande sincérité et surtout une maîtrise dingue. A la forme soignée, qui sait sortir des clous quand il le faut — souvent lors des flashbacks qui sont du coup parfaitement compréhensibles niveau chronologie —, se greffe une bande son originale en pleine harmonie avec la mise en scène ou des choix musicaux pensés pour amplifier l'émotion — Cuatro Vientos sur la dernière séquence fait frissonner —, de quoi sortir de la séance impressionné par cette incantation de Léa Mysius que je qualifierai avec un peu de trouille d'acte de sorcellerie.

[osorojo]

Le Bûcher des vanités

Film de Brian De Palma · 2 h 05 min · 1991 — 6.5/10

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C'est marrant, quand je vois Melanie Griffith en femme fatale dans un film, à chaque fois je me dis que c'est une idée saugrenue jusqu'à la première scène où elle joue à merveille la chipie en question. D'un coup la température monte, et toutes mes réserves se font la malle à mesure que le bougre pris au piège de la tigresse perd ses défenses. A ce jeu là, elle est clairement redoutable, Tom Hanks dans ses griffes expertes ici, c'est du petit lait qu'on déguste avec le sourire.

Pour le reste, j'avoue ne pas m'être passionné outre mesure pour le fond d'une histoire un poil paresseuse de corruption à tous les niveaux. Mais le casting 5 étoiles en action fait qu'on se laisse bercer volontiers pendant deux heures. De Palma rappelle à l'occasion qu'il est aux commandes, par des jeux de caméras agréables qui prouvent qu'une mise en scène un tantinet ambitieuse apporte un plus indéniable à une bobine. On est loin de ses grands faits d'armes, mais l'intro notamment fait son petit effet.

Pas grand chose de plus à dire sinon que je suis de plus en plus nostalgique devant les films des nineties. Quand on commence à prendre de la ride comme moi, on a forcément un petit pincement au coeur devant le numéro tordant de Bruce Willis en mode Bukoswki les mains baladeuses imbibé jusqu'au trognon.

[Alegas]

Donc on est officiellement partis sur Willis ?

[osorojo]

Ben écoute pour moi oui. On va dire que devant le peu de réactions, en considérant qu'on est sans doute sur la fin de ce challenge ressuscité, je me suis auto validé

Mais je n'exclus pas de me refaire un ou deux films avec Sharon également

[Mark Chopper]

on est sans doute sur la fin de ce challenge ressuscité

Voire de la section critiques

Perso, je ne suis pas du tout dans le mood. Pourtant, je viens d'enchaîner Sixième sens / Incassable / Glass, mais zéro motivation pour écrire des bafouilles.

[osorojo]

Je comprends, j'avoue que je me force un peu à écrire 4-5 lignes qui n'ont que très peu d'intérêt histoire de participer au truc ^^

Quand c'est un film que peu ont vu, j'ai un peu plus de motive, et encore plus si j'ai apprécié.
Disons que je me suis lassé depuis un bon moment du laïus négatif, je ne privilégie que le partage, si j'ai trouvé un truc cool qui n'est pas connu, ça vaut le coup d'en parler un peu. Dans le cas inverse, bof bof. Si ce n'est une petite phrase en tant qu'aide mémoire, vu que je me rappelle jamais de rien

Hésite pas à lister les trucs que tu mates qui rentrent dans le cadre du challenge dans le topic concerné, ça peut toujours permettre un échange, même si tu ne poses qu'une note vite fait.

Perso en ce moment, j'ai besoin de ciné popcorn. Je me dis qu'avec Willis, si j'arrive à renouer avec le revisionnage, je peux me faire quelques séances sympas ^^

[Mark Chopper]

Perso en ce moment, j'ai besoin de ciné popcorn

Si tu as besoin de te détendre, je te conseille vivement les stand up de Bill Burr sur Netflix (notamment Paper Tiger). Je suis sûr que tu seras client.