[Pabelbaba] Mes critiques en 2023

[Mark Chopper]

Un bon film d'1h30, il n'y a que ça de vrai.

[Scalp]

Meilleure durée ever.

[pabelbaba]

Police Puissance 7 aka The Seven-ups de Philip D'Antoni - 1973

Voilà un polar assez étonnant. Entre le réalisateur dont c'est le seul film, Roy Scheider et Richard Lynch qui ont des rôles trop grands pour eux, ça ne sentait pas très bon.

Et pourtant il a pas mal de choses à proposer. En premier lieu une super vibe 70s. Il est très probable que d'Antoni ait pas mal appris en tant que producteur sur Bullitt et French Connection, du coup il restitue sans peine une ambiance de polar urbain, avec des prises de vue amples, qui nous font bien sentir la ville dans les scènes en extérieur. Mais pas que : il créée aussi de l'urgence avec des séquences de tension pas dégueues, notamment les passages à l’Éléphant Bleu. Sans parler de la course poursuite qui démoule sévère! Elle paraît super longue et pourtant bien rythmée, avec de grosses prises de risque en ville et des moments chocs dans la pampa. Du sacré boulot!

Dit comme ça, le film avait tout pour être un top polar de l'époque. Le souci c'est que côté écriture, c'est pas dingo. Le pitch est sympa et rappelle un peu Across 110th Street, mais la fameuse équipe de Scheider n'existe pas, la faute à une absence totale de scènes ou de dialogues les faisant exister. Le scénario se concentre d'avantage sur les mafieux et la relation avec le croque-mort. En plus, c'est pas Scheider qui va tirer le film vers le haut. Jouer le flic ultra hardboiled quand on a une tête de victime qui se fait larguer par Tara Reid, c'est plus que casse-gueule. En l'occurrence, il est impossible de ne pas penser à la kyrielle d'acteurs qui auraient fait mieux et mis plus d'intensité dans le jeu. D'autant que ses acolytes sont des nobodys complets et que le grand méchant incarné par Richard "vous avez besoin d'une tronche de merde dans une série TV moisie" Lynch n'apporte aucune plus-value.

Résultat, on n'a pas un mauvais film, mais on peut difficilement oublier qu'il aurait pu être 5 coudées au-dessus avec un peu de liant entre les persos et un casting plus haut de gamme.

6,75/10

[pabelbaba]

Gangsterdam de Romain Lévy - 2017

Depuis le temps...

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, parce que dans ma tête c'était juste un pitch bof avec Kev Adams et Rutger Hauer + une BA sympa. Mais en fait c'est aussi écrit et réalisé par le gars de Radiostars. Et bien ça se sent! L'histoire est simple, mais pas écrite avec les pieds. Ce qui est déjà dingue dans ce genre de comédie. Tout est relativement logique, même s'il y a quelques facilités, on arrive à y croire. D'autant que Kev Adams n'est pas si nul. Le rôle lui va plutôt bien, il joue le loser avec un peu de finesse (si, si!), il ne prend pas son accent débile et ne propose pas son surjeu horripilant comme l'affiche peut le faire croire. En fait il est plutôt bien dirigé. Du coup, c'était une bonne idée de lui adjoindre un sidekick, joué par Côme Levin, qui va être l'élément perturbateur et le point central des gags, ce qui décharge pas mal ce que doit faire Kev Adams.

Et les gags alors? Ben c'est pas finaud : y'a du prout et des blagues qui impliquent des rapports sexuels entre hommes, mais ça fonctionne. Ils sont plutôt bien répartis et même parfois bien construits en deux temps... ça fait un peu bizarre, mais je me suis plutôt bien marré et madame aussi. En plus il y a quelques punchlines qui valent le coup. En revanche, "la" scène d'action est bien pétée. Un gunfight en mousse avec Freebird en fond sonore, ça pique. Romain Lévy c'est pas Matthew Vaughn... D'ailleurs je n'ai pas fait la revue complète du casting. Si Kev Adams et Côle Levin assurent, en revanche ce n'est pas le cas de Manon Azem et Hubert Koundé, un brin aux fraises. Ceci dit, il y a de bonnes surprises dans les petits rôles, notamment Timsit et Manu Payet, qui font le job. Reste Rutger... Franchement, ça va. C'est pas déglingo, mais il tient son truc et ça marche. J'avais peur qu'il soit ridicule, mais pas du tout.

Résultat? Ben on a une comédie pas dingue, correctement écrite et qui évite beaucoup de pièges. Alors on peut toujours se dire qu'avec la bande à Lacheau, ça aurait pu aller bien plus loin, mais en l'état, ça va.

6/10

[pabelbaba]

Top Dog d'Aaron Norris - 1995

Allez, j'arrive au bout!

On finit donc par le Norris. Sorti entre Hellbound et L'Esprit de la Forêt, on est complètement en territoire WTF de la filmo de notre Ranger velu. Il surfe alors tardivement sur la mini vague de buddy movies canins. Et bien c'est pas beau à voir. Déjà, la présentation de son perso en mode Martin Riggs pas suicidaire, c'est affreusement nul. Ensuite le chien est dégueulasse. Hooch aussi, mais il était crédible en chien de flic, là on a juste un rouleau de lavomatic miniature. Quand il est censé faire peur aux grands gaillards, c'est facepalm. Ca va avec le scénario d'ailleurs, où une bande de méchants suprémacistes échappés d'un atelier pour Cotorep fait mumuse avec du C4. D'ailleurs ça rappelle cet autre chef d’œuvre qu'est Loin du Périph.

Alors avec un casting de 4èmes couteaux, des scènes d'action en carton où Chuck défonce des adversaires un à un (ils sont sympas, ils ne s'y mettent jamais à plusieurs et n'ont jamais de flingue si Chuck n'en a pas! ) et avec des gags dignes de Denis la Malice (il se fait attaquer par des mecs déguisés en clowns et c'est pas beau à voir...). Sans parler de la mine réjouie de tout le monde à la fin parce que la bombe n'a pas explosé, mais vu le nombres de tirs en direction de la foule au préalable, il doit y avoir des dizaines de morts et des centaines de blessés!

Et cerise sur le gâteau, Chuck ne fait aucun effort avec le clebs. Belushi avait vraiment un truc en plus.

2/10

[Mark Chopper]

Allez, j'arrive au bout!

On finit donc par le Norris

Hop hop hop...



C'est sorti l'année dernière. Dogsploitation never dies.

[pabelbaba]

IL LE FOOOOOOOOOOO!

[pabelbaba]

Alibi.com de Philippe Lachau - 2017

Comme pour les Babysitting ou Nicky Larson, Lachau part d'un postulat simple et fait tout partir en vrille. Le concept pourrait paraître réchauffé, tant la formule devient voyante avec ces péripéties qui s'accumulent et font boule de neige, mais c'est trop efficace pour qu'on puisse vraiment le lui reprocher.

En effet, il a un vrai sens du gag et il s'autorise à peu près tout. Du coup, tout se bouscule : jeux de mots, situations ridicules, références, contre-pied, gadins... il y a absolument tout. Ca permet de tenir le rythme, mais ce n'est pas pour autant qu'il se repose là-dessus et il ajoute des courses poursuites qui font du bien. Lautner le faisait aussi et ça donne pas mal d'air à une comédie. D'autant que c'est pas mal foutu, que ce soit dans la voiturette, la caravane ou les caisses tunées, c'est bien filmé et les ressorts comiques variés.

Le film avait vraiment tout pour être une grosse réussite. Cependant il y a quelques grains de sables, en premier lieu les références à Star Wars, introduites au tractopelle avec la finesse d'un hockeyeur dans un concours de patinage artistique. Alors qu'Assassin's Creed fonctionne mieux. Mais aussi l'écriture des persos principaux, qui forcent trop le trait. Julien Arruti en mode 8ème Jour... c'est lourd. L'histoire d'amour avec Elodie Fontan, ça vaut les romcoms hollywoodienne à la chaîne. Sans parler des gags repiqués comme la balance sur le Palmashow ou les trucs capilotractés qui vont trop loin comme les couilles et le chat.

Mébon, ça ne gâche pas la pelletée de gags qui marchent et j'ai conscience que ce qui paraît lourd pour les uns ne sera pas pour les autres (le clin d’œil à Hollande, j'ai beaucoup aimé), par conséquent ça donne quand même une bonne comédie où Nawell Madani cartonne.

6/10

[Mark Chopper]

Celui-là, je le trouve vraiment mauvais... Rien ne me fait rire.

Bourdon et Baye ne sont jamais dans les clous.

[pabelbaba]

Baye et Bourdon n'ont pas vraiment de scène drôle si ce n'est quand ils "débarquent" dans la salle de bain et la scène de la voiturette, mais ce n'est pas ce qu'on leur demande non plus.

C'est vrai que je l'ai trouvé plus "forcé" que les autres, d'ailleurs Bloodsport c'était lourd aussi, mais avec beaucoup des moments marrants.

[pabelbaba]

Les Petits Matins de Jacqueline Aubry - 1962

Challenge Lino Ventura

Une réalisatrice que je ne connaissais pas + un casting fou m'ont fait choisir ce film pour le challenge.

Et bien c'est très frais comme bobine. On assiste à un véritable road-movie frenchie avec cette très jeune femme, incarnée par la ravissante Agathe Aëms dont ce sera l'unique apparition à l'écran, qui décide de descendre sur la Côte d'Azur en stop pour échapper à la grisaille de la côte belge.

Si le casting est autant fourni c'est parce qu'elle va faire un TRES grand nombre de rencontres et principalement des hommes. Tout va alors tourner autour des rapports entre sexes opposés et de ce que chacun veut obtenir de l'autre. Les portraits brossés sont forcément des archétypes car le temps est compté, cependant c'est très bien fait et surtout, l'héroïne garde toujours le contrôle. Finalement, plus que les hommes, c'est son portrait de femme qui sait ce qu'elle veut qui est intéressant. D'autant qu'en 1962 ça ne devait pas être très fréquent, même si la nouvelle vague est passée par là, et que les allusions au sexe sont parfaitement explicites.

Ceci dit, certaines saynètes sont peut être un peu redondantes, notamment quand elle rencontre des "vieux", généralement moins intéressés, mais les situations restent variées et le casting 5 étoiles permet de garder le rythme. La litanie serait trop longue à réciter intégralement, mais quand même, Cowl et Hossein en tordus, Mondy et Ventura en prolos, Périer et Rich en garçons de bonne famille, Pierre Brasseur riche et rusé, sans parler de Brialy, Blanche, Blier, Bécaud, Gélin... Le défilé est incessant.

Le résultat, c'est un film autant atypique que sympathique, qui sent bon le début des 60s, tout comme Avoir vingt ans était un pur produit des 70s.

7/10

[Mark Chopper]

Je télécharge le film par hasard (jamais entendu parler) à l'instant. Je me connecte sur le forum... et je vois ta critique

[pabelbaba]

Si ça ne prouve pas l'existence d'un Grand Horloger!

[Mark Chopper]

En plus j'étais méfiant... Un casting pareil dans un film inconnu, ça n'inspire pas confiance.

Je me souviens de ma désillusion face aux Copains d'Yves Robert.

[osorojo]

Incroyable. Si seulement il y avait un challenge Ventura en cours qui pourrait expliquer la coïncidence mais alors là!

J'étais tenté aussi de le regarder mais j'avais lu des avis très moyens dessus qui m'avaient un peu démotivé, du coup tu donnes envie.