[Scalp] Shit Movie 2023

[pabelbaba]

Il est wishlisté depuis quelques années.

D'ailleurs je dois l'avoir sur un DD.

[Scalp]

Tu peux effacer direct. Sauf si tu veux voir Pagny sous les douches.

[pabelbaba]

Ca ira dans la partie traumatisme de mon cerveau, elle y retrouvera les kikoutes de Tcheky Karyo et d'André Dussolier.

[Scalp]

6/10

Le Rapace de José Giovanni - 1968

"Le pouvoir ne se partage pas"

José Giovanni s'est rapidement imposé comme un homme qui compte dans le cinéma français mais jamais sa carrière de réalisateur n'atteindra le niveau de sa carrière de scénariste. Il adapte ici un roman qui a d'abord été proposé à Melville (quel dommage que ce soit pas fait) et finalement c'est donc Giovanni qui pour son second film se retrouve derrière une "grosse" production avec Ventura en star et un tournage intégral au Mexique (chose très rare pour un film français, même encore aujourd'hui).
Quand on voit le pitch on s'attend forcément à un film d'aventure avec Ventura en tueur à gage, engagé pour tuer le président, Ventura dans le rôle de ce tueur bourru, désabusé et presque nihiliste est forcément parfait mais le film nous surprend et pas dans le bon sens avec une première partie en forme de huis clos dans une chambre d'hôtel (merde comme dans l'emmerdeur). Une longue séquence qui voit Ventura être confronté à un jeune idéaliste mexicain surnommé Chico par Ventura qui veut pas connaître son nom (aujourd'hui ce serait évidemment raciste ça), ça donne des dialogues assez basique avec Ventura qui bouffe l'écran et le jeune acteur mexicain qui a bien du mal à tenir la comparaison. Du coup ça tranche avec les films de Giovanni qui font plus une ode à la franche camaraderie, ici même si Ventura accordera son respect à ce jeune idéaliste, on peut pas dire qu'ils deviennent potes et du coup y a un peu un manque d'empathie, enfin ça vient surtout de l'acteur mexicain un peu naze car Ventura qui a un personnage sans nom fait du Ventura et on l'aime pour ça. Enfin il fait du Ventura dans l'acting car ici le personnage est plus ambigu, il a moins le coté valeur de ses autres personnages et il a un coté très détaché qui rappelle le Bogart des 50's, un homme qui ne se fait aucune illusion sur la nature humaine. Alors on a un petit coté film d'apprentissage et on voit qu'a la fin, le jeune a enfin compris ce que lui a raconté Ventura mais ça fonctionne pas à cause du mec qui est beaucoup trop naïf.
La seconde partie du film est plus intéressante, on quitte enfin l'hôtel et après avoir exécuté son contrat, on a évidemment la trahison attendu (c'est pas un spoil c'est annoncé dès le début du film) mais on peut pas la faire à l'envers à Ventura et il ira se venger. Cette seconde partie Giovanni se montre plutôt à l'aise quand il s'agit de mettre en scène l'action, alors c'est pas fou mais la gestion de la topographie donne un vrai coté visuel et agréable. De manière générale le film est d'ailleurs plutôt beau et fait jamais cheap.
Un des points positifs du film est la BO de François de Roubaix qui signe un score très Morriconnien.
José Giovanni fait du John Huston avec ce film au ton désabusé, alors c'est pas une énorme réussite mais le film a des cotés positifs qui font qu'on en sort plutôt satisfait malgré sa première partie un peu molle.

[pabelbaba]

Vous ne m'auriez pas un peu dissuadé rapidement?

[Scalp]

J'ai confondu avec un autre en fait

[Mark Chopper]

Vous ne m'auriez pas un peu dissuadé rapidement?

C'est chiantissime.

Mais on sait tous que tu suis ton instinct, en aucun cas les conseils. Par conséquent, bonne sieste à toi.

[pabelbaba]

C'est pas faux, sauf quand vous êtes unanimes sur la chiantitude d'un film.

Quand même!

[Scalp]

6/10

Plane de Jean François Richet - 2023

De loin le meilleur film de Richet, ou du moins vu le reste de sa filmo, on va dire le moins pire car le reste de sa filmo c'est vraiment pas la joie et même quand on lui file du pognon et un bon sujet il fait n'importe quoi comme avec l'Empereur de Paris. Bon ici on est sur un film à la gloire de Gégé Butler, qui produit aussi le film, un Butler qui renoue avec les rôles physiques après s'être égaré dans quelques merdes. Et le film est une vraie bonne petite série B qui pète pas plus haut que son cul et qui réussit à mélanger film catastrophe et film d'action, mélange pas si fréquent.
La partie film catastrophe c'est classique de chez classique avec l'intro de rigueur qui présente les personnages, sauf que finalement seul Butler existe, les autres sont là pour le nombre et même Mike Colter présenté comme co-vedette est mal traité, on nous dit que c'est un prisonnier coupable de meurtre, en soi très bien (même si ça apporte aucune ambiguité au métrage), mais c'est un postulat qui n'est jamais exploité, le mec pourrait être comptable ou maçon que ce serait exactement la même chose, c'est con. Bon la partie l'avion se crash est bien ficelé et c'est bien tendu, après faut pas trop être regardant sur la crédibilité de l'ensemble (surtout pour le final) mais dans l'ensemble l'immersion l'emporte sur la crédibilité.
Quant on arrive sur l'île, le film enclenche donc la partie actionner, alors je m'attendais à plus d'action mais au final ça va ça fait quand même le taf, ça commence avec un vrai bon plan séquence avec une baston bien bourrin et viscérale avec Gégé, c'est le genre de plan séquence qui ne fait pas esbroufe et apporte une vraie plus-value au métrage (on peut clairement pas dire ça de tous les plans séquences en général) et ça fait bizarre de dire du bien de la mise en scène de Richet, lui qui avait tellement salopé Mesrine à force de faire nawak. Les autres scènes d'actions sont biens, pas mémorables mais efficace, et puis y a un gros snipe qui fait voler des corps et ça c'est toujours cool.
Le casting est donc emmené par un Butler qui sait absolument tout faire, le mec ne joue pas et se repose essentiellement sur son charisme mais ça marche, on peut dire la même chose de Colter qui est là pour faire le gros bourrin sans pitié, car autre détail sympa même si le film reste soft niveau violence c'est un vrai classement R avec des mecs qui se font égorger ou d'autres déchiquetés, le reste du casting est clairement anecdotique.
Une série qui a pas inventé la poudre mais qui fait le taf, et puis ça dure 1h30 de moins que Avatar 2.

[Scalp]

6/10

Le Chemin des Ecoliers de Michel Boisrond - 1959

Un film relativement peu connu et c'est surprenant quand on voit les noms au casting : Delon, Bouvril, Ventura, Brialy, Mondy. On peut donc remercier Gaumont de l'avoir exhumé. Sur le papier y a forcément du potentiel avec le contexte Paris sous l'occupation, mais ce sera juste une toile de fond, ce qui intéresse le film c'est le passage à l'âge adulte de 2 ado, bon Delon j'ai un peu de mal car je le trouve un poil vieux pour le rôle (et puis il ne sait pas jouer le bonheur), enfin j'ai pas check son âge mais de par tout ce qu'il représente j'ai du mal à le trouver crédible en ado. Un ado qui préfère sécher les cours pour aller avec sa meuf de 30 ans (et on le comprend mais il doit faire du marché noir pour l'entretenir) et ça va à l'encontre des principes dans lequel son père l'a élevé, un père joué par un Bourvil absolument impeccable, il est tellement bon quand il ne fait pas de la comédie. C'est lui qui attire notre intérêt, et suivre cet homme respectable et intègre qui veut remettre son fils dans le droit chemin en temps de guerre est vraiment sympathique (et puis le passage où il est confronté à la tentation est vraiment sympa). Le second père est joué par un Ventura plus compréhensif (enfin sans scrupule aussi) et beaucoup moins présent (malheureusement), Brialy lui aussi joue un ado tout aussi crédible que Delon, mais il campe un personnage truculent. Ca donne une histoire douce amère qui se laisse suivre avec plaisir mais sans grand rebondissement et avec un casting féminin guère convaincant.
Un petit film porté par un Bourvil émouvant et dans ce Paris et son ambiance délétère.

[osorojo]

C'est vrai que Delon en mode lycéen qui passe tout juste le bac, on n'y croit pas vraiment ^^

[pabelbaba]

Il a 23-24 ans quand il tourne.

[Scalp]

C'est pas que l'âge le problème, c'est tout ce qu'il représente aussi et en jeune amoureux il est pas très crédible.

[Mark Chopper]

Je compte sur toi pour crash-tester le doc sur Bill Russell sur Netflix.

[pabelbaba]

C'est pas que l'âge le problème, c'est tout ce qu'il représente aussi et en jeune amoureux il est pas très crédible.

Je n'en doute pas, mais on se le dit après coup, à l'époque il était à peine connu.