Babylon : 7,5/10
Le film ne démarrait pas sous les meilleurs auspices avec cette longue séquence d'ouverture faussement virtuose où les mouvements de caméra semblent en roue libre (le mal de tête n'était pas loin) et où tout semble avoir déjà été dit/fait autrement et mieux (cf.
Le Loup de Wall Street, entre autres). Et ce n'est pas l'humour puéril pipi-caca un brin pénible (le film nous chie littéralement au visage au bout de quelques minutes) qui vient nous rassurer.
Pourtant, le film parvient à embarquer malgré tout, avançant sur une ligne de crête, menaçant de s'effondrer régulièrement (à l'image de la démarche titubante d'un Brad Pitt en pilote automatique qui, quand bien même, bouffe l'écran) mais soutenu par un rythme maitrisé bien que flirtant avec le surrégime qui fini par nous rallier à sa cause.
C'est justement quand Chazelle laisse tomber l'épate pour envisager l'amour du cinéma comme un geste mélancolique (formidable séquence de dialogue entre le personnage déchu de Pitt et la journaliste, qui reprend presque mot pour mot ma vision de la cinéphilie, je ne vais plus oser dire pareil de peur d'être accusé de plagiat
) que le film est à son meilleur.
Il faut aussi noter des séquences particulièrement réussies : un premier tournage parlant épuisant et tordant et une séquence effrayante avec Tobey Maguire parmi les plus réussies du film.
Et quand vient l'épilogue, même si ce dernier est facile, on se dit, comme le personnage de Diego Calva, que ça valait la peine.
Bref, c'est plein de défauts mais j'ai quand même fini par prendre mon pied dans ce tourbillon qui donne sacrément envie de voir des films, et c'est là l'essentiel.
(Par contre, une nouvelle fois, le père Chazelle ne donne pas forcément envie d'être pote avec lui. A la question de savoir si l'art mérite les sacrifices qu'on lui offre, il n'a manifestement pas changé de camp...).