[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Serment de Pamfir (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 09 Déc 2022, 17:42

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Pamfir (Le serment de Pamfir) de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk
(2022)


Même si je pense être plutôt ouvert d’esprit, on va dire qu’un film ukrainien sorti de nulle part n’est pas spécialement le truc le plus engageant du monde, et pourtant, après avoir vu la bande-annonce de celui-ci, j’avoue que j’étais très curieux de voir ce que ça avait à proposer. Alors déjà, pour un premier long, je dois avouer que ça fout pas mal sur le cul. Oui, tout ne marche pas, et on sent que le réal a encore du chemin à faire du côté du rythme ou du script, mais faut voir à côté de ça le niveau de mise en scène du bonhomme, qui alterne cadres très léchés (beaucoup aidé par une sublime photo, et des paysages ukrainiens qui se prêtent très bien à la contemplation) et plans-séquence qui permettent aux comédiens (tous bons, mention spéciale à l’acteur principal) de s’exprimer avec peu de coupes.

Là où je serais plus critique, c’est vraiment du côté de l’écriture, où on se retrouve avec une histoire qui a du potentiel, mais qui met beaucoup de temps à le délivrer (tout ce qui se passe dans le dernier acte aurait mérité d’arriver plus tôt à mon sens), et qui surtout ne fait pas grand chose de ses personnages, qui restent globalement des fonctions uniques du début jusqu’à la fin, sans réelle progression psychologique. Du coup, j’ai suivi le film avec intérêt, mais jamais en étant captivé, à l’exception de deux séquences : un passage de contrebande dans les bois qui, en plus d’être bien filmé, donne l’impression d’être une adaptation officieuse de Death Stranding le temps de quelques minutes, et une scène de baston à 1vs10 en plan-séquence qui, à ma grande surprise, s’avère plutôt crédible. En l’état, c’est clairement un film inégal, et qui doit beaucoup à sa mise en scène, mais c’est le genre de premier essai assez inspiré pour donner envie de suivre les futurs projets du réal, car il y a peut-être là un talent qui est en train de naître.


6/10
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Moonfall - 2,5/10

Messagepar Alegas » Dim 11 Déc 2022, 11:51

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Moonfall de Roland Emmerich
(2022)


Sans surprise, c’est nul, ça reste du Emmerich, mais j’avoue être quand même déçu car j’espérais que ça livre un minimum la marchandise sur le côté film catastrophe, et sur ce point c’est singulièrement raté. Alors bon, le concept est complètement con, mais ça y croit tellement que ça en devient presque ludique par moment : la Lune quitte son orbite pour se rapprocher peu à peu de la Terre, ce qui laisse penser qu’elle serait en fait une mégastructure alien dans laquelle il faut s’introduire pour découvrir comment l’arrêter :eheh: . De cette base, on ne peut décemment pas attendre un film intelligent, et ça tombe bien car ça ne cherche jamais à le faire : une fois passés les discours pseudo-scientifiques pour faire style, ça assume plutôt bien son caractère déviant malgré une posture sérieuse.

De tout ça va découler des scènes assez alléchantes sur le papier, genre un décollage de fusée alors qu’une vague anti-gravité arrive sur elle (oui, c’est aussi con à l’écran que ça ne l’est à l’écrit :eheh: ), la Lune qui se rapproche tellement de la Terre que sa gravité aspire tout ce qui est possible (sauf les héros évidemment, faut pas déconner), une énième destruction de Manhattan, mais qui sont malheureusement toutes très oubliables. J’ignore si cela vient d’un manque de motivation ou de budget, mais j’ai vraiment eu l’impression d’un manque, non pas d’ampleur, mais de volonté d’embrasser un grand spectacle comme Emmerich pouvait le faire à une période de sa carrière. Car bon, j’ai beau ne pas aimer Independence Day, ça reste un film avec des séquences catastrophe monstrueuses, alors qu’ici il y a zéro souffle, zéro impact dans la destruction, et je dirais que ça vient probablement du fait que ça ne cherche pas à être à hauteur d’homme, genre la destruction de New York c’est juste un gros plan d’ensemble full CG :| , alors que dans les 90’s Emmerich filmait ça dans la rue, en multipliant les points de vues, et avec des maquettes pour donner une véracité à ses images. Autant dire que ce Moonfall est assez décevant sur ce point, et même s’il reste rigolo pour des raisons que je pense involontaires (déjà que je trouvais certaines situations de 2012 très connes, là on passe un autre level genre la course-poursuite pour l'oxygène) ça ne suffit pas pour en faire un spectacle réellement divertissant.

Cela vient aussi d’un problème de construction scénaristique : le film ne cherche jamais à faire monter la sauce, on est trop rapidement dans la destruction puis dans la résolution du problème (à la moitié du film, la mission de la dernière chance est déjà lancée), du coup tout paraît très rushé. Puis bon, le dernier acte est franchement nul, et chope plein d’éléments déjà vus ailleurs : Oblivion, Mission to Mars, Contact, une blague de Jurassic Park : The Lost World, autant dire que ça donne l’impression de voir quelque chose sans réelle personnalité. Le casting est à la hauteur de l’écriture des personnages, autant dire que ça ne vole pas haut, le seul qui arrive à tirer son épingle du jeu est John Bradley, le reste c’est assez gênant à voir (Halle Berry retrouve le niveau d’un Catwoman pour donner une idée du désastre). Un film qui n’a pour lui que son concept gogol, avec de la destruction généreuse et bien filmée j’aurais pu être plus généreux, mais là en l’état c’est clairement un mauvais film qui procure finalement peu de plaisir déviant.


2,5/10
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Voyage en Italie - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 11 Déc 2022, 14:11

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Viaggio in Italia (Voyage en Italie) de Roberto Rossellini
(1954)


Cela faisait des années que je n’avais pas découvert un film de Rossellini, chose étonnante étant donné que j’ai bien aimé ce que j’ai vu jusqu’ici (notamment Rome, ville ouverte). C’est donc ici le premier film de sa collaboration avec Ingrid Bergman que je vois, et même si j’aurais à redire sur le statut du film, grandement exagéré par certains critiques français de l’époque, il reste clairement un joli petit film qui mérite le coup d'œil. Côté script, ça se veut très simple, vu qu’on va juste raconter l’histoire d’un couple anglais sur le déclin qui passe ses vacances en Italie (près du Vésuve pour être précis), et dont la relation va peu à peu se dégrader, avant de reprendre un second souffle sur les ultimes minutes du métrage.

Pour le coup, c’est à la fois un peu film de personnages mais aussi à mon sens un vrai film d’ambiance, et ce n’est pas plus mal car au fond le film ne raconte pas grand chose et l’assume complètement, et on va donc avoir un récit lent où les protagonistes sont forcés à l’introspection. Cela passe par la rythme, mais aussi par la façon de filmer les lieux, qui deviennent un personnage à part entière, et qui révèle les pensées des personnages, l’exemple le plus frappant étant évidemment celui de ce couple enseveli dans les ruines de Pompéi, et qui va être un choc pour le personnage d’Ingrid Bergman, se rendant compte à quel point son mariage est futile. Je n’irais pas jusqu’à le dire que le film est passionnant de bout en bout, par exemple je suis moins fan des moments où le couple interagissent avec des personnages secondaires, mais j’ai toujours suivi le film avec un minimum d’intérêt, et surtout le dernier acte marche tellement bien que ça me donne envie d’être indulgent vis à vis de ce qui a précédé.

Le film repose évidemment beaucoup sur son couple principal, et sur ce point Ingrid Bergman et George Sanders s’avèrent tout à fait convaincants. Formellement, c’est forcément de la mise en scène moins marquée que certains Rossellini de la décennie précédente, mais il y a un côté très carré qui transparaît en général, et même si la mise en scène ne m’a jamais vraiment ébloui il y a tout de même quelques cadres et mouvements de caméra qui me restent en tête, à l’image de ce très beau plan final. Pas un grand film à mes yeux donc, mais ça a néanmoins beaucoup de qualités, et ça donne clairement envie de tenter d’autres films du réal avec sa collaboration avec son actrice fétiche.


6,5/10
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Rosetta - 5/10

Messagepar Alegas » Jeu 15 Déc 2022, 17:17

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Rosetta de Jean-Pierre & Luc Dardenne
(1999)


Même si leur reconnaissance internationale me dépasse totalement, j’avoue que je suis loin de trouver le cinéma des Dardenne complètement déplaisant. Oui c’est du cinéma social dans ce qu’il a de plus brut, au point qu’on pourrait souvent parler de docu-fiction, et oui c’est de la forme qu’on peut aisément qualifier d’anti-cinématographique (je n’ai rien contre la caméra à l’épaule, mais juste l’utiliser et ne jamais chercher à la faire évoluer sur trois décennies, je ne pige pas), mais à côté de ça, pour ce que j’en ai vu, les frangins signent des films qui ont un minimum d’intérêt, et sont donc à mes yeux bien plus défendables qu’un paquet d’autres auteurs francophones que je ne citerais pas. Du coup, c’est aussi le même son de cloche avec cette première Palme d’Or pour les Dardenne : autant je ne pige pas qu’on puisse y voir un grand film, autant le métrage a tout de même des choses à se proposer, que ce soit une volonté immersive dans un milieu précaire qui était loin d’être souvent mis à l’écran à l’époque, ou une tendance à mettre en avant les prestations d’acteurs au profit du script et d’un travail de mise en scène.

Le début du film est très représentatif du film en général, avec cette caméra portée qui colle à un personnage et qui exprime l’urgence de la situation et la fureur du protagoniste, choix de réalisation qui marche en tant que tel, mais dont on capte aisément les ficelles ainsi que le fait que cette orientation est aussi choisie pour cacher un petit budget. Du coup, les qualités du métrage vont plus se trouver dans la représentation réaliste d’une Belgique très loin des images de cartes postales, ainsi que dans les prestations honorables des comédiens, qui font tous très authentiques à défaut de livrer des prestations mémorables. Autant d'éléments qui m’ont permis d’avoir un minimum d’intérêt devant ce film qui, malheureusement, tombe souvent dans le piège du misérabilisme (tout ce qui touche à la situation familiale de l’héroïne est gratiné). Au final, ça donne un film où j’ai pas spécialement grand chose à dire dessus, où je n’ai ni aimé ni détesté, mais que je ne reverrais clairement jamais.


5/10
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Haute pègre - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 16 Déc 2022, 12:08

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Trouble in paradise (Haute pègre) de Ernst Lubitsch
(1932)


Un peu déçu vu la grosse réputation du film, souvent cité parmi les plus grandes réussites de son auteur. En l’état, c’est de la comédie très sympathique, et qui fonctionne la majorité du temps, mais j’ai tout de même du mal à y voir un film aussi réussi que Ninotchka, pour citer un autre film de Lubitsch. Même en le prenant comme un film Pré-Code, j’ai trouvé ça assez sage sur ce que ça raconte, alors qu’il y avait probablement moyen de se lâcher un peu plus (il y a bien quelques allusions, et un fondu enchaîné en début de film qui laisse peu de place au doute, mais again ça reste gentillet). Le pitch est plutôt sympa, avec ce couple de voleurs qui va tenter une grosse arnaque via la séduction d'une bourgeoise française, mais où l’homme va finalement tomber amoureux de sa victime, au point de remettre en question le larcin qu’il allait commettre. Une histoire qui donne lieu à beaucoup de comique de situation, bien foutu dans sa globalité, mais qui s'essouffle peu à peu à mon sens, alors que le film est pourtant court. Le métrage vaut beaucoup pour son triangle amoureux bien interprété, et qui est pour beaucoup dans le charme de l’ensemble. En l’état, c’est un film avec plein de qualités, mais qui ne m’a pas passionné pour autant, ce qui confirme qu’entre Lubitsch et moi, c’est souvent du 50/50, quand bien même ça reste toujours appliqué.


6/10
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Rendez-vous - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 16 Déc 2022, 16:11

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The shop around the corner (Rendez-vous) de Ernst Lubitsch
(1940)


Le meilleur film de Lubitsch que j’ai pu voir jusqu’ici avec Ninotchka. Ce n’est pas un chef-d'œuvre à mes yeux, mais c’est typiquement le genre de comédie romantique qui a posé les bases d’un genre, et qui se révèle toujours aussi agréable à regarder aujourd’hui, et donc en l’état on peut clairement parler d’un classique intemporel. C’est vraiment un film intéressant à replacer dans son contexte, étant donné qu’il était rare à l’époque de voir une comédie ayant pour héros des personnages très modestes et traités avec beaucoup d’empathie, et si on ajoute à ça le fait que le sujet même du récit, à savoir la nécessité d’avoir un travail pour ne pas connaître les aléas du chômage, ne prête pas spécialement à rire au premier abord, on peut clairement dire que c’est une comédie atypique en son temps. C’est finalement cet aspect, allié à une forme scénaristique carrée et efficace, qui rend ce film aussi moderne et donc toujours aussi accessible pour un spectateur d’aujourd’hui.

Globalement, c’est tout le film qui a un côté très attachant, genre feel-good movie/christmas movie avec plein de bons sentiments mais aussi une écriture qui fait en sorte qu’on ait pas l’impression de regarder un truc gratuitement mièvre. Si la romance et son évolution s’avère mignonne mais prévisible, c’est davantage le contexte du magasin en période de fêtes, et des relations entre employés, qui rend le film aussi agréable à suivre. James Stewart y joue un grand benêt au cœur d’or, droit dans ses bottes et capable de se sacrifier pour ses valeurs. Forcément, le rôle lui va comme un gant, c’est d’ailleurs dingue de constater à quel point, en l’espace de deux ans (1939/1940) Stewart a vraiment façonné, avec des films majeurs, l’image qui va diriger tout le reste de sa carrière. Margaret Sullavan est une révélation pour le coup, ne l’ayant jamais aperçue ailleurs, et même si je préfère Jean Arthur dans ce genre de rôle, faut avouer que Sullavan s’en sort avec les honneurs. Le reste du casting est très bon aussi, que ce soit le patron, le vieux de la vieille, le jeune qui ne demande qu’à gravir les échelons, ou le vendeur faux-jeton. A la limite, si je devais chipoter, je dirais que les deux autres personnages féminins du magasin ne sont pas assez caractérisés pour exister pleinement, mais ce n’est pas non plus spécialement gênant à la vision. Formellement, c’est du Lubitsch donc forme très classique qui laisse s’exprimer le script et les acteurs, et le fait est que ça marche très bien. Clairement un petit film mignon comme tout que je pourrais revoir à la hausse lors d’une vision future, car même si ça ne m’a pas transcendé sur le moment, le métrage vieillit déjà très bien en tête.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Ven 16 Déc 2022, 16:42

Pas compris l'intérêt de situer l'action en Europe...

J'ai trouvé le film gentillet... L'existence d'un remake avec Tom Hanks n'est pas surprenante.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Ven 16 Déc 2022, 16:47

Oui je me suis aussi posé la question de la localisation au début du film, sûrement parce que la pièce d'origine se déroule aussi en Hongrie, mais c'est tellement pas utilisé que tu pourrais situer ça n'importe où en fait.

Je n'ai pas beaucoup de souvenir du film avec Tom Hanks, mais le peu que j'en ai me laisse à penser que c'était une réadaptation très libre, genre je me souviens pas que Hanks et Meg Ryan bossent dans la même boutique.
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Predator 2 - 4,5/10

Messagepar Alegas » Mar 20 Déc 2022, 16:31

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Predator 2 de Stephen Hopkins
(1990)


Un film que j’avais envie d’apprécier, ne serait-ce que pour sa proposition de départ intéressante, à savoir reprendre le concept de Predator, mais de le déplacer dans un contexte complètement différent, à savoir un milieu urbain (et légèrement futuriste au passage vu que ça se déroule dans un Los Angeles où le crime a envahi la ville jusqu’à un point de non-retour). Le souci, c’est que je trouve le film bien trop inégal pour être réellement convaincant, et après plusieurs jours à réfléchir sur le métrage je pense avoir saisi ce qui me gêne le plus. Car autant j’ai apprécié le début du film, avec son plan d’ouverture bien foutu qui laisse penser qu’on va être en terrain connu avant de comprendre que la jungle sera cette fois urbaine, et les premiers moments d’action décomplexées, autant à partir de la scène du massacre dans le loft, j’ai peu à peu perdu intérêt pour ce qu’on me racontait :| .

Car cette suite loupe finalement un des points réussis du film de McTiernan, qui avait bien cette exagération de film d’action 80’s sur sa première partie, pour peu à peu tomber dans la tension et le survival, autant ici c’est une tendance qui ne s’arrête jamais, et qui du coup épuise par son côté “j’en fais des tonnes de façon complètement gratuite”. Que ce soit les bastons où ça tire de partout pour pas grand chose, les punchlines à gogo, Glover qui passe son temps à faire la gueule et râler, les clichés racistes qui deviennent plus gênants que drôles (les jamaïcains, sérieux :roll: ), le personnage de Gary Busey et ses sous-fifres c’est comme si on avait le passage de l’attaque du camp dans Predator, mais sur un film entier. Et si on ajoute à ça la mise en scène de Hopkins qui, malgré de bonnes volontés, a énormément de mal à tenir la comparaison avec celle de McT, j’ai souvent eu l’impression de voir un film bourré de bonnes intentions, mais qui prend sans cesse les mauvais choix pour arriver à ses fins.

Un exemple parmi tant d’autres : jamais on ne comprend comment le personnage de Glover arrive à tenir aussi facilement face au Predator. Chez McT tout était compréhensible car le héros passait par un retour à l’état sauvage, ici c’est juste un gros bourrin du début jusqu’à la fin. Du coup, je dois avouer avoir suivi le film avec un ennui poli, ce qui est tout de même assez contradictoire avec le fait que le film est très rythmé par rapport à son prédécesseur, et seules les ultimes minutes, avec la découverte du vaisseau, ont réussies à me sortir de ma torpeur. En l’état, ce n’était pas une séance complètement désagréable, mais vu tous les retours positifs en ces lieux j’avoue que c’était tout de même une sacrée douche froide, que je relativiserais peut-être en découvrant les autres opus de la licence.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 20 Déc 2022, 17:39

je relativiserais peut-être en découvrant les autres opus de la licence


Nan mais le Rodriguez et le Black, c'est à fuir.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Mar 20 Déc 2022, 17:48

J'en suis même au point d'envisager de revoir Alien vs Predator. :mrgreen:

Mais vu tout ce qu'il me reste à mater en rattrapage 2022, ça ne serait vraiment pas raisonnable.
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Tempête qui tue (La) - 8/10

Messagepar Alegas » Mer 21 Déc 2022, 17:32

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The Mortal Storm (La tempête qui tue) de Frank Borzage
(1940)


Belle découverte que cette première incursion dans le cinéma de Borzage, avec un film à l’histoire aussi fascinante à l’écran que derrière les coulisses, car ça ne serait ni plus ni moins que le premier film hollywoodien à traiter ouvertement du nazisme de façon extrêmement négative, battant de quelques mois The Great Dictator de Chaplin, que l’Histoire retiendra pourtant bien plus. Pendant longtemps, Hollywood aura tenté d’éviter d’aborder le sujet, épousant ainsi la politique américaine qui consistait à regarder les choses se faire et ne pas intervenir, mais avec l’arrivée des travailleurs européens fuyant le nazisme, il était évident que l’industrie allait être condamnée à en parler tôt ou tard. Ici donc, Borzage s’entoure en partie de scénaristes européens pour évoquer, à travers le destin d’une famille, l’arrivée au pouvoir d’Hitler et les conséquences directes de la montée du nazismes sur la population campagnarde.

En l’état, ça peut pas mal faire penser à une version naphta de A hidden life, puisqu’il est aussi question d’un objecteur de conscience qu’on va tenter de briser, mais ça part assez vite dans une direction différente, puisque le sujet principal n’est pas forcément le personnage de James Stewart mais bien la famille, unie au début du métrage, et qui va peu à peu se disloquer jusqu’à un final où on atteint un point de non-retour. Le film réussit l’exploit d’être vraiment réussi en termes d’écriture alors qu’on aurait pu penser que le projet pouvait manquer de recul sur le sujet traité, mais le fait de rester sur un angle intimiste joue en faveur de Borzage, et lui permet de parler de la grande Histoire à travers un petit récit concentré sur un village. La montée en puissance du nazisme est très bien rendue à l’écran, avec des scènes qui se font écho de façon glaçante (la classe qui fête l’anniversaire de son professeur, puis qui le rejette avant de brûler des livres scientifiques) et surtout le récit met bien en valeur le côté de plus en plus dangereux d’exprimer des opinions contraires (qu’elles soient scientifiques ou pacifistes), obligeant peu à peu les indécis à courber l’échine, pendant que les plus téméraires sont forcés de fuir le pays.

Le film a un côté très désespérant dans ce qu’il raconte, que ce soit via son ambiance, ou la finalité de certains arcs (la jeune sœur qui sera finalement torturée comme elle le craignait, la mort en fin de film qui vient sacrément plomber l’élan courageux/d'espoir donné jusqu’ici), mais se termine tout de même par une scène pleine d’espoir, avec ce soldat qui commence à douter et ces pas dans la neige qui s’effacent peu à peu, une fin, je pense, encore plus puissante rétrospectivement, maintenant qu’on sait ce qui s’est déroulé ensuite. Le seul bémol que je pourrais vraiment trouver au film serait du côté des frangins/compagnons qui virent rapidement fascistes : leur transformation aurait été d’autant plus forte si on avait passé plus de temps avec eux. Pour le reste, c’est du grand art, et même la romance qui pourrait paraître assez classique et mièvre devient quelque chose de vraiment émouvant, notamment avec le personnage de la mère qui veut les marier symboliquement, ne sachant pas si elle pourra revoir son fils et sa belle-fille un jour. :cry:

Formellement, j’ai trouvé ça plutôt chiadé, c’est bourré de plans assez marquants, de mouvements élégants (la découverte de la salle de cours ! :love: ), et de passages qui en disent long avec pas grand chose (la chanson fasciste dans le pub), on sent pour le coup que Borzage a fait ses armes dans le muet à la base, et j’ai hâte de découvrir certains de ses gros classiques. James Stewart est, comme d’habitude sur cette période de sa carrière, très bon dans un rôle qui rappelle forcément un peu ceux qu’il avait chez Capra, mais c’est étonnant de constater que la véritable héroïne du film est davantage Margaret Sullavan, qu’il retrouve alors que, quelques mois auparavant, ils tournaient chez Lubitsch ensemble. Dans les personnages, je retiens aussi le personnage du père professeur, très bien interprété par un Frank Morgan qui en fait un personnage extrêmement sympathique, et à la destinée déchirante. En l’état, c’est vraiment une très bonne surprise, et je suis assez étonné que le film ne soit pas plus cité dans les gros classiques des années 40 car ça a vraiment tout d’un indispensable de l’époque.


8/10
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Prestige (Le) - 9/10

Messagepar Alegas » Sam 24 Déc 2022, 12:49

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The Prestige (Le Prestige) de Christopher Nolan
(2006)


Cela faisait plusieurs années que je ne l’avais pas revu alors que c’est le film que je préfère de la carrière de Nolan, et autant dire que ça passe toujours aussi bien les années. C’est peut-être un poil moins ultime que dans mes souvenirs, notamment sur le côté film d’époque où j’avais souvenir de quelque chose d’un peu plus fastueux, mais ça n’empêche jamais le film d’être ce qu’il est, à savoir un grand film sur la magie, le spectacle, et donc, par extension, sur le cinéma. Le fait de ne pas l’avoir revu pendant longtemps m’a aussi permis de le redécouvrir avec beaucoup de recul sur ses mécanismes narratifs, et ça m’a aussi rappelé que c’est un métrage que j’aimais particulièrement faire découvrir à d’autres à la fin des années 2000, notamment à cause de son twist particulièrement bien géré.

Pour le coup, avec The Sixth Sense, c’est probablement l’un des films à twists les mieux foutus qui soient : chaque spectateur tombe dans le panneau la première fois, et c’est pourtant pas faute d’avoir la totalité des indices sous notre nez en cours de récit. Nolan prévient pourtant son public, en l’incitant dès le premier plan à regarder attentivement, mais comme le dit très bien le personnage de Michael Caine, c’est justement parce que le spectateur veut être berné que le tour de magie fonctionne. Sur ce point, difficile de trouver quoi que ce soit à redire sur la narration de Nolan : tout est là pour servir l’histoire et l’efficacité du twist, chaque information est donnée avec parcimonie histoire de ne pas vendre la mèche dès le départ, et même la construction non-linéaire, qui deviendra parfois chez Nolan un gimmick (Dunkirk étant l’exemple le plus flagrant), sert ici à brouiller les pistes tout en étant, paradoxalement, d’une lisibilité totale (ce qui n’était pas évident avec ce début où untel lit le journal intime d’un autre, qui lit lui aussi le journal du premier, il y avait vraiment de quoi s’y perdre).

Une efficacité qui doit probablement au fait que c’est le film de Nolan, avec Inception, où il a passé le plus de temps à l’imaginer avant de pouvoir avoir les capacités de le concevoir. Un projet de longue date donc, où on sent la passion des frangins Nolan pour leur sujet, à savoir cette confrontation entre deux magiciens cherchant à concevoir le tour ultime pour être sacré meilleur prestidigitateur de Londres, mais qui parle en réalité de cinéma et donc du métier de réalisateur. C’est là, à mon sens, toute la richesse du métrage : à partir du moment où l’on part du principe que Nolan parle de son propre métier, The Prestige devient une profession de foi faite film, où le réalisateur confronte deux parts de lui-même, qui sont en réalité les deux faces d’une même pièce (on a d’ailleurs, lors d’un plan du film, la pièce d’Harvey Dent avant l’heure). Une sorte de film-somme de sa carrière passée et future, ayant en son cœur le questionnement de la notion de sacrifice pour son art, que ce soit pour la reconnaissance critique, la joie provoquée sur le public, l’argent, ou pour la beauté du geste.

Une œuvre proprement fascinante donc, et qui est encore aujourd’hui l’une des, sinon la plus riche, de la carrière de son réalisateur. C’est en plus un des films où la mise en scène de Nolan se fait oublier au profit du récit : s’il y a bien quelques plans ou scènes très marquantes (le champ d’ampoules, le mystère entourant le personnage de Tesla, les différentes représentations), c’est souvent plus à cause de la sublime photographie de Wally Pfister (qui n’aurait pas volé un Oscar, mais fallait voir la compétition cette année-là) et à la musique tout en ambiance de David Julyan (qui signe là sa dernière collaboration avec Nolan, et c’est bien dommage). Même du côté de la reconstitution, ça ne cherche pas un côté fastueux, et ça penche plutôt pour quelque chose d’immersif avec de la caméra à l’épaule dans les rues londoniennes, là où je n’aurais pas craché sur quelque chose de plus classe.

Côté casting, il n’y a pas grand chose à redire : Bale et Jackman en leads sont clairement la grosse attraction du métrage. Si le jeu de Bale est un peu en deçà vis à vis de Jackman, c’est surtout parce que le son rôle demande moins d’exubérance et plus de discrétion, alors que Jackman est sans doute la représentation filmique la plus proche de Nolan lui-même : un homme obsédé par le succès et sa capacité à proposer à son public le spectacle ultime. D’ailleurs, tout son discours final est peut-être bien la plus belle citation d’un film de Nolan, tant on a l’impression que le réalisateur ouvre son cœur pour se dévoiler comme jamais. Les seconds rôles sont tous très bons, celui de Scarlett Johansson fait un peu fonctionnel mais il est nécessaire pour l’évolution de celui de Bale, Andy Serkis dans un rôle hors performance capture c’est toujours bon à prendre, et puis David Bowie en Nikola Tesla c’est quand même la classe, Nolan a vraiment eu le nez fin sur ce choix de casting. Encore aujourd’hui, ça reste l’un des, sinon le film le plus réussi de Nolan, sans doute parce qu’il était fait à une époque où il avait encore beaucoup à prouver, alors qu’il se repose désormais sur ses lauriers depuis une dizaine d’années. J’ose espérer qu’il pourra un jour retrouver ce niveau de narration et d'inventivité, car ce film a tout de la marque d’un grand.


9/10
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Dahlia noir (Le) - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 27 Déc 2022, 23:41

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The Black Dahlia (Le Dahlia Noir) de Brian De Palma
(2006)


Même en sachant pertinemment que le film était une déception générale, c’est quand même ahurissant de se rendre compte du résultat à l’écran. Entendons-nous bien : en comparaison des autres films que De Palma a signé depuis les années 2000, ça reste l’un des plus recommandables, mais sérieux dans le genre adaptation bien ratée, ça se pose là. Et pourtant, je suis loin d’être la meilleure personne pour en juger, n’ayant pas lu le bouquin emblématique d’Ellroy, mais pour le coup ça tombe bien : même en ne l’ayant pas lu, ça se voit que la transposition est loupée. Déjà, c’est chaud de suivre l’histoire. Non pas qu’elle soit bien compliquée, mais c’est juste qu’on a la sensation qu’il y a des pans entiers qui manquent, au point que dès que l’enquête avance ça donne le sentiment que ça le fait pas grands à-coups qui ont du mal à se justifier (sérieux, toute la révélation finale ça sort de nulle part). Idem pour les personnages : j’ignore à quels points des protagonistes ont été sacrifiés, où à quel niveau des storylines ont été écourtées, voire passées à la trappe, mais il y a clairement des manques, et du coup on a jamais le sentiment de voir une adaptation d’un classique du genre, plutôt un truc qui va dans tous les sens malgré un bon potentiel (Ellroy dit qu’il existe un cut de trois heures bien plus fidèle à ce qu’il a écrit, bien dommage que ça ne soit pas visible quelque part).

Le film fait vraiment rendez-vous manqué, d’autant que le casting est quand même pas bien folichon (Josh Hartnett en lead :roll: , Hilary Swank qui est censée ressembler à la victime :lol: , Johansson très fade :| ), et qu’on sent que la reconstitution est faite avec un budget relativement serré (la ville fait toc, et dès qu’il faudrait des plans d’ensemble qui vendent le truc, ça fait pétard mouillé, en témoigne les scènes d’émeutes au début). C’est d’autant plus con qu’on sent que De Palma est bien impliqué formellement, chose qu’on ne peut pas forcément dire de ses films suivants, et même si tout le film n’est pas visuellement brillant (il y a Zsigmond à la photo, mais pour être honnête c’est vraiment loin du travail qu’il a pu fournir sur des films plus emblématiques :| ) il y a tout de même quelques scènes à retenir, à l’image de ce climax en milieu de parcours où De Palma semble vouloir refaire, à moindre budget, la scène des escaliers de Untouchables. En l’état, c’est pas un film détestable, même si ça doit l’être plus pour quelqu’un qui a lu le bouquin et qui saisit à quel point l’adaptation est loupée, mais ça reste clairement plus regardable que ce qu’il fera ensuite.


5/10
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Poursuite infernale (La) - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 28 Déc 2022, 16:19

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My darling Clementine (La poursuite infernale) de John Ford
(1946)


Agréable surprise dans le sens où c’est un western qui va à l’inverse de ce qu’on serait en droit d’attendre vu le pitch : plus qu’un film de vengeance, c’est surtout un film de personnages, et qui va prendre son temps pour développer les relations entre eux. Du coup, ça rend d’autant plus con le titre français complètement à côté de la plaque : il n’y a aucune poursuite, et vu le rythme du métrage on peut difficilement qualifier quoi que ce soit d’infernal, pour le coup le titre original, vendant une histoire d’amour, est bien plus dans le ton. Ford est, avec ce film, fidèle à lui-même en partant d’un fait célèbre du Grand Ouest pour le romancer autant que possible. Forcément, quand on sait comment se sont réellement déroulés les faits, ça fait drôle, mais le fait est que ça marche tout de même, notamment avec ce Wyatt Earp transformé en homme irréprochable et que Henry Fonda incarne à merveille.

Comme dit plus haut, il ne faut pas attendre un western qui bouge : on lance l’idée d’un revenge en movie au début, mais c’est clairement mis en sourdine pendant une bonne heure où on va se concentrer sur le quatuor Fonda/Mature/Darnell/Downs, avant un climax final qui vient remettre la vengeance au centre du récit. Ce côté “on met en pause l’histoire pour approfondir les personnages” n’est pas toujours complètement justifié, mais ça donne un vent de fraîcheur à un film qui aurait pu être extrêmement commun, balisé et simpliste, et autant je peux comprendre qu’on puisse être déçu face au manque d’action (moi-même je n'aurais pas craché sur quelques péripéties supplémentaires), autant je vois difficilement comment on peut reprocher au métrage ses choix d’écriture et de traitement tant ce sont justement ces points qui le rendent aussi singulier. Un western romanesque donc (dans le bon sens du terme), qui se repose largement sur son casting (Walter Brennan est très bon dans celui-ci) et sur la mise en scène de Ford (discrète, mais qui se distingue par son superbe noir et blanc), et qui, à défaut d’être un chef-d’œuvre, se range aisément parmi les westerns les plus réussis que j’ai pu voir jusqu’ici de la part de son auteur.


7/10
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