[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Jo - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 27 Nov 2022, 16:14

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Jo de Jean Girault
(1971)


Plutôt agréablement surpris dans la mesure où ça faisait très longtemps que je n’avais pas découvert un film avec De Funès en rôle principal, et du coup je craignais un certain rejet alors qu’au final il semble que je garde un certain attrait pour ce genre de comédie, même si je suis bien conscient des défauts qu’il peut y avoir. Pour le coup, je pense sincèrement que, dans les comédies avec De Funès, c’est probablement celle qui peut se recommander le plus facilement à des gens qui n’aiment pas forcément l’acteur, car sur ce métrage, même s’il reste l’attraction principale, il est loin de vampiriser le récit comme il peut le faire sur d’autres films. Le pitch est plutôt sympa : un auteur de théâtre est manipulé par un maître chanteur, et décide d’éliminer ce dernier en préparant le crime parfait. Sauf que, forcément, tout ne va pas se passer comme prévu, et on va donc avoir un récit où l’enjeu principal est de cacher un cadavre à la vue de tous, et ce alors que de plus en plus de personnages secondaires vont graviter autour du personnage de De Funès. Le fait est que, narrativement, ça marche plutôt bien : ça dure juste ce qu’il faut, ça arrive toujours à relancer l’intérêt avec de nouvelles idées et des péripéties, ça exploite plutôt bien le délire de quasi huis-clos, et surtout c’est assez drôle avec des délires étonnants (la statue) ou des running-gags efficaces (la femme de ménage qui pense que chaque scène étrange est une répétition pour une pièce :eheh: ).

C’est pas toujours parfait, et on sent qu’il y a parfois un peu de remplissage entre deux scènes importantes, mais pour peu qu’on se laisse porter par le film c’est pas réellement gênant. Formellement, on ne peut pas dire que ce soit grandiose : ça reste du Girault et donc forcément tout est fonctionnel, avec une image très télévisuelle (c’est pas faute d’avoir Henri Decaë derrière la caméra :o ), et vu le sujet ça donne souvent l’impression de voir une pièce de théâtre filmée :| alors qu’il y avait moyen d’avoir quelque chose de plus travaillé, surtout qu’une bonne partie du métrage est tournée en studio. Forcément, côté casting, on retrouve souvent les têtes habituelles des films avec De Funès : Galabru, Claude Gensac, mais on a aussi Bernard Blier qui incarne l’inspecteur chargé de faire la lumière sur l’enquête, et il faut avouer le le duo De Funès/Blier fonctionne très bien. On notera une musique peu présente, mais réussie, de Raymond Lefebvre, et qui sonne un peu Morricone dans l’esprit. C’est clairement pas une grande comédie, mais ça fait le job, et c’est surtout un film qui évite le piège du De Funès show, chose que finalement peu de films ont réussi.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar lvri » Dim 27 Nov 2022, 17:26

Sûrement un de mes De Funès préféré.
A noter que le thème de Magne est repris par Astier à la fin de la dernière saison de Kaamelott (série d'ailleurs dédiée à De Funès).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Dim 27 Nov 2022, 18:34

Le thème n'est pas de Lefebvre ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar lvri » Dim 27 Nov 2022, 18:52

Oui, c'est bien un thème de Raymond Lefebvre, et je sais même pas pourquoi j'ai pensé à Michel Magne.... :oops: :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar francesco34 » Dim 27 Nov 2022, 19:35

Moi aussi Jo c'est un de mes Fufu préférés... Et j'adore Blier dans ce film également (comme souvent de toute manière).
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Klute - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 28 Nov 2022, 11:45

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Klute de Alan J. Pakula
(1971)


Grosse déception pour le coup : c’est un film souvent cité par les amateurs du cinéma américain des années 70, et de mon côté je dois avouer ne pas être plus convaincu que ça :| . Une déception qui doit probablement pas mal au fait que c’est finalement très éloigné de ce que j’attendais, car si le pitch de départ peut laisser penser qu’on va avoir un film paranoïaque teinté d’espionnage (un homme disparaît sans laisser de traces, et alors que la police abandonne l’affaire après plusieurs mois de recherches, un détective privé va suivre la seule piste qui existe, à savoir celle d’un prostituée new-yorkaise), on est finalement bien plus devant un film de personnages, et le cœur du récit ne va pas se trouver dans l’intrigue et sa résolution, mais plutôt dans le développement de la relation entre le détective et la call-girl. Un choix qui, en soi, se vaut parfaitement, mais qui se fait beaucoup trop au détriment de ce qu’on nous raconte. Ainsi, après une première demi-heure pas mal, l’enquête va faire du surplace pendant plus d’une heure, avec peu de tension et de révélations, puis se résoudre hâtivement avec une conclusion qu’on voit bien venir (même si on n’a pas d’indices, on devine rapidement qui peut être le cerveau derrière toute cette histoire), et ça donne du coup une histoire très inégale sur ce qui est pourtant la promesse initiale du film.

J’aimerais dire que le relation entre les deux héros vient contrebalancer ça, mais ce n’est pas vraiment le cas, et si je peux difficilement critiquer l’écriture et l'interprétation de ces personnages (Sutherland est bon, comme d’habitude, mais c’est surtout Jane Fonda qu’on retient, elle n’a pas volé son Oscar), c’est plutôt l’évolution de la relation qui ne m’a pas vraiment convaincu, notamment parce que l’empathie envers les deux est resté au plus bas, ce qui m’a fait regarder le métrage avec une certaine distance et un ennui poli. C’est d’autant plus dommage que je concède à Klute de véritable qualités, que ce soit son ambiance, son casting, ou sa mise en scène (souvent discrète, mais Pakula se permet par moment quelques plans très marquants et graphiques), mais on reste globalement loin du niveau général de All the President’s men que le réalisateur signera cinq ans plus tard et qui, pour le coup, trouve un bel équilibre entre son récit et l’analyse de ses protagonistes.


6/10
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Griffes de la nuit (Les) - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 28 Nov 2022, 15:53

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A nightmare on Elm Street (Les griffes de la nuit) de Wes Craven
(1984)


Seconde vision et c’est toujours aussi sympa. On pourrait penser que c’est le genre de film qui, comme Halloween à mon sens, pourrait mal vieillir, mais finalement pas tant que ça. Oui, ça garde une imagerie 80’s et l’écriture est assez basique dans le déroulement de l’intrigue, mais le fait est que ça conserve une efficacité assez étonnante, ce qui surprend d’autant plus que ça vient d’un mec dont les films ont généralement du mal à passer le cap des années. Faut dire aussi que le concept du métrage aide énormément : avoir un boogeyman qui peut tuer les ados dans leurs rêves, c’est vraiment une idée géniale, et même si le film n’exploite pas à fond le côté dingue qu’on pourrait avoir en termes de mise en scène, ça reste globalement très bien utilisé au point d’être une référence inévitable encore aujourd’hui (pour la petite histoire, madame découvrait le film, et elle était étonnée de se rendre compte à quel point Stranger Things avait emprunté au métrage de Craven).

Je trouve que le film a un réel équilibre entre son concept qui permet beaucoup de choses, et le petit budget de un million qui limite forcément les choses. Jamais ça ne fait cheap, et j’ai envie de dire que le budget aide le film en limitant les gros moments et effets de fantastique, ce qui les rend d’autant plus percutant et efficaces quand ils arrivent. Idem pour la violence : quand on parle de film gore on ne pense pas forcément à ce film, mais pourtant les rares moments où le sang coule ça ne le fait pas à moitié. Cela donne d’ailleurs deux des meilleures scènes du métrage : la première mort bien barbare et celle de Johnny Depp qui bénéficie d’un sacré effet de mise en scène. En parlant de ça, on sent que Craven se sort les doigts sur ce film : il y a beaucoup d’idées très cools, même dans les jump-scares (le shot où on voit Freddy suivre sa victime, puis un panoramique et on se rend compte qu’il est devant elle, c’est une idée toute conne mais ça marche super bien), une iconisation du bad-guy bien foutue, et des effets visuels top (la silhouette à travers le mur c’est The Frighteners avant l’heure, et vu que Peter Jackson est fan de Freddy au point d'avoir failli en faire un, je ne serais pas étonné que ce soit un hommage de sa part).

Du côté des persos, c’est pas la folie mais il y a quand même un personnage féminin qui ne se laisse pas faire et ça, faut avouer que c’est plutôt cool. Dans l’absolu, si je devais trouver des défauts au film, je pourrais pointer du doigt le climax final où ça fait un peu trop Home Alone avec Freddy, et que ça abuse des persos secondaires un peu cons et qui mettent trois plombes à percuter que quelque chose ne va pas, mais la toute fin est tellement jouissive (le coup de la voiture, puis la mère qui passe à travers la vitre, c’est mortel) que je le pardonne aisément. En tout cas, ça m’a donné envie de me mater les suites, en espérant y trouver quelques bonnes choses.


7/10
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Esprit de la ruche (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 29 Nov 2022, 17:21

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El espíritu de la colmena (L'esprit de la ruche) de Víctor Erice
(1973)


C’est un film que j’avais envie de découvrir depuis longtemps, notamment parce que c’est une bobine que citait régulièrement Guillermo Del Toro quand il s’agissait d’évoquer la conception de L’échine du diable et du Labyrinthe de Pan, et quand on découvre le film d’Erice, on comprend aisément pourquoi tant la filiation est évidente. On va donc avoir un récit qui va se concentrer entièrement sur une jeune fille dans l’Espagne franquiste des années 40, qui découvre Frankenstein sur grand écran et qui va développer peu à peu une sorte de fascination pour ce monstre de cinéma, au point de développer un imaginaire qui va épouser et prendre le pas sur la réalité. En termes d’écriture, le film est admirable à plus d’un titre avec notamment cette volonté de tout voir à travers les yeux d’un enfant, mais aussi de laisser la majorité des informations uniquement suggérées par l’image. Ceci dit, ce dernier point est à double tranchant car autant j’apprécie la volonté de faire un film où tout n’est pas prémâché pour le spectateur, autant j’avoue que j’ai trouvé le métrage assez difficile d’accès sur la longueur, en grande partie parce qu’il délivre finalement une ambiance assez austère, et où l’émotion n’a pas vraiment sa place.

A cela s’ajoute un rythme très lent et une ambiance souvent silencieuse (très peu de musique) avec finalement très peu d’action et/ou de péripéties : à part l’arrivée du soldat (ce qui prend une durée très limitée au sein du récit) c’est vraiment du quotidien d’enfant qu’on va suivre. Du coup, j’ai regardé le film avec un ennui poli une bonne partie du temps, sans véritable accroche émotionnelle au personnage principal, et en ce sens ça m’a beaucoup rappelé une séance que j’ai il y a un an avec Cria Cuervos, tourné sensiblement à la même période, et avec la même Ana Torrent au casting. Si tout le délire autour de Frankenstein m’a bien causé (surtout que j’ai aussi découvert le film il y a peu), tout ce qui touche à la vie de famille m’a paru très anecdotique, au point qu’il a fallu que je lise des résumés du film derrière pour comprendre l’arc autour de la mère, c’est dire à quel point le film peut rebuter par sa narration tout en suggestion. En l’état, ça reste une séance intéressante à plus d’un titre, mais je trouve que Del Toro a poussé tellement plus loin le concept que ça donne un sérieux coup de vieux au film d’Erice.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Jeu 01 Déc 2022, 12:34

BILAN NOVEMBRE 2022


Films vus :

374 : The perfect fishplate, Na Hing-jin, 2005, Blu-Ray VO : 7,5/10
375 : Sweat, Na Hong-jin, 2007, Blu-Ray VO : 8/10
376 : Le batteur du Boléro, Patrice Leconte, 1992, DVD VF : 6/10
377 : Hellbound : Hellraiser II, Tony Randel, 1988, Blu-Ray VOST : 7/10
378 : Match Point, Woody Allen, 2005, TV VOST : 7,5/10
379 : Pride, Matthew Warchus, 2014, TV VOST : 6,5/10
380 : The Fire Within: Requiem for Katia and Maurice Krafft, Werner Herzog, 2022, TV VF : 7/10
381 : The Misfits, John Huston, 1961, DVD VOST : 5,5/10
382 : X, Ti West, 2022, Ciné VOST : 6,5/10
383 : Sing, Garth Jennings, 2016, TV VOST : 6/10
384 : Triangle of sadness, Ruben Östlund, 2022, Ciné VOST : 7/10
385 : Novembre, Cédric JImenez, 2022, Ciné VF : 7,5/10
386 : Les tribulations d'un chinois en Chine, Philippe de Broca, 1965, DVD VF : 3,5/10
387 : Wendell & Wild, Henry Selick, 2022, TV VOST : 6,5/10
388 : Just cause, Arne Glimcher, 1995, Truc VOST : 5/10
389 : Der blaue Engel, Josef von Sternberg, 1930, Truc VOST : 5,5/10
390 : Awakenings, Penny Marshall, 1990, TV VOST : 6/10
391 : The Gray Man, Anthony & Joe Russo, 2022, TV VOST : 3,5/10
392 : Jo, Jean Girault, 1971, Truc VF : 6/10
393 : The Molly Maguires, Martin Ritt, 1970, Truc VOST : 7,5/10
394 : Klute, Alan J. Pakula, 1971, DVD VOST : 6/10
395 : A nightmare on Elm Street, Wes Craven, 1984, Ciné VOST : 7/10
396 : Koyaanisqatsi, Godfrey Reggio, 1982, Blu-Ray VO : 10/10
397 : El espíritu de la colmena, Víctor Erice, 1973, DVD VOST : 6/10
398 : Armageddon Time, James Gray, 2022, Ciné VOST : 8/10
399 : The Champion, Charlie Chaplin, 1915, DVD VO : 5/10
400 : This is Spinal Tap, Rob Reiner, 1984, DVD VOST : 7,5/10
401 : Le jour et l'heure, René Clément, 1963, TV VF : 6,5/10
402 : Amsterdam, David O. Russell, 2022, Ciné VOST : 2/10
403 : Dark shadows, Tim Burton, 2012, TV VOST : 4/10
404 : Kind hearts and coronets, Robert Hamer, 1949, TV VOST : 7/10
405 : Sous le soleil de Satan, Maurice Pialat, 1987, TV VF : 1/10
406 : Pamfir, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, 2022, Ciné VOST : 6/10
407 : Moonfall, Roland Emmerich, 2022, Truc VOST : 2,5/10
408 : Viaggio in Italia, Roberto Rossellini, 1954, TV VOST : 6,5/10
409 : Rosetta, Jean-Pierre & Luc Dardenne, 1999, TV VF : 5,5/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Spinal Tap - 7,5/10

Messagepar Alegas » Ven 02 Déc 2022, 18:18

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This is Spinal Tap (Spinal Tap) de Rob Reiner
(1984)


Le documenteur, malgré ses apparences de genre facile, est un exercice de style à part entière puisque toute son efficacité va se trouver dans un juste équilibre entre un propos et sa capacité à rester toujours crédible aux yeux du spectateur, tout en lui laissant ce qu’il faut d’exagération pour titiller sa crédulité. Une chose que réussit très bien Rob Reiner pour son premier long-métrage, au concept plutôt malin : suivre un faux groupe de rock anglais qui entamerait une tournée US à l’occasion de la sortie de son nouvel album. Concept intelligent car c’est finalement faisable avec des moyens relativement limités (2 millions, c’est confortable certes, mais finalement pas tant que ça vu les scènes de concert et le fait que c’est tourné dans plein d’endroits différents), et surtout le potentiel humoristique est là, notamment en jouant sur les velléités artistiques du groupe, leurs ambitions, et en comparant ça avec le résultat sur scène ou en coulisses.

Cela donne un film particulièrement drôle, avec des passages comiques vraiment marquants (le cocon qui ne s’ouvre pas :mrgreen: , les chansons débiles, l’ampli qui va jusqu’à 11, les guitares qu’il ne faut surtout pas toucher, les batteurs qui crèvent tous dans des conditions étranges, la représentation miniature de Stonehenge avec les nains qui dansent autour :eheh: ), et qui dresse un portrait satirique plutôt virulent sur le milieu, mais sans jamais être condescendant. Car finalement, plus qu’une comédie, c’est aussi une grosse déclaration d’amour au milieu du rock et ce qu’il représente, et en ce sens il est compréhensible que le film soit désormais culte aux yeux de nombreuses personnes, tant c’est fait avec une sincérité évidente. En l’état, c’est vraiment une belle surprise : une comédie très efficace, un bel hommage, et un documenteur techniquement bien foutu.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Ven 02 Déc 2022, 18:21

Je me le referais bien. Il est sorti en BR?
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Ven 02 Déc 2022, 18:27

Il y a bien un blu, mais hors de prix désormais.

Perso, j'ai chopé le dvd à ma médiathèque.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Ven 02 Déc 2022, 18:28

Dommage...
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Jour et l'heure (Le) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 04 Déc 2022, 12:55

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Le jour et l'heure de René Clément
(1963)


Un film inégal mais intéressant de la part de René Clément, qui confirme ici l’attrait qu’il avait pour des sujets et contextes finalement peu abordés de l’Occupation durant la Seconde Guerre Mondiale. Ici, on s’intéresse à une femme qui va devenir par la force des choses, et bien malgré elle, une résistante. Un personnage qui veut éviter de prendre parti, mais parce qu’elle ne peut pas laisser un soldat américain se faire prendre elle va finalement peu à peu devenir son seul moyen d’accéder à la France libre. Un postulat de base intéressant, qui malheureusement ne rend pas spécialement le film passionnant durant sa première heure : tout l’action du film à Paris est très redondante, prend beaucoup trop son temps, et j’avoue ne pas trop comprendre pourquoi Clément tient à s’intéresser autant aux problèmes de famille du personnage de Signoret, tant ça n’a finalement aucune incidence sur la suite du métrage.

Bref, cette première heure est clairement le point faible du film, et c’est d’autant plus dommage que le reste est nettement plus intéressant : à partir du moment où les deux héros prennent le train on a vraiment l’impression de passer un cran qualitatif. Une fois Paris quitté, on aborde un contexte assez inédit au cinéma, à savoir ces premiers jours de juin 1940 où la population française sentait le vent tourner en défaveur des forces allemandes, et où on va bien plus oser des confrontations avec l’ennemi. Cela donne quelques scènes assez marquantes, à l’image de toute la séquence du train :o , mais aussi ce passage à la Gestapo, où on bluffe en disant qu’on se rappellera de leurs actions une fois que la France sera libérée. L’histoire d’amour fonctionne plutôt bien malgré le fait qu’elle intervienne assez tardivement, et la finalité du métrage a le mérite de s’arrêter pile là où il faut, à chacun de déterminer ce qui pourra arriver ensuite. Le film doit forcément beaucoup à ses deux interprètes principaux, notamment Signoret toujours juste, et sinon faut vraiment pas voir le film pour Piccoli car en l'occurrence il a en tout et pour tout cinq minutes de présence à l’écran.

Formellement, c’est carré et souvent chiadé, notamment grâce au choix du scope, à une très belle photographie de Decaë :love: , mais aussi via certains choix de mise en scène de Clément, genre la dernière scène du train qui donne l’impression de mater un film muet :love: . En revanche, côté son, j’ignore si cela vient du film lui-même ou de la restauration, mais j’ai trouvé qu’il fallait souvent bien tendre l’oreille pour comprendre les dialogues, genre le début avec Piccoli c’est chaud de comprendre la totalité de ce qu’il dit :| . En l’état, c’est pas un film que je considérerais parmi mes préférés du réalisateur, mais ça reste nettement recommandable, même si la première heure vient noircir le tableau.


6,5/10
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Amsterdam - 2/10

Messagepar Alegas » Dim 04 Déc 2022, 16:59

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Amsterdam de David O. Russell
(2022)


J’admets avec facilité que je suis très loin d’être un fan de David O. Russell : ses meilleurs films sont pour moi, au mieux, juste sympathiques, et j’avoue que le succès de ce réalisateur au début des années 2000 m’est complètement passé par dessus, tant je ne lui reconnais absolument aucun style, que ce soit formel ou narratif. Ceci dit, je vois mal comment qui que ce soit pourrait sérieusement défendre ce dernier film, qui me paraît être la quintessence des défauts visibles dans ses précédents longs-métrages. Plus encore qu’avant, David O. Russell se repose entièrement sur son casting pour porter son film : à première vue, la distribution donne sérieusement envie, au point qu’on pourrait dire que c’est un des castings les plus alléchants de ces derniers temps, mais c’est malheureusement une suite de noms prestigieux au service de pas grand chose.

Côté script, c’est tout simplement abominable : ça voudrait raconter une histoire qui, sur le papier, est intrigante, mais l’exécution rend le tout particulièrement pénible à suivre. Ça dure plus de deux heures pour rien, chaque arc est raconté n’importe comment (pas aidé par un montage hyper mal foutu), les révélations tombent à plat, la reconstitution est inégale, et surtout on ne croit jamais finalement à ce qu’on cherche à nous raconter, en témoigne l’amitié entre trois personnages, censé être le cœur du métrage, mais qui ne donne jamais l’impression d’exister (ou alors il suffit de chanter ensemble une chanson sans queue ni tête pour devenir les meilleurs amis du monde). Je pourrais dire que le film s’améliore sensiblement à partir du moment où le personnage joué par De Niro rentre en scène, mais au fond ça ne change pas grand chose vu que le film a précédemment accumulé les moments particulièrement gênants (le passage où Margot Robbie parle français, le genre de scène qui met tellement mal à l’aise qu’on a juste envie de quitter la salle au plus vite :mady: ). Concrètement, j’ai l’impression d’avoir vu un film qui a majoritairement été improvisé à tous les niveaux, et où le réal ne se serait rendu compte qu’au montage que rien n’allait sans pouvoir faire marche arrière, c’est dire le désastre du truc.

Formellement, je ne peux que sauver la très jolie photographie de Lubezki, mais c’est quand même particulièrement rageant de le voir délivrer un beau travail pour un film pareil, lui qui, il y a encore moins de dix ans, enchaînait les collaborations prestigieuses avec Cuarón, Iñárritu, et Malick. Côté réal, c’est très curieux car ça donne l’impression que Russell cherche à faire du Malick à sa façon, avec beaucoup de plans portés en steadycam qui enchaînent les mouvements très appuyés, mais autant chez Malick c’est au service d’une certaine poésie, autant ici ça fait vraiment hors-sujet. Pour le casting, comme dit plus haut c’est rageant de voir autant de beau monde au service de que dalle : soit les comédiens sont en mode automatique, soit ils semblent se démener pour pas grand chose, mais dans tous les cas il n’y a pas une prestation qui ressort. La musique de Pemberton est sympathique, et elle semble être le seul élément qui ait compris le ton vers lequel le projet aurait dû aller. En bref, c’est une catastrophe industrielle faite film, le genre où quasiment rien ne va et ce, malgré les gros noms qui y sont rattachés.


2/10
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