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BORIS VIAN
BORIS VIAN
Que se serait-il passé si Serge Gainsbourg n’avait pas un jour été impressionné par un concert de Boris Vian ? Bon, sa force créatrice se serait sans doute révélée malgré tout, mais sans l’influence cruciale de l’auteur de J’irai cracher sur vos tombes, on peut penser que sa carrière n'aurait peut-être pas pris la même tournure. Ce qui a marqué Gainsbourg dans les chansons de Vian est moins à chercher dans les mélodies que dans les textes, petites merveilles truffées d’humour et de cynisme. Et sans doute aussi dans une voix qui ne cherchait pas à paraître belle mais qui était immédiatement reconnaissable, et parfaitement taillée pour les textes de son auteur. L’inventaire de ses chansons est bien plus touffu que ne le laisse croire les habituelles compilations des chansons les plus connues : on atteindrait pas loin le chiffre de 500.
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CROSBY, STILLS, NASH & YOUNG
CROSBY, STILLS, NASH & YOUNG
Pris individuellement, les Crosby, Stills, Nash et Young peuvent tous avoir un petit quelque chose d’irritant. Mais dès que ces quatre jouent ensemble, c’est une tout autre histoire. Pour les amateurs, il faut lire la récente autobiographie de Graham Nash (Wild Tales) dans laquelle il relate sa rencontre avec Crosby et Stills, et explique comment, lors d’une chanson improvisée à trois, il fut stupéfait par l’alchimie vocale qui s’en dégageait, alchimie qui allait le hanter dans les jours qui suivirent et qui allait le pousser à songer sérieusement à quitter son groupe (The Hollies) pour essayer de rejoindre les deux compères. Cela se fera et lorsque Neil Young les rejoindra peu après, on aura alors un condensé de ce que le folk-rock aura promis de meilleur, tellement meilleur qu’en 1974, après trois années d’interruption du groupe mais ponctuées d’albums solos de grande qualité, leur reformation pour une tournée monstrueuse à travers les Etats-Unis acheva de les imposer comme des musiciens de toute première force. Réfractaires au folk-rock ? Essayez tout de même, le répertoire des CSNY ne se limitant pas aux chansons d'amour style Suite Judy Blue Eyes (chanson au demeurant merveilleuse). On pourra par exemple apprécier l'énergie de Carry On, le hard rock de Black Queen, la virtuosité de Stills dans la version live de Word Game et plein d'autres chosess encore. La récente édition de CSNY 1974 supervisée par Nash et comportant une quarantaine de morceaux est là pour témoigner de cette richesse.
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REIKO IKE
REIKO IKE
Envie d'une musique qui vous délasse après une dure journée de travail ? J'ai ce qu'il vous faut. Entrez, installez-vous confortablement et laissez-moi décortiquer pour vous le cas Reiko Ike :
Née le 5 août 1953, la petite Reiko, après une adolescence qui lui a permis de vois les prémices d'un futur corps de rêve, n'a pas tardé à comprendre tous les avantages qu'elle pouvait espérer de mensurations très éloignées de celles de la Japonaise traditionnelle engoncée dans son kimono. Repérée vers ses vingt ans par un certain Norifumi Suzuki travaillant par la Toei, le jeune femme ne tarda pas à se distinguer dans des rôles de sukeban, comprenez des loubardes aux seins nus jouant volontiers du couteau. Destin magnifique déjà, mais l'histoire ne s'arrête pas là. En effet, comme certaines personnes qui ont la chance d'avoir eu plusieurs fées à s'être penchées au-dessus de leur berceau, la belle, en plus de sa mirifique poitrine et de sa petite gueule d'amour un brin vulgaire, avait le bonheur de voir qu'elle pouvait compter sur un magnifique organe. Jugez plutôt :
Kokotsu no Sekai, le vinyl que j'aimerais bien voir trôner quelque part chez moi, même si je ne possède pas de platine.
Ce qui me fait dire que finalement, la musique, c’est pas si compliqué : vous prenez une starlette japonaise à gros lolos s’étant distinguée dans des séries B, vous lui trouvez des chansons d’amour quelconques, pas trop compliquées (grosse utilisation des verbes "aimer", "arrêter" et "continuer") mais en la priant de les interpréter avec force gémissement humides. Ajoutez à cela une pochette de disque pour le moins accrocheuse, et vous obtenez un pur produit iconique de la culture populaire japonaise des 70’s. Certes, on pourra parfois reprocher à Reiko de pousser des couinement évoquant davantage les gonds mal huilés d’une porte, ce n’est pas grave : écouter ses feulements lascifs après une dure journée de travail envoie forcément du rêve et vous fait tout de suite oublier tous vos tracas, qu'ils soient professionnels ou conjugaux. Pour tout cela, moi je dis :