Dès le départ, le personnage du pêcheur nous touche : pauvre, seul, vieux, usé, malchanceux et à part l'amour d'un petit garçon il n'a rien d'autre que sa cabane et sa barque.
Le climat est étonnamment bien retranscrit ainsi que la mer, ses couleurs, la nuit sur l'eau, le temps qui a son importance et toute la traque est superbement décrite, avec intensité parfois mais surtout à travers les yeux du vieil homme et de ses questions existentielles liant le poisson à lui et lui au monde, Certain passage sont très fort et c'est avec un total respect que le vieux s'attaque à l'espadon tout en se gardant d'une rage meurtrière quelconque qui provoquerait en lui non plus l'envie de pêcher « utile » (pour vendre le poisson, s'en nourrit aussi et se faire de l'argent) mais l'envie de tuer tout simplement, Souvent i les demande si le poisson ne vaut pas mieux que lui et que les hommes. Il se dit qu'après tout il ne va pas le tuer pour rien mais pour sa survie à lui tout comme le poisson tue aussi pour survivre.
L'histoire d'un vieil homme qui est sur le point de rendre son dernier souffle et profite d'une dernière sortie en mer pour mener son dernier combat : celui du corps toujours fort malgré les années, celui du mental car plusieurs jours passés en mer, seul, dans une barque, à attendre patiemment le bon moment, et celui de l'esprit pour les questions qu'il se pose, ses phases de discussions face à lui même, On peut aussi voir le combat d'un homme abattu par le temps, la malchance et le rejet, inconsciemment il cherche son salut comme le montre le passage au dos de la couverture en synopsis :
" Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. c'est ton droit. Camarade, j'ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble , ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ça m'est égal lequel de nous deux tue l'autre."
Le style est très bien avec tout un tas de mot en rapport avec la mer, les bateaux et les outils etc... Et le registre familier pour les pensées et dialogues enfant/vieil homme avec quelques expressions à eux et qu'on n'entend plus que dans les bas-fonds de la campagne ou des lieux encore dominés par les "anciens" qui tiennet encore le coup et résiste au temps.
Le vieux gagne son combat contre l'espadon et commence le chemin de retour quand les requins arrivent et tentent de chiper le gagne pain du vieil homme. S'engage un combat épuisant entre les forces de la nature dont l'homme fait partie. Le vieux ne veut pas laisser les requins manger l'espadon déjà mort mais il ne peut pa empêcher cela. Li dans sa barque avec un gourdin, un couteau et une gaffe. Il ne lui restera rien à la fin de la lutte. La nature à le dessus. Mais
" Un homme, ça peut-être détruit mais pas vaincu".
Au final, il ne restera que la carcasse de l'espadon. De retour sur la terre le vieile homme est déçu, abattu et va se coucher quand le gamin l'aide, sort, et voit des gens contempler les dégâts et la superbe queue du poisson encore intacte. Le vieux lui, s'endort, à jamais...(ça c'est moi qui le prend comme ça mais en fait il s'endort tout court).
Par contre les rêves récurrents du vieux avec les lions j'ai pas compris ni le rapport au base-ball qui revient souvent. En totu cas c'est une belle parabole sur l'homme face à la nature, il perdra toujours son combat mais ya toujours une victoire là-dessous : ici c'est celle d'un vieil homme qui n'attrapait plus rien à la pêche et qui a réussit son meilleur coup suite à une longue traque, un long combat et il a bien défendu sa victoire. Le livre dit que c'est l'effort qui importe et pas la victoire. C'est le cas ici.
" Quelques pêcheurs, parmi les plus jeunes, ceux qui emploient des bouées en guise de flotteurs pour leurs lignes et qui ont des bateaux à moteurs, achetés à l'époque où les foies de requins se vendaient très cher, parlent de l'océan en disant [i]el mar, qui est masculin. Ils en font un adversaire, un lieu, un ennemi. Mais pour le vieux, l'océan c'était toujours l
a mar, quelque chose qui dispense ou refuse de grandes faveurs ; et si l
a mar se conduit comme une folle, ou comme une mégère, c'est parce qu'elle ne peut pas faire autrement : la lune la tourneboule comme une femme".