Lire, c'est bien. Partager ses coups de cœur, c'est mieux. Voici donc le top 3 de mes lectures 2023 :
1.
L'Inconsolé / Kazuo Ishiguro (1995)
Il ne s'agit pas, à vrai dire, de mon roman préféré cette année. Non, il s'agit désormais de mon roman préféré
tout court. J'ai lu toute l'œuvre d'Ishiguro cette année, ses 8 romans et toutes ses nouvelles. Et
L'Inconsolé, qui a reçu un accueil pour le moins mitigé en son temps, est à mon sens son chef-d'œuvre. Rarement un roman ne m'aura autant donné l'impression de plonger en plein rêve / cauchemar. Difficile de résumer cette étrange odyssée d'un pianiste nommé Ryder dans une obscure ville d'Europe centrale... Un objet littéraire non identifié.
2.
Le Temps retrouvé / Marcel Proust (1927)
Septième et dernier tome d'
À la recherche du temps perdu, aka le boss final de la littérature française. J'ai étalé ma lecture de
La Recherche sur une année et après une période d'enthousiasme (le tome 1), j'ai commencé à trouvé le temps long (les tomes 2 et 3) avant de souffrir au point de frôler l'abandon (le tome 4). Mais j'ai persévéré et continué mon ascension de cet Everest littéraire avec les plus belles pages qui soient sur la jalousie, voire la masculinité toxique, la vraie, pas celle de
Peaky Blinders (les tomes 5 et 6)... Pour atteindre finalement ce feu d'artifice qui voit le narrateur, une fois sa vocation trouvée, affirmée et réfléchie, bien décidé à immortaliser un monde sur le point de disparaître. Une lecture idéale pour une année sabbatique.
3.
Leurs enfants après eux / Nicolas Mathieu (2018)
Les raisons de me tenir à distance de ce livre ne manquaient pas : Prix Goncourt, un auteur accro à Instagram dont j'avais moyennement apprécié les nouvelles et le dernier roman en date... Mais ma meilleure amie a fait du lobbying, j'ai tenté l'aventure et je ne l'ai pas regretté. Cette évocation de l'adolescence tendance
classe plus que moyenne des années 1990 sonne juste. Les premiers amours, l'éveil sexuel, les conneries et les promesses d'une vie d'adulte qui ne seront pas tenues pour tout le monde... Je doute que Nicolas Mathieu puisse sortir du créneau dans lequel il semble s'être enfermé, mais rien que pour ce bouquin, respect.