|PS4| DEATH STRANDING [08/11/19]

[Dunandan]

Autant je me suis bien éclaté jusqu'aux chapitres 6-7, autant la suite (à partir de la dernière zone), je le sens passer, avec de gros passages tps/action obligatoires bien chiants (et les boss qu'on affronte, sérieux, tout ce que je déteste) qui rendent en même temps la composante multijoueurs carrément anecdotique alors que c'était le gros point fort du jeu en termes de gameplay, avec la DA, et à la limite la cohérence du l'univers (qui devient franchement foutraque et surexplicatif). Mais là c'est dingue, j'ai juste envie de le terminer et de passer à autre chose (j'espère au moins être sur le cul au niveau du dénouement) alors que jusqu'à présent je le considérais comme l'un des jeux AAA les plus importants/originaux de ces dernières années, malgré ses défauts d'ergonomie et de narration. Bon, il reste encore, à la louche, quelques heures pour être encore un peu surpris. Un 7 provisoire, car ça reste une proposition globalement sympa, un jeu certes imparfait (et l'open world demeure assez impressionnant dans sa zone centrale), mais qui au moins nous offre autre chose que les exclues si génériques auxquelles on a habituellement droit, mais s'il gagne les Games Awards comme jeu de l'année 2019, ce sera un gros v(i)ol (surtout devant Sekiro).

Ça s'appelle une douche froide, je crois.

[Dunandan]

Fini Death Stranding. 60h de jeu. 379 km. 24L d'eau bu. 489 livraisons. 7.59 tonnes de marchandise livrées. 178 000 likes.

Le début commence doucement, les chap. 3-6 sont vraiment sympa, mais alors le reste, avec ses phases de tps/action et de boss qui détonnent totalement du gameplay d'exploration inter-connectée, je n'en pouvais plus. Sinon la fin est tour à tour prévisible, surprenante, ridicule, grandiose, choupinette.
Bon, l'expérience n'a pas été totalement déplaisante (la DA est globalement grandiose, encore une fois le cœur du jeu est "cool"), mais on sent que Kojima a eu les yeux plus gros que le ventre avec un scénario parfois trop compliqué pour pas grand chose et terriblement raconté et un gameplay qui fait de grands écarts.
Petite précision, le dénouement est... long. Calez-vous la soirée pour ça.

[pabelbaba]

Ca a l'air affreux.

Surtout tes stats façon Léon qui a fait deux fois Sainté-Lyon en 3 jours pour livrer des téléviseurs.

[Dunandan]

C'est clairement un simulateur de livraison à plusieurs titres, avec une assez grosse valeur ajoutée en termes de message, de peaufinage, et de voyage (le level design est assez ouf). Et manette en main, c'est plus sympa que ça en a l'air. Bon, j'avoue, les stats ça m'a bien fait marrer, du coup je voulais partager.

Mais ouais c'est un jeu qui a aussi des ratés, je voulais être honnête avec ça. Et ayant regardé la vidéo d'Atomium juste après qu'il partage son avis, je n'ai malheureusement pas eu exactement le même ressenti que lui en fin de jeu, étant donné, par exemple, que certaines mélodies (qui sont des moments clés du "voyage") ne sont restées que quelques secondes, alors du coup, comme décrochage poético-contemplatif, on repassera. Idem pour la compréhension effort-récompense (au contraire, j'ai eu l'impression que tout ce que j'ai fait avec les autres joueurs, en fait, ça m'a pas grandement servi à part à la limite les routes). Mais bon c'est mon expérience perso, qui est plus globalement un problème que j'ai systématiquement avec pratiquement tous les open-world, sauf peut-être le dernier Zelda : à fond sur une grosse moitié du jeu, puis j'en éprouve les limites, et enfin je suis à deux doigts de foutre à peine la moyenne tant la dernière ligne droite me paraît concentrer tout ce qu'il ne faudrait pas faire dans ce genre de jeu ^^.

[Dionycos]

De mon côté, j'en suis au chapitre 8 avec 47h de jeu au compteur, et je suis toujours aussi à fond. Hormis le chapitre 4 et le début du 7, impressionnants mais ludiquement très pauvres (et heureusement très courts), c'est un bonheur de tous les instants ce jeu, je suis complètement accro.

A l'image de Breath of the wild, ce Death Stranding est une petite révolution dans sa manière d'appréhender l'open world. Après près de 50h de jeu, je ne me lasse toujours pas de faire de nouvelles livraisons et de partir à l'aventure en étudiant mon itinéraire en fonction de la topographie, des conditions météo, de la charge à porter etc. Le simple fait de se rendre d'un point A à un point B nous amène à prendre une pléthore de décisions, aussi bien en amont que pendant le trajet. A ce titre, la fin du chapitre 6 et l'intégralité du chapitre 8 constituent à mon sens des sommets de jeu vidéo, rien que ça. Je me doutais que le jeu finirait par m'envoyer en montagne et que ça serait un vrai défi. Et ça n'a pas loupé, chaque livraison est épique à souhait, j'en ai des frissons rien que d'en parler.
Et pendant ces longues marches, certaines fabrications des autres joueurs m'ont vraiment été d'une grande aide : une générateur pile à un moment où mon exosquelette tombait à plat de batterie, un abris anti-précipitation pour remettre ma marchandise à neuf... Donc même si j'ai clairement levé la pédale sur les likes, j'en ai lâché en grandes quantités dans ces moments-là.

J'ai cru comprendre qu'après le 8, les chapitres étaient bien plus resserrés en portés sur la narration... Je redoute un peu ça j'avoue, mais j'espère que le jeu me laissera encore des moments de répit pour repartir faire des livraisons annexes et arpenter son open world magnifique au level design de génie.
En tout cas une chose est sûre : même si le jeu finit par devenir un couloir narratif infernal à la MGS 4, je n'oublierai pas les formidables 50h que j'aurai passé avant ça. Malgré ses défauts évidents d'écriture, Death Stranding est déjà un jeu majeur qui fera date pour moi.

[Dunandan]

La dernière ligne droite, en effet, tu vas en bouffer du narratif.
Perso, ça m'a un peu gâché l'expérience ce resserrement, d'autant plus que tout ce qui touche à l'action et à la narration est plutôt raté. Mais effectivement, il est rentré malgré tout dans mon top du genre. Mais bizarrement, RDR2 m'a laissé un meilleur souvenir, car plus maîtrisé, même si moins intéressant sur la façon de parcourir la map. J'hésite entre 7 et 7.5.

[Dionycos]

Et pour me donner idée, c'est quoi la dernière ligne droite en niveau du chapitrage ? Est-ce qu'il y a encore des phases de jeu classiques passé le chapitre 8 ?

[Dunandan]

Je n'ai pas vérifié si tu pouvais revenir en arrière, mais tu n'as plus que des missions principales.

[Dionycos]

Ok je vois. Du coup je savoure le chapitre 8, que je trouve exceptionnel en tous points. Les missions en montagnes sont toutes épiques, et là j'en suis à la fin, et je sens que je me dirige vers les ultimes livraisons qui ont ce côté missions sommes : de la montagne, de la neige/pluie, des échoués, des terroristes, des chemins en pente raide avec plein d'obstacles, et une belle compo de Silen Poets en arrivant au bout du chemin. Vraiment, le chemin vers le relai tout au sud-ouest était grandiose.
Edit : (je vois que le mec qui a rédigé la soluce de jv.com a fait toute cette mission à moto. Je trouve ça tellement dommage)

[Dionycos]

Bon j'avoue que le chapitre 9 était pas bien folichon. Le début était quand même sympa et très tendu avec cette traversée remplie d'échouées, mais c'était un peu trop linéaire. Et ensuite, enchainement de 2 boss pas franchement intéressants, voire pénible pour le 2ème, qui intègre une phase encore plus pourrie que le combat contre Liquid/Ocelot dans MGS 4. Et ensuite la longue cinématique m'a rappelé à quel point le scénario est mal écrit.

Par contre là j'entame le chapitre 10, et je me réjouis face à la mission demandée : retraverser l'intégralité de la map à pied. Je me régale d'avance !

[Dionycos]

Partie terminée après environ 58h de jeu
Alors oui Dun, je te rejoins sur pas mal de points concernant la dernière ligne droite. Les boss sont vraiment pas terribles, il y a des tunnels de narration, c'est très lourdingue et tiré par les cheveux. Mais cette dernière ligne droite, qui m'aura pris 7h à partir de la traversée de la poix, était quand même entrecoupée de quelques très bonnes phases de gameplay qui m'ont permis de mieux digérer tout ça. Et de toute façon, depuis le début j'ai un regard très distant par rapport au scénario, donc j'ai pas ressenti de déception par rapport à la tournure des choses. Et même, dans les très grandes lignes, je la trouve pas mal du tout cette fin, même si j'avais deviné depuis longtemps la révélation finale.

En tout cas, ce ne sont pas ces 7h en demi-teinte qui vont modifier mon ressenti global sur ce jeu, que je trouve fabuleux pour l'essentiel. Maintenant, j'ai hâte de voir si Kojima va faire évoluer la formule, car je sens qu'on a là un embryon d'un concept qui peut aller beaucoup plus loin. Il y a certainement encore beaucoup à faire sur cette idée du déplacement comme système de jeu à part entière, tout comme il y avait encore beaucoup à explorer sur l'infiltration après le premier Metal Gear.

Au final, je place ce Death Stranding sur mon podium de l'année avec Sekiro et RE2 remake.

[Alegas]

Le 2 juin sur PC, avec un mode photo :

Sinon Way, t'as le droit de parler du jeu ici.

[Waylander]

Gros retournement de veste de ma part. Le jeu défonce !
On dirait un étrange mélange entre MGSV, Mass effect, la fonction online de From Software et Zelda Breath of the Wild dont le jeu de Kojima reprend pleins d'élements mais les poussent à un niveau d'utilité et d'intérêt bien supérieurs.

Plusieurs livraisons sont de véritables parcours d'aventure, casse-gueules, complexes, avec tout un tas d'évènements qui peuvent survenir. On peut emprunter plusieurs chemins, on peut utiliser des squelettes renforcés, on peut prendre sa moto ou un camion, on peut prendre un transporteur, on peut confier des livraisons à des bots ou des joueurs, on peut échanger du matos avec d'autres porteurs, on peut construire des ponts, des ancres d'escalade, poser des échelles et tout ça impacte le jeu. Tout est utile dans ce jeu, et sans (ou très rarement se battre ou tuer des gens, on parvient à devenir complétement addict à ce système de livraisons. Sur le papier ou en streaming c'est carrément chiant à regarder, mais manette en main c'est une sacré tuerie. Le fait de liker les autres, les structures, de récupérer des marchandises perdues, quel pied ! Et là où c'est très fort, c'est que l'entraide dans le jeu lui-même, dans l'univers et le scénario, mute en véritable entraide entre les joueurs. Alors même si parfois ça facilite un peu trop les parcours, la plupart du temps, l'équilire est bie npensé car il y a tout un tas de zones où on ne peut rien construire. Et puis de toutefacon, nous n'avons accès aux strcutures des aures joueurs qu'une fois la marchandise livrée.

Truc de dingue à noter : je suis mort au tout début du jeu sur la map, tué par les échoués, et il y a un gros cratère. 30 de jeu après, je suis revenu et il y est toujours

Pour le moment, je note 2-3 bémols : intelligence artificielles des ennemis un peu nulle (mais les passages avec les Mules qui te courrent au cul et te volent ton matos, c'est juste excellent et bien stressant), histoire narration lourdingue, trop d'informations d'un coup au début du jeu, trop de trucs à lire (c'est LE truc que je déploré dans pas mal de jeux...) et surtout, les phases de combats à chier total. Le chapitre 4 avec Cliffort mon dieu que c'est nul. Heureusement ça ne dure que 5-10 min. Mais c'est du gameplay fait avec les pieds. Et là je commence à avoir pas mal d'armes létales et ça me saoule. Alors je n'utilie pas ces conneries pour le moment, sauf si combat contre échoué, mais je trouve que Kojima aurait du aller au bout du délire et ne pas du tout mettre de combat et se contenter de la fuite et des armes non-létales.

Sinon, le jeu ne crpule pas sous les cut-scenes à part au tout début. Genre les 3 premières heures c'est limite que ça. Mais là je suis à 33h chapitre 5 et franchement j'en ai eu que 3-4 et jamais bien longues. La mise en scène te donne envie de les mater, on voit bien qu'on est pas dans de la réalisation basique. Là c'est intéressant. L'ambiance du jeu déchire.

Je dois avoir 73000 likes là.

Et là pour être honnête, j'ai joué 5 min à FF7 remake je ne kiffe pas des masses le gameplay, trop de combats, démo relou, très couloir, bon je sais que ça ne reflète pas le jeu final et la suite mais là...je préfère jouer à Death.

Une sacrée expérience que je trouve très originale, immersive, gameplay génial, addictif, qui donne envie d'aider. Et vu que c'est assez rare je le souligne mais ça change un peu de jouer àa ce type d'expérience. 95 % des jeux on bute des ennemis, monstres ou humains. Bah là on devient addict à aider les autres.

[Jack Spret]

[Alegas]

Bon du coup je profite du retournement de veste de Way pour poser mon avis, vu que j'ai fini le jeu le mois dernier.

Fini l'histoire en 83 heures, et je pense qu'il faut rajouter une dizaine d'heures derrière pour choper le platine.

Bon, sans surprise, et comme tout le monde le dit depuis avant la sortie, c'est pas un jeu pour tout le monde. C'est clair et net.
Mais, et ça je suis plutôt content car je le pressentais avant la sortie, c'est aussi le genre de jeu où il est impossible d'avoir une vision correcte de l'expérience sans l'avoir touchée, et c'est l'exemple même du jeu où il y a zéro intérêt à regarder du gameplay en vidéo et en streaming : le feeling manette en main ne sera jamais retranscrit.

Car ouais, finalement tout le monde s'attendait de la part de Kojima à un truc très écrit, très porté sur la story, mais finalement pas tant que ça. Comme le dit Way, il y a parfois de longues cinématiques bavardes, mais franchement, hormis le tout début et la toute fin, le jeu laisse quand même énormément de place au gameplay, et en ce sens c'est le digne successeur de Phantom Pain.
Et comme Phantom Pain, je ressors globalement content, mais conscient d'avoir quelques réserves qui, pour la plupart, sont quasiment les mêmes que sur le dernier MGS. Les rapports pas assez encourangeants à lire et trop nombreux, trop de bavardages pour pas dire grand chose, des répétitions côté story, des boss pas toujours bien foutus côté gameplay (j'ai bien aimé le gun VS rope, mais les scènes avec Madds, passé l'enchantement du décor/contexte, c'est trop basique) et des moments dont je suis pas certain de comprendre l'intérêt (le générique de fin jouable, c'est loooooong putain).

Mais, parce qu'il y a un mais, à côté de ça, c'est l'un des jeux les plus rafraichissants que j'ai pu voir d'un point de vue purement gameplay.
Car bon, on aura beau dire que ça se nourrit de beaucoup d'influences, des From Soft au walking-simulator, mais l'expérience arrive au final à n'exister que pour elle. Sur ce point je rejoins complètement Way : chaque marche est une véritable aventure. Les délires moqués sur le net, que ce soit la préparation du chemin, du poids sur le dos, deviennent des choses hyper ludiques alors que sur le papier c'est pas bandant (même le coup de la livraison de pizza que Heatmann et Killbush aiment bien ressortir en petite pique, ça aboutit sur un gros twist appréciable, bref rien n'est là gratuitement). Le fait de devoir fuir ou contourner plutôt que de choisir le combat, j'adore (chaque passage obligatoire chez les MULES, c'est ouf niveau tension). Et puis le multi quoi, c'est le délire initié par Demon's Souls mais évolué jusqu'à un tout autre level.
Et puis gros travail sur l'ambiance : le monde, la DA, la BO, c'est singulier, beau et inspiré.

Pour moi il y a vraiment que toute la partie narrative qui m'empêche de dire que c'est un grand jeu. Car autant j'ai bien aimé certains arcs (le trauma de Fragile, Mama et son bébé, le twist de fin que j'avais deviné et qui aboutit sur un beau truc), autant il y a du potentiel qui me paraît pas assez aboutit (Higgs, Heartman) quand c'est pas des trucs dont je suis pas certain de piger l'intérêt (Deadman).
Kojima a clairement perdu le mojo quand il s'agit de raconter une histoire, mais sa totale liberté lui permet d'aboutir sur une proposition complètement dingue d'un point de vue gameplay (ce qui, en soi, est le plus important pour Death Stranding, vu qu'on joue plus qu'on ne regarde). J'espère seulement qu'il retrouvera un équilibre pour le prochain jeu.