En réalité, ce n’est pas tant le sacrifice de Shepard qui choque, c’est surtout de ne pas avoir le choix, et ce goût amer insistant quant à l’inutilité des décisions prises ultérieurement. Une tendance qui va à l’encontre de ce qu’a déclaré Drew Karpyshyn affirmant que « le joueur doit avoir l’impression d’avoir servi à quelque chose, d’avoir changé le monde qui l’entoure par ses actions et ses choix ». Ce libre arbitre totalement bafoué dans l’épilogue n’est malheureusement pas la seule erreur que commettra BioWare. Que dire de cette fin expédiée en quelques minutes ? Comment peut-on, après avoir passé une centaine d’heures sur la Citadelle et ses environs, nous renvoyer dans la réalité en nous balançant une cinématique de deux minutes et des questions restées en suspens ? Qui a créé le catalyseur ? Qui est réellement ce gamin qui prétend avoir conçu les Moissonneurs pour soi-disant mettre un terme au conflit entre organiques et synthétiques ? Pourquoi soudainement faire passer les Moissonneurs pour les sauveurs des races existantes alors qu’ils les exterminent ? Quelle est cette planète où le Normandy se pose ? Comment BioWare a-t-il pu fabriquer un jeu débordant de superlatifs pour tomber dans la facilité et une telle médiocrité finale ? Face à ces incohérences scénaristiques, et au manque de détails de la fin de Mass Effect 3, les fans ont lancé une pétition « obligeant » le studio à donner plus d’informations et retravailler sa sortie. « Final Enrichi », le DLC ultime était donc censé apporter son lot de révélations, d’ajustements et d’éclaircissements, ainsi qu’une « vraie fin » avec son bagage d’émotions et tutti quanti. Résultat, une fin supplémentaire apparaît, celle de refuser les trois premières et laisser les Moissonneurs continuer leur carnage, autrement dit, finir la saga sur un statu quo. Mouais. Quant aux fins connues (destruction, contrôle, synthèse), BioWare les enrichira par des séquences plus étoffées et les conséquences que chacune d’elles entraîneront.
Comme un hommage à ces compagnons de route, des scènes dévoileront le combat des Krogans, Quariennes et autres races, luttant une dernière fois contre les Moissonneurs sur leur planète respective. Plus qu’une révolution, ce DLC s’apparente plus à une berceuse que l’on chante à un enfant pour s’endormir. Une manière de calmer les fans, encore crispés par l’abrupt épilogue de ME3. Entendus, ils ont été écoutés. Et c’est ce que l’on retiendra au final.